ECS1B Carnot Chapitre 1 2013/2014
Exemple. La différence entre quantificateur universel et existentiel peut être illustrée par
les définitions suivantes. Soit Iun ensemble quelconque et (Ai)i∈Iune famille d’ensembles
indexés par I.x∈TIAi⇔ ∀i∈I, x ∈Aiet x∈SIAi⇔ ∃i∈I, x ∈Ai.
Méthode. Pour montrer une assertion du type ∀x P (x), on commence par fixer xde
manière quelconque pour essayer de montrer P(x). Au contraire, pour montrer ∃x P (x)
on doit exhiber un xtel que P(x)soit vraie (ou par exemple utiliser un raisonnement
par l’absurde, c.f. ci-dessous). Lorsqu’on a affaire à une assertion ∃!P(x), il faut montrer
existence et unicité.
Exemple. 1. Montrons l’assertion suivante : ∀x, y ∈R∃z∈Rz > x +y.
Prenons x∈Ret y∈Rquelconques. Il nous faut exhiber un réel qui est supérieur
àx+y. Posons par exemple z=x+y+ 1. On a bien z > x +y, ce qui permet de
conclure.
2. Montrons que ∃!x∈R+x2= 4.
Tout d’abord l’existence : posons x= 2. On a bien x∈R+et x2= 4, ce qui montre
l’existence.
Prouvons l’unicité. Supposons qu’il existe x, x′∈R+tels que x2=x′2= 4. Montrons
que x=x′. Puisque x2=x′2, on a x=x′ou x=−x′. Mais si x=−x′, alors x′∈R+
et −x′∈R+donc x′= 0. Ceci contredit le fait que x′2= 4. C’est donc que x=x′.
Pour finir et illustrer ces notions, rappelons la définition d’intervalle :
Définition 1.1.2
Soit a, b ∈Ravec a < b. Alors ]a, b[= {x∈R, a < x < b},[a, b] = {x∈R, a 6x6b}
[a, +∞[= {x∈R, x >a}...
Exercice. De même, donner une définition de ]− ∞, b[,[a, b[etc...
Soit Iun ensemble de réel. On sait que ∀x∈I, 16x < 2. Que peut-on dire de I? On
sait de plus que ∀y∈R,16y < 2⇒y∈I. Que peut-on affirmer sur I?
1.2 Raisonnement par analyse/synthèse
Lorsque l’on veut montrer une propriété d’existence et d’unicité, (phrase du type
∃!x, P (x)), on peut être amené à raisonner par analyse/synthèse, dans le cas où l’exis-
tence n’est pas évidente. C’est un raisonnement en deux étapes :
1. L’analyse : on suppose l’existence, et on essaie de trouver des conditions nécessaires
que doit vérifier cet objet. Si l’objet en question existe on est donc capable de montrer
qu’il est nécessairement égal à un objet précis et d’unique. On montre donc la partie
unicité
2. La synthèse : on considère l’objet déterminé à l’étape précédente, on vérifie qu’il
satisfait les propriétés cherchées, ce qui montre l’existence.
Exemple. Montrons que toute fonction définie sur Rs’écrit comme somme d’une fonction
paire et d’une fonction impaire (pour un rappel des définitions, c.f. le chapitre de révision
sur les fonctions). Soit donc fune fonction quelconque définie sur R.
–Analyse : supposons que fs’écrive g+havec get hdes fonctions définies sur R,g
paire et himpaire. Alors utilisons ces propriétés. Soit x∈Rquelconque. On a
f(x) = g(x) + h(x)
f(−x) = g(−x) + h(−x)
J. Gärtner. 3