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médicale du patient par un professionnel de santé en ville ou dans un établissement de santé et
ce, même avec son consentement, est interdite1. Les conditions d’accès des professionnels de
santé aux informations de l’assurance maladie sur les soins dont ont bénéficié leurs patients
(art. 21) seront précisées par un décret en Conseil d’État (non publié à ce jour) pris après avis
de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
Dans l’immédiat, un « groupement de préfiguration du dossier médical personnel » est chargé
de la préparation des dispositions permettant à l’organisme gestionnaire du dossier médical
personnel d’être opérationnel et d’en assurer la mise en œuvre technique. Il a été constitué
sous la forme d’un groupement d’intérêt public dont la convention constitutive a été
approuvée par arrêté des ministres chargés de la santé et du budget en date du 11 avril 2005.
L’État, la CNAMTS et la Caisse des dépôts et consignations sont membres de ce groupement
d’intérêt public.
L’organisation d’un parcours de soins coordonnés,
Le développement de parcours de soins coordonnés autour d'un médecin traitant ou dans le
cadre des réseaux de soins constitue un deuxième moyen de favoriser la coordination (articles
7 et 8). L’entrée en vigueur de ce dispositif devrait intervenir le 1er juillet 2005 pour tous les
assurés de plus de seize ans.
Le médecin traitant aura pour mission d’orienter le patient dans le système de soins et,
bientôt, de gérer son dossier médical. Il prescrira, en tant que de besoin, la consultation d’un
autre médecin (généraliste ou spécialiste). Toutefois, l’accès à certains spécialistes ne
nécessitera pas de prescription du médecin traitant. Ils seront « d’accès direct spécifique ». Il
s’agit des gynécologues, psychiatres et neuropsychiatres. Les patients en affections de longue
durée (ALD) pourront accéder directement à leurs spécialistes sans prescription médicale
préalable lorsqu’ils s’inscriront dans le cadre de leur protocole de soins. Enfin, certaines
situations dispensent d’une consultation du médecin traitant : l’urgence médicale ou le
déplacement hors du lieu de résidence. Les textes réglementaires en préparation prévoiront
d’autres exceptions (soins itératifs, séquences de soins…).
Lorsque le patient n’aura pas recours au médecin traitant ou qu’il refusera l’accès à son
dossier au professionnel qu’il consulte, la loi prévoit que son ticket modérateur pourra être
majoré. Les conditions de cette majoration seront définies par plusieurs textes non publiés à
ce jour. La convention médicale approuvée par un arrêté du 3 février 2005 (Journal officiel du
11 février 2005) autorise, par ailleurs, les spécialistes de secteur I à pratiquer un dépassement
d'honoraires lorsqu'ils sont consultés par des patients sans prescription de leur médecin
traitant. Pour les consultations externes hospitalières, une majoration non remboursable est
applicable en cas de non-respect du parcours de soins.
Le modèle du formulaire « déclaration de choix du médecin traitant » a été fixé par un arrêté
du 20 décembre 2004. Chaque foyer (une par personne et une par enfant de plus de seize ans)
a dû recevoir à ce jour ce formulaire de choix à retourner à sa caisse d’affiliation. Ce
formulaire est accessible sur le site internet www.ameli.fr, mais on peut également se le
procurer auprès de son médecin ou de son pharmacien.
Une meilleure définition des affections de longue durée (ALD),
1 Ce qui interdit, par exemple, l’accès du médecin du travail ou de l’assureur au dossier médical du patient ;