
Formation médicale continue
Formation médicale continue
LES POINTS FORTS DE L’ACR 2015
06-11 NOVEMBRE 2015 / SAN FRANCISCO, USA
Par Michel De BanDt
serVice De rhuMatologie et De MéDecine interne, Fort-De-France - chu De la Martinique
Le congrès 2015 de l’ACR, au bord de la baie de San Francisco, fut
consacré comme à chaque fois à tous les thèmes de la rhumatologie, mais
certains furent cependant plus riches que d’autres. Citons, les nouveaux
traitements (inhibiteurs des tyrosines kinases, monoclonaux anti-IL17,
anti-IL12 et IL23) dans les rhumatismes inflammatoires ; les progrès dans le
domaine du rhumatisme psoriasique, l’imagerie sous toutes ses formes (IRM
dans les SPA, échographie dans le Horton), les avancées en rhumatologie
pédiatrique... Nous allons tenter d’en retenir les principaux messages.
Les études génétiques ont à ce jour
rhumatisme psoriasique, qui sont
aussi communs avec ceux prédis-
-
la maladie articulaire dans une pre-
dans une seconde cohorte de rhu-
matismes psoriasiques européens
(#100). On pourrait donc imaginer
à risque de développer une atteinte
articulaire et leur proposer un trai-
(qui bloque IL23)...
Quel est le risque néoplasique
des patients souffrant de Rhum
Pso ? Les données déjà disponibles
sont rassurantes. L’analyse de la
Cohorte de la Mayo Clinic va dans
le même sens. Le suivi à 15 ans des
patients souffrant de Rhum Pso et
d’une cohorte appariée pour l’âge
et le sexe montre qu’il n’y a pas de
signal inquiétant. Le nombre de cas
détectés dans les deux cohortes est
identique à 15 ans (9,3 et 9,2 %). La
seule différence est une sur repré-
sentation des cancers non méla-
niques de la peau dans le groupe
psoriasique (23 vs 14) renforçant
la nécessité d’une surveillance der-
matologique accrue chez ces pa-
tients (#1684).
Le Brodalumab est un anticorps
anti-IL17R qui est testé dans
le Rhum Pso (#2872) dans une
étude de phase II. Les 168 pa-
tients reçoivent deux doses (140 ou
280 mg) toutes les deux semaines
pendant 3 mois, puis entrent dans
une étude ouverte d’extension.
L’objectif primaire est le taux de ré-
ponse ACR20 et 50 à 3 mois. Il s’agit
de femmes (64 %), blanches (94 %),
52 ans. Les réponses ACR20 et 50
sont respectivement de 39 % et
14 % dans le groupe traité contre
18 % et 4 % dans le groupe place-
deux ans. Parmi les effets secon-
daires on note des complications
infectieuses au premier plan (cuta-
nées, respiratoires, urinaires...) et
-
cité assez modeste et la fréquence
des accidents infectieux incitent à
la prudence et à l’attentisme...
Le secukinumab (anti-IL17A) a
été testé dans le Rhum Pso. C’est
une étude prospective sur 52 se-
-
numab ou un placebo chez 397 pa-
tients souffrant de rhum pso et en
-
jectif primaire est la réponse ACR20
à 6 mois. Sur les 397 patients enrô-
À la 24e semaine, les réponses
ACR20, 50, 70 et PASI75 et 90 sont
respectivement dans les groupes
300 mg et dans le groupe placebo de :
45 % vs 14 % ; 27 % vs 8,6 % ;
15 % vs 0 % et 63 vs 8 %. Les résul-
tats sont identiques, que le patient
la même indication a suivi plus de
600 patients sur deux ans (#2148,
clinique, montre que dans les deux
groupes traités, 84 % des patients
n’évoluent pas au plan radiolo-
gique sur les deux ans de suivi.
le plan cutané la molécule est inté-
ressante pour la réduction des at-
teintes cutanées du psoriasis, mais
aussi des lésions unguéales qui ré-
#2853).
Ixekizumab est une IgG4 anti-
IL17A (Eli Lilly) qui se posi-
tionne aussi dans le rhumatisme
psoriasique.
charge, 417 patients reçoivent le
produit ou un placebo pendant 24
semaines. L’objectif primaire est
l’évolution des PRO. Les données
présentées à S12 et S24 montrent
une évolution intéressante par
rapport au placebo (#2924). Dans
une autre étude les patients (#977)
sont randomisés pour recevoir soit
-
tif primaire est le score ACR20 à
6 mois. L’analyse montre la supé-
-
mab par rapport à l’ADA (ACR20
60 % vs 51 %, PASI75 69 % vs
33 %, baisse du DAS-2 pts vs
-1,5 pts). n
*Les références (#) renvoient au numéro de
l’abstract disponible sur le site de ACR :
http://www.rheumatology.org
e GRAPPA n’est pas une
réunion d’œnologues
mais le Group for Re-
search Assesment of Psoriasis and
Psoriatic Arthritis. Ce groupe a déjà
émis des recommandations sur le
traitement des diverses manifesta-
tions du psoriasis et du rhumatisme
psoriasique en 2009 et les actualise
en 2015 en se basant sur des revues
extensives de la littérature. Il est dif-
lignes mais l’intérêt de ce travail est
de mettre les choses au clair en ma-
-
ment ou faiblement recommandé ou
déconseillé) et d’aider le clinicien au
choix thérapeutique. Ces recomman-
dations, atteinte clinique par atteinte
clinique et molécule par molécule
sont en ligne (#7).
L
RHUMATISME PSORIASIQUE
juin 2016 / LE RHUMATOLOGUE LE RHUMATOLOGUE / juin 2016