2 JÉRÔME BASTIEN
vitesse ce sillage se rétrécit, ce qui se traduit par une diminution de la traînée. La vitesse critique à laquelle se situe
cette transition dépend beaucoup des irrégularités de la surface du ballon et les «défauts» du ballon de football ont été
pour beaucoup dans le caractère spectaculaire du jeu. Les grands tireurs de coups francs qui atteignent des vitesses de
l’ordre de 30 m/s bénéficient donc pleinement de cet avantage. Si le footballeur ne frappe pas exactement le centre du
ballon il impose non seulement une vitesse dans la direction de l’impulsion mais aussi une rotation dans le plan qui
contient le centre et le point d’impact. Cette rotation provoque une asymétrie dans le décollement de la couche limite,
ce qui dévie l’air sur l’un des cotés et par réaction entraîne une force de l’air sur le ballon de l’autre coté. Celle-ci est
perpendiculaire à la traînée dans le plan de rotation, ce qui permet de la qualifier de portance. Lorsque la frappe porte
sur la partie inférieure du ballon la rotation autour d’un axe induit un effet rétro (dans les sports de balle on parle de
balle coupée) qui, lors d’une tentative de but avec une vitesse initiale vers le haut, conduit à une trajectoire rectiligne
qui passe facilement au-dessus de la cage. Cette technique est utilisée par le gardien pour ses dégagements. Au contraire,
si c’est la partie supérieure qui est frappée la balle liftée prend une trajectoire plus tendue qui permet de marquer le
but en passant au-dessus du mur défensif. Cela permet de frapper plus fort. Dans le cas où la frappe porte sur le côté
l’effet latéral incurve la trajectoire dans le plan horizontal, ce qui permet de contourner le mur. »
On pourra consulter les deux papiers récents sur l’explication rigoureuse par le calcul [Tup+12 ; Dup+10].
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1.2. Calcul de cet effet
Nous verrons en section 3 comment essayer de modéliser la portance, puis d’en déterminer ces
effets.
On étudiera en section 2, le tracé de la parabole, qui serait la trajectoire réelle s’il n’y avait pas
d’air. On verra ensuite en section 3 comment prendre en compte la portance et l’effet Magnus.
Nous allons supposer, pour simplifier, que l’on étudie un tir qui a lieu dans un plan vertical, par
dessus un mur de joueurs, cas pour lequel l’effet Magnus s’exprime aussi.
2. Tracé de la parabole
2.1. Un lien GeoGebra
Une partie des activités proposées par la suite ont été programmées sous GeoGebra 1et sont
disponibles à l’adresse suivante (attendre quelques instants que les scripts GeoGebra soient actifs) :
http://www.geogebra.org/b/fRw4jAQ9
2.2. Quelques rappels géométriques sur la paraboles
On pourra consulter la vingt et unième leçon de [LH97].
Naturellement, on peut déterminer l’équation de la parabole de la chute libre en utilisant les
résultats de [Bas15b, chapitre 8].
Cependant, la parabole est bien connue par les Grecs depuis deux millénaires et l’objet de cette
section est d’utiliser une définition et une construction purement géométrique d’une parabole et qui
serviront dans la section 2.3.
Ce que l’on entend par construction purement géométrique est une construction uniquement avec une règle, non
graduée, un compas et une longueur unité. Voir par exemple [Car89] et notamment la section « Pourquoi la règle et
le compas ? » p. 4. On pourra simplifier et supposer que la règle est graduée (mais, on pourrait s’en passer ....). Ainsi,
on peut montrer que toutes les constructions présentées ici peuvent se traiter de cette façon, exceptée peut-être la
construction de l’angle α=35
◦, égal à l’angle entre l’horizontale et le vecteur vitesse du centre de gravité du ballon
au moment de la frappe. En effet, si on savait construire l’angle 35◦, on saurait construire 5◦car on sait constuire 30◦.
1. Un grand grand Merci à Christian Mercat de l’Université Lyon I, pour ce travail !