leur quartier ;
- le droit au travail quand on refuse d’embaucher quelqu’un à cause du lieu où il habite ;
- le droit à la santé quand certains refusent de soigner les bénéficiaires de la CMU ;
Et maintenant ?
Le Mouvement ATD Quart Monde a été auditionné à la HALDE en septembre dernier. Ils avaient
joint notre dossier à celui du Maire de la Courneuve qui demande la reconnaissance de la
discrimination à l’adresse, discrimination territoriale.
Jusqu’il y a encore trois jours, nous n’avions toujours pas de réponses de leur part en raison de
l’avenir incertain de cette institution. En effet, depuis notre rencontre avec le comité consultatif de
la HALDE, cette institution a été très perturbée. Il y a d’abord eu un changement de présidence
mais surtout, avec l’adoption de la loi sur le Défenseur des droits, la HALDE devrait disparaître
(absorption dans le Défenseur des Droits.)
Néanmoins, lundi dernier (18 avril), la HALDE s’est prononcée via une délibération, en faveur de
l’inscription du lieu de résidence dans la loi comme nouveau critère de discrimination.
La discrimination à l’adresse n’est qu’une partie de la discrimination pour origine sociale… mais
cette déclaration officielle de la HALDE sur la discrimination territoriale nous donne beaucoup
d’espoir. En effet, même si la HALDE n’a pas encore tranché explicitement sur le combat que nous
menons, dans sa délibération, elle a appelé le gouvernement « à mener une réflexion sur
l’intégration du critère de l’origine sociale dans la liste des critères prohibés et sur les modalités de
prise en compte des préjugés et stéréotypes dont souffrent les personnes en situation précaire. »
Ainsi deux pistes sont toujours possibles :
- Par le législateur : il suffirait alors de rajouter dans le code pénal un nouveau critère de
discrimination, celui de l’origine sociale.
- Via le protocole n°12 à la CEDH = L'article 14 de la CEDH dispose que : "La jouissance des
droits et libertés reconnus dans la présente Convention doit être assurée, sans distinction
aucune, fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, la langue, la religion, les opinions
politiques ou toutes autres opinions, l’origine nationale ou sociale, l’appartenance à une
minorité nationale, la fortune, la naissance ou toute autre situation."
Cet article, qui prohibe la discrimination qui nous intéresse, n'a pas à l'heure actuelle
d'existence autonome. Autrement dit, l'article 14 ne peut pas être invoqué en tant que tel
mais dois être invoqué en lien avec un autre article de la Convention Européenne des Droits
de l'Homme.
Le protocole n°12, additionnel à la CEDH, vient "autonomiser" cet article en permettant aux
citoyens des Etats qui en sont signataires de se prévaloir uniquement de l'article 14 devant la
Cour. C'est pourquoi nous souhaitons que la France ratifie ce protocole, permettant ainsi de
prohiber juridiquement toute discrimination fondée sur l'origine sociale ou la fortune.