
négligeable; ainsi la résection de la paroi thoracique
ostéo-musculaire en regard de la tumeur doit être
discutée au sein d’une stratégie thérapeutique. En 2000,
(Berthet JP, Alric P, Branchereau P, Mary H, Marty Ané
CH Cancer broncho pulmonaire primitif envahissant
la paroi thoracique (plèvre pariétale exclue) Chirurgie
2000 Congrès international de la SCTCV- Abstract T1-
7 p 30) nous avions présenté l’analyse des résultats de
84 patients opérés pour CBNCP envahissant la paroi
thoracique au-delà de la plèvre. En s’appuyant sur
cette première expérience, sur l’analyse de la littérature
et sur les données de 108 patients pris en charge de
manière homogène entre 1995 et 2005 pour CBNCP
T3 pariétaux, nous revoyons les facteurs pronostiques
et discutons la stratégie thérapeutique.
2. Patients et méthodes
Il s’agit d’une étude monocentrique retrospective
menée entre janvier 1995 et janvier 2006, période
pendant laquelle 1588 résections majeures
(lobectomies, bilobectomies ou pneumonectomies)
pour CBNPC ont été pratiquées dans notre unité
chirurgicale d’oncologie thoracique. Au cours de cette
période, nous avons réalisé l’inclusion prospective des
données de 108 patients opérés pour CBNPC de type
pT3 pariétal. Les patients inclus dans cette étude ont
tous bénéfi cié d’une exérèse majeure pour CBNPC
avec curage ganglionnaire médiastinal systématique.
L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire
mettait en évidence, dans tous les cas, un CBNPC avec
envahissement de la plèvre pariétale et/ou de la paroi
thoracique ostéo-musculaire, identifi é indistinctement
pT3 dans la classifi cation pTNM. Ont été exclus de
notre étude les tumeurs primitives de la paroi thoracique,
les récidives pariétales de CBNPC, les tumeurs de
Pancoast, les tumeurs bronchiques envahissant la
paroi dont l’examen anatomopathologique après
traitement néo-adjuvant ne mettait pas en évidence
d’envahissement pariétal (“downstaging”), les stades
défi nitifs au-delà de T3, ou M1.
Dans tous les cas, l’indication a fait l’objet d’un
consensus après décision systématique en réunion
multi-disciplinaire sur le plan des méthodes
diagnostiques et des modalités thérapeutiques qu’elles
soient multimodales ou chirurgicales d’emblée. Un
examen biologique, une évaluation fi broscopique et
un scanner thoraco-abdomino-cérébral étaient réalisés
de manière standard, ces données dataient de moins
de 5 semaines au moment de l’intervention. Un bilan
d’opérabilité centré sur la fonction respiratoire et
cardiaque était systématique.
L’aspect carcinologique de la résection était apprécié
par la classifi cation de l’Union Internationale
Contre le Cancer (UICC): lorsque la résection était
macroscopiquement satisfaisante, avec des marges
saines en microscopie, la résection était notée R0;
devant une résection macroscopiquement complète,
avec atteinte microscopique de la marge chirurgicale,
la résection était dite R1; si le geste opératoire ne
permettait pas macroscopiquement l’exérèse de la
totalité de la tumeur, la résection était dite R2. Une
résection En-Bloc (REB) était défi nie par l’exérèse d’un
seul tenant du parenchyme pulmonaire en continuité
avec la portion adjacente de paroi thoracique sans
effraction tumorale. Une résection discontinue (RD)
était défi nie par l’association d’une résection extra
pleurale (REP) et d’un geste complémentaire d’exérèse
sur la paroi thoracique.
Traitement multimodal
Les indications de chimiothérapie ou radiothérapie
néo-adjuvantes étaient standardisées, basées
essentiellement sur le statut ganglionnaire médiastinal,
la topographie tumorale (gouttière costo-vertébrale)
et le volume tumoral. Une irradiation pariétale
adjuvante était indiquée en cas de marges de résection
infra-centimétriques, R1 ou R2 selon le balisage
peropératoire (clips chirurgicaux).
Stratégie chirurgicale
La stratégie chirurgicale uniformément appliquée
aux patients de cette étude était basée sur l’évaluation
pré-opératoire puis per-opératoire de l’envahissement
pariétal:
- Une REB était pratiquée de principe lorsque
l’envahissement pariétal était établi en préopératoire
selon des critères cliniques (douleurs pariétales) ou
paracliniques, en particulier tomodensitométriques
faisant référence aux critères de Ratto [3] (Tableau 1).
- Si l’envahissement pariétal n’était pas suspecté en
préopératoire et que l’exploration chirurgicale mettait
en évidence une adhérence entre la tumeur et la plèvre
pariétale, un décollement extra-pleural était amorcé. Le
geste était poursuivi avec une résection ostéo-musculaire
en cas de diffi cultés à réaliser ce décollement, de doute
macroscopique sur un envahissement extra-pleural ou
de preuve histologique d’envahissement sur un examen
extemporané de biopsie intercostale. La reconstruction
pariétale était systématique pour des défects supérieurs
à 5cm/5cm quelle que fut leur topographie, les défects
Cancers bronchiques
J.-P. Berthert et coll.
Chirurgie Thoracique
118 Chirurgie Thoracique Cardio-Vasculaire - 2007 ; 11 : 117-126