Commissariat général au développement durable - Service de l’observation et des statistiques 3
Le point sur n° août 2015
La hausse des prix entre 2000 et 2010 affecte
différemment les générations d’acheteurs et de vendeurs
Graphique3: prix au mètre carré de l’appartement
de référence selon la génération de l’acheteur
ou du vendeur
Note : en 2010, la génération 1940-1949 achète l’appartement de référence
à 3 370 euros/m² et vend l’appartement de référence à 3 150 euros/m²
(méthodologie). En 2010, toutes générations confondues entre 1920 et 1979,
le prix au mètre carré d’achat et de vente de l’appartement de référence est
de 3180euros/m².
Champ : France entière.
Source : bases notariales en 2000, 2006 et 2010
Note: en 2010, la génération 1950-1959 achète la maison de référence
à 189020 euros et la vend à 181 440 euros. En 2010, toutes générations
confondues, le prix d’achat et de vente de la maison de référence est de
183690 euros.
Champ : France entière.
Source : bases notariales en 2000, 2006 et 2010
Graphique4: prix de la maison de référence selon
la génération de l’acheteur ou du vendeur
En 2000, les différences de prix pour le bien de référence
(méthodologie) sont peu importantes entre les générations. Ces
différences se creusent entre 2000 et 2010, notamment sur la période
2000-2006 de hausse globale des prix de l’immobilier. Pour un
même bien les différences de prix entre les générations résultent de
préférences et de contraintes budgétaires variant d’une génération à
l’autre. Par ailleurs, les évolutions de prix (à caractéristiques inchangées)
des différents «marchés générationnels» peuvent varier, traduisant
des évolutions différenciées de leur tension. Entre 2000 et 2010,
l’accroissement des différences de prix observées entre générations
traduirait donc les évolutions de tension des marchés.
En 2000, à l’achat, l’amplitude maximale du prix au mètre carré de
l’appartement de référence entre les différentes générations est peu
importante: la génération 1970-1980 l’achète à 1 390euros/m² alors
que la tranche 1940-1949 investit 140euros de plus par mètre carré
(graphique 3).
En 2010, la dispersion des prix est plus forte: la génération née
entre 1920 et 1929 paye 2720euros/m², la génération 1940-1949
engage 660euros de plus par mètre carré. Pour les ventes, l’écart entre
générations des prix de l’appartement de référence se creuse aussi
de 2000 à 2010. Ce contraste est toutefois légèrement moins marqué
que pour les achats, car il passe d’une différence de 60euros/m² en
2000 à 440euros/m² en 2010. En effet, les conditions de marché
des générations d’acheteurs sont davantage segmentées par des
contraintes de liquidité qui sont plus fortes au début du cycle de vie.
En revanche, ces contraintes pèsent moins pour les vendeurs.
Comme pour les appartements, les différences entre générations
des prix d’achats et de ventes de la maison de référence sont peu
importantes en 2000 et croissent dès 2006 (graphique 4). L’écart de
prix pour les achats s’élève à 30 430euros en 2010 contre 11000euros
en 2000, et il passe pour les ventes de 10 610euros en 2000 à
14030euros en 2010.
L’évolution des prix n’a pas affecté de manière égale toutes les
générations. Trois groupes de générations se différencient.
Les générations les plus jeunes, nées entre 1970 et 1979, vendent
en 2010 l’appartement de référence au prix le plus cher au mètre carré
(3440euros/m2). Ce phénomène pourrait s’expliquer par la vente à plus
de 40% à leur génération ou à la génération 1980-1989 massivement
demandeuse d’appartements. Par ailleurs, les prix d’achat de cette
génération ont augmenté de 141% pour les appartements et 90%
pour les maisons entre 2000 et 2010, soit les plus fortes hausses sur
la période. Le dispositif du NPTZ dans l’ancien, qui concerne la primo-
accession, pourrait en partie expliquer la hausse de la demande, et
donc des prix d’achat, de cette génération.
Les générations nées entre 1950 et 1969 sont celles qui, avec
la génération 1940-1949, achètent en 2010 des appartements et
des maisons aux prix les plus chers: la demande de logements de
ces générations issues du baby-boom est relativement abondante
(graphique 2). De plus, les dispositifs d’aide à l’investissement locatif
dans l’ancien (Besson-ancien, Borloo dans l’ancien) peuvent avoir
renforcé la demande en appartements anciens de ces générations
intermédiaires, en âge d’investir pour louer (entre 40 et 60 ans en
2010). En revanche, elles vendent, en 2010, les appartements aux
prix les moins chers car leur offre est moins ciblée sur les générations
1980-1989, acheteuses nettes d’appartements.
Les générations les plus anciennes, nées de 1920 à 1939, achètent
des appartements et maisons, aux prix les moins élevés; de même,
dans une moindre mesure, les générations les plus récentes, nées
entre 1970 et 1979. On ne peut exclure que ces générations âgées et
jeunes achètent des logements de moindre qualité, donc moins chers
(à type de bien, surface, nombre de pièces et autres caractéristiques
égales) - (méthodologie), certaines caractéristiques des logements
n’ayant pu être prises en compte dans les estimations car non observées
dans les données (existence de travaux de rénovation ou d’isolation
thermique par exemple).
1970-1979
1960-1969
1950-1959
1940-1949
1930-1939
1920-1929
2000 2006 2010 2000 2006 2010
Toutes générations confondues en 2010
4 000 3 000 2 000 1 000 0 1 000 2 000 3 000 4 000
1970-1979
1960-1969
1950-1959
1940-1949
1930-1939
1920-1929
2000 2006 2010 2000 2006 2010
Toutes générations confondues en 2010