numériques sur les nouvelles générations doit être nuancée.
Non, les jeunes d’aujourd’hui ne seront pas tous employés dans
une start-up, ni même seront-ils tous des geeks. Combien
d’entre nous comprennent réellement le code informatique
dissimulé derrière nos écrans ? Au-delà du mythe, les jeunes
des générations Y et Z restent encore de simples « naïfs du
numérique »…
Sociologie de comptoir
Peu à peu, la grille de lecture s’est pourtant installée dans
le langage ordinaire. Au point de créer un véritable business
pour les consultants en management, tous à l’affût d’une
solution clé-en-main pour dompter la fameuse « génération Y »
(ici, ou là). Or aucune étude scientifique ne démontre de
différences fondamentales entre les générations dans leurs
attitudes au travail.
Comme souvent, le vocable employé ne s’embarrasse pas de
nuance. A force d’utiliser le label « digital natives », on en
oublierait presque la fracture numérique mondiale. Car en
réalité, seuls 30% des 15–24 ans du globe sont vraiment nés
avec le numérique.
Il s’avère bien difficile de tracer une réalité sociologique
irréfutable. Toutefois, une définition des générations ne doit
pas minimiser les facteurs économiques ou géopolitiques. Pour
le chercheur Jean-Noël Lafargue, pas de doute, la génération Y
— au sens des consultants marketing — n’existe pas.