Problème 0.2. Quelles structures CR sur ∂D sont les bords de déformations
complexes de D ?
Cette question naturelle de géométrie complexe est difficile, car ∂D est de
signature (1,1), un cas où le théorème d’extension de Kiremidjian [Kir79] ne
s’applique pas. Dans le cas pseudo-convexe, en dimension 3, par exemple pour
la sphère S3, le problème a été beaucoup étudié, et largement résolu, dans
une succession d’articles, notamment par Burns et Epstein [BE90], Lempert
[Lem92], Epstein [Eps92], et Bland [Bla94]. Nous donnons, pour les structures
CR intégrables proches de la structure standard sur ∂D, une condition néces-
saire et suffisante, analogue à celle trouvée par ces auteurs ; elle est donnée en
termes des coefficients de Fourier par rapport à une action de S1.
Théorème 0.3. Une structure CR sur ∂D, proche de la structure standard, est le
bord d’une déformation complexe de Dsi et seulement s’il existe une action de
contact de S1sur ∂D, par rapport à laquelle la structure complexe s’écrit seule-
ment avec des coefficients de Fourier positifs.
Pour plus de précisions, voir le lemme 2.2 et le corollaire 4.2. Ajoutons qu’en
réalité, on démontre cet énoncé en toute dimension, pour le bord d’un do-
maine qui est l’espace total d’un fibré en disques holomorphes, à forme de
Levi non dégénérée. Dans notre situation, cela permet de décrire l’espace tan-
gent aux structures CR remplissables parmi toutes les structures CR intégrables
(théorème 8.3) ; toutes ne le sont pas ; en particulier, il existe une famille de
dimension infinie de structures CR non remplissables (car la sous-variété des
structures CR remplissables est de codimension infinie), voir le corollaire 8.4.
On montre aussi (corollaire 8.5) qu’existe sur ∂D une famille de dimension
infinie de structures CR remplissables qui ne sont pas induites par une défor-
mation de ∂D comme hypersurface de P3: ce phénomène est dû à la présence
d’une valeur propre négative dans la forme de Levi, et tranche avec le théo-
rème de Kiremidjian [Kir79], ou le théorème de stabilité de Lempert [Lem92]
sur S3⊂C2. Cependant, un type d’instabilité a été mis à jour dans le cas stricte-
ment pseudo-convexe par Catlin et Lempert [CL92].
Les espaces de twisteurs des métriques autoduales ont des propriétés sup-
plémentaires : structure réelle, existence d’une famille de courbes rationnelles
particulières, et structure de contact holomorphe si la métrique est d’Einstein.
Cependant, on montre que la seule obstruction au remplissage autodual d’une
donnée [g,Q] est le remplissage de la structure CR.
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