
Médecine 
 
Secteur conventionnel et dépassements d’honoraires  
 
n  document  de  la  Caisse  nationale 
d’Assurance-maladie  des  travailleurs 
salariés  (CNAMTS)  diffusé  lors  du  conseil 
d’administration de l’Union nationale des 
caisses  d'assurance  maladie (UNCAM)  de 
juillet, constate une augmentation de 30 à 
41 % des spécialistes exerçant en secteur 2 
entre  1985  et  2011,  compensée  par  une 
diminution  des  généralistes  exerçant  en 
secteur  2  de  16  à  10  %.  Durant  la  même 
période, le taux de dépassement est passé 
de 23 à 56 % pour les spécialistes et de 35 à 
43 % pour les généralistes. 
 
La  CNAMTS    souligne  que  si  les  spécia-
listes en secteur 2 représentent aujourd’hui 
41  %,  la  majorité des installations de  mé-
decins spécialistes en 2010 et 2011 s’opère 
en  secteur 2  avec près  de  6  médecins  sur 
10.  Le  différentiel  est  particulièrement 
élevé pour les ORL, anesthésistes et gyné-
cologues. 
 
Au  total,  les  dépassements  d’honoraires 
des médecins en secteur 2 et droit perma-
nent  à  dépassement  représentent  en  2011 
environ 2,4 milliards d’€ (dont 257 millions 
d’€ pour les omnipraticiens et 2,1 milliards d’€ 
pour les spécialistes). Ils « n’étaient que de » 
Les  médecins  de  secteur  2  réalisent,  en 
moyenne, 33 % de leur activité sans aucun 
dépassement,  mais  avec  une  très  grande 
hétérogénéité  selon  la  spécialité  (de  7,2  % 
pour les gynécologues médicaux à 80,7 % pour 
les néphrologues). 
 
Il  existe  également  une  très  forte  hétéro-
généité au sein de chaque spécialité, entre 
zones  géographiques  et  entre  praticiens. 
Par  rapport  au  tarif  opposable,  le  dépas-
sement facturé moyen est passé de 38 % en 
2000, à 56 % en 2011 pour les spécialistes. 
 
Cependant,  le  taux  de  dépassements  at-
teint 150 % à Paris ou dans les Hauts-de-
Seine, 110 % dans le Rhône, près de 90 % 
en Alsace, 80 % dans les Alpes-Maritimes, 
mais ils sont beaucoup plus modérés dans 
les  zones  rurales.  Dans  une  vingtaine  de 
départements,  le  dépassement  moyen  ne 
dépasse pas  25 % du  tarif opposable.  En-
fin, la CNAMTS précise que pour les soins 
spécialisés,  l’existence  d’importants  dé-
passements  d’honoraires,  dans  certaines 
spécialités  et/ou  dans  certaines  zones  du 
territoire, réduit l’accès aux soins, notam-
ment  pour  les  patients  dont  les  revenus 
sont les plus modestes et ceux qui ne dis-
posent  pas  d’une couverture  complémen-
taire prenant en charge ces  dépassements 
ou de manière limitée. 
Par ailleurs, l’augmentation du nombre de 
praticiens de secteur 2 dans certaines spé-
cialités,  pose  d’indéniables  difficultés 
d’accès  aux  soins,  compte  tenu  de 
l’importance  du  « reste  à  charge ».  Ces 
éléments seront sans doute très utiles dans 
le  cadre  des  négociations  qui  ont  été  ou-
vertes  le  25  juillet,  entre  les  syndicats  de 
médecins  libéraux,  l’UNCAM  et 
l’UNOCAM (complémentaires). 
 
Madame  Marisol  Touraine,  ministre  des 
affaires  sociales  et  de  la  santé,  a  annoncé 
lors  de  sa  communication  au  conseil  des 
ministres  du  11  juillet  que  « Si  la  négocia-
tion n’aboutissait pas à des résultats suffisants 
d’ici  le  dernier  trimestre,  je  prendrais les  me-
sures  qui  s’imposent  dans  le  cadre  du 
PLFSS ». 
 
Il ne reste plus qu’à attendre et à observer, 
puisque  les  associations  représentant  les 
usagers ne  sont pas associées  à  ces négo-
ciations. 
 
Source : power point de la CNAMTS « Orientations pour les négociations conventionnelles avec les médecins  - 
premier débat ». Conseil de l’UNCAM, 12 juillet 2012.