Démarche selon cette stratégie
Après ces vérications avec le raton laveur, l’équipe
envisage une nouvelle démarche possible. La voici!
1. Connaissant la hauteur de chute de la noix, la formule
physique h = f(t) = 0,5g•t2 nous permet de trouver le
temps pendant lequel la noix va tomber.
2. Nous pouvons mesurer la vitesse horizontale de la noix
sur la table.
3. Nous savons que la noix continuera horizontalement à
la même vitesse pendant la chute.
4. À partir de cette vitesse horizontale et du temps pendant
lequel la noix va tomber, nous calculerons la distance
horizontale cherchée. En effet, il suft d’utiliser la
formule très connue
reliant la vitesse uniforme
(v), la distance parcourue (Δs) et le temps écoulé (Δt).
On est prêt! Il ne reste plus qu’à préparer le montage.
Le jour magique
L’éléphant, le renard, la chauve-souris et le cheval
avaient bien hâte à ce jour. Ne prenant aucune chance,
l’équipe se présenta avant le début ofciel de la période
et prota de ces dix minutes supplémentaires offertes par
la girafe. Au moment de lancer la noix vers la cible, le
doute, l’inquiétude et l’anxiété formaient un moment de
suspense intenable. Puis, vlan! la noix enfonça le kiwi
qu’on avait placé comme cible. Toute l’équipe explosa
de joie au point où l’éléphant frappa accidentellement
la girafe au cou; elle qui s’était placée derrière lui pour
assister au lancement.
Fantaisiste, mais bien réel!
Cette histoire racontée dans un contexte fantaisiste est
fondée sur des faits réels, y compris l’accident nal. En
effet, j’ai déjà été frappé accidentellement par un élève
qui sursautait devant le succès de cette expérience. De
plus, les réactions des élèves présentées dans cet article ne
sont pas exagérées; elles sont réelles et bien perceptibles.
Comme dans les lms, seuls les noms ont été changés et
quelques éléments ctifs ont été ajoutés pour agrémenter
et soutenir l’intrigue. La noix était en réalité une bille de
métal bien lisse.
Comme enseignant de mathématiques et de physique, je
dirigeais directement mes élèves à la troisième stratégie
qui suppose une collaboration entre les départements de
mathématiques et de sciences. Cela dit, le programme de
mathématiques actuel permet très bien de réaliser les deux
premières stratégies.
Quelques conseils
o Utilisez un butoir bien ancré pour marquer le point de
départ; pas seulement une marque sur la rampe.
o Si vous lancez la bille manuellement, placez vos doigts
de chaque côté, surtout pas devant la trajectoire de la
bille. En effet, plusieurs élèves exercent une légère
poussée vers l’avant ou vers l’arrière qui n’est pas
uniforme d’un lancer à l’autre. Sans être une nécessité
absolue, l’utilisation d’un électroaimant élimine ce petit
problème.
o Dans tous les cas, mesurez avec soin et n’oubliez pas de
tenir compte de la hauteur de la cible; la bille va frapper
le haut de la cible, pas le dessous.
o Si vous chronométrez manuellement, prenez plusieurs
mesures de temps. Puisque la marge d’erreur causée
par les réexes humains est de l’ordre du dixième de
seconde, je suggère d’effectuer six mesures de temps,
dont deux pour chacune des distances horizontales
suivantes : 1,00 m, 1,25 m et 1,50 m. Vous calculerez
ensuite la vitesse moyenne des six essais. Sans être
indispensable, l’utilisation de détecteurs de mouvement
pour chronométrer électroniquement améliore la
précision.
o Sur la table, utilisez une rampe horizontale bien lisse
et bien droite. Le laboratoire de sciences en possède
probablement de bien bonnes, mais de vieilles tiges
métalliques (stores, seuil de porte, etc.) en forme de H
ou de U feraient l’affaire.
Autres informations
À la hauteur d’une table conventionnelle, les effets de la
friction de l’air commencent déjà à se faire sentir. Avec
une bille de métal de 25 mm de diamètre, une cible
d’environ 40 à 50 mm de diamètre fera très bien l’affaire
et donnera une marge d’erreur sufsante pour compenser
la résistance de l’air. N’utilisez surtout pas une balle de
ping-pong et ne placez pas la rampe de lancement à une
hauteur trop grande; dans les deux cas, l’inuence de la
résistance de l’air y sera probablement trop grande!
GRMS
ENVOL no 152 — juillet-août-septembre 2010
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