Édito N°12
Supplément
Septembre 2014
Édito 1
ERASMUS
Deux nouveaux
partenaires
West Lothian College
à Livingstone en
Ecosse
Institut polytechnique
à Viseu au Portugal
Les documentalistes
se rencontrent aussi à
l’international
L’expérience
ERASMUS vue par les
étudiants
1
1
2
2
3
Journées
internationales
Soins de support en
oncologie
Crise et psychiatrie
Alimentation et per-
sonne âgée
Kaléidoscope des
pratiques infirmières
autour de l’enfant
Voyage d’étude
découverte du
système de santé
italien
4
4
5
6
7
8
Sommaire
THÉODORE’S
NEWS
En référence à ses valeurs humanistes et à sa volonté d’ouverture sur le monde, l’IFITS a intégré une
dimension internationale dans son projet institutionnel. Depuis plus de 20 ans, l’institut développe cette
culture d’ouverture notamment avec la Haute Ecole de Santé de Vaud de Lausanne en Suisse, son pre-
mier et plus ancien partenaire européen. La directrice, Mireille Clerc et le doyen des relations interna-
tionales, Carlos Masias nous ont encore fait cette année l’honneur d’être présents lors des journées
internationales. Au regard de la mondialisation, ils ont rappelé l’impact positif de l’internationalisation
de la formation et son enjeu dans le développement des connaissances et de la recherche dans le domai-
ne du soin infirmier.
Eligibles au programme Erasmus depuis 2005, nous avons développé un large réseau de partenaires
européens avec lesquels nous construisons des liens professionnels qui, chaque année, se renforcent de
plus en plus.
Tous les ans, des étudiants effectuent des stages ou des voyages d’étude dans différents pays du monde.
Dans le cadre du programme Erasmus, certains réalisent des mobilités d’étude au sein de nos universi-
tés européennes partenaires. En complément de la bourse Erasmus, ils perçoivent, depuis cette année,
une subvention du Conseil Régional traduisant son engagement à soutenir la mobilité internationale des
étudiants. Mais ceux qui ne peuvent pas voyager bénéficient aussi d’une mobilité internationale lors des
« Journées Internationales » organisées chaque année au sein de l’IFITS, durant lesquelles ils assistent
à des conférences thématiques présentées par différents intervenants européens (universitaires ou pro-
fessionnels).
Développer la culture de l’échange avec des partenaires étrangers constitue une formidable opportunité
pour élargir les champs de la réflexion et de la connaissance des étudiants, des formateurs et des per-
sonnels administratifs. La confrontation à des conceptions et à des pratiques différentes fait évoluer nos
façons de penser et d’agir. Le partage d’expériences professionnelles (soignantes et pédagogiques) et de
travaux de recherche infirmière contribue de manière incontestable à l’enrichissement professionnel de
chacun et, plus largement, permet de construire une réflexion citoyenne sur les problématiques sanitai-
res et humaines dans le monde. Nous espérons que grâce à ces projets internationaux, nos futurs profes-
sionnels continueront à cultiver cet esprit de mobilité, de curiosité et d’échange pour acquérir toujours
plus de connaissances et participer à des travaux de recherche afin de contribuer au développement
d’un corpus de savoirs en sciences infirmières. Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS
West Lothian College à Livingstone en Écosse
A
quelques encablures d’E-
dimbourg, sa grande sœur
historique, la nouvelle ville de
Livingstone se veut résolument
moderne et attractive.
Le campus du West Lothian Col-
lege, qui y est implanté depuis
2001, est moderne mais garde
l’empreinte des valeurs et du
savoir-vivre écossais. Tout ici
semble calme, paisible et propice
à l’apprentissage.
Les 8000 étudiants inscrits (en
présentiel et en non présentiel)
ont le choix de leur formation en
alternance : bâtiment, hôtellerie,
sport, informatique, bien-être,
business, management et prépa-
ration à la formation infirmière.
Nous avons été accueillis au
mois d’avril, par Alister Charn-
ley, Directeur, Linda Brown et
Graham Baxter, enseignants au
« Wellbeing Center », départe-
ment des formations santé,
beauté et esthétique, au sein
duquel est organisée une prépa-
ration à l’entrée en formation
infirmière universitaire.
Spécial « international »
ERASMUS
L’IFITS a obtenu la nouvelle charte Erasmus + qui lui permet d’être éligible aux subventions du pro-
gramme 2014-2020.
Cette année, nous avons signé des accords bilatéraux avec 2 nouveaux partenaires (Livingstone et
Viseu).
Echanges avec les professeurs autour
du vécu de stage des étudiants en cursus
préparatoire à l’entrée en formation
infirmière universitaire
Les documentalistes se rencontrent aussi à l’international
2 Théodore’s News
C
haque année, l’IFITS offre la possi-
bilité à des membres du personnel
administratif de partir en mobilité Eras-
mus.
Début juin, nous nous sommes donc envo-
lées pour la Finlande, direction l’Université
de Turku pour une semaine internationale
spéciale « administratifs ». Nous avons inté-
gré le groupe « Library » qui réunissait des
documentalistes et bibliothécaires d’univer-
sités de différents pays européens : Allema-
gne, Pologne, Espagne, Lituanie, Finlande
etc.
Durant les quelques jours passés ensemble,
nous avons pu échanger sur nos pratiques
professionnelles respectives et les spécifici-
tés de nos bibliothèques.
Quel que soit notre pays d’origine et malgré
les différences culturelles, les préoccupa-
tions des bibliothécaires et documentalistes
demeurent les mêmes : formation des étu-
diants à la recherche documentaire, accès à
la bibliothèque, aménagement des locaux.
Par ailleurs, nos collègues finlandaises nous
ont offert l’opportunité de découvrir quatre
bibliothèques de l’Univer-
sité des Sciences Appli-
quées de Turku, situées
sur les différents campus.
Les espaces de travail
individuel au calme, les
salles fermées dédiées
aux travaux de groupes,
les postes informatiques
donnant accès au catalo-
gue de la bibliothèque,
les fauteuils confortables
permettant au public de
« se poser » pour y lire
tranquillement ou révi-
ser… nous ont laissées songeuses et enthou-
siastes ! Nous sommes reparties la tête plei-
ne d’idées pour un futur réaménagement de
notre centre de documentation !
Les échanges professionnels avec des per-
sonnes de différents horizons
(informaticiens, formateurs, responsables
des relations internationales, etc.), la décou-
verte d’un nouveau pays (culture, gastrono-
mie, langue…) et la nécessité de nous expri-
mer en anglais (qui était certes un peu
« rouillé ») font de cette mobilité une expé-
rience inoubliable et enrichissan-
te !
Etudiants, formateurs, personnels
administratifs : si vous aussi,
vous êtes attirés par les program-
mes Erasmus proposés par l’I-
FITS, n’hésitez plus et lancez
vous !
Anne-Frédérique LEROY
Documentaliste
Cécile VILLETTE
Secrétaire pédagogique IFSI
Lemminkäisenkatu Campus library
Turku
Photo du groupe « Library »
par Merja Janhunen
Institut Polytechnique à Viseu au Portugal
Les échanges ont été riches et variés : ré-
unions, visite de l’hôpital St John tout pro-
che, rencontre avec les apprenants et les
professeurs et signature d’un accord bilatéral
de mobilité Erasmus pour étudiants et for-
mateurs des deux établissements.
La collaboration enseignante s’oriente vers
une recherche action dans le domaine des
pratiques pédagogiques. L’équipe pédagogi-
que écossaise vise à la fois l’excellence de la
formation et l’employabilité des étudiants.
Nous nous sommes trouvés de nombreux
points communs : représentation de l’étu-
diant, dispositif d’aide à la réussite, organi-
sation d’une alternance au service du déve-
loppement des compétences, prise en charge
holistique des personnes soignées.
Sur cette base de valeurs communes, nous
avons certainement à apprendre les uns des
autres et la mise en œuvre des mobilités à
venir devrait confirmer la richesse de ce
partenariat.
Erik SEFFER
Responsable pédagogique IFSI
Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS
Roselyne RUTLEDGE
Professeur d’anglais à l’IFITS
West Lothian College
N
ous voilà parties pour une semaine
de mobilité Erasmus à l’« Escola
supérior de saude de Viseu » du 21 au 26
avril 2014.
L’accueil a été chaleureux
et nous remercions plus
particulièrement les pro-
fessores Graça Aparicio
et Claudia Chaves qui
nous ont accompagnées
durant notre séjour et qui
ont organisé différentes
visites : à l’Instituto Poly-
technico de Viseu, dans un centre gériatri-
que, dans différents services de l’hôpital de
Viseu mais aussi dans un centre de réhabili-
tation.
De nombreux échanges avec nos différents
partenaires ont eu lieu autour de nos prati-
ques pédagogiques, nos systèmes de forma-
tion et nos systèmes de santé.
Cette mobilité a été l’occasion de découvrir
les richesses historiques et culturelles de la
ville de Viseu.
Notre plus grand défi a été de dispenser
chacune un cours auprès des étudiants infir-
miers, dans la langue
du pays. L’un a été
dispensé aux étudiants
de 2ème année, sur les
soins infirmiers aux
patients porteurs d’une
prothèse totale de han-
che, l’autre auprès des
étudiants de 4ème année
sur la méthodologie de la
recherche en soins infirmiers.
Cette expérience nous a également permis
de rencontrer les professionnels en stage qui
ont encadré Léa De Oliveira, étudiante de
l’IFITS, de 2ème année en mobilité Erasmus
à Viseu mais également le responsable uni-
versitaire des relations internationales qui
organise l’accueil des étudiants.
Cette mobilité de formateurs est un réel
enrichissement tant sur le plan personnel
que professionnel par la création de liens.
Avec ce nouveau partenariat, cette grande
famille européenne s’agrandit autour de
projets communs présents mais aussi fu-
turs…
“Viseu,
Berço do infante da Patria fundador (…)
Sabe receber com afecto e amor (…)”
Carlos Almeida
Anne DE BRITO
Caroline FLORINDO
Formatrices IFSI
Escola supérior de saude de Viseu
Intervention auprès des
étudiants de 2e année
N°12 3
L’expérience ERASMUS vue par les étudiants
Echange
Rencontre
Autonomie
Solidarité
Maturité
Unique
Savoir
« Une expérience inoubliable...
Tout a commencé au début du mois de février. A mon arrivée à Paris, j’ai été
accueillie par la famille qui m’a hébergée. Toutes les personnes que j’ai ren-
contrées à l’IFITS (étudiants, formateurs) m’ont aidée à m’intégrer facilement,
je faisais partie de cette école. En avril, a débuté mon stage à l'hôpital de Mont-
fermeil à 6h30 du matin ! Nouveaux collègues et nouveau travail. C’était mon
premier stage car à l’université de Grenade en Espagne, les stages se font en
3ème année de formation infirmière. Je me suis rapidement adaptée à la vie de
l`hôpital et j’ai amélioré mon français. C’est dans le service des urgences et au
bloc maternité que j'ai appris les techniques infirmières et travaillé en équipe.
J’ai pu prendre 1 semaine de vacances en Espagne pour prendre un peu de so-
leil ! De retour en France, j’ai fait 3 gardes au SMUR : inoubliable ! Après une
semaine au service des prélèvements aux consultations externes, je sais faire une
prise de sang! Avec l’approche des personnes âgées en médecine polyvalente,j’ai
appris l’importance de l’écoute. Je ne pourrai jamais oublier mon passage au bloc
central et au bloc de jour, impossible d’imaginer ça dans un premier stage. En
conclusion, après 5 mois passés en France, je voudrais remercier Céline et Auré-
lie, qui m’ont accordée beaucoup de temps. Je me souviendrai longtemps de cette
expérience. Merci à tous !»
« Cork, deuxième ville la plus peuplée d'Irlande, est une ville vivante
et jeune avec une forte population d'étudiants. Partir dans un pays
étranger demande de l’organisation matérielle et administrative mais
une fois sur place, c’est beaucoup de rencontres, de découvertes et de
progrès en langue ! Partir loin de chez soi peu paraître excitant mais
c’est aussi effrayant, une chose est sûre : cette expérience nous a chan-
gées et sera très enrichissante pour notre future carrière professionnel-
le. En découvrant d’autres habitudes, d’autres façons de penser, on en
vient à modifier les siennes. Nous avons rapidement trouvé nos repè-
res et les personnes que nous avons côtoyées nous ont aidées à prendre
confiance en nous. Cette expérience restera sans aucun doute l’une des
plus enrichissantes qu’il nous ait été donné de vivre ! »
« Mobilité Erasmus : une expérience unique !
Nous ressortons grandis de ces 3 mois en Finlande. Nous y
avons notamment amélioré notre anglais : un de nos objectifs.
Ce que nous avons appris pendant notre stage ne peut pas s’ap-
prendre en France. Découvrir d’autres méthodes permet de
réfléchir sur nos pratiques.
Nous avons rencontré des personnes de tous horizons et décou-
vert la Finlande : un pays magnifique!
Nous remercions chaleureusement les Finlandais qui nous ont
accueillis et aidés ainsi que toutes les personnes qui ont rendu
cette mobilité Erasmus possible.
KIITOS SUOMI (merci la Finlande) »
« Erasmus : une aventure humaine.
Grenade, principale ville de l’Andalousie réunissant les cultu-
res orientales et occidentales (architecture, musique, créations
artisanales…) est une très grande ville étudiante : de nom-
breux étudiants étrangers choisissent d' y effectuer leur mobi-
lité Erasmus. Lors de notre mobilité, nous avons découvert
plusieurs services : soins palliatifs, oncologie, gynécologie/
obstétrique, dénutrition et diététique. Les équipes soignantes,
très accueillantes, ont toujours été à notre écoute, attentives
et chaleureuses. Nous avons pu améliorer notre espagnol, nous
familiariser avec le milieu hospitalier et apprendre de nouvel-
les techniques de soins.
Nous encourageons tous les élèves à partir en mobilité Eras-
mus. C'est une expérience enrichissante, motivante, humaine
et pleine de surprises». Aurélie Le Deroff - Céline Thépault
Grenade - Espagne
« S’enrichir de nouveaux points de vue sur les
soins...
Grâce à cette expérience, j’ai rencontré des
personnes qui m'ont fait évoluer tant sur le
plan professionnel que personnel. J'ai amélioré
mon niveau linguistique et mon encadrement
m’a permis de surmonter certaines difficultés
que j’ai pu rencontrer. Ce formidable stage m’a
offert une expérience en or que j’ai hâte de
partager avec les futurs étudiants Erasmus . »
Léa De Oliveira
Viseu - Portugal
« La Roumanie est un magnifique pays, les Roumains,
très accueillants, nous ont proposés leur aide quand
nous en avions besoin et ont toujours été présents
pour nous.
Les stages nous ont permis d'acquérir une certaine
maturité, de découvrir de nouveaux gestes.
Nous ne pouvons que conseiller aux étudiants, attirés
par ce programme d’échanges, d’aller en Roumanie.
Cette expérience unique aura conforté notre choix
professionnel et nous aura donné envie d’en découvrir
davantage sur ce pays.»
Faryd Tahanout - Valérie Nouza
Cluj-Napoca - Roumanie
Laura Dubowski - Marion Lesur
Cork - Irlande
Marie Verdy - Julie Wojtyna - Mélissa Khodabukus - Alexis Méhul
Turku - Finlande
« Cette expérience a été unique ! Ma mobilité Erasmus
m’a permis de rencontrer des étudiants italiens, mexi-
cains, britanniques et australiens. Echange et partage
sont les mots clés de ces rencontres. Je n’oublierai pas
ces personnes formidables avec qui j’ai ri, mangé,
marché dans Lausanne, dansé le soir, célébré mon
22ème anniversaire sur la plage de Vidy. Cette mobilité
m’a permis de me découvrir ; indépendante pour la
première fois, j’ai du gérer le budget, l’alimentation et
les tâches ménagères ! En Suisse, la qualité des soins
est un grand atout. Les infirmières, nombreuses, sont
aidées par les aides-soignantes. La prise en charge
globale du patient est centrée sur 14 besoins fonda-
mentaux, les soins techniques prenant moins d’impor-
tance. Ce qui ressort, c’est la collaboration permanente
entre chaque professionnel de santé. Grâce à un excel-
lent encadrement lors de mes stages, j’ai développé ma
dextérité dans les soins techniques, enrichi mes
connaissances, développé mon autonomie, analysé
chaque cas au travers de plusieurs démarches de soins
et surtout amélioré ma prise en charge du patient. Je
ressors grandie de cette aventure, avec une curiosité et
une soif de découvrir plus présentes encore. »
Maryse Kallam
Lausanne - Suisse
Bélèn Pleguezuelos - Etudiante espagnole en Erasmus à l’IFITS
4 Théodore’s News
Q
uelle approche de soins pour les en-
fants atteints de leucémie en Rouma-
nie ?
L’expérience roumaine nous a été présentée
par le Docteur Gheorghe Popa, Maître de
conférence de l’Université de Médecine et
de Pharmacie à Cluj-Napoca en Roumanie.
Le premier objectif de la prise en charge des
enfants atteints de la leucémie a pour but de
guérir la maladie.
Cela passe par un traitement efficace : chi-
miothérapie intensive et traitement de sup-
port tels que la transfusion, l'hydratation
parentérale, les médications symptomati-
ques, la prise en charge de la douleur et
l'amélioration de l'hospitalisation par la mise
en place d'une terrasse afin que les enfants
puissent jouer et se relaxer à l’extérieur.
Le deuxième objectif est d'améliorer la qua-
lité de vie grâce à un travail en équipe où le
rôle infirmier est essentiel. En effet, le pro-
fessionnel accompagne l'enfant et sa famille.
Il participe à l'annonce du diagnostic et ex-
plique l'intérêt des dispositifs médicaux.
Le manque de moyens financiers de l'hôpital
implique que tous les enfants ne peuvent
bénéficier de pose de site implantable. Ce-
pendant, les infirmiers ont développé une
dextérité exceptionnelle pour la mise en
place de voie veineuse périphérique.
Dans un premier temps, les investigations
telles que les prélèvements sanguins et les
ponctions lombaires effectuées très rapide-
ment ont un impact catastrophique sur l'en-
fant et sa famille. L'enfant n'a pas le temps
d'être préparé à son hospitalisation.
Selon le Dr G. Popa,
« l’annonce du dia-
gnostic est un pro-
cessus qui se fait en
plusieurs étapes
durant deux ou trois
jours ».
Et c’est seulement
dans un second
temps que l'équipe,
composée de deux
médecins et d'une
infirmière, prend le temps d’accompagner la
famille et l’enfant sur les sujets pratiques
liés à la thérapie et l'hospitalisation.
Certains cas d'abandon d’enfants sont cons-
tatés suite à l'annonce du diagnostic médi-
cal. Les enfants sont alors pris en charge par
le personnel soignant tout au long de leur
maladie.
Que représentent les soins de support en
France ?
L’expérience de Florence Barruel, psycho-
oncologue (GHI Le Raincy-Montfermeil) et
d’Anne Guillemain, art thérapeute, nous a
permis de mieux comprendre la spécificité
française.
Les soins de support apparaissent en com-
plément de la chirurgie, de la chimiothérapie
et de la radiothérapie. Les patients ainsi que
leurs proches peuvent en bénéficier tout au
long de la maladie dès l’annonce du dia-
gnostic.
Les soins de supports répondent à différents
besoins tels que :
- Le soutien social
- La nutrition
- La douleur
- La fatigue
- Les troubles moteurs
- Les troubles de l’image corporelle
L
es soins de support sont définis comme : « l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes malades, tout au long de leur
maladie, conjointement aux traitements spécifiques, lorsqu’il y en a » (mesure 42 du plan cancer 2003-2007).
La première table ronde de ces journées internationales a permis aux étudiants de découvrir deux approches différentes : celle de la Rou-
manie, auprès d’enfants atteints de leucémie et celle de la France, auprès d’adultes suivis en oncologie. Si les conceptions et les moyens
financiers diffèrent, l’objectif reste cependant le même : apporter du bien-être à la personne soignée. Corinne LALLIER
Formatrice IFSI
Soins de support en oncologie
L
a 3ème édition des journées internationales a été inaugurée par Séverine Mignon (Directrice du développement social, de la santé et de
la démocratie participative - Conseil Régional d’Ile-de-France), Henriette Zoughebi (Vice-présidente du Conseil Régional d’Ile-de-
France - Chargée des lycées et des politiques éducatives), Catherine Naviaux-Bellec (Directrice des Soins - Conseillère Pédagogique
Régionale - ARS - Ile-de-France) et les Directeurs des hôpitaux fondateurs du GIP-IFITS représentés par les Directrices des Soins, Evely-
ne Salem pour l’EPS Maison Blanche et Patricia Bourceret pour le GHI Le Raincy-Montfermeil.
L’ensemble du personnel de l’institut a été très honoré de la présence de ces différentes personnalités qui ont manifesté tout leur intérêt et
leur soutien pour cet événement international.
Les journées ont encore remporté cette année un vif succès. Elles représentent un temps fort dans la vie de l’institut et illustrent notre
volonté d’inscrire la formation dans une dimension internationale. A l’attention des étudiants de 3ème année, cet événement constitue une
approche originale d’ouverture sur le monde visant à développer leurs connaissances en dehors de leur cadre de référence quotidien et à
les encourager à s’engager dans la recherche infirmière.
Nous remercions tous nos partenaires venus de Suisse, de Roumanie, de Finlande, d’Irlande, de Belgique, d’Ecosse, d’Italie, d’Allemagne
et de République Tchèque ainsi que les intervenants français du GHI Le Raincy Montfermeil, de l’EPS Maison Blanche, du CHI de Cré-
teil et de l’hôpital Charles Foix qui ont accepté de contribuer à ce tour d’Europe des pratiques de soins.
Dalila Jaumally, infirmière à l’EPS Maison Blanche, diplômée en juillet 2013 à l’IFITS a démontré l’intérêt de l’initiation à la recherche
en soins infirmiers en formation initiale en présentant brillamment la synthèse de son mémoire de fin d’études relatif au respect de la
dignité en psychiatrie.
Parce que nous considérons que la connaissance doit être accessible à tous, les élèves aides-soignants et auxiliaires de puériculture de
l’institut ont assisté à des conférences en lien avec leur domaine
de formation. Christine MARCHAL
Directrice du GIP-IFITS
Ouverture des journées
De gauche à droite : Patricia Bourceret, Evelyne Salem, Catherine Naviaux-Bellec,
Henriette Zoughebi, Séverine Mignon, Christine Marchal
Docteur Gheorghe
Popa
Journées internationales —7 et 8 avril 2014
« L’avancée des pratiques de soins en Europe »
N°12 5
Crise et psychiatrie
V éritable enjeu de santé publique, la prise en charge des patients présentant des problèmes de santé mentale est multiple et suscite
une perpétuelle réflexion pour une optimisation de la qualité des soins.
Ces conférences sont l’occasion de rencontrer différents partenaires internationaux qui nous font partager leurs recherches et leurs ex-
périences permettant d’enrichir la réflexion et de faire évoluer les représentations sur la prise en charge de la souffrance psychique.
Valérie ABBAS
Olivier BERTRAND
Formateurs IFSI
A u-delà de la maladie mentale la souf-
france psychique peut être réguliè-
rement rencontrée au sein des différentes
structures de soin. Par conséquent il nous
semble important d’élargir nos connais-
sances de façon à faire évoluer notre vi-
sion sur les soins en psychiatrie.
L’intervention de Heikki Ellilä, Maître de
conférences en sciences infirmières à l’Uni-
versité de Turku en Finlande, a été centrée
sur l’influence des évènements traumatiques
pendant l’enfance sur la santé mentale à
l’âge adulte tels que les accidents, la violen-
ce, les abus sexuel ou le deuil. L’équilibre
existant entre le corps et l’esprit peut se
trouver perturbé après la survenue d’un de
ces traumatismes, ce qui peut entraîner des
troubles psychologiques. Cette intervention
a été enrichie lors de la troisième journée par
le visionnage d’un film finlandais « For the
living and the dead », 1989. Tiré d’un fait
réel, il nous montre un évènement traumati-
que survenu dans une famille subissant la
mort accidentelle du cadet. Il illustre les
différentes étapes du deuil et les change-
ments qui ont lieu dans la famille, au niveau
individuel ou collectif entre les différents
membres de celle-ci.
Au travers d’une recherche Suisse présentée
par Krzysztof Skuza, psychosociologue,
Professeur et Gilles Bangerter, Professeur en
soins infirmiers à la Haute Ecole de Santé
Vaudoise de Lausanne, nous avons décou-
vert une pratique assez controversée en
France le « packing ». Le principe repose
sur le concept de « holding » de Winnicott.
Les patients sont enveloppés dans des linges
humides et froids et recouverts d’une cou-
verture dans le but de produire une réaction
thermique entrainant une sensation de bien
être. Cette technique permet chez les pa-
tients adultes psychotiques de favoriser une
prise de conscience de leur corps et de les
aider à maitriser leurs comportements afin
de communiquer sur ce vécu. De ce fait,
nous comprenons que cette technique est
intéressante auprès des patients psychotiques
qui ont une image corporelle morcelée.
Harry Gijbels, Docteur
en sciences infirmières
à l’University College
de Cork en Irlande a
présenté l’expérience
irlandaise des
« entendeurs de voix »
pour lesquels sont
organisés des ateliers
de soutien et d’écoute.
Il affirme que 10 % de
personnes dans le monde
entendent des voix, phé-
nomène qui n’est pas systématiquement
associé à une pathologie mentale. Pour cer-
taines d’entre elles, la voix est plaisante et
pour d’autres, perçue comme une menace. Il
explique que l’objectif des ateliers n’est pas
de se débarrasser des voix, mais de trouver
comment vivre avec. Ces ateliers sont des
espaces d’échanges rassurants pour ces per-
sonnes qui peuvent partager leur expérience,
leurs sensations et leurs perceptions d’hallu-
cinations auditives. Il s’agit pour lui d’un
enjeu de santé important, relevant « d’une
expérience humaine » et « d’un mouvement
social ».
Alexia Stantzos et Gilles
Bangerter, Professeurs
en soins infirmiers à la
Haute Ecole de Santé
Vaudoise de Lausanne
en Suisse, ont présenté
leur projet de recherche
autour de l’utilisation de
la musique et de la
culture pour gérer la
crise en psychiatrie en
faisant référence à Win-
nicott pour qui la « musique est un espace
transitionnel ». Ce projet intitulé
« Amenhotep » est issu d’une collaboration
pluridisciplinaire (soignants, ingénieurs et
professionnels de la musique). Ensemble, ils
ont conçu un dispositif musical permettant
aux patients en chambre de soins intensifs,
de choisir une musique parmi une sélection
prédéfinie.
Heikki Ellilä, Krzysztof Skuza et
Gilles Bangerter
Harry Gijbels
Alexia Stantzos
Ils permettent ainsi une prise en charge glo-
bale et adaptée au patient qui allie bien-être
et respect de la stratégie thérapeutique. D’a-
près Florence Barruel, « Le soin de support
idéal est celui qui convient au moment où
l’on en a besoin ».
Cependant, étant souvent méconnus des
patients et de leur entourage, l’infirmière
doit veiller à présenter tous ces soins et iden-
tifier les besoins du patient afin de l’orienter.
Cela n’est possible que par une écoute du
patient et une collaboration pluridisciplinai-
re.
Anne Guillemain rappelle que les activités
sportives et de bien-être favorisent l’expres-
sion, la communication, l’autonomie et la
« combativité » à l’égard de la maladie et
des risques de récidive.
Au cours de cette semaine internationale
trois intervenants, Sabine Dreyer (coach
sportif), Florence Breuillard (socio-
esthéticienne) et Cyril Lefaure (professeur
de Karaté) ont présenté leur activité et ont
démontré les bienfaits des soins de support
sur la qualité de vie des patients et de leur
famille.
Quelles différences entre la France et la
Roumanie ?
Que ce soit en Roumanie ou en France, les
soins de support visent à améliorer la qualité
de vie des patients atteints d’un cancer.
Néanmoins, leurs démarches sont différen-
tes. Pour la Roumanie, le Dr Popa affirme
qu’ils sont principalement dédiés à limiter
les effets secondaires des traitements. Ils
sont donc ancrés dans la prise en charge
médicale mais relèvent principalement du
rôle infirmier.
En France, les soins de support associent
prise en charge des effets secondaires et bien
-être du patient. Plusieurs ateliers sont acces-
sibles aux patients grâce à la collaboration
d’une équipe pluridisciplinaire.
Que retiendrons-nous ?
Ces témoignages nous on appris que l’objec-
tif des soins de support est globalement
identique en Roumanie comme en France.
Le bien-être du patient reste, en effet, au
centre des préoccupations. Cependant, nous
pouvons constater que le manque de moyens
financiers est une limite en Roumanie mais
que l’investissement des professionnels de
soin permet une qualité de prise en charge
auprès des enfants malades.
Sarah BEN MOUHA
Anicette AMON
Marie Dielette ANILA
Étudiantes infirmières
Promotion 2011-2014
Florence Barruel et Anne Guillemain
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