France métropolitaine – Septembre 2005 - Exercice Partie A On dispose d’un dé en forme de tétraèdre régulier, possédant une face bleue, deux faces rouges et une face verte ; on suppose le dé parfaitement équilibré. Une partie consiste à effectuer deux lancers successifs et indépendants de ce dé. A chaque lancer, on note la couleur de la face cachée. On considère les événements suivants : E est l’événement « à l’issue d’une partie, les deux faces notées sont vertes », F est l’événement « à l’issue d’une partie, les deux faces notées sont de la même couleur ». 1. Calculer les probabilités des événements E et F, ainsi que la probabilité de E sachant F. 2. On effectue dix parties identiques et indépendantes. Calculer la probabilité d’obtenir au moins deux fois l’événement F au cours de ces dix parties (on en donnera une valeur approchée décimale à 10−3 près). Partie B On souhaite savoir si le dé utilisé peut être considéré comme parfaitement équilibré. Pour cela, on numérote de 1 à 4 les quatre faces de ce dé, puis on lance ce dé 156 fois en notant ni le nombre de fois où chaque face i est cachée ; on obtient les résultats suivants : Face i Effectif ni 1 30 2 48 3 46 4 32 PanaMaths [1-6] 4 ⎛ 2 ⎞ le réel ∑ ⎜⎜ f i − 1 ⎟⎟ . On note f i la fréquence relative à la face i et 4⎠ i =1 ⎝ On simule 1000 fois l’expérience consistant à tirer un chiffre au 2 dobs Juin 2009 hasard 156 fois dans l’ensemble 4 ⎛ {1,2,3,4} puis, pour chaque 2 ⎞ simulation, on calcule d 2 = ∑ ⎜⎜ Fi − 1 ⎟⎟ , où Fi est la fréquence 4⎠ i =1 ⎝ d’apparition du nombre i. Le 9ème décile de la série statistique des 1000 valeurs de d 2 est égal à 0,009 8. Au vu de l’expérience réalisée et au risque de 10%, peut-on considérer le dé comme parfaitement équilibré ? PanaMaths [2-6] Juin 2009 Analyse La première partie consiste en des calculs simples de probabilités, la deuxième question faisant intervenir une loi binomiale. La seconde partie est une question simple de test d’adéquation à une loi équirépartie. Résolution Partie A Æ Question 1. On note V1 l’événement « Au premier lancer, la couleur obtenue est la couleur verte » et V2 l’événement « Au second lancer, la couleur obtenue est la couleur verte ». Dans ces conditions, on a : E = V1 ∩ V2 . Les lancers étant indépendants, il vient immédiatement : p ( E ) = p (V1 ∩ V2 ) = p (V1 ) × p (V2 ) . Le dé étant tétraédrique et parfaitement équilibré, la probabilité d’obtenir la face verte est 1 simplement égale au nombre de faces vertes divisé par le nombre total de faces, soit . 4 2 1 1 ⎛1⎞ On a donc : p (V1 ) = p (V2 ) = et p ( E ) = p (V1 ) × p (V2 ) = ⎜ ⎟ = . 4 ⎝ 4 ⎠ 16 p(E) = 1 16 On note maintenant B1 , B2 , R1 et R2 respectivement les événements « Au premier lancer, la couleur obtenue est la couleur bleue », « Au second lancer, la couleur obtenue est la couleur bleue », « Au premier lancer, la couleur obtenue est la couleur rouge » et « Au second lancer, la couleur obtenue est la couleur rouge ». Dans ces conditions, on a : F = (V1 ∩ V2 ) ∪ ( B1 ∩ B2 ) ∪ ( R1 ∩ R2 ) . Les événements V1 ∩ V2 , B1 ∩ B2 et R1 ∩ R2 étant deux à deux incompatibles, on a : p ( F ) = p (V1 ∩ V2 ) + p ( B1 ∩ B2 ) + p ( R1 ∩ R2 ) Le dé a une face verte et une face bleue. On a donc immédiatement : 1 p ( B1 ∩ B2 ) = p (V1 ∩ V2 ) = 16 Le dé ayant, en revanche, deux faces rouges, on a : p ( R1 ) = p ( R2 ) = PanaMaths [3-6] 1 . 2 Juin 2009 2 ⎛1⎞ 1 D’où : p ( R1 ∩ R2 ) = p ( R1 ) × p ( R2 ) = ⎜ ⎟ = . 4 ⎝2⎠ Finalement : p ( F ) = p (V1 ∩ V2 ) + p ( B1 ∩ B2 ) + p ( R1 ∩ R2 ) = p(F ) = 1 1 1 1 1 3 + + = + = 16 16 4 8 4 8 3 8 En tenant compte de E ⊂ F , il vient : 1 p ( E ∩ F ) p ( E ) 16 1 8 1 1 pF ( E ) = = = = × = = p(F ) p ( F ) 3 16 3 2 × 3 6 8 pF ( E ) = p( E) = 1 6 3 1 1 , p ( F ) = et pF ( E ) = . 8 6 16 Æ Question 2. La partie décrite à la question précédente correspond à une expérience de Bernoulli de 3 paramètre p = p ( F ) = (dans la mesure où on s’intéresse plus spécifiquement, dans cette 8 seconde question, à l’événement F, événement génériquement baptisé « SUCCES »). Puisqu’on effectue ici dix parties identiques et indépendantes, la loi de la variable aléatoire X donnant le nombre de « SUCCES » obtenus (c'est-à-dire le nombre de fois où l’événement F a 3 été réalisé), est la loi binomiale de paramètres n = 10 et p = . 8 On cherche ici p ( X ≥ 2 ) : p ( X ≥ 2 ) = 1 − p ( X = 0 ou X = 1) = 1 − ⎡⎣ p ( X = 0 ) + p ( X = 1) ⎤⎦ PanaMaths [4-6] Juin 2009 On a classiquement : ⎛ 10 ⎞ ⎛ 3 ⎞ ⎛ 3 ⎞ ⎛5⎞ ⎛5⎞ p ( X = 0 ) = ⎜ ⎟ × ⎜ ⎟ × ⎜ 1 − ⎟ = 1× 1× ⎜ ⎟ = ⎜ ⎟ ⎝8⎠ ⎝8⎠ ⎝ 0 ⎠ ⎝8⎠ ⎝ 8⎠ 0 10 10 10 Et : ⎛10 ⎞ ⎛ 3 ⎞ ⎛ 3 ⎞ 3 ⎛ 5 ⎞ 15 ⎛ 5 ⎞ p ( X = 1) = ⎜ ⎟ × ⎜ ⎟ × ⎜1 − ⎟ = 10 × × ⎜ ⎟ = ⎜ ⎟ 8 ⎝8⎠ 4 ⎝8⎠ ⎝ 1 ⎠ ⎝8⎠ ⎝ 8⎠ 1 9 9 9 Il vient alors : p ( X ≥ 2 ) = 1 − ⎡⎣ p ( X = 0 ) + p ( X = 1) ⎤⎦ ⎛ ⎛ 5 ⎞10 15 ⎛ 5 ⎞9 ⎞ = 1− ⎜ ⎜ ⎟ + ⎜ ⎟ ⎟ ⎜⎝ 8 ⎠ 4 ⎝ 8 ⎠ ⎟⎠ ⎝ 9 ⎛ ⎛ 5 ⎞10 5⎛5⎞ ⎞ = 1− ⎜ ⎜ ⎟ + 6 ⎜ ⎟ ⎟ ⎜⎝ 8 ⎠ 8 ⎝ 8 ⎠ ⎟⎠ ⎝ 10 ⎛5⎞ = 1 − ⎜ ⎟ × (1 + 6 ) ⎝8⎠ 10 ⎛5⎞ = 1− 7 × ⎜ ⎟ ⎝8⎠ 0,936 La probabilité d’obtenir au moins deux fois l’événement F au cours des dix parties 10 ⎛ 5⎞ est égale à 1 − 7 × ⎜ ⎟ , soit environ 0,936 à 10−3 près. ⎝ 8⎠ PanaMaths [5-6] Juin 2009 Partie B Dans un premier temps, nous pouvons calculer les fréquences Fi : F1 = 30 5 48 4 46 23 32 8 = , F2 = = , F3 = = et F4 = = 156 26 156 13 156 78 156 39 2 Nous pouvons alors calculer d obs . 2 d 2 obs 2 2 ⎛ 5 1 ⎞ ⎛ 4 1 ⎞ ⎛ 23 1 ⎞ ⎛ 8 1 ⎞ = ⎜ − ⎟ +⎜ − ⎟ +⎜ − ⎟ +⎜ − ⎟ ⎝ 26 4 ⎠ ⎝ 13 4 ⎠ ⎝ 78 4 ⎠ ⎝ 39 4 ⎠ 2 ⎛ 5 × 6 − 39 ⎞ ⎛ 4 ×12 − 39 ⎞ ⎛ 2 × 23 − 39 ⎞ ⎛ 8 × 4 − 39 ⎞ =⎜ ⎟ +⎜ ⎟ +⎜ ⎟ +⎜ ⎟ ⎝ 156 ⎠ ⎝ 156 ⎠ ⎝ 156 ⎠ ⎝ 156 ⎠ 1 ⎡ 2 2 = −9 ) + 92 + 7 2 + ( −7 ) ⎤ 2 ⎣( ⎦ 156 2 2 2 2 2 ( 81 + 49 ) 1562 2 ×130 = 1562 65 = 2 78 65 = 6084 = 2 = On a : d obs 65 0, 010 7 à 10−4 près. 6084 Or, l’énoncé précise que le 9ème décile, que nous notons classiquement D9 , de la série statistique des 1000 valeurs de d 2 est égal à 0,009 8. Pour un dé parfaitement équilibré, au moins 90% des valeurs de d 2 sont donc inférieures ou égales à 0,009 8. 2 > D9 . Or, ici on a : d obs On va donc rejeter l’hypothèse « le dé est bien équilibré » avec un risque d’erreur de 10%. Au vu de l’expérience réalisée et au risque de 10%, nous ne considérons pas le dé comme parfaitement équilibré. PanaMaths [6-6] Juin 2009