Les patients devront passer par leur médecin traitant pour voir un psychiatre LEMONDE.FR | 20.12.05 | 13h21 • Mis à jour le 20.12.05 | 16h23 L'assurance-maladie et trois syndicats de médecins libéraux ont signé, mardi 20 décembre, un avenant à leur convention médicale stipulant que les patients devront passer par leur médecin traitant avant de consulter un psychiatre. L'accès direct, préconisé par une majorité de psychiatres, ne sera plus possible que pour les moins de 26 ans, exclus de l'accord. L'Uncam (Union nationale des caisses d'assurance-maladie) et trois syndicats médicaux – la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et Alliance – ont en partie suivi les conclusions du récent rapport de Marie-Christine Hardy-Baylé et Laurent Schmitt, qui préconisait que le parcours coordonné autour du médecin traitant soit "la 'règle' dans la plupart des situations relevant du champ de la santé mentale". Une majorité de psychiatres militent pourtant pour que leur discipline demeure en accès direct (sans passer par la case "médecin traitant"), comme c'est le cas pour les gynécologues et les ophtalmologues. Les auteurs du rapport relèvent pour leur part que le médecin généraliste constitue déjà "le premier recours pour le plus grand nombre de patients", notamment en matière de prescription d'antidépresseurs et d'anxiolytiques. Le rapport estimait néanmoins que l'accès libre à la psychiatrie devait être possible dans certains cas complexes, et pour les patients de 16 ans (âge à partir duquel l'assuré doit choisir un médecin traitant) à 25 ans, une tranche d'âge qui représente une "période de vulnérabilité". LE CHANTIER DES MAJORATIONS Lors de la réunion, les partenaires conventionnels ont également signé un avenant qui va permettre aux médecins spécialistes consultés en cas d'urgence de toucher la "majoration de coordination" de 2 euros qui leur est déjà versée lorsqu'ils reçoivent un patient qui leur est adressé par un médecin traitant. Ils ont par contre "repoussé aux 'calendes grecques'", selon la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, les dispositions tarifaires censées entrer en vigueur à partir du 1er janvier 2006 : la majoration de 3 euros des consultations des généralistes pour les enfants de 2 à 6 ans et la hausse de 1 euro de la "majoration de coordination", ainsi portée à 3 euros. Dans un communiqué, la CSMF a déploré que cette séance de négociation se soit conclue "par un échec" qu'elle a attribué au "refus de l'Uncam d'honorer sa signature". Médecins et assurance-maladie doivent tenir une nouvelle séance de négociation le 11 janvier 2006. Avec AFP