122 CHAPITRE 10. ESPACES VECTORIELS
Exemple 10.4.13. — –Les R-ev Rnsont de dimension n: on connaˆıt
la base canonique.
–L’espace Cd[X]des polynˆomes de C[X]de degr´e inf´erieur ou ´egal `a dest
un sous-ev, de dimension d+ 1. Une base est 1, X, . . . , Xd.
Commen¸cons par un lemme disant que si une famille a plus de vecteurs
qu’une base, alors elle est li´ee :
Lemme 10.4.14. — Soit (u1, . . . , un)une base. Alors toute famille (v1, . . . , vp)
avec p>nest li´ee.
Une autre fa¸con de le dire (en contraposant l’implication) est que toute
famille libre est de cardinal inf´erieur ou ´egal `a n. Ce lemme est le cœur du
th´eor`eme pr´ec´edent.
D´emonstration. — Consid´erons C1,. . .,Cples vecteurs de coordonn´ees des vi
dans la base des uj. Ce sont des vecteurs colonnes de Rn.
Remarquons que si nous montrons que les vecteurs C1,. . .,Cpsont li´es,
alors v1,. . .,vpsont eux-mˆemes li´es : c’est la proposition 10.4.7. De plus, on
a vu que montrer que ces vecteurs sont li´es revient `a trouver une solution non
nulle au syst`eme AX = 0, o`u Aest la matrice de taille n×pdont les colonnes
sont les Ci.
Mais on sait que n < p, donc ce syst`eme a plus d’inconnues que d’´equations :
il y a forc´ement des variables libres, donc forc´ement des solutions non nulles.
On peut se lancer dans la preuve du th´eor`eme :
D´emonstration. — 1. Soient B= (u1, . . . , un)et B�= (v1, . . . , vp)deux
bases. On veut montrer que n=p. Pour ¸ca on utilise deux fois le lemme
pr´ec´edent : d’une part Best une base et B�est libre, donc le lemme
pr´ec´edent donne que p≤n. D’autre part, B�est une base et Best libre,
donc le lemme pr´ec´edent donne que n≤p. Au final toutes les bases ont
mˆeme cardinal n= dim(E).
2. Soit (v1, . . . , vp)une famille g´en´eratrice. On sait qu’on peut en extraire
une base, qui sera compos´ee de nvecteurs d’apr`es le premier point. Donc
d’une part p≥n, d’autre part si p=n, on n’a pas besoin d’extraire : la
famille est d´ej`a une base.
3. Une famille libre (u1, . . . , up)est de cardinal inf´erieur au cardinal de
n’importe quelle base comme le prouve le lemme pr´ec´edent. Or on a une
base de cardinal n. Ainsi p≤n.