Notions de base sur la fertilisation dans le soya au-dessus de ce niveau peuvent être néfastes aux cultures. Une autre raison de garder le pH dans la fourchette souhaitée est de soutenir l’activité des micro-organismes bénéfiques dans le sol, en particulier Bradyrhizobium japonicum, qui est responsable de la fixation de l’azote dans les nodules des racines de soya. Analyse de sol et des plants La gestion de la fertilisation dans le soya devrait commencer par une analyse régulière du sol. Les analyses de sol sont un outil précieux et peu coûteux pour déterminer le niveau d’éléments nutritifs et le pH d’un champ en particulier et pour guider les décisions relatives aux intrants. Les analyses du sol doivent être prises tous les trois à quatre ans et envoyées à des laboratoires reconnus pour l’analyse. Généralement, les analyses de sol standards mesurent : le pH, le pH tampon, le phosphore disponible (P), le potassium échangeable (K), le calcium (Ca), le magnésium (Mg), la capacité d’échange cationique (CEC) et le taux de matière organique (MO). Notez que les valeurs des analyses de sol peuvent être indiquées soient en kilograms à l’hectare (kg/ha) ou en parties par million (ppm). Les analyses du sol pour son contenu en oligo-éléments fourniront un rapport sur les quantités des autres éléments nutritifs (à un coût plus élevé). Toutefois, ces quantités ne correspondent pas toujours bien avec les recommandations d’application d’éléments nutritifs dans les cultures agronomiques. L’analyse des tissus en cours de saison est recommandée pour identifier et pour confirmer les carences en éléments nutritifs indiqués par les analyses du sol. Lorsque vous soupçonnez une carence en éléments nutritifs durant la saison, prenez des échantillons de sol et des échantillons de tissus dans une zone normale du champ, et d’autres dans la zone en carence. La comparaison de ces rapports donnera des informations supplémentaires sur d’éventuels problèmes en éléments nutritifs. Elle ajoutera de la confiance au diagnostic et confirmera la carence en éléments nutritifs. Le pH du sol Le pH d’un sol est une mesure de l’acidité ou de la concentration d’ions hydrogène dans la solution du sol. Beaucoup de produits chimiques et des processus biologiques dans le sol sont influencés par le pH. Le maintien du pH dans la zone appropriée maximisera l’efficacité des autres intrants et diminuera le risque de pertes de rendement. Le soya croît dans une plage de pH allant de 6,0 à 6,8 (dans les sols minéraux). La Figure 1 montre la disponibilité des éléments nutritifs essentiels en fonction du pH du sol. Azote Phosphore Potassium Azote (N) Le soya est une culture à haute valeur protéinique et nécessite une grande quantité d’azote (N) pour synthétiser les acides aminés et les protéines. En tant que légumineuses, le soya fournit cependant la plupart de ses propres besoins en N. Le soya fixe l’azote atmosphérique N2 en ammonium (NH4+), une forme qui est facilement disponible pour la plante. L’azote supplémentaire est tiré du sol par le biais du cycle de la matière organique et des pluies. Ces sources complèteront les besoins en N non comblés par le processus de nodulation. La recherche a démontré que si l’ammonium ou le nitrate est disponible pour être absorbé par le sol lorsque les nodules sont présents, la fixation d’azote va diminuer proportionnellement. Pour cette raison, la fertilisation azotée du soya entraîne rarement une augmentation de rendement agronomique ou économique lorsque la nodulation est normale. Généralement, la fertilisation azotée n’est pas recommandée. Cependant, dans certains milieux irrigués et dans les environnements à haut rendement, la recherche a démontré que l’application de N peut augmenter le rendement si on l’effectue pendant la formation des gousses ou le développement du grain de soya. Phosphore (P) et potassium (K) Le phosphore (P) et le potassium (K) sont des éléments majeurs, ou des éléments nutritifs nécessaires en quantités relativement importantes par rapport aux autres. Dans le soya, la teneur en P et en K est élevée par rapport à ce que l’on retrouve dans le maïs et le blé sur une base de boisseaux à l’acre. Une récolte de 60 boisseaux de soya par acre va retirer, du sol vers le grain, environ 48 lb de P2O5 et 84 lb de K2O . En comparaison, une récolte de maïs de 200 boisseaux / acre va retirer plus de P (74 lb P2O5) et moins de K (54 lb K2O). Les analyses de sol devraient être utilisées pour déterminer les niveaux de P et de K disponibles pour la plante. Ces éléments nutritifs doivent être en quantités suffisantes dans le sol pour prévenir les carences chez les plantes, mais une fois ce seuil critique atteint, les gains de rendement supplémentaires avec des niveaux plus élevés de Pet de K ne sont généralement pas réalisés. Les études universitaires établissent entre 30 à 40 livres par acre le niveau critique pour le P. Celui du K est plus variable et dépend de la CEC du sol. Les symptômes de carence en potassium incluent le jaunissement des bords des feuilles, en commençant par les plus âgées, les feuilles inférieures. Notez que le patron de jaunissement débute à la marge des feuilles à la Figure 2. Soufre Calcium Magnésium Fer Manganèse Bore Cuivre et Zinc Molybdène 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7 pH 7,5 8 8,5 9 9,5 10 Figure 1. Disponibilité relative des éléments nutritifs des plantes selon le pH du sol. La plupart de ces éléments nutritifs sont plus disponibles dans la norme plutôt qu’au-delà de cette gamme de pH optimale. Notez également que certains éléments nutritifs deviennent moins disponibles lorsque le pH dépasse 6,8, donc les applications de chaux à pleine surface Figure 2. Carence en potassium dans le soya. Photo gracieuseté de Robert Mullen, Ohio State University. Les symptômes de carence en phosphore comprennent le rabougrissement, des tiges frêles et des tissus végétaux vert foncé à coloration bleutée. Une fois que les niveaux critiques sont atteints, la fertilisation selon les prélèvements en P et en K par la culture peut être une bonne pratique agronomique. Dans les études de recherche, l’application en bande de P et K n’a généralement pas systématiquement produit de meilleurs résultats de rendement que les applications à la volée. L’engrais ne doit pas être placé avec les semences de soya en raison de risques de blessures aux plantules et la perte provoquée par le stress de salinité associé aux engrais. Soufre (S) et magnésium (Mg) Le soufre (S) est un élément nutritif important qui est disponible dans le sol par l’intermédiaire du cycle de la matière organique et des dépôts atmosphériques. Les sols sableux faibles en matières organiques sont associés à des carences en S. En outre, les dépôts atmosphériques de sulfate dans la région est et nord-est du Corn Belt sont généralement plus élevés que dans les Grandes Plaines et les états du Midwest en raison de l’exploitation de centrales électriques au charbon. Le soya avec des carences en S présentera une couleur de vert pâle à jaune dans les feuilles du haut. Le soya a besoin de 20 à 25 livres de S par an. Dans le cas de sols riches en matière organique ou champs recevant du fumier, un pourcentage plus élevé est dérivé du sol. Le sulfate d’ammonium, le thiosulfate d’ammonium, le gypse, le sulfate de potassium, le sulfate de magnésium et le soufre élémentaire sont des sources potentielles d’apport en S. Les carences en magnésium (Mg) sont relativement rares, mais peuvent survenir dans les zones de sols acides et sableux. Une chlorose entre les nervures et une marbrure se produira sur les plants déficients, en commençant par les feuilles du bas (plus vieilles). Ces zones peuvent apparaître bronzées ou tachetées lorsque la carence progresse. Le magnésium est généralement rapporté dans les analyses de sol standard et les rapports d’analyse de tissus. Le niveau critique pour le Mg échangeable dans le sol est de 50 ppm ou 100 lb/acre. La méthode la plus simple pour faire un ajout de Mg au sol est par l’utilisation de chaux dolomitique, du sulfate de magnésium ou du sulfate de potasse magnésien. Dans certains cas, un excès de K dans le sol peut nuire à la capacité de la plante à prélever du Mg. Éléments mineurs Par rapport aux éléments majeurs, les éléments mineurs sont également nécessaires pour la croissance des plantes et le rendement, mais en plus petites quantités. Puisque que de petites quantités sont nécessaires, il y a une marge mince entre les doses « adéquates » et « toxiques » de certains éléments mineurs. Les sols hautement productifs contiennent généralement des quantités suffisantes d’éléments nutritifs pour la croissance optimale des cultures, mais les environnements du sol ou des caractéristiques spécifiques et les conditions météorologiques peuvent entraîner des carences. Les réglages du pH du sol peuvent accroître la disponibilité des éléments nutritifs dans certains cas, même si certaines carences sont induites par d’autres facteurs, tels que la matière organique et la texture. Manganèse (Mn) – L’une des carences en éléments nutritifs les plus fréquemment observées chez le soya est celle du manganèse (Mn) qui est plus susceptible de se produire dans les sols grossiers, secs, avec un pH élevé et un contenu élevé en matière organique. Les symptômes de carence en manganèse comprennent une chlorose sur les plus récentes feuilles (supérieures) tandis que les nervures restent vertes (Figure 3). Le manganèse est assez immobile dans le plant, produisant des symptômes sur les feuilles les plus nouvelles. Un historique de champ indiquant des carences en Mn peut orienter la prise de décision pour un amendement de Mn appliqué au sol. Toutefois, les applications foliaires sont également appropriées pour le traitement avec un produit renfermant du Mn. Prenez une analyse de tissus de soya (les 20 feuilles trifoliées les plus élevées avec les Figure 3. Plants de soya carencés en manganèse. (Photo: gracieuseté de Ron Gehl, NC State University). tiges ou les pétioles enlevés) pour confirmer une carence en Mn avant l’application. Les rapports de recherche indiquent que moins de 21 ppm dans les tissus signifient une teneur faible en Mn et la culture peut répondre à un traitement foliaire de Mn au stade de croissance V6 à R1. Fer (Fe) – Les symptômes de la chlorose issue d’une carence en fer (IDC) sont similaires à ceux du manganèse. Une chlorose entre les nervures et un rabougrissement sévère sont généralement associés aux sols à pH élevé. Cette condition est limitante pour le rendement dans de nombreux champs de soya au nord et à l’ouest des États-Unis. Les principales pratiques de gestion comprennent la sélection des variétés, les traitements de fer chélate et l’augmentation des doses de semis du soya.