N° 113 août 2012 Union nationale des associations familiales Fin de vie Création d’une mission de réflexion L ors d’un déplacement dans une maison médicale accueillant lant des personnes en fin de vie, François Hollande, président de la République, a annoncé qu’il venait de confier au professeur Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique, une mission de réflexion, d’information et de concertation sur la fin de vie. À partir des propositions qui seront émises par cette mission, le comité consultatif national d’éthique sera saisi et pourra délibérer dans le cadre de ses attributions et de ses missions. La proposition 21 du candidat Hollande indiquait « Je propose que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Lors de cette visite, le président de la République n’a utilisé, à aucun moment, le mot euthanasie. Il a rappelé que la loi Léonetti du 22 avril 2005 autorisait déjà à toute personne malade de refuser un traitement dont elle estime qu’il est devenu déraisonnable. Il a également rappelé que cette même loi donnait aussi au médecin, le droit d’interrompre ou de ne pas entreprendre les traitements qu’il estime inutiles. François Hollande a reconnu que cette loi était encore mal connue des malades et de leurs familles et qu’il était nécessaire de progresser en ce domaine. Mais le président a également évoqué toute une série de questionnements qui demeure (« faut-il, peut-on aller plus loin dans les cas exceptionnels où l’abstention thérapeutique ne suffit pas à soulager des patients aux prises avec une douleur irréversible, et qui appelle un acte médical assumé, au terme d’une décision partagée et réfléchie ? À quel moment l’issue peut-elle être considérée comme fatale, comment évaluer le caractère insupportable de la douleur ? Comment recueillir le consentement d’un patient ? Et s’il ne peut être obtenu, sur quel fondement peut-on prendre cette décision ? ») et auxquels le professeur Sicard et les membres de sa commission devront ébaucher des réponses. Le président a enfin souhaité que ce débat soit engagé dans l’apaisement, en refusant les caricatures, les polémiques et les batailles, car ce débat est noble et digne. Source : intervention de Monsieur le Président de la République, lors de sa visite à la Maison médicale Notre-Dame du Lac. Juillet 2012. Médecine Secteur conve ntionnel et dépassements d’honoraires U n document de la Caisse nationale d’Assurance-maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) diffusé lors du conseil d’administration de l’Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM) de juillet, constate une augmentation de 30 à 41 % des spécialistes exerçant en secteur 2 entre 1985 et 2011, compensée par une diminution des généralistes exerçant en secteur 2 de 16 à 10 %. Durant la même période, le taux de dépassement est passé de 23 à 56 % pour les spécialistes et de 35 à 43 % pour les généralistes. La CNAMTS souligne que si les spécialistes en secteur 2 représentent aujourd’hui 41 %, la majorité des installations de médecins spécialistes en 2010 et 2011 s’opère en secteur 2 avec près de 6 médecins sur 10. Le différentiel est particulièrement élevé pour les ORL, anesthésistes et gynécologues. Au total, les dépassements d’honoraires des médecins en secteur 2 et droit permanent à dépassement représentent en 2011 environ 2,4 milliards d’€ (dont 257 millions d’€ pour les omnipraticiens et 2,1 milliards d’€ pour les spécialistes). Ils « n’étaient que de » Les médecins de secteur 2 réalisent, en moyenne, 33 % de leur activité sans aucun dépassement, mais avec une très grande hétérogénéité selon la spécialité (de 7,2 % pour les gynécologues médicaux à 80,7 % pour les néphrologues). Il existe également une très forte hétérogénéité au sein de chaque spécialité, entre zones géographiques et entre praticiens. Par rapport au tarif opposable, le dépassement facturé moyen est passé de 38 % en 2000, à 56 % en 2011 pour les spécialistes. Cependant, le taux de dépassements atteint 150 % à Paris ou dans les Hauts-deSeine, 110 % dans le Rhône, près de 90 % en Alsace, 80 % dans les Alpes-Maritimes, mais ils sont beaucoup plus modérés dans les zones rurales. Dans une vingtaine de départements, le dépassement moyen ne dépasse pas 25 % du tarif opposable. Enfin, la CNAMTS précise que pour les soins spécialisés, l’existence d’importants dépassements d’honoraires, dans certaines spécialités et/ou dans certaines zones du territoire, réduit l’accès aux soins, notamment pour les patients dont les revenus sont les plus modestes et ceux qui ne disposent pas d’une couverture complémentaire prenant en charge ces dépassements ou de manière limitée. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de praticiens de secteur 2 dans certaines spécialités, pose d’indéniables difficultés d’accès aux soins, compte tenu de l’importance du « reste à charge ». Ces éléments seront sans doute très utiles dans le cadre des négociations qui ont été ouvertes le 25 juillet, entre les syndicats de médecins libéraux, l’UNCAM et l’UNOCAM (complémentaires). Madame Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé, a annoncé lors de sa communication au conseil des ministres du 11 juillet que « Si la négociation n’aboutissait pas à des résultats suffisants d’ici le dernier trimestre, je prendrais les mesures qui s’imposent dans le cadre du PLFSS ». Il ne reste plus qu’à attendre et à observer, puisque les associations représentant les usagers ne sont pas associées à ces négociations. Source : power point de la CNAMTS « Orientations pour les négociations conventionnelles avec les médecins premier débat ». Conseil de l’UNCAM, 12 juillet 2012. Accès aux soins Accessibilité aux soins urgents en moins de 30 minutes D ans le cadre de l’accessibilité des soins urgents en moins de 30 minutes, la Direction générale de l’Offre de Soins (DGOS) vient d’envoyer une instruction aux ARS, afin que ces dernières identifient les territoires où le délai de prise en charge de la population pour des soins urgents (structures Pourront également être prises en compte des données complémentaires (temps d’accès en heures creuses, temps d’accès en heures pleines, ainsi que la distance en kilomètres route). Une fois cette phase d’identification et d’état des lieux réalisée, l’ensemble des données collectées, ainsi que le recensement des initiatives, feront l’objet d’une synthèse nationale visant à faciliter un travail concerté entre les ARS, les représentants des professionnels de l’urgence et les collectivités territoriales au cours du dernier trimestre 2012. La phase de mise en œuvre se fera durant la période 2013-2015. Il serait important que les représentants siégeant dans les Comités départementaux de l'Aide Médicale Urgente de la Permanence des Soins et des transports sanitaires (CODAMUPS-TS) soient informés des résultats de ces bilans au sein de leur territoire. des urgences, SMUR, le cas échéant médecins correspondants du SAMU) est supé- rieur à trente minutes. Les ARS devront également informer la DGOS des initiatives ou solutions qu’elles ont mises en place sur leur territoire (médecins correspondants du SAMU, médecins exerçant en un hôpital local ou dans une maison de santé pluridisciplinaire et formés à l’urgence…) pour répondre aux besoins de soins de la population, y compris s’il s’agit de dispositifs non prévus par les textes. L’indicateur de référence du temps d’accès qui détermine les zones reste le temps moyen (moyenne entre heure pleine et heure creuse). Source : instruction N°DGOS/R2/2012/267 du 3 juillet 2012, relative au temps d’accès en moins de 30 minutes à des soins d’urgence. Indicateur de satisfaction hôpital Enquêt e R oselyne Bachelot, alors ministre de la santé, a annoncé en janvier 2011, la publication d’un indicateur de mesure de la satisfaction des patients hospitalisés (voir BNS n°104). L’objectif de ce recueil sera de fournir aux établissements de santé, des outils de pilotage et de gestion de la qualité ; répondre à l’exigence de transparence portée par les usagers ; aider à la décision et au pilotage des politiques d’intervention à l’échelon régional et national ; améliorer l’efficacité de la procé- dure de certification. Cette enquête sera réalisée par téléphone auprès de personnes hospitalisées pour une durée de 48 heures et plus, dans une unité fonctionnelle de court séjour. L’arrêté venant d’être publié, concerne le contenu du questionnaire qui sera utilisé par les instituts de sondage, mandatés par les établissements pour réaliser cette enquête téléphonique. Elle portera sur des thèmes comme l’accueil, l’identification des différents intervenants, l’information, le respect de l’intimité, les relations avec les personnels, la lutte contre la douleur, la qualité des soins, le confort, l’hôtellerie, les conditions de la sortie, … Les représentants des usagers devront demander à être tenus informés du calendrier de cette opération et à être destinataires des résultats de cette enquête, qui devront être étudiés au sein de la Commission des Relations avec les usagers et de la Qualité (CRUQ). Source : arrêté du 22 juin 2012, relatif au modèle de questionnaire à utiliser lors de la mise en œuvre de l’enquête téléphonique de satisfaction des patients hospitalisés (I-SATIS). JO du 6 juillet 2012. Sécurité des patients Campagne 2012 P our la deuxième année consécutive, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) organisera, du 26 au 30 novembre prochain, une semaine de la sécurité des patients. Cette campagne associe à la fois, les patients et les professionnels de santé, pour une meilleure communication autour des thèmes liés à la sécurité des soins. Les thèmes 2012 sont : * bien utiliser les médicaments, * favoriser la communication en incitant au dialogue entre les patients et les professionnels de santé, * soulager la douleur, en facilitant l’expression du patient sur la prise en charge de sa douleur et en sensibilisant le professionnel à entendre cette demande et la considérer comme un signal pour adapter la prise en charge, * l’hygiène des mains. Cette problématique est intégrée cette année dans cette semaine de sensibilisation. L’objectif pour les pa- tients est de comprendre comment il peut agir sur sa sécurité et prévenir les infections grâce à l’hygiène des mains. Pour le professionnel de santé, le support de les informer sur le « pourquoi, quand et comment » utiliser les produits hydroalcooliques. Les actions de sensibilisation qui se dérouleront durant cette semaine, seront fondées sur le volontariat des établissements de santé, des structures et des professionnels libéraux, et sur des initiatives des ARS. Lors de la précédente semaine, plus de 2000 professionnels de santé, 1300 établissements de santé tous statuts confondus et 19 agences régionales de santé s’étaient associés à cette opération. N’hésitez pas à demander à l’établissement dans lequel vous siégez, ce qu’il envisage de faire dans le cadre de cette campagne et de réfléchir à la manière dont pourraient être associés les représentants des usagers et/ou leurs associations. Source : instruction n° DGOS/PF2/2012/272 du 10 juillet 2012 relative à la semaine de la sécurité des patients 2012. Information Journée nationale Santé -UNAF P ar lettre n° 34.671 en date du 5 juillet 2012, l’UNAF informait les UDAF, URAF et Mouvements familiaux que son secteur Protection Sociale Santé, organise, pour les représentants des usagers siégeant dans les instances sanitaires, la tenue d’une journée nationale dont le thème est l’accès aux soins dans les territoires, jeudi 18 octobre 2012. Cette manifestation se déroulera à l’UNAF (auditorium Pierre Laroque). Les inscriptions sont ouvertes (jusqu’au 8 octobre 2012) auprès de Geneviève MARTIN (PSS UNAF : 01.49.95.36.16 - fax 01.49.95.36.44 - e-mail [email protected]), également par bulletin d’inscription joint au courrier référencé ci-dessus.