Vanessa
Kaazan
T ES
Fiche : Les inégalités de salaire dans l'emploi sont-elles toujours liées à des discriminations ?
Par définition, la discrimination est le fait de séparer et de traiter un groupe de personnes différemment
des autres, souvent de façon moins bonne.
Il y a effectivement certaines formes de discrimination sur le marché du travail qui peuvent
s'exprimer par des salaires différents :
- La discrimination hommes/femmes : c'est historique, les hommes ont toujours eu du mal
à voir les femmes travailler. Mais il y a aussi d'autres raisons, comme la résistance physique
des femmes, qui sont plus vite fatiguées que les hommes (donc qui ne peuvent pas forcément faire
des heures supplémentaires), et le risque pour l'employeur de voir son employée en congé maternité.
- La discrimination raciale : les employeurs peuvent présenter une répugnance pour les étrangers,
et peuvent penser que, du fait de leur appartenance à d'autres groupes démographiques, ils sont
moins compétents que les non-étrangers. D'où cette différence de salaire.
- La discrimination face à la santé : en 2010, d'après l'Insee, 41% des handicapés affirmaient souffrir
de discrimination au travail. Les employeurs estiment qu'ils sont incompétents du fait qu'ils soient malades,
ou du fait que leur scolarité ait été perturbée. Mais ce n'est pas le cas de Starbucks, qui depuis 2007,
offre la possibilité de travailler aux handicapés.
Mais toutes les inégalités de salaires ne s'expliquent pas que par les discriminations :
- L'inégalité face aux études supérieures : les employeurs préfèrent les personnes ayant fait des études
longues car ils considèrent qu'ils ont plus de compétences que celles ayant fait des études courtes.
Mais la valeur des diplômes joue aussi sur ce choix que fait l'employeur. En effet, il préférera employer
des personnes sortant des universités ou des grandes écoles, que celles qui sont passées par un CAP
ou même un BEP.
D’autres déterminants des inégalités salariales :
L’expérience (ou l’âge parfois) : les jeunes sont moins bien payés
le secteur (en déclin ou en essor) ;
le rapport de force salarié/patrons (ex chez les précaires comme les saisonniers, rapport de
force très en faveur du patron, salaire très faible ;
la conjoncture économique (cf notion d’armée de réserve chez Marx : si il y a beaucoup de
chômeur (=armée de réserve pour le patronat), alors les patrons pourront imposer des salaires
plus faibles ; en revanche si il y a plein-emploi, une demande supplémentaire de travail de la part
des entreprises ne trouve pas son offre risque d’inflation et donc de hausse des salaires dans
le secteur à forte demande de travail.
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