II.2.c. La notion de probabilité
Cas discret (fini ou dénombrable)
Si E est fini, de cardinal N , i.e. E = {ω1, ω2,.., ωN}, toute probabilité sur E est déterminée par
la donnée de N nombres réels pi compris entre 0 et 1 et de somme 1 : p1 + p2 +…+pN = 1.
En effet, si on pose pi = probabilité que ωi soit réalisé, il est clair que ces deux propriétés sont
satisfaites et que l’on peut calculer la probabilité de tout événement A par la formule très
simple
:
()
i
i
iA
PA p
ω
∈
=∑
On vérifie sur cette formule les propriétés fondamentales suivantes de P :
1. P(A) ∈ [0,1]
2. P(E) = 1
3. Si A et B sont des événements incompatibles, alors P(A ∪ B) = P(A) + P(B).
Ces trois propriétés vont servir d’axiomes dans le cas général où E n’est pas fini.
L’exemple fondateur de la théorie est le cas équiprobable (pour E fini) : tous les résultats
possibles (i.e. tous les ωi ) ont la même probabilité pi = 1/N = 1/card E. C’est le cas d’une
distribution uniforme discrète. Donc dans ce cas équiprobable la probabilité d’un événement
A est donnée par :
P(A) = card A/card E = nombre de cas favorable/ nombre de cas possible
Exemple 1 : On jette un dé honnête. Donc l’ensemble fondamental est E = {1,2,3,4,5,6} et
P({i}) = 1/6 pour i = 1,2,3,4,5,6. L’ événement «Le résultat est pair », donné par A = {2,4,6},
a pour probabilité P(A) = ½.
Exemple 2: (Galilée, 1564-1642)
On compte la somme des valeurs de trois dés jetés simultanément. Il y a six configurations
différentes qui permettent d'obtenir 9 ou 10:
• pour 9 : (6,2,1), (5,3,1), (5,2,2), (4,4,1), (4,3,2) et (3,3,3),
• pour 10 : (6,3,1), (6,2,2), (5,4,1), (5,3,2), (4,4,2) et (4,3,3).
Soit S la somme obtenue, peut-on en déduire que P(S=9) = P(S=10) ?
On ne peut pas en déduire que P(S=9)=P(S=10) car les configurations ne sont pas
équiprobables. Il faut tenir compte de l'ordre et donc des permutations possibles de chaque
configuration. Ainsi (3,3,3) ne "compte qu'une fois" alors que (5,2,2) "compte triple" et
(5,3,1) "compte six fois". On obtient ainsi: P(S=9) = 25/216 et P(S=10) = 27/216