֒→les id´ees et m´ethodes qui vont suivre d´epassent largement le cadre des suspensions
collo¨ıdales. Elles sont applicables `a la classe de ph´enom`enes o`u le bruit joue un rˆole impor-
tant (biologie, finance, chimie...).
2 Le mod`ele de Langevin
Par souci de simplicit´e : traiter le probl`eme `a une dimension ; g´en´eralisation `a dimension d
imm´ediate. Dans les premi`eres approches (Einstein,Schmoluchowski), l’inertie des collo¨ıdes
´etait n´eglig´ee. Langevin a propos´e un raisonnement plus ´elabor´e [CRAS 146, 530 (1908)]. On
s’int´eresse au centre de masse du collo¨ıde x(t) :
v=dx
dt et mdv
dt =Fext +FUN SEUL COLLOIDE ICI
La force Fest due aux interactions avec le fluide porteur, suppos´e `a l’´equilibre `a la temp´erature T.
Fonction d´esesp´er´ement compliqu´ee (fluide porteur constitu´e d’un grand nombre de mol´ecules)
mais poss`ede deux caract´eristiques essentielles :
(a) fluctue sur une ´echelle de temps τc∼temps de collision (faible, disons ∼10−15 s pour fixer
les id´ees, voire moins), en raison de la succession des impacts mol´eculaires
(b) si la particule est soumise `a une force ext´erieure Fext que l’on arrˆete brusquement, la vitesse
moyenne 1de la particule doit ˆetre amortie par les collisions avec les mol´ecules du fluide,
ce qui donne une friction d’autant plus grande que vest grande (penser par exemple `a la
friction de Stokes 2)
FStokes =−6π η σ v pour une sph`ere de rayon σ, o`u η: viscosit´e dynamique
=−4π η σ v avec des conditions aux limites “slip” (par opposition `a “stick”)
La force Fne d´epend pas explicitement du temps, mais implicitement, via les coordonn´ees de
la particule et de toutes celles des mol´ecules du fluide porteur. Il faudrait r´esoudre toutes les
´equations du mouvement coupl´ees... Fort des remarques a) et b) ci dessus, le mod`ele de Lange-
vin court-circuite ces probl`emes en d´ecrivant le mouvement par une ´equation ph´enom´enologique.
mdv
dt =−m γ v(t) + R(t) + Fext ´equation de Langevin (1)
o`u le coefficient de friction γest constant [γ] = 1
tps et R(t) est une force al´eatoire ind´ependante
de v, appel´ee force de Langevin. L’impossibilit´e de caract´eriser enti`erement l’´etat du syst`eme
global impose le recours `a une description statistique, bas´ee sur une moyenne d’ensemble.
On consid`ere une collection d’un grand nombre Nde syst`emes, avec mˆemes valeurs de xet
v, mais diff´erant par les degr´es de libert´e du fluide (on parlera de r´ealisations du bruit) :
hR(t)i=1
N
N
X
i=1
R(i)(t) =⇒h i commute avec d
dt ,d
dx ,Zdt
En d’autres termes, il s’agit d’une moyenne d’ensemble, sur la fonction de distribution du fluide
porteur (`a l’´equilibre, et donc de poids de Boltzmann bien d´efini). On peut aussi consid´erer que
1. prendre par exemple la moyenne sur un grand nombre de collisions, mais sur une ´echelle de temps suffisam-
ment petite pour que vn’ait pas ´evolu´e. . . , cf discussions `a venir
2. On suppose implicitement les nombres de Reynolds petits. Re =U.L/ν o`u νest la viscosit´e cin´ematique
ν=η/ρ = 10−3/103= 10−6m2/s pour l’eau. Donc, pour L= 1 µm, tant que U≪1 m/s, on a Re ≪1.
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