Faces B : l'histoire de toutes les faces B
qui sont devenues célèbres
GENCOD : 9782258107946
PASSAGE CHOISI
Je vous parle d'un temps que les adeptes du MP3 ne peuvent pas connaître. Le bon vieux
temps où la musique se déclinait en deux faces et où, qu'il le veuille ou non, le
consommateur de disques obtenait toujours deux titres pour le prix d'un. La face B, c'était le
cadeau bonus, le truc en plus, ce morceau souvent inédit qu'il fallait aller chercher et
découvrir de l'autre côté du miroir et qui vous entraînait souvent du côté obscur. Contraints
de proposer deux chansons sur les galettes qui s'étaient imposées, face au rouleau, au début
du phonographe, certains artistes se moquaient ouvertement de nous en recyclant des fonds
de tiroirs, des jam-sessions enregistrées à la va-vite ; le même titre chanté a capella ou au
contraire livré dans sa version instrumentale. D'autres y mettaient du coeur et se forçaient à
offrir au fan un supplément d'âme et de qualité. Et les plus grands, comme les Beatles ou
Elvis, incapables au faîte de leur gloire d'enregistrer de mauvais titres, ne sortaient que des
singles avec double face A, que l'on pouvait retourner indéfiniment sans arriver à décider
quel titre était le meilleur. Le mouvement perpétuel appliqué à la musique populaire.
La face B est indéfectiblement liée à un format, le 45 tours, et à une époque allant de
l'après-guerre jusqu'à l'invention du CD, lorsque ces microsillons assuraient la majeure partie
des ventes de musique. La vogue de la face B déclina un peu dès les années 1970, où
l'album (ou 33 tours) remplaça le 45 tours dans le coeur des mélomanes. Mais le terme n'a
pas disparu, en dépit de l'avènement des formats à une face comme le CD, qui glissait des
faces B à la suite des faces A, et malgré la dématérialisation des supports. C'est qu'avec le
temps, «face B» est aussi devenu synonyme de pépite, de trésor caché, de morceau que seul
l'initié possède ou revendique. Pour les rappeurs, la face B (ou B-side), c'est le refuge de la