SCV – Maladies de l'aorte thoracique 20/04/2015 CEARD Paul D1 CR : AUDOUARD Justine SC Philippe Amabile 12 pages Maladies de l'aorte thoracique Plan A. Introduction B. Deuxième partie I. Généralités II. Histoire naturelle III. Manifestations cliniques et complications C. Troisième partie D. Dissection aortique I. La dissection à double chenal II. Hématome intra-mural III. Ulcère pénétrant IV. Manifestations cliniques V. Complications ischémiques VI. Anévrysmes disséquant chroniques E. Sténose aortique F. Les étiologies des maladies aortiques I. La maladie dégénérative (très fréquent) II. Les maladies du tissue élastique III. La maladie athéromateuse IV. Les aortopathies inflammatoires V. Les anévrysmes infectieux VI. La rupture traumatique VII. Autres complications G. Traitements A. Introduction Ce sont des maladies complexes à prendre en charge, c'est un domaine hyper-spécialisé qui nécessite un plateau multidisciplinaire. L'aorte thoracique naît du VG, on la divise en plusieurs parties, l'aorte ascendante, la crosse et l'aorte descendante. L'aorte ascendante se divise en deux parties, le segment 0 qui est le segment supra coronaire(=racine aortique) au niveau duquel partent les artères coronaires, puis on a le segment 1 qui est l'aorte ascendante proprement dite. Ensuite on trouve la crosse aortique d'où naissent les troncs supra aortiques, elle se continue par l'aorte descendante (segment 3) qui va du pied de la sous-clavière gauche jusqu'au niveau du diaphragme Et enfin on a l'aorte abdominale, le segment 4 d'où partent les artères à destinées digestives et le segment 5 correspond à la partie de l'aorte sous rénale 1/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique L'aorte thoracique à quelques variations anatomiques, celle qui est importante à retenir est l'artère sousclavière droite en position rétro-oesophagiènne. Les anévrysmes sont fréquents au niveau de la naissance de cette artère lorsqu'elle est dans cette position. C'est une variation très fréquente. D'autres types de variations anatomiques, sont liées à l'âge ; avec le temps l'aorte à tendance à se dilater et à devenir tortueuse. Dernière chose, il existe des variations qui sont liées au morphotype et au genre, un bûcheron canadien n'aura pas la même aorte qu'un mannequin. Dans cette discipline on a pris l'habitude de rapporter le diamètre aortique à la surface corporelle pour s'affranchir des variations liées au morphotype et au genre. Il existe un grand nombre d'affections pouvant toucher l'aorte thoracique. Les processus pathologiques qui l’atteignent sont bien plus fréquents que ceux qui atteignent l'aorte abdominale. Ce sont : • Les maladies athéromateuses • Les maladies dégénératives qui atteint surtout l'aorte sous rénale • Les anomalies du tissus élastiques qui sont des anomalies génétiques et représentent 20% des anévrysmes de l'aorte thoracique • Les processus inflammatoires dans le contexte d'infection systémique • Les anomalies congénitales (anatomie de la crosse) • Les traumatismes de l'aorte qui surviennent généralement dans les accidents de la voie publique et concernent généralement la jonction entre la crosse et l'aorte descendante • Les complications des interventions chirurgicales à l'origine de faux anévrysme anastomotiques • Les processus tumoraux très rare mais très grave (sarcome) Le spectre des maladies aortiques est donc assez étendu. Au cours de ces maladies, l'aorte peut avoir un calibre normal. C'est ce que l'on rencontre dans les maladies athéromateuses et dans les pathologies inflammatoires. Ce diamètre peut être normal, mais il peut cependant se passer des choses à l'intérieur de la lumière comme la formation de la plaque d'athérome, la mise en place d'un thrombus.... L'aorte peut également être dilatée, c'est l'anévrysme. C'est la forme la plus fréquente des manifestations des maladies de l'aorte thoracique. Toutes les pathologies citées ci-dessus peuvent être à l'origine de ces anévrysmes Dernier point, quand l'aorte thoracique est malade, elle peut être victime d'un processus pathologique particulier, la dissection aortique. B. Les maladies anévrysmales I. Généralités On parle d'anévrysme lorsque le diamètre de l'aorte malade est supérieur à 1,5 fois le diamètre de l'aorte saine en amont ou en aval. C'est une maladie dont l'incidence augmente, elle est aujourd'hui de 10,4/100 000 habitants aux USA. C'est une maladie qui est le plus souvent asymptomatique, on parle de « Silent Killer ». L'aorte n'étant pas palpable il est donc difficile de diagnostiquer ces affections. C'est la quinzième cause de décès pour les personnes de plus de 55ans et la 19ième toutes personnes confondues, ce qui la place devant le VIH. (Toutes ces informations sont issues d’études réalisées aux USA) « La chose principale à retenir est que tout tourne autour du diamètre » L'anévrysme peut être localisé à un segment de l'aorte mais il peut également être beaucoup plus étendu lorsqu'il atteint plusieurs segments contigus et devient alors d'une très haute complexité opératoire. Ces opérations ne pourront donc être réalisées que chez les patients en excellent état générale. 2/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique II. Histoire naturelle L'histoire naturelle des anévrysmes de l'aorte thoracique est la croissance jusqu'à la survenue d'un événement aigu qui est : • Soit une rupture et le patient va mourir suite à un choc hémorragique • Soit une dissection La croissance anévrysmale n'est pas homogène, à partir d'un certain point, elle va devenir extrêmement rapide. C'est à ce moment que le risque de faire des complications devient prépondérant, c'est pourquoi il est nécessaire de les dépister et de les prendre en charge bien plus tôt. III. Manifestations cliniques et complications L'essentiel des patients ayant un anévrysme thoracique sont asymptomatiques (95% des malades). L'aorte thoracique n'est pas palpable, la découverte de l'anévrysme thoracique est donc le plus souvent fortuite lors d'un examen concernant une autre pathologie (RX d'une thorax, scanner, IRM …) Les symptômes liés à la dilatation aortique : Quand l'aorte grossit elle peut donner des symptômes et entraîner des compressions des structures adjacentes mais cela ne concerne que les anévrysmes déjà très volumineux. L'aorte ascendante peut comprimer la VCS et être responsable d'un syndrome cave supérieur (œdème de la face, du cou, des membres supérieurs = œdème en pélerine...) Les anévrysmes de la crosse peuvent comprimer le nerf récurrent gauche (branche du X), donc être à l'origine d'une paralysie récurrentielle, qui donne une dysphonie avec une voix bitonale, qui peut entraîner des fausses routes lors de la déglutition ou encore donner une dyspnée laryngée (la corde vocale reste en position centrale et gène le trajet de l'air dans les VAS). La crosse et l'aorte descendante peuvent comprimer l’œsophage, le patient a donc des dysphagies (de solide essentiellement). Ils peuvent également entraîner une compression de la trachée ou de la bronche souche gauche qui entraîne une irritation de la paroi avec une toux d'irritation, des wheezings (sifflement inspiratoire ou expiratoire audible à l'oreille ), des expectorations et dans les cas extrêmes une atélectasie. Les anévrysmes ont une particularité, la paroi, c'est à dire l’endothélium, est souvent malade. L'association de cette dilatation aortique et de cette dysfonction endothéliale va entraîner des dépôts de thrombus sur la paroi aortique. Ce thrombus peut parfois se détacher (en partie ou totalement) et être responsable d'embolies périphériques entraînant des ischémies des secteurs concernés. Ces emboles peuvent se faire au niveau des troncs supra-aortique et produire des ischémies cérébrales ou des membres supérieurs. On peut également avoir des ischémies intestinales, des ischémies rénales, des ischémies des membres inférieurs... Un patient ayant une ischémie des membres inférieur doit faire l'objet d'un bilan anévrysmale. Les anévrysmes peuvent parfois être douloureux, mais c'est assez rare. Lorsque l'anévrysme se situe sur la partie ascendante de l'aorte, la douleur est plutôt antérieur tandis que lorsqu'il se situe sur la partie descendante, les douleurs sont plutôt dorsale. Ces douleurs sont souvent liées à des phénomènes inflammatoires au niveau de la paroi aortique Mais attention si ces douleurs sont importantes, la première chose à laquelle nous devons penser est la RUPTURE !! 3/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique C. Manifestation aigu : La Rupture L'histoire naturelle des anévrysmes conduit à la rupture s'il n'est pas pris en charge. C'est une complication très grave avec un taux de mortalité très élevé (autour de 98%). Cette rupture peut se faire: -Dans la plèvre entraînant : • Une douleur dorsale ou latéro-thoracique gauche brutale (hémothorax gauche) • Une hypotension puis un choc On retrouve tous les signes d'un épanchement pleural de grande abondance dont le silence auscultatoire et la matité à la percussion. Patient avec anévrysme thoracique, on voit la trachée dévié par l'anévrysme, on voit une opacité de l'hémithorax gauche, ce n'est pas une atélectasie sinon la trachée sera repoussé de l'autre côté. -Dans le médiastin avec des symptômes assez similaires à ceux décrits ci-dessus (douleur thoracique, dorsale, médiastinale) Le pronostic est légèrement plus favorable car les tissus entourant l’anévrysme peuvent contenir pendant un certain temps cette rupture. Le choc hémorragique arrivera donc légèrement plus tardivement. Ici on voit un anévrysme de l'aorte descendante, et en arrière de l’œsophage (le petit point noir) on trouve le volumineux épanchement. Lorsqu'il y a une douleur thoracique brutale on pense en premier lieu à l'infarctus, l'embolie pulmonaire, la péricardite, le pneumothorax, la dissection aortique. On fait un ECG, une radio du thorax et quand tous ces bilans sont négatifs, on fait un scanner et on trouve l'anévrysme avec la rupture. 4/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique -Dans un organe creux : • Dans une bronche c'est une fistule aorto-bronchique qui se manifeste par une hémoptysie cataclysmique • Dans l’œsophage, c'est une fistule aorto-œsophagienne qui se manifeste par des hématémèses et lorsque le saignement est très abondant on peut avoir une accélération du transit avec des rectorragies de sans rouge (alors que le saignement est plutôt haut situé) Conclusion : L'aorte est malade, elle peut se dilater. L’essentiel des patients sont asymptomatiques. Ils peuvent devenir symptomatique lorsque la taille de l'anévrysme devient très importante (compréssion, douleur,...), et s'il n'est pas pris en charge, l'aorte peut se rompre, dans la plèvre, dans le médiastin ou encore dans un organe creux. Plus compliqué.... D. La dissection aortique C'est une pathologie extrêmement complexe et qui est difficile à appréhender. Ce n'est pas spécifique d'une seule pathologie aortique, mais c'est une complication de la pathologie aortique en générale. La dissection peut prendre trois formes particulières : • La dissection à double chenal (majoritaire) • L'hématome intra-mural • L'ulcère pénétrant I. La dissection à double chenal La dissection aortique à double chenal est un clivage de la paroi qui se sépare en deux au niveau de la média dans le sens longitudinale et dans le sens transversale. Cette dissection se fait à partir d'une porte d'entrée (un trou) qui est au niveau de l'intima. L'aorte est un peu dilaté et lors d'une poussée artérielle, elle commence à se déchirer par l'intima, du sang rentre dans la paroi et clive la média petit à petit. Cela aboutit à la création d'un double chenal au niveau de la lumière aortique, la vrai lumière et la fausse séparé par un flap intimal. La dissection peut se faire aussi bien dans le sens antérograde que dans le sens rétrograde Les complications de la dissection aortique sont : • La rupture dans le médiastin ou dans la plèvre • La rupture dans le péricarde entraînant une tamponnade • Le prolongement de la dissection vers la racine aortique causant une IAO (insuffisance aortique) • L'extension aux collatérales de l'aorte causant l'ischémie des territoires concernés Ces dissections sont très difficiles à prendre en charge. 5/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique Il existe une classification des dissections (à savoir!) • La dissection de type A (plutôt sujet jeune => 5ieme décennie), c'est l'aorte ascendante qui est atteinte, c'est la plus grave. Dans les 24 premières heures ¼ des patientes décèdent suite à une rupture, au bout d'une semaine 50%, d'un mois 75% et 3 mois 90%. C'est donc une URGENCE chirurgicale • La dissection de type B (plutôt sujet âgé => 8ieme/7ieme décennie), qui débute en aval de la sousclavière gauche. Le tableau clinique est beaucoup moins catastrophique car au bout de trois mois c'est seulement 10% des patients qui sont morts Tous les patients ayant une dissection de type A vont être traités chirurgicalement alors que ceux ayant une dissection de type B seront traités médicalement sauf en cas de complications. Ainsi, les patients qui ont une dissection aortique de type A meurent d'une rupture de l'aorte ascendante. Les patients qui ont une dissection aortique de type B ont un pronostic moins catastrophique, sauf en cas de complications ischémiques. II. L'hématome intra-murale L'hématome intra-murale est lié à une rupture des vasa vasorum (=vaisseaux des vaisseaux) au sein de la paroi aortique ou à une déchirure intimale minime. C'est un processus segmentaire (relativement limité). Les modalités d'évolutions sont identiques à celle de la dissection. Si cela atteint la partie initiale de l'aorte les patients rompent et meurent. L'opération est également nécessaire. Cliniquement, ces hématomes intra-muraux se manifestent de la même façon que la dissection. Dans 10% des cas ces hématomes peuvent guérir complètement Le diagnostique est assez simple au scanner. Il faut toujours en faire un premier sans injection où l'on va voir une hyperdensité spontanée au niveau de la zone disséqué (ici en forme de croissant avec possible calcification). 6/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique III. L'ulcère pénétrant L'ulcère pénétrant se développe à partir de plaque d'athérome, ces ulcérations sont très profondes. Quand la plaque se rompt, le sang rentre brutalement dans celle-ci A partir de cette ulcère pénétrant, on peut avoir des hématomes intra-muraux, une dissection ou encore une rupture. Généralement, on retrouve plutôt des ulcères chroniques au niveau de la crosse. IV. Manifestations cliniques Cliniquement, on ne peut pas faire la distinction entre la dissection aortique classique à double chenal et les équivalents mineurs de dissection aortique que sont l'ulcère pénétrant et l'hématome intra-mural. Le symptôme maître de la dissection, c'est la douleur ! C'est une douleur brutale, intense, thoracique (antérieur) ou dorsale, irradiante et rarement migratrice (mais quand elle l'est c'est évocateur). A partir de cette simple description de la douleur on ne peut faire la différence entre un type A et un type B. 5% des patients n'ont pas de douleurs et chez qui on retrouve des anévrysmes disséquants chroniques. 5% des dissections sont iatrogènes, dues à des manipulations endo-luminale (cathétérisme...) Les patients sont très souvent hypertendus, 70% des types B et 36% des types A. 13% des patients vont faire une syncope au moment de leur dissection, elle est soit due à une tamponnade, soit due à une obstruction transitoire des troncs supra-aortiques (TSAO). Enfin, dans 20-30% des cas, il y a une disparition des pouls périphériques liée à l'extension du flap intimal et c'est un signe de gravité (ischémie!!!!!). V. Complications ischémiques Il existe deux types de complications ischémiques : • L'ischémie statique (le flap intimal vient obstruer une collatérale) • L'ischémie dynamique (+++++grave, la vrai lumière disparaît complètement et toutes les collatérales vont être ischémiques) ==> catastrophique 80% de décès VI. Anévrysme disséquant chronique Certaines dissections peuvent entrer dans une phase chronique, plus on s'éloigne de la phase aiguë, moins le risque de rupture est important. Par contre dans 30% des cas il y a une évolution anévrysmale du faux chenal, c'est l'anévrysme disséquant chronique. 7/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique E. La sténose aortique C'est rare au niveau de l'aorte thoracique C'est à l'origine du syndrome de coarctation de l'aorte. C'est une anomalie correspondant à une sténose de la partie inférieur de la zone d'émergence de la sub-clavière gauche. Le dépistage est fait chez l'enfant grâce à la palpation des pouls fémoraux. Cette anomalie n'a pas une incidence grave immédiatement, mais elle aura des conséquences importantes (HTA chronique) dès l'âge de 20 ans et les patients vont mourir d'une insuffisance cardiaque congestive. La coarctation aortique a un pronostique très mauvais dans les 10/15/20 ans. Le plus souvent elles sont congénitales, mais elles peuvent être acquises selon la pathologie aortique qui atteint le patient. Elle se manifeste par une hyper tension artérielle au niveau des membres supérieurs et il y a une différence de tension entre les membres supérieurs et les membres inférieurs (Anisotension). Les pouls fémoraux sont diminués par rapport aux pouls des membres supérieurs. Il peut exister, du fait de la sténose, un souffle au niveau du dos, dit interscapulaire. Dans les sténoses passées inaperçues chez l'enfant ou dans les sténose acquises, on peut également trouver une claudication car trop peu de sang arrive au niveau des membres inférieurs, et les patients se plaignent de crampes, de douleurs... Patient d'une quarantaine d'années avec une pathologie aortique dont on connaît mal la nature. Multipleembolie... Il se plaint de douleurs à la marche et sur son scan on voit un processus à l'intérieur de l'aorte thoracique qui réduit le flux sanguin pour le bas du corps, et augmente la tension artérielle pour les éléments en amont du rétrécissement. F. Les étiologies des maladies aortiques I. La maladie dégénérative (très fréquent) C'est une maladie qui atteint quasi exclusivement les gens qui fument, mais tous les autres facteurs de risques cardio-vasculaire ont également leur importance (homme de plus de 55 ans, diabète, HTA...). C'est lié à une dégénérescence de la média par destruction des cellules musculaires lisses et des fibres élastiques qui entraînent une fragilisation et une dilatation de la paroi aortique. C'est une maladie qui atteint essentiellement l'aorte abdominale, mais elle peut également atteindre l'aorte thoracique (généralement sa partie descendante). 8/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique II. Les maladies du tissu élastique 20% des patients qui ont un anévrysme de l'aorte thoracique ont une maladie du tissu élastique d’origine congénitale et qui est transmissible. (terrain familial) Le plus souvent ces maladies du tissus élastiques sont sporadiques et il est donc difficile d'anticiper leurs complications. Mais dans 5% des cas, on peut intégrer ces maladies du tissu élastique à un syndrome qui va atteindre plusieurs système. Il existe essentiellement trois maladies du tissu élastique : • La maladie de Marfan, anomalie de la fibrline • La maladie d'Ehlers-Danlos • Le syndrome de Loeys-Dietz a) Syndrome de Marfan C'est la maladie du tissu élastique la plus fréquent (2-3 personnes pour 10000/an). Elle atteint plusieurs systèmes : • Le squelette : morphotype caractéristique, patient très grand, longs bras, Arachnodactylie, pectus excavum, protrusion acétabulaire au niveau du bassin, grands pieds avec le premier orteil très long • Cardio-vasculaire : dissection et anévrysme et plus particulièrement du segment 1 pour la dissection et 0 pour l'anévrysme à des âges très précoces Il est passé plus rapidement sur les derniers systèmes • Œil : ectopie du cristallin et cornée légèrement plate • Nerveux : ectasie durale au niveau du rachis lombaire • Peau : vergetures • Poumon : pneumothorax spontané • Ils ont également des anomalies faciales, hypertélorisme, nez très fin, ... La classification de Gand permet de dire si le patient a peut être, certainement, … une maladie de Marfan. Le diagnostique est clinique et génétique (Recherche sur le gène FBN1). Aujourd'hui ces patients ont une espérance de vie quasi normale, autour de 75 ans aux pris d'intervention chirurgicale répété au niveau de l'aorte. b) Syndrome d'Ehlers-Danlos de type IV (forme vasculaire) C'est plus grave que le syndrome précédemment décrit. C'est une anomalie du collagène (personne avec la peau élastique). Elle atteint les artères de gros et de moyens calibres avec des dissections des artères vertébrales et des carotides dans leurs portions intra et extra-crâniennes. Leur peau est extrêmement fine et translucide au travers de laquelle on voit les vaisseaux au niveau du thorax et de l'abdomen . Ils ont une acrogérie, c'est un vieillissement prématuré de la peau des mains et des pieds. Ils font très facilement des hématomes et des ecchymoses. Ils ont un risque élevé de faire des perforations digestives pouvant être récurrentes Et les femmes enceintes ont un risque important de faire des ruptures utérine ou vasculaire Leur espérance de vie est de 45 ans 9/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique c) Syndrome de Loeys-Dietz C'est une anomalie du récepteur du TGF Béta. Le pronostic est encore plus mauvais. L’espérance de vie est de 25 ans. Les patients ont des anomalies faciales, hypertélorisme, fente palatine (donc diagnostique différentiel des deux pathologies précédemment évoquées). Ils ont tendance à faire des anévrysmes de l'aorte thoracique surtout de la racine. Leurs artères sont tortueuses. Leur prise en charge opératoire est très complexe. III.La maladie athéromateuse Elle est présente au niveau de l'aorte thoracique, surtout au niveau de l'aorte descendante mais elle concerne plus généralement l'aorte sous rénale. Tous les facteurs de risques de la maladie athéromateuse sont présent chez ces patients : • Tabagisme • Hypercholesterolémie • HTA Elle se caractérise par un épaissirent et des calcifications de la paroi. Cet épaissirent de l'intiment peut être associé à des thrombus. Ces plaques à l'origine de sténose, peuvent également à un moment ou au un autre, libérer des petites ou des grosses particules causant des micro ou des macro embolies. Ces embolies donnes respectivement, des blue toe syndrome ou des ischémies aiguës. IV. Les aortopathies inflammatoires Elles sont responsables de symptômes aspécifiques, liés à l'inflammation systémique : • Fièvre • Altération de l'état général • Arthralgies • Érythème noueux • Uvéite • Etc... Certaines aortopathies inflammatoires ont des signes plus spécifiques a) La maladie de Takayasu : Elle concerne les artères de gros calibre, plutôt chez les femmes d’Asie et du Maghreb de 20 à 35 ans. On parle de maladie des « femmes sans pouls » au niveau des membres supérieurs car elle atteint les troncs supra-aortiques. Ces femmes vont se plaindre de douleurs au niveau de ces troncs supra-aortique, elles vont se plaindre de carotidodynie (douleur à la palpation des pouls carotidiens). Cette atteinte des troncs supérieurs peut bien évidemment se compliquer d'AVC ou d'ischémie des membres supérieurs. Au niveau de l'aorte, il peut y avoir des sténoses notamment dans sa partie viscérale ou des anévrysmes dans sa partie thoracique. On note également des anomalies circulatoires au niveau des artères viscérales (HTA, ischémie intestinale), des atteintes des coronaires et des insuffisances cardiaques. Mais le pronostic est plutôt fonction de l'hypertension de l'artère pulmonaire. Le traitement se fait par immunosuppresseur. 10/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique b) La maladie de Horton Sur le plan histologique elle ressemble à la maladie de Takayasu, sauf que les femmes concernées ont plus de 50 ans. Elles ont une atteinte des tronc supra-aortiques qui se manifeste par une claudication de la mâchoire, une cécité, des céphalées,ou des AVC. Il y a une abolition des pouls temporaux. Ils ont des douleurs articulaires des ceintures. Cliniquement chez les personnes âgées, avec de la fièvre, un bilan inflammatoire perturbé, des arthralgies et un cordon induré au niveau de l'artère temporale à la palpation, on doit penser à la maladie de Horton ! Le traitement se fait par immunosuppresseurs. Cette pathologie augmente par 17 le risque d'avoir un anévrysme de l'aorte thoracique. V. Les anévrysmes infectieux On va retrouver des signes généraux identiques à ceux des endocardites (fièvre, AEG, si infection à pyogène ==> hémoculture positive) Ces anévrysme sont généralement sacciforme. Ils sont très dangereux car la paroi est très fragile et que le risque de rupture ne dépend pas du diamètre de l'aorte Dès lors que le diagnostique d’anévrysme infectieux est fait il faut opérer les patients car le risque de rupture est important. En Europe, les germes les plus fréquents sont : • Bacilles Gram - : Salmonelles • Cocci Gram + : staphylocoques (doré+++), streptocoques • Germes intracellulaires : coxiella burnetti (fièvre Q) • Tuberculose VI. La rupture traumatique Elle est du à des traumatismes à haute vélocité. C'est généralement la cause des accidents de la voie publique. Cette rupture survient au niveau de la jonction entre la partie mobile et la partie fixe de l'aorte thoracique, c'est à dire entre le segment deux et trois ou au pied du tronc artériel brachio-céphalique. On la retrouve toujours dans un contexte grave de polytraumatisme. Avant l'émergence du scanner, il y avait beaucoup de lésion qui n'étaient pas diagnostiquées, et qui pouvaient évoluer en anévrysme post-traumatique chronique avec une paroi aortique très calcifiée. VII. Autres complications On peut avoir des faux anévrysmes anastomotiques qui sont des complications liées à la chirurgie ou des faux anévrysmes traumatiques. 11/12 SCV – Maladies de l'aorte thoracique G. Traitements On opère les lésions menaçantes c'est à dire : • Les anévrysmes symptomatiques (rompus) • Tous les anévrysmes dont le diamètre est supérieur à (risque de rupture fonction du diamètre) : -55mm pour l'aorte ascendante -65mm pour l'aorte descendante -Ou lorsque que la croissance > 10mm par an S'il existe une maladie du tissue élastique, dans ce cas on opère pour des diamètres plus petits. Si on est dans le cas d'un anévrysme mycotique (infectieuxn donc sacciforme) on opère immédiatement quelque soi le diamètre. Le traitement chirurgicale habituel correspond au remplacement par une prothèse du segment aortique malade sous CEC (circulation extra corporel) au bloc opératoire. L’alternative qui a pris beaucoup d’essor ces dernières années, est le traitement endovasculaire où l'on cherche à exclure de la circulation le sac anévrsymale grâce à une prothèse. Concernant les dissections, on opère en urgence toutes les dissections de Type A car le risque est la rupture de l'aorte ascendante et on traite médicalement (diminution de la pression artérielle) les dissections de Type B, sauf les dissections de Type B compliquées (rupture, menace de rupture, ischémie, dilatation aortique aigu) Concernant les ruptures, on opère en urgence toutes les ruptures aortiques quelle qu'en soit l'étiologie Pas merci au prof qui devait mettre le diapo sur l'ent... Et donc désolé pour ces photos dégueulasses Dédicace du CR : Voilà c'est mon dernier ronéo de ma vie ! Mes salutations au CR, au club pétanque qui a la passion des boules, au mada, à mon jumeau ! Petites images détentes pendant les révisions ;) 12/12