Les fonctions de la forme ln(u) 1 Condition d’existence et dérivée ln désigne la fonction logarithme népérien, et u désigne une fonction « a priori » quelconque. Il en résulte que ln(u) est une « fonction de fonction » : plus précisément, c’est le logarithme népérien de la fonction u. On parle alors de composition de fonctions. On a donc l’enchaînement suivant : [ ] u ln x− → u(x) −→ ln u(x) On est donc ramené à calculer le logarithme népérien de u(x), il faut donc nécessairement que pour tout x népérien n’est pas défini pour des valeurs négatives ou nulles. ■ ∈ R on ait u(x) > 0, car le logarithme Condition sur la fonction u Dans toute la suite, u désigne une fonction définie et dérivable sur un intervalle I de R. ■ Proposition 1 : condition d’existence [ ] La fonction x 7−→ ln u(x) on a u(x) > 0). ■ est définie sur l’intervalle I si et seulement si la fonction u est strictement positive sur I (pour tout x Soit la fonction f : x 7−→ ln(3x − 5). Exemple : Cette fonction n’est définie que si 3x − 5 > 0, c’est à dire pour x > ■ f Df =] 5 ; +∞ [ 3 Proposition 2 : dérivabilité La fonction ln(u) est dérivable sur I et sa dérivée est : ■ 5 . L’ensemble de définition de f est donc 3 [ ]′ u′ ln(u) = u Soit la fonction f : x 7−→ ln(3x − 5). Exemple : est de la forme ln(u) avec u(x) = 3x − 5 et donc u′ (x) = 3. On a finalement f ′ (x) = 3 . 3x − 5 2 Limites d’une fonction de la forme ln(u) ■ Proposition 3 u désigne une fonction définie et strictement positive sur un intervalle I, et a désigne soit un nombre réel, soit −∞, soit +∞. [ ] lim u(x) = ℓ avec ℓ > 0 u si lim ln u(x) = ln(ℓ) alors x→a u si u si x→a alors lim u(x) = +∞ x→a lim u(x) = 0+ alors x→a [ ] lim ln u(x) = +∞ x→a [ ] lim ln u(x) = −∞ x→a On peut aussi apprendre ce résultat comme suit : u a et c désignent soit un nombre réel, soit −∞, soit +∞. u b désigne soit un nombre réel strictement positif, soit +∞. Si ■ Exemple : u u lim u(x) = b > 0 x→a et si lim ln(X) = c X→b alors ( ) lim ln u(x) = c x→a Soit la fonction f : x 7−→ ln(x2 − 4) définie sur I =] 2 ; +∞ [. Déterminons les limites de f aux bornes de I. [ ] [ ( )] lim x2 − 4 = 0+ et lim ln(X) = −∞ donc lim ln x2 − 4 = −∞. x→2+ lim x→+∞ X→0+ [ ] x2 − 4 = +∞ et lim X→+∞ x→2+ ln(X) = +∞ donc lim x→+∞ [ ( 2 )] ln x − 4 = +∞. ∈I 3 Résolutions d’équations et d’inéquations 3.1 Les équations Il s’agit de résoudre les équations du type ln(u) = ln(v) et ln(u) = λ où λ de ces équations, on a : ∈ R. Sans s’attarder pour le moment sur les conditions d’existence Pour ln(u) = ln(v) ln(u) = ln(v) ⇐⇒ ln(u) − ln(v) = 0 ⇐⇒ ln Pour ln(u) = λ (u) v = 0. Or(l’unique valeur qui annule le logarithme népérien est 1, donc : u u) ln = 0 ⇐⇒ = 1 ⇐⇒ u = v. v v Donc résoudre ln(u) = ln(v)é revient à résoudre u = v. On sait qu’il existe un unique nombre x tel que ln(x) = 1 : c’est le nombre d’Euler noté e. On a donc : ln(e) = 1. Les propriétés algébriques de ( la)fonction logarithme nous permettent donc d’écrire que : λ = ln eλ ( ) L’équation ln(u) = λ devient alors ln(u) = ln eλ et cette équation n’a qu’une solution u = eλ (voir le calcul ci-contre à gauche). Il existe bien entendu des conditions sur u et v pour justifier l’existence de ces équations : u et v doivent être des fonctions définies et strictement positives. ■ Proposition 4 Soit une fonction définie et strictement positive sur I. Alors : u u ■ pour toute fonction v définie et strictement positive sur le même ensemble I, on a ln(u) = ln(v) si et seulement si u = v. Les solutions de l’équation ln(u) = ln(v) sont donc les mêmes que celles de l’équation u = v. pour tout réel λ, l’équation ln(u) = λ si et seulement si u = eλ . Les solutions de l’équation ln(u) = λ sont donc les mêmes que celles de l’équation u = eλ . Exemples : u u ( ) Résoudre l’équation ln(2x − 1) = ln x2 dans ]1/2 ; +∞[ : ( ) les solutions de l’équation ln(2x − 1) = ln x2 sont les mêmes que les solutions de l’équation 2x − 1 = x2 . ( ) Or x2 − 2x + 1 = 0 ⇐⇒ (x − 1)2 = 0 ⇐⇒ x = 1 donc l’équation ln(2x − 1) = ln x2 a pour unique solution x = 1. Résoudre l’équation ln(2x) = 5 dans R∗+ : les solutions de l’équation ln(2x) = 5 sont les mêmes que les solutions de l’équation 2x = e5 . L’unique solution de l’équation ln(2x) = 5 est donc x = u e5 . 2 Résoudre l’équation 2 ln(x) − 3 ln(x) = −9 dans R∗+ : ( ) 1 x ( ) 1 donc les solutions de l’équation 2 ln(x) − 3 ln(x) = −9 sont les mêmes que les solutions de l’équation ln = −9, qui sont les mêmes x 1 que celles de l’équation = e−9 . On trouve donc x = e9 . x ( ) ( ) il faut tout d’abord transformer l’expression de gauche : 2 ln(x) − 3 ln(x) = ln x2 − ln x3 = ln ( x2 x3 ) = ln 3.2 Les inéquations Sur le même principe que précédemment, on aboutit à la proposition suivante : ■ Proposition 5 Pour toutes fonctions u et v strictement positives, on a : u ln(u) < 0 si et seulement si 0 < u < 1, u ln(u) > 0 si et seulement si u > 1, u ln(u) < ln(v) si et seulement si u < v, ( ) 3 Exemples : Résoudre l’inéquation ln x2 < ln(2x + 3) dans I =] − ; 0[ ∪ ]0 ; +∞[ : 2 { ( ) { { x ∈ ] − 1 ; 3[ 2 2 2 ln x < ln(2x + 3) x < 2x + 3 x − 2x − 3 < 0 ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ 3 x ∈ ] − ; 0[ ∪ ]0 ; +∞[ x ∈ I x ∈ I x ∈ I 2 ■ et on en déduit donc que x ∈ ] − 1 ; 0[ ∪ ]0 ; 3[