Grandeur et misère de LEED Maisons Be-GREEN Art et transport Designers certifiés QUÉBEC 6,96 $ CAN V5 N3.09 Cité Verte POSTE PUBLICATION 41060025 Profitez dès aujourd’hui des courriels illimités pour votre téléphone intelligent à partir de seulement 15 $ par mois². De plus, obtenez un forfait clé Turbo pour votre ordinateur portable à partir de 30 $ par mois. Visitez un magasin Bell • 1 866 BELL-BIZ • bell.ca/productivite Téléphone intelligent 3G BlackBerry~ Storm` 9530 Téléphone intelligent 3G BlackBerry~ Curve` 8330 Clé Turbo 3G de Novatel Wireless Offert avec les appareils compatibles, dans les zones de couverture du réseau mobile haute vitesse de Bell Mobilité. D’autres frais, tels que, sur une base mensuelle, 9-1-1 (75 ¢), accès au réseau (qui ne sont pas exigés par le gouvernement ; 6,95 $) et frais uniques d’activation d’appareil (35 $) s’appliquent. En cas de résiliation anticipée, des frais d’ajustement du prix s’appliquent. Modifiable sans préavis et ne peut être combiné avec aucune autre offre. Taxes en sus. D’autres conditions s’appliquent. (1) Basé sur la superficie du réseau 1xEV-DO par rapport à celle du réseau HSPA de Rogers en date du 6 avril 2009. (2) Dans le cadre d’un contrat de 3 ans à certains forfaits voix (à l’exclusion des forfaits À partager). Disponible seulement avec les appareils BlackBerry. Gère les comptes de courriel personnels et la messagerie instantanée BlackBerry. La synchronisation Outlook, la navigation Internet, l’accès à Windows Live Messenger, l’intégration des courriels d’entreprise et d’autres solutions d’entreprises ne sont pas offertes. Exclut Connexion mobile et l’utilisation de votre appareil comme modem pour connecter votre ordinateur portatif à Internet. Sujet aux limites d’utilisation acceptable des modalités de service, incluant, sans s’y limiter, ne pas consommer une capacité de réseau excessive ou porter atteinte à notre réseau. Voir bell.ca/utilisationnormale pour les détails. BlackBerry, RIM, Research In Motion, SureType, SurePress et les marques de commerce, noms et logos associés sont la propriété de Research In Motion Limited et sont des marques déposées aux États-Unis et dans d’autres pays. mot de l’éditeur P orteur d’un parcours un peu hétérogène, André Lapointe, président depuis 2003 de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ), détient une formation en Arts appliqués, option Aménagement intérieur, suivi d’un profil complémentaire en Administration et gestion des ressources humaines et, pour clore le tout, il a fait des études de 1er cycle à l’Université du Québec en Informatique appliquée à l’organisation. Bien que diversifié, il a su au fil des années faire sa marque au sein de la fonction publique fédérale comme designer d’intérieur principal en gérant le secteur aménagement intérieur, mesurage et signalisation de Travaux publics et services gouvernementaux Canada (TPSGC) de la région du Québec. En 2000, il a été récipiendaire du prix du sousministre adjoint, catégorie Innovation, pour la mise en place d’un système national de gestion documentaire. Il a présentement à son actif l’aménagement intérieur de plus d’un million de mètres carrés d’espaces à bureaux et institutionnels localisés au Québec. Parmi ses réalisations, on compte, outre des espaces administratifs et spécialisés, de nombreux bureaux exécutifs, plusieurs bureaux ministériels et la résidence officielle du Gouverneur général du Canada à la Citadelle de Québec. Dans ce numéro, André Lapointe soulève le point de la pertinence de la reconnaissance de la profession de designer d’intérieur dans le contexte économique actuel. J ournaliste au quotidien Le Devoir, Émilie FolieBoivin s’intéresse à tout ce qui est plaisir, du tourisme, à la culture, en passant par la gastronomie et les tendances en mode et en design. Dans ce numéro, cette collaboratrice s’entretient avec Zébulon Perron, qui nous ouvre la porte du bar à vin la Buvette chez Simone, l’un de ses récents projets pour lequel le designer a déjà reçu plusieurs distinctions. v5 n3 - 2009 une vitesse 3G en tout temps et partout, grâce au réseau 3G le plus vaste au pays¹. L’innovation est également le propos d’André Lapointe, le président de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ). Il exprime le point de vue de la pertinence de la reconnaissance de la profession de designer d’intérieur dans le contexte économique actuel. À son avis, l’innovation en période de crise s’avère l’occasion de se démarquer, plus précisément pour l’APDIQ en misant sur un plan stratégique centré sur la certification des designers. La section Réalisations propose plusieurs exemples intéressants. Le bâtiment durable demeure l’une des animations phares de l’édition 2009 du Salon BATIMAT avec le lancement des maisons jumelées Be-Green, un concept de résidence urbaine à l’empreinte écologique minimale. Pour sa part, notre spécialiste en histoire de l’art, Jean de Julio-Paquin, nous fait découvrir un programme unique de développement d’art public associant le tramway de Nice. Espérons que cette réalisation unique inspirera nos édiles municipaux. Sur le même registre de l’art public, l’avenue du Mont-Royal laisse place aux Paysages Éphémères. Le commissaire Stéphane Bertrand propose Complet No Vacancy, des installations temporaires sur le thème des vacances en ville. Quant à Valérie Levée, elle présente une façon inédite d’utiliser les végétaux dans la réalisation de murs acoustiques. Et dans le domaine de l’aménagement intérieur, notre collaboratrice Émilie Folie-Boivin nous fait découvrir la Buvette chez Simone, un bar à vin réalisé par le designer Zébulon Perron. La section Matériaux propose deux études de produit, l’une sur les panneaux de métal isolants, et l’autre sur un système d’isolation acoustique résidentiel pour planchers. Bonne lecture! - Tous nos téléphones intelligents BlackBerry~ et toutes nos clés Turbo sont de puissance 3G, garantissant L es certifications dans le domaine du bâtiment alimentent la discussion. On a pu le constater notamment lors des conférences itinérantes sur les normes et code de la construction de la tournée BÂTIRVERT L’AVENIR. Sans tomber dans le propos discordant – tout un chacun appuie les façons responsables de concevoir et de réaliser le bâtiment –, plusieurs expriment néanmoins des commentaires critiques. Ce mouvement n’est pas propre au Québec, l’action la plus sensible étant probablement la décision du Conseil National de l’Ordre des Architectes de se retirer de l’Association HQE, l’Ordre des architectes français « regrettant la dérive technocratique dans laquelle s’inscrit aujourd’hui l’action de l’Association HQE… ». L’Ordre souligne que « toute implication dans une démarche de développement durable ne peut être réduite à une quelconque certification ou labellisation ». Bref, ça discute fort. Et la décision des cousins architectes français trouve écho au Québec. L’article de Marie Gagnon, Grandeur et misère de LEED, introduit le sujet, lequel sera approfondi cet automne dans le cadre d’une nouvelle mouture de Les Conférences FORMES. Néanmoins, malgré les bémols, on peut constater que la certification LEED a certainement fait évoluer les pratiques. Et à cet égard, ce système est un puissant outil de sensibilisation. Mais rien n’est parfait. La conjoncture et les critiques constituent justement l’occasion de pousser un peu plus loin la discussion dans une perspective constructive. On s’en reparle cet automne. À propos de projet responsable, celui de la Cité Verte à Québec, sujet à la une, constitue un cas d’espèce qui pousse un peu plus loin le concept de développement durable. Peu d’équivalents au Canada, seul le quartier Dockside Green à Victoria (FORMES, vol. 4, no 2) propose une réflexion similaire qui dépasse largement le bâtiment pour aborder le développement responsable à l’échelle du quartier. Claude Paquin Éditeur formes Une bonne fondation pour entreprise, ça commence avec un téléphone intelligent et une clé Turbo de Bell. Le débat des certifications collaborateurs La productivité à la puissance 3G : dessinée pour le succès. 3 WALLTITEECO MC Si vous cherchez un systèmei d’isolation/pare-air, optez pouri la performance WALLTITE ECO, la mousse isolante mauve de BASF, le chef de file mondial de l’industriei chimique. TOUJOURS PLUS PERFORMANT MD WALLTITE ECO est un système d’isolation/pare-air de polyuréthane moyenne densité conçu pour améliorer l’efficacité énergétique de tous les types de bâtiments. La performance exceptionnelle de WALLTITE ECO maximise l’efficacité de l’enveloppe de bâtiment, ce qui se traduit par de substantielles économies d’énergie. WALLTITE ECO répond aux critères d’homologation du programme GREENGUARDSM et du programme Enfants et écoles GREENGUARDSM, ce qui garantit le confort et la sécurité des bâtiments. WALLTITE ECO est le premier isolant de polyuréthane pulvérisé à alvéoles fermées à avoir obtenu l’ÉcoLogoM, le symbole de certification environnementale le plus reconnu en Amérique du Nord. Sa formule intègre des plastiques recyclés, des matières renouvelables et un agent gonflant qui n’appauvrit pas la couche d’ozone. La performance de WALLTITE ECO a été optimisée par l’outil d’analyse d’éco-efficacité de BASF, un outil primé qui permet d’évaluer un procédé de fabrication ou le cycle de vie complet d’un produit selon six critères clés : la consommation de matières ; la consommation d’énergie ; les émissions dans l’atmosphère, le sol et l’eau ; les risques potentiels en cas de mauvais usage ; les impacts potentiels sur la santé et l’emploi des terres. Pour de plus amples renseignements : 1-866-474-3538 l walltite.com l foammasters.ca l walltiteeco.com Le mot ECO représente l’équilibre entre écologie et économie lorsqu’on obtient la performance WALLTITE ECOMC. Pour que des matières premières renouvelables deviennent une solution de rechange aux ressources fossiles, elles doivent être disponibles à prix concurrentiels pour les applications industrielles sans compromettre la production alimentaire et sans épuiser les richesses naturelles. Pour son matériel isolant WALLTITE ECOMC, BASF Canada a choisi d’utiliser des composantes renouvelables issues de cultures non comestibles qui ne nuisent pas à la production alimentaire mondiale. WALLTITE ECOMC, foammastersMC et Toujours plus performantMD sont des marques de commerce de BASF Canada. ÉcoLogoM est une marque déposée d’Environnement Canada. Le programme de certification GREENGUARDSM et le programme de certification Enfants et écoles GREENGUARDSM sont des marques de commerce du GREENGUARD Environmental Institute. www.vicwest.com Colombie-Britannique l Alberta l Saskatchewan l Manitoba l Ontario l Québec Nouveau-Brunswick l Nouvelle-Écosse l Île-du-Prince-Édouard l Terre-Neuve et Labrador Forster Gunda...........................28 Neveu Guillaume......................33 Vézina Alain..............................46 Grenier Linda............................41 Nichols Laurier.........................20 agenda [email protected] www.formes.ca Tél. : 514-736-7637 1 877 FORMES 9 Télécopieur : 514 272-3477 COLLABORATEURS Didier Pierre Ayel, Jean De Julio-Paquin, Émilie Folie-Boivin, André Lapointe, Valérie Levée Dubois Marie-Claude...............22 Mercier Pierre............................34 Tittley Luc..................................23 Duchamp Marcel......................30 Montillaud Francis...................17 Torres José Luis.........................17 Faustino Didier Fiuza...............29 Morency Jean............................33 Vautier Ben................................29 17 au 20 juin Festival d’architecture et Forum des architectes Hilton Montréal Bonaventure www.festival2009.raic.org 21 au 24 juin PLEA 2009 Architecture, énergie et la perspective de l’occupant Université Laval www.plea2009.arc.ulaval.ca 28 au 30 juin Fifth Urban Research Symposium Cities and climate change: responding to the urgent agenda Marseille, France www.urs2009.net Jusqu’au 23 août Environnement total : Montréal 1965-1975 CCA www.cca.qc.ca 4 au 8 septembre Maison & Objet Paris Nord Villepinte www.maison-objet.com 20 octobre Salon Contech Centre des congrès de Québec www.contech.qc.ca 17 au 19 septembre Congrès de l’APCHQ Gatineau – Lac Leamy www.apchq.com 18 au 22 octobre Congrès de l’Association internationale des urbanistes Les villes à faible émission de CO2 Porto, Portugal www.isocarp.org 24 au 26 septembre Congrès de l’ACQ Manoir des Sables, Magog-Orford www.acq.org 5 octobre Jour mondial de l’Architecture L’énergie de l’architecte face aux crises mondiales 21 au 23 octobre Congrès mondial de la Fédération internationale des architectes paysagistes Des infrastructures vertes – Les performances du paysage Rio de Janeiro www.46ifla2009.com.br 7 au 11 octobre Des couvents en héritage Colloque international www.colloquepatrimoine religieux.qc.ca 2 au 7 novembre Batimat Paris Expo, Porte de Versailles Paris www.batimat.com 25 novembre Salon Contech Palais des congrès, Montréal www.contech.qc.ca v5 n3 - 2009 Charbonneau Julie....................17 Lefebvre Marcel.........................46 Routhier Claude........................36 Chevalot Simone.......................42 Magnin Stéphane......................30 Secondi Jean-Dominique.........27 Craig Martin Michael...............30 Mamfredis Vouli.......................20 Surech Perera Alec....................17 - Toute demande de reproduction des textes et des illustrations doit être acheminée par écrit à l’éditeur en expliquant le but de cette demande. Bergeron Michel........................42 Lacaille Fabien...........................42 Quirion Gilles...........................48 Bourbeau Claude......................24 Laporte Luc ..............................42 Raysse Armand..........................30 Caron Geneviève.......................17 LeChasseur Denis......................40 Raysse Martial...........................30 architectes / designers / techniciens - O F F R E S D ’ E M P L O I - j o i g n e z - vo u s à n o t r e é q u i p e - e m p l o i @ c g b w. c a - 4 1 8 . 6 5 0 . 1 8 8 6 trouvez tous les www sur formes.ca Beaupré Louis...........................41 Kersalé Yann..............................28 Perron Zébulon.........................42 Bélanger Éric.............................42 Klein Yves..................................30 Pinaud Pascal............................30 Bélanger Gabriel........................42 Labrecque Michel......................38 Plensa Jaume.............................29 ABONNEMENT (taxes incluses) $CA Canada 1 an : 27 $, 2 ans : 50 $ Améri que 1 an : 50 $, 2 ans : 85 $ Outre-mer 1 an : 90 $, 2 ans : 155 $ Étudiant -15 % PRODUCTION ADICC (Simon Voyer, GTL) Impression : Lithochic 2009 Licence RBQ 8256-5821-32 Les annonceurs apparaissent en caractères gras formes Visitez notre site Web pour de plus amples renseignements. vol.5 nº3 Félicitations à Macdonald Zuberec Ensslen Architects Inc. de St. Catharines, Ontario, qui a obtenu la certification LEED® Gold pour ce projet. CGBWstudio..............................7 Groupe CTT..............................46 PÔLE APC projets urbains.......30 CCQ.........................................C-3 Hydro-Québec..........................21 PÔLE Québec cecobois.....................................11 IRBV..........................................38 Chaudière-Appalaches..............46 Poly-Énergie..............................36 Cerveau......................................40 Jardin botanique SSQ groupe financier................33 Cité Joie.....................................34 de Montréal...............................38 SSQ Immobilier........................33 Construction Contact...............46 Jeldwen......................................50 Studio MMA.............................20 Corbec.......................................23 Kawneer....................................15 Thomas Research & DAA............................... 23, 33, 35 Kingspan....................................48 Associates..................................46 Demilec.....................................50 Loto-Québec.............................13 Université Laval.........................22 Dessau........................................20 LSI Floors........................... 17, 50 USGBC................................ 20, 23 Dow............................................8 MAISON & OBJET..................31 Vicwest..................................6, 46 École de Nice.............................30 MMDH Mobilier......................50 Ville de Boisbriand....................40 Ville de Laval.............................41 EcologiK....................................12 MTQ..........................................41 Ville de Nice..............................29 Forintek Canada........................46 Odace Événements....................16 WWF.........................................23 Génio experts-conseils............37 One Planet Living.....................23 Zu Zone urbaine......................50 Groupe Canam - Murox........C-4 Paysages Éphémères..................16 Individus RÉDACTRICE EN CHEF Marie Gagnon Lorsqu’il vous faut obtenir une certification LEED , vous pouvez vous fier aux produits et à l’équipe de techniciens chevronnés de Vicwest dans la réalisation de tous vos projets de bâtiments durables, quelle que soit leur envergure. Visitez notre site Web afin de découvrir notre gamme de produits de matériaux de construction en acier, et d’apprécier un service sur mesure qui ne se constate nulle part ailleurs. ® Chirurgien de l’image Gabriel-Thomas Leclerc Agricole Éditeur Claude Paquin Industriel Absoluson..................................46 ADICC.......................................45 AEE............................................25 APDIQ.......................................10 Architecture à vivre...................12 Art Public Contemporain.........27 BASF Canada.......................... 4-5 BATIMAT..................................12 Beaupré & Associés Experts Conseils.....................................41 Beaver Conseils & recrutement.............................50 BELL........................................C-2 Bernard Mercier Drouin Architectes..........................................34 Broadleaf – James Hardie.......16 Buvette Chez Simone................42 CBDCa......................................18 DHCXTUVEJP index Nous reconnaissons le soutien financier du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour les magazines. L’éditeur se réserve le droit ques et des produits, cerner de refuser toute demande de les tendances. reproduction. POSTE PUBLICATION FORMES est une pu­bli­cation N0 41060025 objective et indépendante, libre de tout lien avec quel- Adresse de retour : que association, organisme Magazine FORMES 6718, rue Chambord, ou regroupement sectoriel que ce soit, associés de près Montréal (Québec) H2G 3C3 Canada ou de loin à l’industrie. Sa mission : informer par des Demande d’adhésion au sujets d’actualité, débattre CCAB - mai 2008 des enjeux de l’industrie, conseiller sur des techniFORMES appuie toute initiative favorisant le développement durable et une saine gestion de l’environnement. Le magazine utilise une encre écologique et est imprimé sur du papier recyclé. Commercial ADMINISTRATION Magazine FORMES 6718, rue Chambord, Montréal (Québec) H2G 3C3 Canada PUBLICITÉ 514 736-7637, poste 5 Résidentiel Couverture Design : Adicc Illustration : Bernard, Mercier, Drouin, architectes L’EXCELLENCE ET LA BEAUTÉ DÉPLOIENT LEURS AILES Organismes et entreprises 7 de taille contre les produits isolants de perspectives La pluie, la neige et le gel ne seront pas Point de vue 10 Empreinte écologique minimale Maison Be-GREEN 12 Paysages Éphémères 2009 16 Pour une reconnaissance des designers d’intérieur olympiques et paralympiques d’hiver 2010 de Vancouver. L’isolant de marque STYROFOAM™ sera utilisé un peu partout sommaire Dow Solutions pour construire aux Jeux Agenda Index 7 dans les installations des Jeux. Sa résistance maintient, année après année, sa performance Complet No vacancy isolante et sa résistance à la compression élevée même lorsqu’il est Art public et transport urbain exposé. Les athlètes et L’exemple de Nice 26 dossiers inhérente à l’humidité fait en sorte qu’il Certifications Grandeur et misère de LEED les spectateurs seront Jeux. Ces installations Cité Verte Site de démonstration 32 18 de classe internationale profiteront du maximum d’efficacité énergétique pour des décennies. Murs acoustiques 38 La buvette à Zébulon 42 Et compte ! Efficacité énergétique à long terme. Système pour planchers 46 Panneaux de métal isolants 48 L’insonorisation absolue matériaux ™ Marque de The Dow Chemical Company (“Dow”) ou d’une société affiliée ™ © 2006, VANOC ® Design et matériaux recyclés Les certifications !?! Le débat 14 - www.dow.com/2010 réalisations Miser sur les végétaux v5 n3 - 2009 de pointe au cours des Patinoire Killarney L’isolant STYROFOAM™ SM, installé sous la surface de la patinoire, aide à maintenir constantes les températures froides de la glace. Efficacité thermique et qualités architecturales formes témoins de performances 9 formes 10 nisation pour réaliser sa mission et ses objectifs : gestion, procédés et méthodes pour ainsi signer sa différence. Le succès en cette matière nécessite un changement de culture et une nouvelle vision de l’organisation avec comme principe que le pouvoir réside dans le partage de la connaissance et qu’il faut être capable de mettre en place un contexte qui favorise l’innovation, et non tenter de forcer l’innovation pour arriver à des résultats. La dynamique typique d’une organisation innovante est fort simple : l’innovation interpelle à la base un marché d’idées, une vision de ce que l’on souhaite et, finalement, la collaboration et la rigueur pour la mener à bien. Il existe plusieurs facteurs critiques du succès et plusieurs manières d’innover, qu’il n’est d’ailleurs pas interdit de mélanger. Innover, c’est aussi une leçon d’humilité afin d’apprendre de ses erreurs et ne pas développer un réflexe d’arrogance. L’innovation, comme outil de sortie de crise, risque de déranger les organisations, qui devront se concentrer sur des projets qui doivent nécessairement contribuer à la profitabilité, soit en générant des revenus, soit en réalisant des économies. Une chose est certaine, innover c’est « inventer le futur », surtout lorsqu’on préfère le définir plutôt que de le subir! LE BOIS « Si une idée de génie peut jaillir au hasard, le succès quant à lui arrive au terme d’un long trajet de raffinement.» CHALEUREUX ÉCOLOGIQUE v5 n3 - 2009 v5 n3 - 2009 André Lapointe Président de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec l’APDIQ. Ainsi, il sera possible de différencier celui qui est certifié de celui qui ne l’est pas. La différence s’impose en vue de revendiquer, de s’approprier et d’occuper exclusivement le champ du design d’intérieur pour ainsi protéger et promouvoir l’image d’excellence professionnelle du designer d’intérieur. Dans le milieu bâti, tout n’est pas architecture ou design. Car le cadre de vie de chacun qui habite le lieu est bien plus complexe. Cela nécessite une réflexion en profondeur pour assurer à nos clients le maximum en ce qui a trait à la rentabilité, la fonctionnalité, la gestion, l’image et l’atmosphère. Ces facteurs, que le designer d’intérieur maîtrise avec habileté puisqu’il a été formé en ce sens, prennent davantage d’importance en situation de crise économique. L’APDIQ est une association sans but lucratif qui agit comme organisme d’homologation, de classification et de certification de la profession afin d’en assurer la reconnaissance et la protection. Elle compte actuellement plus de 250 membres sur un total d’environ 1000 professionnels exerçant dans ce champ d’activité. Le défi du membership est de regrouper tous les professionnels du design d’intérieur pour ainsi représenter et défendre les intérêts des designers d’intérieur certifiés. L’innovation dans les pratiques réfère aux façons de faire d’une orga- Bâtiments principaux de la baie de Beauport Dans le but d’imager la vocation portuaire de la baie de Beauport à Québec, les bâtiments imitent la forme de conteneurs qui auraient échoué sur ce lieu sans le dénaturer. Le jeu simple du parement de bois et la forme des bâtiments sont un clin d’œil aux activités portuaires qui avoisinent la baie. Pour plus d’information : www.cecobois.com/repertoire - point de vue En effet, l’innovation en période de crise économique semble faire consensus chez de nombreux spécialistes. Plusieurs organismes emboîtent le pas, comme c’est le cas pour l’Association professionnelle des designers d’intérieur du Québec (APDIQ). Le milieu du design d’intérieur ne fait pas exception : comme tant d’autres secteurs, il n’est pas épargné lui non plus par la crise. L’ innovation, ce n’est pas un service dans une organisation, c’est une manière de penser qui doit forcer les dirigeants à revoir et à questionner leurs pratiques. Pour ce faire, les organisations doivent regarder leur entreprise avec les lunettes d’un autre, tel le client, afin de favoriser un point de vue différent du leur qui, la plupart du temps, est teinté de leurs expériences et de leurs préjugés. Mais toutes les organisations ne sont pas nécessairement prêtes à travailler en mode d’innovation continue. Un mode de choix et un virage ont été effectués par l’APDIQ, car pour la première fois depuis que l’association a vu le jour en 2003, cette année nous nous sommes dotés d’un plan stratégique d’affaires pour les deux prochaines années, innover avec un plan qui est centré sur la certification des designers d’intérieur afin d’affirmer notre différence. Le public doit être informé des avantages de faire affaire avec des designers d’intérieur certifiés et de la valeur ajoutée que cela leur procure. Bien plus encore, la crise actuelle représente une occasion en or pour innover. Avouons-le, innover représente un travail ardu, souvent réalisé en arrière-scène lorsqu’il s’agit de réinventer des processus, et qui nécessite des efforts pour travailler dans la mécanique des organisations. Parfois, cela s’apparente presque, pourrait-on dire, à l’art de la joaillerie. Il faut une quantité astronomique d’heures de travail acharné, surtout lorsqu’on est bénévole, pour arriver à un résultat qui peut être considéré comme un succès. Si une idée de génie peut jaillir par hasard, le succès quant à lui arrive au terme d’un long trajet de raffinement pendant lequel la plus grande sagacité doit régner. Un nombre croissant de spécialistes s’entendent pour voir l’innovation comme un facteur qui contribuera à nous sortir de cette crise financière et économique qui se déploie actuellement sous nos yeux. Ce concept s’applique aussi dans le cas des designers d’intérieur. La profession de designer d’intérieur n’est pas régie actuellement par un cadre légalement reconnu. Même s’il existe un diplôme collégial et un diplôme universitaire qui permettent à leurs détenteurs d’exercer en design d’intérieur, à ce jour, aucune forme de contrôle ne permet de valider les compétences de ceux qui s’affichent comme designers d’intérieur. Le titre de designer d’intérieur certifié sera une garantie d’excellence professionnelle dans ce champ d’activité pour faire sa marque. Nous envisageons différents scénarios qui mèneront à la certification. Notre objectif est de mettre en place ce processus d’accréditation à compter de janvier 2011. Toutes les autres provinces au Canada, à l’exception du Québec, utilisent une appellation de certification et bon nombre d’États américains reconnaissent cette profession. À l’extérieur du Québec comme aux États-Unis, cette reconnaissance existe déjà depuis plusieurs années et accorde au professionnel reconnu un titre de designer d’intérieur. Afin de rattraper ce retard, nous désirons que soit davantage reconnu le champ de compétences des designers d’intérieur. L’utilisation de plus en plus répandue des mots design et designer risque de provoquer une certaine confusion auprès du public. Nous désirons que l’expertise spécifique du design d’intérieur soit davantage encadrée et, par le fait même, reconnue par le public. D’où l’importance de la marque de certification « Designer d’intérieur certifié », que les professionnels du design d’intérieur pourront dorénavant accoler à leur nom s’ils rencontrent les nouvelles normes de certification de formes En période de crise financière, n’est-ce pas là une belle opportunité pour innover… www.cecobois.com 11 réalisations Empreinte écologique minimale Érigées à l’entrée du salon BATIMAT 2009, les maisons jumelées BeGREEN répondront au désir d’individualité des habitants tout en leur offrant le bénéfice d’équipements communs (buanderie, local à vélo, garage pour voiture partagée…) et de lieux de convivialité à inventer. Les plans sont très fluides pour accueillir de nombreux visiteurs. Les deux maisons comprennent un étage partiel. Crédit : Be-GREEN Claude Paquin En Europe, tout comme de ce côté-ci de l’Atlantique (!), la maison individuelle a le vent en poupe depuis quelques décennies. La rareté des terrains constructibles, l’augmentation du coût de l’énergie, de celui de la construction et la dégradation générale de l’environnement conduisent à imaginer de nouvelles stratégies de développements urbains. Les banlieues des grandes agglomérations sont amenées à se densifier, rapprochant les lieux de vie des réseaux collectifs. Les magazines français EcologiK et Architectures à vivre misent sur ces préoccupations et lancent un nouvel événement : les maisons BeGREEN. Il consiste en la construction de deux maisons de ville à l’empreinte écologique minimale et bénéficiant d’équipements communs. Parrainées par plusieurs organismes institutionnels et privés français (notamment la Cité de l’architecture et du patrimoine; le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable; l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie; GDFSuez et Hager), ces maisons constitueront une des animations phares de l’édition 2009 du salon BATIMAT. Le programme Le programme comprend deux maisons en bois d’un étage, dont une est conçue pour pouvoir être habitée par une personne à mobilité réduite. Érigées sur une parcelle de seize mètres de façade par douze mètres de profondeur, les maisons jumelées Be-GREEN sont de tailles différentes (une de 90 m et l’autre de 140 m) avec étage partageant un espace commun (buanderie, garage, réception). Des terrasses suspendues et patios sont également prévus. Les produits et matériaux seront choisis pour leur design, leur pertinence environnementale et leur compatibilité avec une bonne hygiène intérieure du logement. Be-GREEN vise un bilan en énergie neutre. Les dispositifs architecturaux s’inscriront dans le cadre des principes bioclimatiques afin de capter l’énergie solaire en hiver et de s’en protéger à la saison chaude. Les maisons seront intelligentes, c’est-à-dire dotées de tableaux de bord et d’autres systèmes permettant d’optimiser la consommation et de gagner en confort. La gestion du chauffage et de l’énergie permettra de connaître de manière instantanée la dépense d’énergie. Il sera possible pour l’utilisateur d’agir pour limiter cette consommation. Dans le but de limiter les déplacements, un espace bureau sera constitué avec un système de vidéoconférence. Ces maisons sont compactes (moins de 17 % de surfaces vitrées), et bien orientées. Elles disposeront d’éléments mobiles de façade changeant partiellement les caractéristiques des parois : ouvert/fermé, opaque/transparent, réfléchissant/ absorbant… www.ecologik.org lotoquebec.com Les maisons beGREEN Loto-Québec : une contribution durable LOTO-QUÉBEC FAVORISE L’ÉCORESPONSABILITÉ : 12 • en minimisant l’impact de ses activités et de ses infrastructures sur l’environnement. CANALISER ET ENCADRER L’OFFRE DE JEU AU PROFIT DE LA COLLECTIVITÉ v5 n3 - 2009 des entreprises d’économie sociale; - intégrant des actions pour répondre aux attentes de la collectivité; • en instaurant des critères d’approvisionnement responsable et en encourageant formes formes - v5 n3 - 2009 • en assurant l’application de sa politique de développement durable et en 13 ARCHITECTE GARDIEN Les certifications !?! formes 14 Le virage vert dans les domaines du bâtiment et de l’aménagement du territoire est manifestement amorcé. Cette tendance lourde influence de façon marquée les pratiques des professionnels. Et le monde des certifications n’est pas étranger à cette mouvance. gence de pratiques responsables. Cela ne signifie pas pour autant que le discours est unanime. Bien que tout et chacun appuie toute initiative de développement durable, force est de constater que les propos critiques fusent également à l’encontre des systèmes de certification. des conférences se dérouleront cet automne à Montréal et Québec. Ces deux événements permettront également d’élargir la discussion sur des initiatives et des réalisations responsables établies dans les deux principales régions métropolitaines. Sans nul doute, LEED et les autres certifications influencent favorablement l’émer- Les Conférences FORMES seront l’occasion de débattre du sujet. Des tables rondes et C’est un rendez-vous à inscrire à votre agenda. Quand : Octobre 2009 Où : Ville de Montréal Ville de Québec Préinscription : www.formes.ca/conférence ou 514 736-7637, poste 1 Tarif spécial pour les abonnés (payants) du Magazine FORMES. Tarif spécial étudiant Places limitées © 2009 Kawneer Company, Inc. v5 n3 - 2009 Le débat Notre objectif est de faire en sorte que vous puissiez jouer ces deux rôles. Nos solutions et nos produits durables vous permettent de concrétiser votre vision tout en vous acquittant de vos responsabilités envers la planète. Systèmes architecturaux en aluminium Entrées et cadres Murs rideaux Fenêtres VOUS FAITES UN CHOIX CHAQUE JOUR. FAITES UN CHOIX QUI COMPTE. kawneergreen.com Paysages Éphémères 2009 Claude Paquin P aysages Éphémères revient de nouveau. Rien d’éphémère! Réalisée par Odace Événements, cette cinquième édition se déroulera du 2 au 26 juillet sur l’avenue du Mont-Royal à Montréal. Dirigé par le commissaire Stéphane Bertrand pour une deuxième année consécutive, Paysages Éphémères présentera Complet No Vacancy. Le concept abordera le thème des vacances en ville et proposera une expérience de création multiple en réunissant des artistes visuels, des architectes et des designers. Six installations investiront le Parc des Compagnons-de-Saint-Laurent, une intervention occupera la Place Gérald-Godin, tandis qu’une autre prendra place devant le Sanctuaire du Saint-Sacrement. Deux soirées de projection de courts métrages non narratifs seront présentées en nocturne au Parc. Le public sera également invité à visiter la Maison de la culture Plateau Mont-Royal et les quais de la station du métro Mont-Royal. Depuis cinq ans, Paysages Éphémères diversifie les occasions d’expression sur l’espace urbain en transformant la cité en plate-forme de création. Par le biais de l’art éphémère, l’événement propose aux résidants et visiteurs du Plateau de voir la ville autrement. Catharsis sur les marches, Alec Suresh Perera et Julie Charbonneau. Voisins, Francis Montillaud. Cette installation rend hommage au court métrage d’animation Voisins/ Neighbours de Norman McLaren réalisé en 1952. L’hommage, composé notamment de deux maisonnettes, permet d’observer ce film phare du réalisateur. Ce projet propose un parquet en bois, qui vient habiller d’un parvis les marches de béton et le trottoir pour signifier l’espace au pied du Sanctuaire du Saint Sacrement. Labyrinthes, José Luis Torres et Geneviève Caron. Une série de douze modules en bois s’interposeront au Parc, suggérant des trajets à emprunter, des points de vue à privilégier, et invitant à ralentir le pas effréné de la vie urbaine. Odace Événements réalisations Complet No Vacancy www.paysagesephemeres.com 08-1073 LSIFormes_HPgHor_FR.ai 5/28/08 8:07:10 AM EXIGEZ L’ORIGINAL! EXIGEZ JAMES HARDIE! AVEC LA TECHNOLOGIE ColorPlus®! Notre système complet de revêtement extérieur en Le vinyle réinventé. Des designs hors du commun FIBRO-CIMENT JAMES HARDIE Parement à clin – bardeau – panneau – soffite – moulure Garantie de 15 ans sur le fini et 50 ans sur le revêtement • Plus de 120 motifs et couleurs C • Garantie commerciale de 10 ans M Y • Conçu et fabriqué exclusivement par LSI CM MY • Dimensions & designs pouvant être personnalisés CY CMY Non-Combustible • Qualité incomparable K • Vaste inventaire pour livraison le lendemain www.jameshardiecolorplus.com - Technologie ColorPlus v5 n3 - 2009 RØsistance aux dommages causØs par les insectes DistribuØ par formes 16 RØsistance aux dommages causØs par les climats froids et venteux ® 1-866-366-2100 www.broadlea ogistics.com 5230 Finch Ave E, Unit 5, Toronto, ON, Canada, M1S 4Z9 Tel:416.299.7666 • Bureau de Laval, Québec tél.: 450.667.7676 Expressive oors 1.800.449.3916 lsi oors.com formes RØsistance aux dommages causØs par la grŒle et les objets projetØs par le vent v5 n3 - 2009 RØsistance aux dommages causØs par les climats humides et pluvieux 17 Grandeur et misère de LEED Rien n’est parfait en ce monde, LEED inclus. Il n’empêche que la marque a largement contribué à l’essor du bâtiment durable A v5 n3 - 2009 formes - formes v5 n3 - 2009 ujourd’hui, la conscience écologique n’est plus le fait de quelques soixante-huitards attardés. Depuis la publication du rapport Brundtland sur l’environnement et le développement, en 1987, on observe en effet une prise de conscience planétaire à l’égard de l’environnement. Si bien que les menaces qui pèsent sur la planète, tant sur le plan global (réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles) que sur le plan local (coût de l’énergie, gestion des déchets, pollution atmosphérique) font désormais consensus. Dès lors, l’évolution des mentalités et des comportements devient une question cruciale pour l’avenir de la planète. Notamment dans le secteur du bâtiment, qui contribue fortement au réchauffement climatique en produisant, à lui seul, 40 % des émissions de GES à l’échelle mondiale. Plus près de nous, le Conseil du bâtiment durable du Canada (CBDCa) estime que les bâtiments résidentiels et commerciaux drainent 38 % de l’énergie totale utilisée et 40 % des ressources naturelles consommées au Canada, en plus de produire 30 % des GES. De ce constat à l’évolution du marché vers une démarche écologique de conception des bâtiments, il n’y avait qu’un pas. Ce pas a d’abord été franchi en Europe, lorsque des professionnels, conscients de ces enjeux, et des organismes de la filière bâtiment ont souhaité intégrer leur vision du développement durable dans leurs pratiques professionnelles et, de ce fait, réduire l’impact environnemental de l’aménagement et de la construction. - en Amérique du Nord. Marie Gagnon 18 19 RÉALISER DES ÉCONOMIES C’était au début des années 90. Dans la foulée, les premiers systèmes d’évaluation des bâtiments ont vu le jour. Ils s’appellent BREEAM, HQE, Ecopass, pour ne nommer que ceux-là. Ils ont en commun la prise en compte de l’efficacité énergétique, de la gestion de l’eau, de la qualité de l’air intérieur, de la consommation des ressources et de la préservation du site, et ce, de la conception à la mise au rebut du bâtiment. Ils sont bientôt suivis par LEED, lancé au tournant de l’an 2000 par le US Green Building Council (USGBC). Aujourd’hui le système d’évaluation le plus répandu, non seulement en Amérique du Nord, mais également à l’échelle mondiale, LEED propose un système de pointage afin de quantifier les bénéfices environnementaux liés à la construction d’un bâtiment vert. Mais qu’en est-il exactement de ce système? Comporte-t-il de réels bénéfices pour l’environnement? Ses différents crédits sont-ils justifiés, du moins sous nos latitudes? Un outil efficace Pour Vouli Mamfredis, cofondatrice de l’atelier d’architecture Studio MMA, il ne fait pas de doute que LEED est un excellent outil de conception. « Dans sa finalité, LEED est un système d’étiquetage des bâtiments, qui permet de comparer des pommes avec des pommes, dit-elle. En donnant au client des repères clairs et tangibles, il facilite ses choix en l’aidant à saisir l’essentiel de la construction durable. » L’architecte, qui est également une professionnelle agréée LEED, balaie du même souffle les critiques voulant que le système nord-américain accorde trop d’importance au rendement énergétique. Selon elle, si le système met actuellement l’accent sur l’efficacité énergétique, c’est qu’il s’agit d’une question pressante. « Plus personne ne peut nier le changement climatique ni le rôle du bâtiment dans le réchauffement de la planète, note-t-elle. Une fois que les pratiques se seront normalisées dans ce domaine, on pourra passer à autre chose. » Vouli Mamfredis ajoute que si le système connaît parfois des ratés, ce n’est pas tant la responsa- bilité de la marque que celle des utilisateurs. « Si un bâtiment jette de l’ombre sur les bâtiments voisins et, de ce fait, nuit à la qualité de vie de ses occupants, ce sont les services d’urbanisme de la municipalité et les professionnels qui ont conçu le projet qui sont en cause, pas le système d’évaluation, martèle-t-elle. « En fait, le principal danger qui menace la marque aujourd’hui, c’est qu’elle soit victime de sa popularité et, de ce fait, perde son essence profonde, qui est de contribuer à l’essor de bâtiments plus respectueux de l’environnement. Il faut éviter de dénaturer l’esprit de LEED en réduisant la démarche de développement durable à une simple labellisation, à une course aux points », prévient-elle. Des crédits à tout prix Un point de vue que partage le vice« Faire un projet vert, c’est avant tout une président Projets spéciaux pour Dessau, Laurier Nichols. « Faire un projet question de gros bon sens et, par conséquent, il vert, c’est avant tout une question de faut faire des choix sensés, en fonction de l’usage gros bon sens et, par conséquent, il du bâtiment et de son environnement. » faut faire des choix sensés, en fonction de l’usage du bâtiment et de son enviLaurier Nichols, Vice-président, Projets ronnement, fait-il valoir. Par exemple, spéciaux Bâtiments, Dessau il serait absurde de coiffer d’un toit blanc un bâtiment construit dans le Grand Nord, simplement pour répondre aux exigences d’un niveau de certification donné. » L’ingénieur, qui possède une expertise reconnue en efficacité énergétique, concède cependant que la version canadienne de LEED NC gagnerait à être mieux adaptée aux particularités de notre climat. Il en donne pour exemple l’école du Tournant, à Saint-Constant. Bien que le bâtiment inauguré en 2003 n’affiche aucune certification environnementale, il est un véritable modèle d’efficacité énergétique, en dépassant de 60 % les standards du Code modèle national de l’énergie pour les bâtiments (CMNEB). Pourtant, ses concepteurs ont laissé tomber l’idée d’y aménager un toit blanc. « Nos modèles de simulation ont démontré que, compte tenu de la durée relativement courte de nos étés, il était préférable que le toit soit noir, souligne M. Nichols. Mais encore faut-il que le toit soit dégagé formes - v5 n3 - 2009 Suite page 22 20 « Il faut éviter de dénaturer l’esprit de LEED en réduisant la démarche de développement durable à une simple labellisation, à une course aux points ». Vouli Mamfredis, architecte, Studio MMA D’ÉNERGIE TOUT EN PROFITANT D’UN APPUI FINANCIER, C’EST PLUS QU’UNE BONNE AFFAIRE. Mille et une mesures d’efficacité énergétique. Mille et une solutions d’affaires. Pour vous aider à réaliser des économies d’énergie, Hydro-Québec vous offre trois programmes visant l’optimisation des performances énergétiques de votre entreprise. Vous pourriez obtenir des appuis financiers pour toutes les améliorations souhaitées. • ÉCLAIRAGE / CHAUFFAGE / CLIMATISATION / ISOLATION Programme Optimisation énergétique des bâtiments • ÉCLAIRAGE / COMPRESSION D’AIR / RÉFRIGÉRATION / POMPAGE / VENTILATION / SÉCHAGE Programme Systèmes industriels • ÉCLAIRAGE Programme Produits efficaces (projets de remplacement) UN CHOIX D’AFFAIRES RENTABLE ET RESPONSABLE. www.hydroquebec.com/affaires Verdir le désert : l’exemple d’Abu Dhabi en période hivernale afin de maximiser les gains de chaleur. Si bien qu’au bout du compte, peu importe la solution, on ne verra pas de différence notable sur le rendement énergétique global. » Trop souvent, malheureusement, les concepteurs font abstraction de ce genre de considération. La grille de pointage accorde un maximum de dix points aux mesures énergétiques, et ils tentent de les obtenir. Une démarche légitime, mais qui conduit parfois à des aberrations flagrantes. Que penser en effet d’un bâtiment arborant un toit végétal afin de réduire l’effet d’îlot de chaleur, mais flanqué d’un atrium nécessitant un imposant équipement pour rejeter, vers l’extérieur, la chaleur qui s’y est emmagasinée et, du coup, réchauffer l’environnement urbain? Pour Laurier Nichols, poser la question, c’est y répondre. « On doit éviter de transformer les bâtiments en serre sous prétexte de maximiser l’éclairage naturel, prévient-il. S’il faut recourir à des concepts sophistiqués pour éliminer les gains solaires, cela devient onéreux. Sans compter qu’on s’écarte de l’esprit même du développement durable, qui préconise, autant que possible, des solutions économiques. » Les dix commandements de OPL • Zéro carbone • Zéro déchet • Transports alternatifs • Matériaux locaux et durables • Alimentation locale et écologique • Gestion raisonnée de l’eau • Habitats naturels et biodiversité • Culture et héritage • Équité et partenariats locaux • Qualité de vie et bien-être formes formes v5 n3 - 2009 L’émirat d’Abou Dhabi se situe dans le sud et l’ouest des Émirats arabes unis dont il représente environ 80% du territoire. La majorité de l’émirat est occupé par le désert du Rab alKhali. Photo : Klaas Lingbeek-Van Kranen - conséquent, utilisé cette grille d’évaluation pour établir leurs standards de planification. Autre défi à relever : le client avait également décidé que certaines composantes seraient soumises à l’examen du US Green Building Council (USGBC). Deux bâtiments brigueront ainsi, l’un le niveau Or, l’autre le niveau Platine, de LEED NC, tandis qu’une zone du quartier visera la certification LEED Neighbourg Development. Et comme si cela ne suffisait pas, l’équipe de conception devait également composer avec le programme Estidama, un ensemble de normes environnementales propres à Abu Dhabi, désormais imposé à tout promoteur immobilier. « L’exercice s’est avéré très complexe, puisque le promoteur nous obligeait à intégrer plusieurs systèmes dans notre démarche avec, en trame de fond, les principes de OPL comme plan de mise en œuvre », résume Luc Tittley. Malgré les difficultés inhérentes au design, l’urbaniste constate que les membres de l’équipe de conception ont bien agréé à la vision du promoteur, même si certains points techniques ont donné lieu à des échanges musclés et débouché sur des solutions de compromis. « L’étape du design tire à sa fin et les premiers bâtiments seront mis en chantier au cours de l’été, mentionne-t-il. Le prochain défi de ce projet sera l’exploitation à long terme du site. Nous en sommes d’ailleurs à élaborer des politiques afin que les usagers respectent notamment les critères établis en matière d’aménagement paysager et les règles visant à limiter l’importation de denrées alimentaires. » L’Histoire nous dira si ces politiques seront respectées. v5 n3 - 2009 Difficile à croire pour qui s’aventure dans la ville d’Abu Dhabi, mais l’émirat pétrolier, qui affiche une des pires empreintes écologiques de la planète, nourrit la ferme intention de devenir la capitale du développement durable. Convaincu du bien-fondé de cette vision, le promoteur d’un vaste complexe immobilier et récréotouristique a donc imposé, comme ligne directrice aux professionnels chargés de le concevoir, d’en faire le projet le plus vert qui soit. Le projet, frappé du sceau de la confidentialité, comprendra, sur un terrain désertique d’environ 900 hectares, un centre de villégiature, des attraits touristiques, des habitations, des commerces et des bureaux. Le chantier, qui doit s’amorcer cette année, mettra de trois à quatre ans à se concrétiser. Histoire d’assurer le développement de sa vision, le promoteur a confié à la firme Daniel Arbour et Associés (DAA) le mandat d’effectuer le suivi environnemental de son projet. A priori, la tâche ne s’annonçait pas facile. « Le concept va bien au-delà des principes de LEED, signale Luc Tittley, directeur de projet pour DDA. À la demande du client, le projet aura pour prémisses les dix principes de One Planet Living (OPL), une initiative du World Wildlife Fund (WWF) visant la création d’écoquartiers. Les critères sont très difficiles à atteindre. Le projet s’inspirera donc des principes du programme, mais ne visera pas de certification OPL. » Les concepteurs se sont donc fixé des cibles en interprétant de manière réaliste chacun de ces dix principes. Le promoteur ayant également émis le souhait que le complexe soit conçu selon les critères LEED Argent, les professionnels ont, par - Plus ou moins vert Une critique souvent adressée au système de certification, c’est qu’il accorde du mérite, donc des points, à des éléments qui, de toute manière, auraient fait partie du concept. « L’évaluation des projets est un peu simpliste, pour ne pas dire aveugle, mentionne Marie-Claude Dubois, professeure à l’École d’architecture de l’Université Laval. On va accorder des points pour la proximité des transports en commun alors que, dans les faits, il n’y a pas d’autre emplacement disponible. » Aussi, le fait que certains critères ne soient pas obligatoires suscite parfois le doute sur la qualité environnementale des projets certifiés ou en voie de l’être. « Je pense notamment à un développement commercial, situé à proximité des Galeries de la Capitale, à Québec, et pour lequel on a pratiquement rasé une forêt afin de le construire, relate Mme Dubois. Un bâtiment de même gabarit, qui aurait fait l’objet de décisions plus écologiques quant à l’aménagement du site et à son implantation, aurait probablement été plus durable, même sans certification. » Si les bâtiments certifiés ne sont pas tous égaux sur le plan de l’efficacité environnementale, il en va de même sur le plan du rendement énergétique, où de grandes disparités sont observées. Une étude réalisée par l’équipe de Laurier Nichols a notamment comparé la consommation énergétique de l’école du Tournant, le bâtiment scolaire le plus efficace au Canada à l’heure actuelle, à celle de l’édifice de la Chesapeake Bay Foundation, un bâtiment certifié LEED Platine. La comparaison a été faite sur le « LEED agit comme un puissant catalyseur en calcul de la consommation nette, c’est-à-dire en excluant la contribuforçant les architectes à être plus « verts ». Et les tion des cellules photovoltaïques qui pratiques vont continuer à évoluer en ce sens. » alimentent les systèmes du bâtiment Marie-Claude Dubois, professeur, de la Chesapeake Bay Foundation. Avec une consommation de 23 kBTU/ École d’architecture, Université Laval pi2 par année, contre 40 kBTU/pi2 par année pour le bâtiment de Chesapeake Bay, l’école Le Tournant coiffe facilement son concurrent au poteau. Abstraction faite de l’utilisation abusive qu’en font parfois certains professionnels, les seules limites de LEED, du moins dans sa version actuelle, s’observeraient donc dans la pondération même de sa grille d’évaluation. Pour que la démarche soit cohérente, il faudrait que les crédits valant le même nombre de points génèrent les mêmes retombées environnementales. Or, en comparant certains crédits, on constate que ce n’est pas toujours le cas. Il suffit de penser aux crédits portant sur les aménagements paysagers économes en eau et sur la proximité des transports collectifs. En termes de points, ces crédits s’équivalent. En revanche, sur le plan environnemental, on comprend que les gains seront plus élevés si le site est desservi par le réseau de transport en commun, à condition, bien sûr, qu’il soit utilisé, que si on y a planté des espèces indigènes ne nécessitant que peu ou pas d’irrigation. L’eau est une ressource qui mérite d’être préservée, soit, mais il reste qu’elle coule abondamment de ce côté-ci de la frontière. Suite page 24 22 23 novoclimat.ca v5 n3 - 2009 formes 24 quand on cherche un produit de remplacement pour les fenêtres. » Même chose en ce qui concerne l’émission de GES et son impact sur le changement climatique. S’il est facile d’établir la production de GES liée à la production pétrolière, il en va autrement lorsqu’il s’agit du bâtiment, qui regroupe plusieurs composantes. Mais à mesure que les connaissances vont se préciser dans ce domaine, des exigences à cet égard seront incluses dans les versions subséquentes, croit Claude Bourbeau. Il rappelle également que le but du CBDCa n’est pas de certifier la tota- « S’il n’y avait que LEED NC, on ne rejoindrait lité des nouveaux bâtiments, mais bien que 1 % du parc immobilier. C’est pourquoi le d’atteindre une masse critique suffisante pour créer un effet d’entraîne- USGBC s’apprête à lancer, entre autres, une ment et, à terme, transformer le secteur nouvelle version de LEED EB, celle-là pour les du bâtiment. D’ici 2015, le conseil vise tours à bureaux. » ainsi à certifier pas moins de 100 000 bâtiments commerciaux et institu- Claude Bourbeau, architecte, tionnels et 1 million d’habitations. Ce président, section Québec, CBDCa qui permettrait au Canada de réaliser 20 % de ses objectifs de réduction de GES. Mais pour que cela devienne possible, le CBDCa devra diversifier ses programmes, comme l’a fait son homologue américain. « S’il n’y avait que LEED NC, on ne rejoindrait que 1 % du parc immobilier, souligne l’architecte. C’est pourquoi le USGBC s’apprête à lancer, entre autres, une nouvelle version de LEED EB, celle-là pour les tours à bureaux. Cette nouvelle version portera sur l’amélioration de l’efficacité énergétique et l’exploitation du bâtiment. Aussi, un nouveau système d’évaluation, LEED for Health, destiné à l’exploitation et la maintenance des établissements de soins de santé, a été soumis à une première consultation publique en février dernier. Pour sa part, le Conseil du bâtiment durable du Canada lancera, dès cet automne, la version 2.0 de LEED NC. » Il reste que la prise en compte de la qualité environnementale dans un projet impose de définir des exigences adaptées, non seulement par rapport aux enjeux planétaires, mais également aux caractéristiques régionales et spécifiques du projet. Si, au dire de certains, LEED est encore loin du compte, il n’empêche qu’il tend à se rapprocher du but. Et que si ce n’était de LEED, le bâtiment durable ne serait pas encore sorti de terre, du moins de ce côté-ci de l’Atlantique. Marc Cramer Silence, on évolue Il n’empêche qu’en simplifiant la problématique du design écologique, LEED aura grandement contribué à l’essor du bâtiment vert. « LEED agit comme un puissant catalyseur en forçant les architectes à être plus « verts », souligne MarieClaude Dubois. Et les pratiques vont continuer à évoluer en ce sens, notamment avec la relève qui, à l’heure actuelle, se fait rebattre les oreilles des principes de la construction écologique dans les écoles d’architecture. » En normalisant certaines pratiques, LEED favorise également l’évolution du marché. « LEED, c’est avant tout un outil de conception, un peu comme un code de construction, fait valoir Vouli Mamfredis. Et, à l’instar des codes de construction, il évolue, lentement peut-être, mais il évolue quand même. Si on veut que ces pratiques entrent dans les mœurs de l’industrie, il faut éviter de mettre la barre trop haute en partant, sinon il y aura de la résistance. » Président de la section du Québec du CBDCa, Claude Bourbeau rappelle que LEED est l’aboutissement d’une démarche consensuelle à laquelle ont contribué des organismes indépendants, des agences gouvernementales, des architectes, des ingénieurs, des promoteurs, des entrepreneurs, des manufacturiers et d’autres intervenants du secteur du bâtiment. Et qu’il est en constante évolution depuis. « Le CBDCa est composé de comités techniques dont le rôle initial a été d’adapter la deuxième version de LEED NC du USGBC à la réglementation et aux normes canadiennes, signale-til. Aujourd’hui, ces mêmes comités se penchent sur des questions soulevées par les équipes de projet à l’égard de l’interprétation de certains crédits. Lorsque la demande est jugée admissible, la décision fait jurisprudence. » Il reconnaît cependant les limites du système, des limites fondées surtout sur l’état des connaissances à l’endroit de certains éléments ou produits. « Certains professionnels ont demandé que la grille accorde un point si aucun matériau contenant du polychlorure de vinyle (PVC) n’est utilisé, illustre-t-il. Une étude, commandée par le USGBC, a conclu, faute de données sur l’analyse du cycle de vie de ce composé, que le PVC était une solution acceptable, en l’absence d’une alternative. Si, de nos jours, on trouve sur le marché des couvre-sol sans PVC, c’est moins évident Démarquez-vous. offrez la qualité Novoclimat. En construisant des habitations certifiées Novoclimat, vous aurez une longueur d’avance sur la concurrence et une position de chef de file. Offrez le confort, la santé et les économies d’énergie à vos clients, soyez Novoclimat. Découvrez tous les avantages de Novoclimat au 1 877 727-6655 et sur novoclimat.ca. Vous économisez. L’environnement y gagne aussi. Art public et transport urbain 26 Jean De Julio-Paquin En France, le développement récent de lignes de tramways dans les villes de Toulouse, Paris, Marseille, Lyon et Nice s’est accompagné d’un programme unique de développement d’art public. À la base de ce renouveau, nous retrouvons l’agence Art Public Contemporain dirigée par Jean-Dominique Secondi, architecte et scénographe. Créée au début des années 1990, l’agence se spécialise dans la promotion, l’accompagnement et la réalisation d’œuvres en art public en collaboration avec différents partenaires, notamment des ingénieurs, des urbanistes, des économistes et des historiens de l’art. Les services offerts par cet organisme sont multiples. Il peut s’agir d’interventions artistiques en milieu urbain, d’études de politiques culturelles ou d’aménagement de territoires associant l’art, le paysage, le design et même la lumière. Chacune des réalisations est précédée de réflexions touchant à des enjeux et à des contraintes autant urbains, sociaux, esthétiques que culturels. Art Public Contemporain a procédé à ce jour à plus de 20 études en lien avec des collectivités et a produit 17 événements ponctuels et éphémères dont Paris Nuit Blanche. Il y a également eu la coordination et la mise en œuvre d’une quarantaine de commandes d’aménagements artistiques dont sept projets directement associés au développement de lignes de tramways. Les sept personnages perchés et éclairés dominent la place Masséna. Ils font échos aux bâtiments ocres et roses dont l’immeuble des Galeries Lafayette construit en 1859. Les personnages du sculpteur Jaime Plensa sont maintenant indissociables du lieu, l’un des plus importants de Nice, ville au passé gallo-romain. v5 n3 - 2009 Place Masséna, la nuit - Un cas exemplaire : la ville de Nice Comme de nombreuses municipalités en France, Nice a connu des problèmes de circulation en raison des activités économiques concentrées dans son centre-ville. C’est pourquoi une étude sur la réalisation d’un transport en commun en site propre a été menée et a conduit au choix du tramway. Ce mode de transport a beaucoup d’avantages. Il est non polluant et moins coûteux qu’un métro. Aussi, le tramway n’est pas soumis aux aléas de la circulation automobile. C’est un moyen rapide, fluide et conçu dans une logique de développement durable. Les travaux de la ligne 1 de Nice ont débuté en 2003 et ont été achevés à la fin de 2007. Aujourd’hui, entre 65 000 et 70 000 usagers utilisent quotidiennement le tramway pour se déplacer à travers la ville. Dès 2004, la Communauté d’agglomération formes Conversation à Nice - Photo : Jalme Plensa formes - v5 n3 - 2009 réalisations L’exemple de Nice 27 Place Masséna, le jour À l’instar de la ville de Nice, l’agence Art Public Contemporain a également élaboré les études de faisabilité et de productions d’œuvres du tramway de Paris. L’œuvre 1SQMH de Didier Fiuza Faustino réalisée en 2006, s’insère dans le tronçon du tramway des Maréchaux Sud et participe à la requalification urbaine de Paris. La sculpture est éclairée la nuit et crée un nouveau repère dans la trame urbaine de la ville. L’œuvre illustre les principes sous-tendant la démarche de l’agence à savoir : imaginer de nouveaux espaces publics qui conjuguent des fonctions symboliques et ludiques par l’art contemporain. 28 Gunda Förster Une place citoyenne La place Masséna représente l’un des points névralgiques de la ville. Elle est située tout juste au nord de la promenade des Anglais et du Vieux-Nice. Jadis un carrefour routier à la circulation très dense, elle se retrouve maintenant piétonne avec en son centre le rail et les stations du tramway. Le changement est radical, tellement que l’on se demande s’il y avait vraiment une circulation de véhicules avant. Finies les congestions et les mésaventures de toutes sortes. Pourtant, l’affluence humaine y est aussi forte, mais au lieu de prendre l’automobile, les gens ont adhéré aux vertus de ce mode de transport : confort, sécurité, rapidité, écologie. Et puis, dans ce changement total, l’avenue Jean Médecin, traversant la place, devient une véritable Rambla que les citoyens niçois se sont appropriée. Imaginez l’avenue du Parc à Montréal entre les rues Van Horne et Mont-Royal, transformée en une esplanade piétonne à la suite de l’implantation d’une ligne de tramway. L’effet serait le même. Nice est en quelque sorte devenu une ville nouvelle non pas par l’érection de nouveaux bâtiments modernes ou la construction de boulevards urbains, mais bien par une conversion à un plan d’aménagement de transport novateur et audacieux, où le citoyen et l’art public participent à une redéfinition dynamique de la manière de vivre une ville. Toutefois, cette qualité a eu un prix. Les citadins et les commerçants ont dû subir des désagréments lors de la construction et patienter. Mais le résultat en valait la peine. v5 n3 - 2009 Nice-Côte d’Azur s’est alliée à l’agence Art Public Contemporain pour établir une programmation et assurer le suivi de l’accompagnement artistique du tramway. Ainsi, Nice se trouve à l’avant-scène internationale pour la conception d’un projet intégrateur mariant art et aménagement collectif. Pour la Ville de Nice, il fallait donner au projet du tramway une envergure encore plus large. La communauté d’agglomération a donc lancé un concours international d’artistes dans le but de concevoir et de réaliser des projets artistiques dans tous les quartiers traversés par le tramway. Avouons que l’idée est porteuse et qu’elle témoigne de nouvelles manières de penser la ville. D’une part, nous assistons à un événement qui préconise une approche décentralisée, accentuant de facto la relation de proximité entre l’art et le tissu social. D’autre part, des œuvres d’artistes importants participent à identifier l’espace public de la municipalité. Car l’art a cette fonction qui lui est propre d’embellir, d’inviter à la convivialité et de contribuer, lui aussi, à définir l’urbanisme. Un comité d’experts a donc sélectionné 15 artistes à partir de 218 dossiers déposés. Nous retrouvons autant des artistes originaires de Nice, notamment le fameux Ben Vautier dit Ben, que des artistes étrangers dont l’espagnol Jaume Plensa qui a conçu le très beau projet Conversation à Nice pour la place Masséna complètement rénovée. - Éric Boizet En osmose avec le travail de Kersalé, cette œuvre de l’Allemande Gunda Förster s’intitule Blue, Hommage au bleu d’Yves Klein, artiste célèbre de Nice. Composée de deux volets, l’oeuvre consiste à dynamiser l’environnement de deux ponts ferroviaires, l’un sur l’avenue Malausséna et l’autre sur la Route de Turin. Tout en rehaussant l’architecture industrielle des ponts, Gunda Förster sonde les frontières de la perception. L’œuvre se détache par la lumière bleue de l’éclairage urbain standard et génère des espaces lumineux originaux. Elle fait partie de l’axe des paysages nocturnes du programme d’art public de Nice qui réconcilie la Côte d’Azur avec la modernité artistique. L’un des ensembles de Pascal Pinaud et de Stéphane Magnin intitulé Composition exubérante de réverbères hybrides. Ces œuvres sont notamment réalisées à partir de mobiliers recyclés. formes formes - v5 n3 - 2009 Yann Kersalé Le créateur de lumière, l’artiste Yann Kersalé a créé l’œuvre L’amorce du Bleu, un concept composé de milliers de diodes bleus au-dessus de l’avenue Jean Médecin. Les diodes forment des messages dans le langage morse. Florian Kleinefenn - Production : Art Public Contemporain Laura Meunier Les piétons affluent dans cette artère autrefois réservée aux automobilistes. Maintenant transformée, elle n’a rien à envier aux fameuses ramblas espagnoles dont celle de Barcelone. Libérée des voitures, la population s’est rapidement appropriée la place Masséna et ses abords. Le jour, l’esplanade déborde d’activités et est devenue un pôle de rassemblement des niçois. 29 formes - v5 n3 - 2009 L’une des stations de tramway où l’on aperçoit la signature de l’artiste niçois Ben. Il fut membre de l’École de Nice à la fin des années 50. Ce groupe sera à l’origine du mouvement Les nouveaux réalistes, l’un des plus célèbres en France dans les années 60. Reconnu pour ces jeux de mots à l’esprit vif, cet artiste est présent dans toutes les stations du réseau du tramway. 30 Cette implantation de lignes de tramways en lien avec un programme artistique joue également en faveur du développement touristique de cette ville méditerranéenne, située tout près de l’Italie. Tous les Niçois que je connais semblent habités par une ferveur nouvelle. Impossible de séjourner chez eux sans faire un tour de tramway et découvrir Nice. Ils sont fiers de nous montrer le parcours parsemé d’œuvres d’art et la place Masséna dont les sculptures de Jaume Plensa, le concepteur du fabuleux Crown Fountain à Chicago, sont maintenant indissociables. Conversation à Nice Selon le sculpteur, l’œuvre de la place Masséna a pour métaphore la relation entre les différentes communautés qui font partie de la société d’aujourd’hui. D’inspiration bouddhiste, sept corps translucides, montés sur des piliers et éclairés par des lumières cinétiques, représentent les sept continents. Les sept œuvres passent doucement d’une couleur à une autre, en établissant un dialogue entre les figures mêmes et avec les passants qui se promènent sur la place. La disposition des figures suit le parcours du tramway et donne une nouvelle lecture au voyageur en mouvement, observant les sculptures comme des points de repère dans le ciel de Nice. D’autres œuvres méritent d’être présentées, entre autres, les écritures signalétiques inventées et dessinées par l’artiste Ben, l’une des figures associées à l’École de Nice fondée en 1959 par les artistes Yves Klein, Arman et Martial Raysse. Chacun des abribus arbore l’une de ses phrases à l’allure humoristique et philosophique, présentée dans une forme graphique qui le caractérise et qui est sa signature. Une autre œuvre digne de mention est la composition de réverbères hybrides par Pascal Pinaud et Stéphane Magnin au Mail de SaintJean-d’Angély. Leur concept réside dans l’amalgame d’anciens éléments d’éclairage de mobilier urbain avec d’autres, plus récents, réactivés par le recyclage. L’assemblage des époques, des matières et des formes produit des compositions exubérantes, mais qui gardent leur fonctionnalité. Les structures créent un décalage, car le passant a l’impression de basculer dans un monde étrange, ludique, mais hautement symbolique dans son rapport à la ville et à sa mémoire. Le projet d’art public qui a pris forme à Nice est à souligner pour plusieurs raisons. Premièrement, il a participé à imprimer un nouveau visage identitaire à la ville en optant pour l’art contemporain. Deuxièmement, ce parti pris artistique a eu des retombées extrêmement importantes sur le développement touristique de la ville. Troisièmement, en optant pour un système de transport spécifique, doublé d’un projet artistique structurant, la réalisation a augmenté la qualité de vie de cette ville de 350 000 habitants. Bref, la décision prise à Nice s’est avérée fort judicieuse. C’est grâce aussi aux actions d’organismes spécialisés comme Art Public Contemporain et sa division PÔLE APC projets urbains que ce type d’aménagement est possible. En misant sur un volet complémentaire à caractère culturel, les solutions proposées ont renforcé l’attractivité urbaine, la cohésion sociale et le développement économique. L’exemple de Nice est un succès, car à l’instar des autres projets de l’organisme, Art Public Contemporain a pris en compte la spécificité de la ville en élaborant des propositions ambitieuses, mais à la fois réalistes et opérationnelles. L’art est un élément essentiel de la mise en valeur d’une municipalité. L’expérience de Nice le prouve tout comme celle de Bilbao avec son musée Guggenheim à un autre moment. collections 2009/2010 Automne-hiver 4-8 septembre 2009 Paris-Nord Villepinte www.maison-objet.com Le salon de la mode-maison Salon réservé aux professionnels Organisation SAFI, filiale des Ateliers d’Art de France et de Reed Expositions France SAFI - 4, passage Roux. 75850 Paris Cedex 17. France Tel. + 33 (0)8 11 09 20 09. Fax. + 33 (0)1 30 71 46 95 [email protected] Visiteurs : PROMOSALONS 1501, McGill College, bureau 1120 Montréal, QC H3A 3M8 Tél : 1 514 861 5668 / 1 800 387 2566 Fax : 1 514 861 7926 preview, © Fred Leveugle / Jupiterimages / Fotolia Éric Boizet Éric Boizet Michael Craig Martin a créé Cascade d’objets, un ensemble d’œuvres utilisant une iconographie de la vie quotidienne pour donner une vitalité visuelle à quatre immeubles et animer la vie du boulevard Virgile Barel. Né à Dublin (Irlande) en 1941, l’artiste a grandi aux États-Unis où il étudie l’art et l’architecture à l’Université de Yale. Il est alors influencé par l’art conceptuel, le minimalisme et les ready made de Marcel Duchamp (1887-1968). Photo : Cindy Diane Rheault- imageECOterre Esquisse du silo à granules. Pour chauffer l’ensemble de la Cité Verte, les concepteurs ont opté pour une centrale thermique alimentée par des granules de bois. v5 n3 - 2009 Esquisse des balcons de l’immeuble O. L’architecture combine un ensemble de technologies propres à optimiser le chauffage solaire passif. C’est le cas des balcons solaires. - « Le projet de la Cité Verte a commencé à germer vers 2002 », évoque Jean Morency, président-directeur général de SSQ Immobilier, photographié dans l’un des bâtiments conservés. Esquisse d’un projet de bâtiment de services en bois. formes Pour venir à la Cité Verte Pourquoi ne pas venir en autobus ou en vélo? Le quartier est desservi par deux lignes de bus et une station de bus – construite en bois et chauffée, qui accueille chaleureusement les usagers du transport en commun. Quant au cycliste, il trouvera sans peine un support pour attacher son vélo. La Cité dispose également d’un point de service Communauto et d’une flotte de vélos en libre-service. Si, malgré tout, le visiteur tient à venir en auto, il constatera rapidement que la voiture est quelque peu encombrante et inutile. « On regarde toutes les méthodes pour rendre la circulation automobile moins agréable », explique Jean Morency. Réduites à 9 mètres de large au lieu des 11 mètres habituels, les rues sont étroites et des banquettes de végétation entre les stationnements accentuent la sensation d’étroitesse pour inciter les automobilistes à ralentir. De plus, dans les rues intérieures, automobilistes, piétons, et cyclistes partagent la chaussée. « Sur certaines rues, il n’y a pas de trottoirs. Le piéton peut marcher au milieu de la rue sans se faire klaxonner. On cherche à créer un quartier où l’auto est une intruse et le piéton maître chez lui », illustre Guillaume Neveu, architecte du paysage chez Daniel Arbour et Associés (DAA). v5 n3 - 2009 formes 32 En centre-ville, les terrains non bâtis sont plutôt rares. Oasis de verdure pour les uns, terrain à construire pour les autres, les intérêts sont parfois difficiles à concilier. Une façon d’y parvenir est probablement de proposer un projet audacieux, novateur, où architecture rime avec verdure. À Québec, ce terrain non bâti existe et le projet qui s’y développe s’appelle la Cité Verte. Dans un rectangle délimité par le chemin SainteFoy, l’hôpital Jeffery Hale, la falaise du coteau Sainte-Geneviève et l’avenue Monk se trouve le terrain du Bon-Pasteur, un espace de verdure au cœur de la ville. À cause de la pente, le passant circulant sur le chemin Sainte-Foy ne devine pas l’étendue de ce terrain de 93 000 m2. Il n’en voit que les quelques bâtiments qui ont abrité la crèche Saint-Vincent-de-Paul, l’Hôpital de la Miséricorde et l’École de puériculture avant d’être occupés, en 1972, par la Congrégation des sœurs du Bon-Pasteur. Les sœurs ont à leur tour quitté les lieux et SSQ groupe financier a acquis le site en 2005. C’est ici que le promoteur SSQ Immobilier projette de construire la Cité Verte. « Mais le projet de la Cité Verte a commencé à germer vers 2002 », évoque Jean Morency, président-directeur général de SSQ Immobilier. Le promoteur a posé les paramètres de gestion des eaux, des matières résiduelles, de la consommation d’énergie, et a trouvé les technologies pertinentes. Pendant quatre ans, les multiples partenaires ont raffiné le projet et le résultat ne sera pas seulement un bâtiment vert, mais un quartier vert. Et bien que la réflexion se poursuive, rien n’empêche une visite virtuelle à travers les plans déjà établis de ce quartier en devenir. Source : Bernard Mercier Drouin, architectes réalisations La Cité Verte Valérie Levée 33 formes 34 Plan d’ensemble de la Cité Verte. Les immeubles N à Q sont les bâtiments existants recyclés. A à E sont les condominiums, F à K, des logements locatifs et L et M les maisons de ville. AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AMÉNAGEMENT DE SITE ARCHITECTURE DE PAYSAGE Leader en aménagement et développement durables COMMUNICATION › Une firme multidisciplinaire comptant plus de 45 professionnels accrédités LEED® au Canada dont une dizaine au Québec ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES › › La conception de plus de 20 édifices certifiés LEED® CONSULTATION ET CONCERTATION DESIGN URBAIN ENVIRONNEMENT MARKETING PLANIFICATION STRATÉGIQUE L’implication dans le design de l’une des premières communautés LEED -ND certifiée par l’USGBC au Canada ® TRANSPORTS SYSTÈMES URBANISME Daniel Arbour & Associés (DAA) INC. est membre du Groupe IBI v5 n3 - 2009 v5 n3 - 2009 Localisation du site de la Cité Verte, Ville de Québec. Verdure et gestion des eaux de pluie Déambulons tranquillement entre les édifices. Pas de bruit de moteur, les autos ne font guère partie du paysage de la Cité Verte. En effet, 90 % des stationnements sont souterrains. Place est ainsi faite aux espaces verts qui agrémentent le cadre de vie des résidents. Les arbres ont tous été inventoriés et si certains, en fin de vie, doivent être abattus, d’autres seront plantés. « Il y aura plus d’arbres à la fin qu’au début du projet », assure Jean Morency. Les adeptes du jardinage peuvent s’adonner à leur passion dans les jardins communautaires. Ces parcs intérieurs ne sont pas réservés qu’aux résidents de la Cité Verte. Les citoyens des quartiers alentour y sont les bienvenus et d’ailleurs, au-delà des édifices, sur le coteau Sainte-Geneviève, une bande de végétation a été cédée à la Ville qui souhaite y aménager un parc linéaire. Outre qu’ils agrémentent le paysage urbain, ces espaces verts réduisent d’autant les surfaces minéralisées, et donc les îlots de chaleur et le ruissellement des eaux de pluie. De nombreux aménagements paysagés et des dispositifs font partie d’un plan de gestion des eaux de pluie. « La densification urbaine doit optimiser les services municipaux », plaide Pierre Mercier. Il faut donc respecter les capacités des infrastructures municipales déjà en place et « les normes de la Ville imposent que les rejets d’eau de pluie dans l’égout pluvial ne dépassent pas 15 litres/seconde », précise Guillaume Neveu. Au bas de la cité, près de la falaise, un bassin de rétention devrait suffire à atteindre cette norme, et d’autres mesures permettront de faire mieux. Sur les toits des bâtiments, les eaux sont collectées et dirigées vers des bassins de rétention propre à chaque bâtiment. Suite page 36 - Étude volumétrique. Au premier plan, une vue des bâtiments existants recyclés (immeubles N à Q). d’occultation maintiennent les façades à l’ombre, et les ouvertures sont conçues pour favoriser la ventilation passive et rafraîchir l’intérieur. Outre les économies d’énergie reliée à l’architecture, l’équipement des logements permet aussi de réduire la consommation d’eau et d’énergie. Il n’y a aucune lumière à incandescence, des équipements électroménagers écoénergétiques sont fournis et des appareils à faible consommation d’eau sont installés. On vise une réduction de 30 % de la consommation d’eau par logement. LA CITÉ VERTE Québec, QC Un projet innovateur basé sur les principes du développement LEED®-ND Client : SSQ Immobilier Publicité Formes_IBI-DAA.indd 1 CENTRE DE RECHERCHE SUR LE CANCER Vancouver, CB Premier bâtiment accueillant des laboratoires et édifices de santé certifié LEED®-NC 1.0 niveau or au Canada Client : BC Cancer Agency FAUBOURG BOISBRIAND Boisbriand, QC Secteur résidentiel Projet certifié LEED®-ND OR USGBC Pilot Program, stage 2 Client : Cherokee Canada Inc. UNE EXPERTISE À L’ÉTRANGER Services-conseils en développement durable pour divers clients, conception et suivi de la mise en œuvre de plusieurs projets durables et responsables Montréal 460, rue McGill Montréal (Québec) H2Y 2H2 Tél 514 954 5300 Québec 580, Grande-Allée Est, bureau 590 Québec (Québec) G1R 2K2 Tél 418 522 0300 www.arbour.ca 27/05/09 14:41:53 formes Source : Bernard Mercier Drouin, architectes La résidence Mgr Lemay fait partie des bâtiments conservés à la Cité Verte. Les bâtiments À son arrivée, le visiteur reconnaîtra les édifices de la congrégation des sœurs. « On a été partisans de sauvegarder ces bâtiments parce qu’ils évoquent des lieux chargés d’émotion. Des milliers de Québécois y sont nés », rappelle Pierre Mercier, architecte chez Bernard Mercier Drouin (BMD). C’est aussi l’image que les citoyens retiennent du site. Les façades sont donc conservées, mais à l’intérieur, placoplâtre et terracotta ont pris la direction du recyclage. Au total, 90 % des matériaux de démolition provenant d’autres bâtiments mineurs devraient être recyclés ou réutilisés. Un des petits bâtiments connaît toutefois un sort particulier : la grange a été démontée et reconstruite presque intégralement, à la Cité Joie, un organisme à but non lucratif situé à une trentaine de kilomètres de Québec. Les bâtiments conservés ont évidemment changé de vocation : ils abritent désormais commerces, restaurants et lofts. À leur pied se trouve la place publique, le cœur de la Cité Verte. Loin d’être déserte, elle est un lieu de rencontre conçu pour recevoir des fêtes de quartier, un marché public. Des aménagements favorisant les rencontres intergénérationnelles meublent les lieux. Cela fait partie du volet social du projet. C’est aussi un lien évident entre les commerces et les édifices à logements. Traversons cette place pour nous rendre dans la rue des Naissances, nommée ainsi en référence à l’histoire des lieux. Cette rue n’est pas en asphalte noir. Les concepteurs étudient la possibilité de remplacer le bitume, d’origine pétrolière, par un végécol, un liant d’origine végétale. De couleur claire, il pourrait réduire les îlots de chaleur. De l’autre côté de la rue, sur le côté ouest, un carré de cinq bâtiments abrite des condominiums, tandis qu’au nord s’alignent une série de bâtiments et une filée de maisons de ville. Sur les quelque 800 unités d’habitation prévues, près de 20 % (150 unités) sont des logements locatifs, et environ 35 unités de ceuxci sont destinées aux familles à faible revenu. Évidemment, la construction de ces édifices et maisons observe les principes du développement durable. L’utilisation de ressources renouvelables, de matériaux recyclés ou recyclables et l’approvisionnement local sont privilégiés. D’ailleurs, le promoteur compte bien faire la première démonstration de l’utilisation du bois pour un édifice à logement de plus de quatre étages. La construction vise aussi à réduire les besoins de chauffage, de climatisation et d’éclairage artificiel. L’enveloppe thermique des bâtiments répond à la norme Novoclimat et la fenestration est homologuée « Energy Star ». Les toits sont de couleur claire, de façon à augmenter leur albédo et à réfléchir la lumière au lieu d’emmagasiner la chaleur. L’architecture combine également un ensemble de technologies propres à optimiser le chauffage solaire passif. C’est le cas des balcons solaires, « un dispositif intelligent et éprouvé en Scandinavie, une sorte de seconde peau qui protège de l’extérieur », commente Pierre Mercier. Ces balcons sont dotés d’une vitrerie sur rail, qu’on peut faire coulisser selon la température extérieure. En produisant une sorte d’effet de serre, la température du balcon augmente, ce qui diminue les pertes de chaleur au niveau des fenêtres. En été, des systèmes 35 36 Un site de démonstration Il s’agissait d’une visite virtuelle, car bien des éléments sont encore à l’étude. Les travaux doivent commencer à l’été 2009, les premières livraisons sont prévues pour l’automne 2010 et la réalisation du projet s’échelonnera sur plusieurs années. Le projet coûtera au total quelque 300 M$. En raison de sa taille, la Cité Verte n’a guère d’équivalent au Québec, ni même au Canada. Le seul projet d’envergure similaire au pays est celui de Dockside Green, à Victoria. Cependant, Jean Morency voit une différence notable entre les deux projets. Le promoteur souhaite que la Cité Verte serve de site de démonstration pour plusieurs technologies, comme l’utilisation du bois dans un édifice à logements de plus de quatre étages, le chauffage urbain à la biomasse ou les petites éoliennes urbaines. Il veut démystifier ces technologies, faire la démonstration de leur faisabilité et souhaite que les fabricants et les promoteurs les incorporent dans leurs projets. C’est ainsi que les prix baisseront. « On souhaite quelque chose de reproductible », conclut Jean Morency. L’idée est donc que la Cité Verte ne fasse pas figure d’exception, mais plutôt de modèle. Source : Bernard Mercier Drouin, architectes LA CITÉ VERTE Réduites à 9 mètres de large, les rues sont étroites et des banquettes de végétation accentuent la sensation d’étroitesse pour inciter les automobilistes à ralentir. Esquisse des maisons de ville (immeubles L et M). PROMOTEUR : SSQ, Société immobilière inc., une filiale de SSQ Groupe financier URBANISME, ARCHITECTURE DE PAYSAGE, ENVIRONNEMENT ET FORESTERIE URBAINE Daniel Arbour et Associés ARCHITECTURE Bernard, Mercier, Drouin, architectes Bélanger, Beauchemin, Morency, architectes GÉRANT DE PROJET Verreault inc. INGÉNIEURS Structures Douglas Consultants inc. Civil Génio experts-conseils Mécanique Génécor Experts-Conseils Électricité Poly-Énergie inc. Géotechnique (tests de sol) LVM Technisol inc. De nombreux aménagements paysagés et des dispositifs font partie d’un plan de gestion des eaux de pluie. Infrastructures urbaines, commerciales et institutionnelles, génie routier, eaux potables et usées, environnement v5 n3 - 2009 La Cité Verte le soir Il se fait tard et les lumières s’allument tandis que le soir tombe. L’éclairage extérieur, de même que la signalisation, est fourni par des diodes électroluminescentes (DEL), moins gourmandes en électricité. Certaines de ces lumières sont d’ailleurs alimentées par des panneaux solaires. Ces lumières sont aussi « intelligentes » et peuvent dispenser trois intensités d’éclairage différentes selon le degré d’obscurité. « En hiver, avec un couvert blanc, ce n’est pas la peine d’éclairer autant que l’été au-dessus d’une route en asphalte noir », fait remarquer Claude Routhier. Pour aller plus loin, la nuit, les lumières s’éteignent passé une certaine heure. « Éclairer 24 h sur 24, c’est ridicule », estime Jean Morency. Mais la sécurité du passant nocturne est respectée, car des détecteurs de mouvements allumeront instantanément les lumières à son approche. Système de gestion des matières résiduelles. Des bornes pour collecter déchets, matières recyclables et déchets organiques sont reliées par des conduites souterraines à un unique terminal à déchets. - La gestion des matières résiduelles et des ressources Le visiteur aura remarqué, entre les édifices, quelques bornes à déchets et de recyclage. Ici, pas de bac vert, bleu ou brun à sortir et pas de camion poubelle circulant dans la Cité. Des bornes pour collecter déchets, matières recyclables et déchets organiques sont disposées dans les étages des bâtiments et à l’extérieur, et reliées par des conduites souterraines à un unique terminal à déchets. Un système de pesée déclenche une dépression, aspirant les déchets à la vitesse de 70 km/h jusqu’au terminal de la Cité sur la rue Ernest-Gagnon. Des discussions sont en cours pour relier le système à la cafétéria de l’hôpital Jeffery Hale dont les résidus organiques viendront grossir la collecte. Néanmoins, comme à 70 km/h, le verre arrive en miettes à l’autre bout, celui-ci est exclu des bornes et est récupéré dans le mini écocentre de la Cité. Sur la rue des Naissances, contiguë à la place du même nom, la chaufferie urbaine sera intégrée à même un bâtiment résidentiel. Pour chauffer l’ensemble de la Cité Verte, les concepteurs ont opté pour une centrale thermique alimentée par des granules de bois fabriqués à partir de résidus de l’industrie de transformation du bois. « Le Québec est un des plus gros producteurs de granules au monde et la plus grosse partie est exportée. On pourrait l’utiliser dans notre cour », soutient Jean Morency. Des discussions sont en cours pour que l’hôpital Jeffery Hale en bénéficie et remplace son mode de chauffage à l’huile. « La technologie est bien implantée en Autriche, et c’est là qu’on est allé chercher l’expertise », commente Claude Routhier, président de Poly-énergie inc. Un réseau souterrain alimente des sous-stations pour chaque bâtiment et distribue l’eau chaude aux logements. Sur les maisons de ville, des capteurs solaires contribuent également au chauffage de l’eau. Dans ce réseau collectif, chaque logement est muni de compteurs indépendants pour l’eau chaude et l’eau froide et d’un panneau d’affichage électronique comptabilisant les volumes utilisés. Sont aussi affichées les consommations d’électricité, de chauffage, les volumes de déchets, une sorte de bulletin environnemental qui informe les résidents de leurs dépenses d’énergie et de ressources ainsi que de leurs rejets. La consommation moyenne de la Cité est aussi disponible et chacun peut se situer par rapport à l’ensemble. « Ça permet, par exemple, de voir le coût énergétique de la douche qu’on vient de prendre et aussi de voir le bénéfice si on fait des efforts d’économie », explique Claude Routhier. L’idée, soutient Pierre Mercier, est qu’ « un citoyen informé de sa performance peut être amené à changer son comportement ». formes formes - v5 n3 - 2009 Les rues sont bordées d’îlots de rétention, sortes de cuvettes plantées de vivaces indigènes choisies pour leur résistance à la sécheresse et aux forts coups d’eau. De plus, ces plantes filtrent l’eau et jouent un rôle d’assainissement. Dans ces îlots de rétention se déversent aussi les eaux de ruissellement des rues qui ne sont pas bombées, mais inclinées de 2 degrés vers les îlots de rétention. Au milieu des espaces verts, des jardins de pluie constituent d’autres cuvettes végétalisées qui accumulent temporairement les eaux. Les eaux récupérées par ces différents dispositifs peuvent servir à l’irrigation des espaces verts, au lavage des autos ou des surfaces pavées, et réduiront d’autant la demande en eau potable. Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’esthétique? L’eau récupérée pourra circuler à travers une œuvre d’art, appelée « Rain Art ». Bien sûr, un mécanisme devra faire circuler l’eau, mais il pourra être alimenté par une petite éolienne. « C’est la volonté du promoteur de montrer ce qu’on peut faire avec l’eau de pluie retenue », explique Guillaume Neveu. « Avec l’ensemble du dispositif de gestion des eaux, les modèles prédisent qu’il n’y aura pas plus de rejets qu’un terrain vierge », assure Jean Morency. Autrement dit, les nouvelles constructions n’engendreront pas plus de ruissellement que le terrain vierge initial et ne surchargeront pas les capacités du réseau pluvial de la Ville. 290 rue seigneuriale, Québec, (Qc), G1C 3P8 T : 418.660.6969 F : 418.660.6463 C : [email protected] www.genio.ca 37 réalisations Des murs acoustiques vêtus de saules Valérie alérie Levée evée A 38 v5 n3 - 2009 formes Service d’urbanisme, Ville de Boisbriand formes - v5 n3 - 2009 ux abords des autoroutes, le patio n’est pas un havre de tranquillité. Il rime plutôt avec le vacarme assourdissant du trafic automobile. Quand le niveau sonore dépasse la norme, un mur acoustique est érigé pour réduire le bruit, mais au prix d’un horizon fermé par du béton. Dans tous les cas, la vision n’est guère bucolique. Il existe pourtant en Scandinavie et en Ontario d’autres façons de construire un mur antibruit : des murs végétalisés, qui font leur entrée au Québec. L’histoire commence à l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) du Jardin botanique de Montréal. Dans les années 1990, Michel Labrecque, chercheur à l’IRBV, étudie le saule, un arbuste à croissance rapide. En deux ans, une bouture de vingt centimètres atteindra deux mètres. Coupez-la et elle produira trois à cinq nouvelles tiges de deux mètres. Coupez-les… et ainsi de suite pendant vingt-cinq ans. La petite bouture initiale aura généré bien des tiges, de quoi verdir bien des murs antibruit. 39 Service d’urbanisme, Ville de Boisbriand Un mur sur l’autoroute 15 à Laval La construction du mur a commencé en avril 2003. L’armature de bois est érigée et les tiges de saules sont plantées de chaque côté. L’intérieur de la structure est garni d’une membrane puis rempli de terre. Deux mois plus tard, en juin, les rameaux se développaient sur les tiges. Quatre ans plus tard, en 2008, le mur ressemblait à une haie de saules. La construction de ce mur de Beaupré & Associés s’est échelonnée sur deux ans. La structure a été érigée en 2006 et les plantations ont eu lieu au printemps 2007. À l’été 2007, le mur est déjà dissimulé par le feuillage. 40 Cas type Il fallait cependant vérifier la faisabilité de tels murs sous le climat québécois. Un premier mur acoustique expérimental a été construit à SaintBruno en 2002. L’expérience concluante de ce mur du silence n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. La Ville de Boisbriand, morcelée par trois autoroutes, une voie ferrée et des parcs industriels, s’est montrée intéressée. Les bruits de circulation, la poussière, les éclairages électriques sont autant de nuisances qui altèrent le milieu de vie des résidents. La Ville souhaite aussi conserver ses terres agricoles et soustraire de la pression spéculative les terrains achetés par des promoteurs immobiliers. Quand Denis LeChasseur, directeur du Service d’urbanisme de la Ville, a rencontré Michel Labrecque, l’entente a été immédiate. La Ville a racheté et remembré des lots de terre pour créer, en 2003, le Centre d’expérimentation et de recherche sur les végétaux pour l’environnement et l’aménagement urbain (CERVEAU) en partenariat avec l’IRBV. « Le CERVEAU, c’est le satellite de l’IRBV », commente Denis LeChasseur. Site expérimental, il y pousse du saule européen, mais aussi des variétés indigènes afin d’identifier les plus appropriées aux conditions d’utilisation. C’est aussi un site de production forestière de sept hectares où chaque hectare peut produire les 60 000 tiges nécessaires pour végétaliser un kilomètre de mur. La culture, sans engrais ni pesticide, reste artisanale, mais suffisante pour combler les besoins de la ville et expérimenter plusieurs projets pilotes. Depuis 2003, le CERVEAU a ainsi construit un mur acoustique dans le parc régional, mais également des clôtures végétalisées, des brise-vent, des écrans contre la poussière et a stabilisé des berges. Comme pour n’importe quelle plantation, ces structures végétales nécessitent suivi et entretien. Pour assurer l’enracinement des boutures et le déploiement des branches, il faut irriguer pendant deux ans, désherber et surveiller le développement de maladies. Il faut aussi tailler, mais sans excès. Selon Linda Grenier, chef de la Section environnement et développement durable de Boisbriand, « Il est temps d’amener autre chose dans le paysage, de ne pas tout manucurer et tailler en boule, mais de laisser la plante faire son travail. » À travers ces différents projets pilotes, le CERVEAU souhaite démontrer la faisabilité de ces structures de saules, permettre aux urbanistes ou paysagistes de venir prospecter et, finalement, de partager expérience et expertise. La Ville de Laval a répondu à l’appel. En partenariat avec le ministère des Transports du Québec (MTQ), elle a mandaté Beaupré & Associés Experts Conseils inc., qui avait déjà de l’expérience en aménagement de bords de routes, d’ériger un mur le long de l’autoroute 15. D’abord conseillée par Michel Labrecque et le CERVEAU, l’entreprise a bâti sa propre expertise. « Le défi était de passer du projet pilote du CERVEAU à un projet acceptable par la Ville de Laval et le MTQ », commente son président, Louis Beaupré. L’assise et la structure de bois ont reçu quelques améliorations et surtout, le mur est construit sur un muret de pierres ou un talus de terre, pour le rehausser de deux mètres. Des mesures sonores ont aussi confirmé une diminution du bruit au-dessous de la norme de 65 décibels exigée par le MTQ. Au total, trois tronçons de 300, 400 et 650 mètres sont réalisés au bord de l’autoroute 15 et d’autres projets sont en cours. « Avec plus d’un kilomètre de mur végétalisé, le projet est assez unique. Il n’y en a pas d’autres au Québec », déclare Louis Beaupré. Pour combler ses besoins en saules, l’entreprise s’approvisionne désormais auprès de producteurs de plants qui reçoivent également le contrat de l’entretien du mur. Contrairement au CERVEAU, les murs de Beaupré sont taillés latéralement et en hauteur et les tiges récupérées fournissent du matériel pour réparer le mur ou en construire un autre. Le mur se fait pépinière. Question coût, Louis Beaupré évalue qu’un mur végétal coûte 40 % moins cher qu’un mur de béton. Quant à sa durée de vie, elle est estimée à vingt-cinq ans. « Mais un mur en béton n’est pas éternel non plus, surtout en bord de route », rappelle Louis Beaupré. « Au stade où ça en est, le projet ne nous appartient plus, on tombe dans la commercialisation », observe Michel Labrecque. Le mur acoustique végétal est en route et il reste certainement quelques kilomètres d’autoroute à habiller de vert. www.irbv.umontreal.ca www.ville.boisbriand.qc.ca/pages/ environnement/cerveau.aspx v5 n3 - 2009 anime le mur et que la faune y batifole. Enfin, ces murs sont à l’abri des graffiti. - Le concept du mur végétalisé est simple et a fait ses preuves ailleurs dans le monde. Il s’agit de construire une armature en bois, d’en garnir l’intérieur d’une membrane géotextile et de la remplir de terre sablonneuse. De chaque côté sont plantées, serrées en rang d’oignons, les tiges de saule européen (Salix viminalis) de trois à quatre mètres de long. « Ces grandes tiges, sans racines ni feuilles, ont l’air de manches à balai », rigole Michel Labrecque. Mais elles s’enracineront et se développeront en hauteur et latéralement pour donner au mur son aspect naturel. « C’est difficile à faire avec une autre plante », souligne le chercheur. Ces murs ne font pas que diminuer le son. La végétation absorbe aussi les ondes sonores au lieu de les renvoyer comme le béton. Évidemment, le feuillage absorbe le CO2. « C’est comme des poumons qu’on met le long des autoroutes », illustre Michel Labrecque. Le paysage y gagne grandement, surtout quand le vent, jouant dans les tiges, formes formes - v5 n3 - 2009 Beaupré & Associés Le projet pilote du CERVEAU 41 42 - Aperçu du scénario d’architecture d’intérieur créé par Zébulon Perron : bar central, table en T, mur de panneaux métalliques, conçu à partir d’étagères industrielles d’une manufacture de vêtements, suspensions originales de fils électriques. Histoire de chasse Il faut dire que les matériaux récupérés, dénichés par le designer, aident à créer d’emblée chez ce petit nouveau de l’avenue du Parc une chaleur typique aux buvettes. Il y a ces chaises d’attente, vertes et orangées, tirées d’un hôpital, ces tabourets d’atelier bardés de chiffres à l’encre, un cellier décoré de vieilles portes d’appartement à la vitrine gravée de givre. Adepte des bazars, Zébulon Perron court les brocantes à la recherche de bijoux de pièces. « C’est toujours une aventure de chercher le matériel, raconte le chasseur de décors. Pour le Plan B, je cherchais un gros panache au fond d’un rang. Je suis tombé sur un gars qui m’a indiqué d’aller voir un autre gars qui avait peut-être des panaches… » Cela s’est poursuivi ainsi jusqu’à ce qu’il tombe sur le paradis des têtes naturalisées. Il y a quatre ans, des étagères industrielles métalliques formes S ’il est un aménagement qui a fait jaser en 2008, c’est bien celui de la Buvette chez Simone, un coquet bar à vin branché, mais sans prétention. Réalisé par Zébulon Perron, le designer derrière le restaurant Les Folies, sur Mont-Royal – il a décroché le prix du concours Commerce Design Montréal en 2001 pour ce projet, et a aussi obtenu un FERDIE pour le Plan B, qui a fait renaître de ses cendres le Continental –, le décor de la Buvette inspiré des buvettes européennes transpire l’authenticité. Dès le seuil franchi, le bar central invite à se nicher dans l’un des recoins pensés par le designer. Il ne manque que le tapis BIENVENUE et le labrador brun qui court vers les visiteurs pour rendre l’accueil encore plus chaleureux. Élaborée par cinq associés d’expérience – Fabien Lacaille, du bar Bily Kun; Michel Bergeron, de Bergeron-les-Vins, qui donne dans l’exportation privée; Éric Bélanger, ancien propriétaire du Pistou; Gabrielle Bélanger et Simone Chevalot, toutes deux sorties du restaurant le Petit Italien –, l’idée était d’en faire un endroit pas trop guindé et d’enlever au bar à vin son côté intimidant, explique Zébulon. provenant d’une manufacture de vêtements en faillite lui sont tombées dans l’œil. « J’ai cherché pendant un moment à faire quelque chose avec ça », confie celui qui aurait facilement pu devenir « ramasseux » plutôt que designer. C’est finalement la Buvette chez Simone qui a hérité de l’idée, et les panneaux de métal colorés composent maintenant la fresque à l’arrière du bar et entourent l’îlot central où se situe le bar. « On a créé le décor avec les moyens du bord, tout en donnant la priorité aux matériaux d’ici. Par exemple, plutôt que d’employer du bois exotique pour les tables, j’ai choisi du chêne blanc québécois », précise le designer. En levant les yeux, on remarque qu’une série de fils électriques orangés sillonnent le plafond. L’électricité grugeant une partie substantielle d’un budget, Zébulon a cherché une façon alternative d’éclairer la Buvette. Et la lumière fût pendant le chantier. « Les gars s’éclairaient avec des extensions suspendues et je trouvais ça bien beau, alors j’ai conservé l’idée. » Une bonne idée puisque ces luminaires font désormais partie de l’identité des lieux. « On a étiré les fils, puis that’s it. Ça a fait jaser. Les gens adorent en général, même si d’autres haïssent », confie-t-il. Il faut croire que l’industrie, elle, a adoré puisqu’avec sa buvette, le designer a été doublement décoré, dont une fois par le grand prix de Créativité Montréal – ce qui n’a pas manqué de surprendre le principal intéressé. « Le projet de la buvette, je savais que ça allait fonctionner. Mais je pensais que c’en était un bien trop trash pour des concours de design! » Que le vent ait tourné encourage Zébulon. « C’est dans l’air du temps, cette histoire de récup. Puis donner une nouvelle vie à des matériaux, c’est peut-être la dimension qui les a intéressés. » Mû par l’idée de durer et d’éviter de tomber dans le panneau des modes, le designer est préoccupé par l’idée de rester « pertinent sur une longue période de temps ». C’est l’architecte Luc Laporte – celui derrière l’Express, Leméac et le Café du Nouveau Monde –, qui l’inspire à poursuivre sur cette voie. « Il a toujours une qualité de vrai et d’unique dans le choix de ses matériaux. Il n’y a pas de bullshit. Je tends vers ça. » Zébulon Perron formes - v5 n3 - 2009 réalisations Émilie Folie-Boivin v5 n3 - 2009 La buvette à Zébulon 43 Zébulon Perron v5 n3 - 2009 formes 44 De Laporte à Perron En dehors des matériaux, aussi authentiques et vrais soient-ils, ce qui anime Zébulon dans chacun de ses projets, des Folies jusqu’au nouveau Continental, c’est l’idée de créer des ambiances. À la Buvette, il a voulu rendre habitable le plus infime des recoins. Son expérience considérable, bâtie en partie dans le milieu des bars et de la restauration, n’est pas étrangère à son amour pour ces contextes particuliers où les étrangers se mêlent et se rencontrent. « Mon rôle, c’est de fournir des scénarios où des inconnus pourront interagir. » Les tables en forme de T, surplombées de luminaires surbaissés, entassent les convives dans une bulle d’intimité où se partagent les bouteilles, les acras de morue et la rosette de Lyon. Un bout de comptoir accroché à l’îlot stimule les rencontres entre les buveurs et les employés qui passent, parfois les bras chargés de vivres. Un peu plus loin, contre le bar, les chaises d’hôpital alignées donnent une vue d’ensemble sur cette faune urbaine qui prolonge son 5 à 7 jusqu’aux petites heures. À la blague, Zébulon avoue que le temps a manqué pour s’attaquer aux toilettes. Ceinturées de tuiles années 70, elles conservent l’allure de l’époque où, à la place de la Buvette chez Simone, nichait la Scala, un lieu de perdition dont la réputation s’est bâtie à coup de batailles au couteau et de sachets de mari échangés sous les tables. Mais contrairement aux fils orangés qui tombent du plafond, les toilettes suscitent moins de réactions. Quoiqu’il y a du vin pour oublier ces détails... Système pour planchers L’insonorisation absolue Pose d’un plancher de céramique sur revêtement Sono/Max avec panneau de fibro-ciment intermédiaire. 46 Didier P. Ayel formes - Performances testées Si le Code national du bâtiment définit une norme acceptable du niveau du bruit aérien (indice STC), il ne propose pas grand-chose en ce qui concerne les bruits d’impact (indice IIC). Ce sont pourtant ces bruits au niveau des planchers entre les unités d’habitation qui font l’objet du plus grand nombre de plaintes de la part des propriétaires de condominiums. À titre indicatif, une dalle de béton de 200 mm (8 pouces) offre Système Sono/Max 17 installé sur plancher en béton Pose du plancher de bois Franc sur revêtement Sono/Max Description Dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne). Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle. Plancher de bois franc de 19 mm d’épaisseur cloué sur un nouveau sous-plancher Sono/Max de 17,5 mm d’épaisseur déposé sur : FIIC 32 FIIC 60 Dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne). Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle. Tuile céramique de 300 mm x 300 mm x 9,5 mm d’épaisseur collée avec ciment colle à prise rapide sur panneau Fiberock 9,5 mm vissé sur : Nouveau sous-plancher Sono/Max 25 mm d’épaisseur déposé sur dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne). FIIC 64 Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle. Tuile céramique de 300 mm x 300 mm x 9,5 mm d’épaisseur collée avec ciment colle à prise rapide sur panneau Fiberock 9,5 mm vissé sur : Nouveau sous-plancher Sono/Max 17,5 mm d’épaisseur déposé sur dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne). www.absoluson.com Indice évalué Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle. FIIC 61 v5 n3 - 2009 v5 n3 - 2009 Les produits Absoluson sont utilisés sur les chantiers du 333 Sherbrooke et de l’hôtel Ritz-Carlton. les ponts thermiques entre les balcons en béton et l’intérieur des unités. » La pose des panneaux par emboîtement latéral est simple et rapide, ce qui permet d’économiser sur la main-d’œuvre. Enfin, Sono/Max répond aux critères d’obtention de crédits LEED grâce à ses qualités de matériau vert. Les premières applications ont été faites dans des copropriétés de la région de Québec, mais c’est aujourd’hui sur les chantiers de Montréal et sa région que les professionnels se laissent séduire peu à peu. Les produits proposés par la compagnie Absoluson sont sur le point d’acquérir leurs lettres de noblesse dans le domaine de l’insonorisation résidentielle avec des références prestigieuses : • Projet Abondance Montréal d’ÉcoCité à Verdun en partenariat avec la SCHL pour la réalisation de copropriétés et de lofts respectueux de l’environnement. • Copropriétés 333 Sherbrooke Est, en cours d’achèvement. • Projet de rénovation de l’hôtel Ritz-Carlton. Confiant dans les perspectives d’avenir de ses produits, Alain Vézina croit que le contexte actuel difficile pourrait même lui être favorable. « Les professionnels sont à la recherche de bons produits, performants, écologiques et à haute valeur ajoutée qui correspondent précisément à ce que nous leur proposons. » Sono/Max a déjà fait ses preuves sur les planchers de béton, mais il permettra aussi d’augmenter sensiblement les performances acoustiques des planchers dans les édifices à charpente de bois résidentiels, mais aussi commerciaux. Entièrement conçus et fabriqués dans la région de Québec, les produits Absoluson à base de fibres de bois cherchent à répondre à de multiples attentes de la part du milieu de la construction. En s’inscrivant résolument dans une perspective de développement durable, ils pourraient en outre contribuer au retour de notre industrie forestière sur la voie de la rentabilité tout en préservant des emplois et en assurant des approvisionnements fiables. Ce sont là des atouts essentiels dans le contexte économique difficile que nous traversons actuellement. - L’ événement Construction Contact présenté par PÔLE Québec Chaudière-Appalaches le 25 février dernier a été l’occasion de découvrir une nouvelle gamme de produits dans le domaine de l’isolation acoustique résidentielle. Commercialisé sous l’appellation SONO/MAX, il s’agit d’un système d’insonorisation pour planchers proposé par la compagnie Absoluson, une entreprise installée dans la région de Québec. Ces panneaux sont fabriqués à partir de fibres de bois entrelacées et recouvertes d’une émulsion de cire naturelle sans additifs liants. Le produit constitue un système d’isolation acoustique polyvalent qui convient aux planchers de bois franc et de bois d’ingénierie, au couvre-plancher laminé, mais aussi aux revêtements de céramique ou de pierre. C’est un procédé respectueux de l’environnement qui utilise des produits provenant à 15 % de matières recyclées postconsommation, et à 85 % de matières de récupération postindustrielle. Le matériau ne contient aucun composé organique volatile. Son traitement antibactérien et antifongique est, par ailleurs, approuvé par Santé Canada. Les panneaux sont rainurés pour être assemblés les uns aux autres par l’intermédiaire d’une latte profilée fabriquée en MDF. D’une dimension de 48 pouces (1200 mm) de longueur sur 10 pouces (250 mm) de largeur, le SONO/MAX 25 a une épaisseur de 1 pouce, soit 25 mm, tandis que le SONO/MAX 17 est plus mince avec une épaisseur de 11/16 pouce, soit 17 mm. Ce dernier offre plus de latitude pour la pose de couvre-plancher en pierre ou en ardoise dont l’épaisseur peut dépasser 1 pouce. L’assemblage est conçu de telle manière que les lattes de MDF ne sont jamais en contact avec le sous-plancher afin de préserver les performances acoustiques de l’ensemble. un indice IIC d’à peine 34. Or, un indice de 55 est considéré par l’industrie de la construction comme la limite de rendement minimum acceptable pour un plancher mitoyen (source :APCHQ). Les tests effectués en laboratoire sur différents assemblages de planchers donnent les résultats suivants qui parlent d’eux-mêmes (voir tableau). Tests réalisés par la firme MJM dont le rapport complet peut être consulté sur le site de la compagnie Absoluson. Outre les performances acoustiques, le système Sono/Max a fait l’objet du test « Robinson » qui permet d’évaluer son comportement lors de la pose d’un revêtement de plancher en céramique. La performance observée dépasse les exigences de la classe résidentielle telles que définies pour les planchers dans le Floor Tiling Installation Guide (ASTM C627-93). Ce test a été réalisé à SaintHyacinthe par le Groupe CTT. En ce qui concerne le comportement du produit aux variations de conditions climatiques, les tests ont été effectués par Forintek Canada à son usine de Québec. Une section de plancher a été placée dans une chambre de conditionnement à 80 % d’humidité relative et à 20 degrés Celsius durant deux semaines. Ensuite, le même échantillon a été transféré à une autre chambre, ajustée à 20 % d’humidité relative, pendant une période de quatre semaines. Ce sont les pires conditions que l’on retrouve au Québec. Selon Marcel Lefebvre, conseiller industriel chez Forintek, « l’assemblage de la section de panneaux de fibres de basse densité et de lattes en MDF a très bien réagi aux conditions environnementales. L’ensemble est resté stable et cohérent autant dans un milieu à 80 % que dans un milieu à 20 % d’humidité relative. » Les derniers tests, concernant la résistance du système Sono/Max à la croissance des champignons et bactéries, ont été effectués par la firme Thomson Research and Associates. Traité avec le procédé Ultra Fresh DM 50N (approuvé par Santé Canada), l’échantillon ne montrait aucun signe de dégradation ou d’infection après 28 jours en milieu défavorable. Alain Vézina, président d’Absoluson, souligne les multiples avantages que le système acoustique peut offrir aux différents intervenants du domaine de la construction. « Non seulement il apporte un confort acoustique élevé dans les édifices résidentiels, mais il permet aussi de réduire formes matériaux Didier P. Ayel, architecte Absoluson Système Sono/Max 17 47 L’utilisation de différentes textures, couleurs et orientations de panneaux sur une même façade offre des possibilités presque infinies pour les concepteurs. Par ailleurs, les panneaux de métal isolants ont contribué à l’affirmation d’une image commerciale auprès du public pour plusieurs compagnies. formes 48 Boston Convention Center (Massachussetts) Architecte : Rafael Viñoly Architects Photo : Kingspan 7 1 Durable et écologique Les panneaux isolants produits en usine sont faits de matériaux extrêmement durables (acier galvanisé, polyisocyanurate sans CFC), ce qui réduit sensiblement la probabilité d’un remplacement accidentel au cours de la durée de vie d’un bâtiment. Par ailleurs, ils ne nécessitent pratiquement aucun entretien. Leur légèreté et leur facilité de mise en œuvre permettent des économies tant au niveau du transport que du chantier de construction. L’efficacité énergétique exceptionnelle permet aussi de réduire la charge de chauffage et de climatisation de près de 60 % avec des équipements HVAC moins coûteux, tant à l’installation qu’à l’utilisation. En outre, les panneaux de métal contiennent déjà une partie de matériaux recyclés tout en étant eux-mêmes recyclables à 85 %. Et bien sûr, leurs performances leur permettent de se qualifier facilement pour l’obtention d’une certification LEED avec des points dans la plupart des catégories. Aujourd’hui, les architectes et les maîtres d’ouvrage sont de plus en plus conscients de l’impact qu’auront les matériaux de construction qu’ils sélectionnent sur l’environnement. C’est pourquoi les panneaux de métal isolants conçus dans une perspective de développement durable auront un rôle de plus en plus important à jouer dans les années à venir. www.vicwest.com www.kingspan.com 6 2 Détail du joint pare-pluie entre deux panneaux horizontaux 3 5 4 1. Scellant côté extérieur (optionnel) 5. Extrémité mâle du panneau 2 Scellant coté intérieur (requis) 6. Extrémité femelle du panneau 3. Ancrage dissimulé 7. Profil de recouvrement 4. Cavité d’équilibrage de pression v5 n3 - 2009 Coupe isométrique d’un mur de façade montrant l’assemblage des panneaux sur la charpente d’acier. Souplesse architecturale Les éléments modulaires prépeints en usine sont disponibles pour une application en façade à la verticale ou à l’horizontale selon les spécifications des architectes et de leurs clients. Plusieurs dimensions de panneaux permettent de s’adapter à toutes les conditions architecturales. La tôle extérieure offre un vaste choix de couleurs et de textures avec une finition lisse, rainurée, embossée ou corruguée. Il existe également un panneau revêtu de stucco qui permet de conserver l’aspect d’un mur extérieur en maçonnerie. Certains panneaux sont également conçus pour une application en toiture avec les mêmes avantages et la même souplesse que les panneaux muraux. Enfin, l’utilisation de différentes textures, couleurs et orientations de panneaux sur une même façade offre des possibilités presque infinies pour les concepteurs. C’est ainsi que les panneaux de métal isolants ont contribué à l’affirmation d’une image commerciale auprès du public pour plusieurs compagnies telles que Home Depot ou Ikea. - - v5 n3 - 2009 Mise en œuvre simplifiée Les panneaux de métal isolants sont extrêmement légers, ce qui rend d’autant plus facile et rapide leur installation. Ils ne nécessitent pas d’équipements de levage comme pour les éléments de maçonnerie préfabriqués, même pour des unités mesurant 20 pieds de longueur sur 36 pouces de largeur. La rigidité des panneaux de grande portée permet aussi de réduire le nombre d’éléments de structure ainsi que l’épaisseur des murs de fondation. Contrairement à une enveloppe de bâtiment à composantes multiples, nécessitant l’intervention de plusieurs corps de métiers, l’installation des panneaux de métal isolants peut se faire avec une seule équipe et selon un échéancier réduit. Didier P. Ayel matériaux Résistance thermique Un panneau de métal isolant est constitué d’une âme rigide faite de polyuréthane ou polyisocyanurate fusionné entre deux feuilles de métal. La cavité intérieure du panneau est entièrement remplie d’isolant, ce qui assure une exceptionnelle rigidité à l’ensemble avec une résistance thermique stable et homogène. Les performances ont été vérifiées en conformité avec les normes canadiennes et américaines applicables (UL, ULC, FM et ASTM). Il est intéressant de signaler que la compagnie Vicwest propose un panneau aux caractéristiques particulières, l’Accuroc, conçu pour offrir un certain degré de résistance au feu. Le panneau mural en acier contient un isolant rigide composé de laine minérale liée par un adhésif de polymère. Il est coté pour une résistance au feu de une à trois heures, selon son épaisseur variant de 2 à 10 pouces, avec un coefficient R-8 à R-40 et un choix de couleurs standards. Les panneaux isolants sont habituellement disponibles en différentes épaisseurs variant de 2 à 6 pouces. Le coefficient R moyen de 7,5 au pouce permet aux différents panneaux de métal d’offrir une résistance thermique allant de R-15 à R-45. Il s’agit de la meilleure performance thermique pour un matériau isolant si on la compare aux autres produits disponibles sur le marché. L’exceptionnelle capacité isolante du système en a fait un choix logique et incomparable pour certains secteurs de l’industrie et du commerce de détail, comme la transformation des aliments, l’industrie pharmaceutique et l’entreposage frigorifique, pour n’en citer que quelques-uns. Enveloppe continue et performante Les joints entre les matériaux qui constituent le parement ainsi que les coupures dans la couche isolante d’un bâtiment sont à l’origine de multiples désordres fréquemment observés dans son enveloppe extérieure. Même lorsque le matériau isolant possède une bonne performance thermique, l’assemblage global d’un mur extérieur démontre souvent une performance bien inférieure. Les joints entre les panneaux de métal isolants sont conçus pour éliminer les défauts que l’on observe parfois dans les assemblages traditionnels : ponts thermiques, infiltration d’eau ou de neige, fuites d’air, transfert d’humidité, etc. Ces joints ont été soigneusement étudiés et testés à l’étape de la conception pour assurer une performance optimale à l’enveloppe extérieure. Le recouvrement entre les panneaux respecte le principe de l’écran pare-pluie pour empêcher l’eau de s’infiltrer dans le joint. Un double encastrement entre les panneaux permet d’appliquer un ruban de scellant continu du côté intérieur (requis) et du côté extérieur (optionnel). Ainsi mis en œuvre, l’assemblage forme une enveloppe thermique continue et une barrière efficace contre les mouvements d’air et de vapeur d’eau à travers le mur de façade. Par ailleurs, la protection des vis d’ancrage des panneaux sur la structure est également assurée contre les intempéries, les variations thermiques et les risques de corrosion. Didier P. Ayel L oin d’être un nouveau venu sur le marché de la construction nord-américain, le panneau de métal isolant reste pourtant relativement peu connu des professionnels. C’est un produit largement répandu en Europe, qui compte environ 140 usines de production, alors que les ÉtatsUnis et le Canada en totalisent moins de 15. Mais devant la demande croissante pour des bâtiments performants, efficaces sur le plan énergétique avec des coûts d’exploitation réduits et conformes à l’esprit du développement durable, les choses pourraient changer rapidement. L’intérêt du milieu de la construction pour les panneaux métalliques isolants est lui aussi en augmentation et le contexte économique difficile ne semble pas freiner cette tendance. « Rien d’étonnant à ce phénomène », souligne Gilles Quirion, directeur des ventes chez Kingspan. « Outre ses qualités architecturales, l’efficacité thermique, l’étanchéité absolue et une installation simple et rapide sur le chantier font de ce revêtement extérieur un produit gagnant. » Ces panneaux sont conçus sur le même principe que ceux qui forment les portes de nos garages, c’est pourquoi ils nous sont beaucoup plus familiers que nous ne le croyons. Au Québec, deux manufacturiers, Vicwest et Kingspan, proposent ce type de panneau avec des caractéristiques très voisines. Kingspan Didier P. Ayel, architecte formes Un système éprouvé pour une nouvelle demande Kingspan Les panneaux de métal isolants 49 FICHES PRODUITS Pour être vu et reconnu. Contactez la publicité au 450 227-8414, POSTE 303. MMDH MOBILIER AIRMÉTIC SOYA par DEMILEC Isolant écologique 450 437-0123, 1 866 437-0223 [email protected] www.airmetic-soya.com Isolant de polyuréthane giclé à valeur R élevée fabriqué à partir de bouteilles de plastique recyclées et d’huile de soya, ce produit ne contient aucune substance appauvrissant la couche d’ozone. En une seule étape, vous obtenez une enveloppe de bâtiment performante et durable offrant un isolant, un pare-air et un pare-vapeur. Crédits LEED dans 4 catégories pour 13 points. AIRMÉTIC SOYA est conforme au Code national du Bâtiment (C.N.B.) et excède CAN/ULC S705.1. Évaluation CCMC 13244-L BEAVER CONSEILS & RECRUTEMENT Recruter français Recruter des francophones avec Beaver, c’est faire la différence! Cabinet de recrutement, Beaver est le spécialiste du recrutement de Français et autres francophones bilingues à la recherche d’un stage ou d’un emploi au Québec. Beaver propose ainsi des candidatures de choix et des CV pertinents dans tous 6874 St-Denis les domaines, un service à la clientèle impecMontréal (Québec) H2S 2S2 cable, des résultats probants ainsi qu’une www.beaver-canada.com grande rapidité d’action et de réaction. Pour un autre état d’esprit… www.mmdh.ca 4810 Jean-Talon Ouest, bureau 402, Montréal, QC 514 699-mmdh (6634) [email protected] MMDH commercialise du mobilier classique et design de différents designers et architectes internationaux. Notre objectif principal est de rendre accessible ce type de mobilier à des prix compétitifs. Nos meubles illuminent une pièce par leur simplicité, leur look classique et leur aspect minimaliste. Nos collections sont constituées de reproductions de meubles design et classiques des courants moderne et post-moderne ainsi que de nouveaux concepts de meubles fabriqués au Canada. MMDH a d’ailleurs signé un partenariat exclusif avec le dessinateur canadien Jonathan Sebastian; une collection unique de mobilier design ZU Zone Urbaine un état d’âme, plus qu’une action ZU, du design aux fonctions intelligentes et aux formes inspirées par la pureté et la modernité. Principalement québécois, les produits exclusifs de ZU transcendent les styles et les modes. Entre le service de recherche et développement et celui d’architecture d’intérieur, ZU accueil les Trifluviens dans une ambiance, musique, café et plaisir. 1555 rue Badeaux, Trois-Rivières (Québec) 819 373-0781 [email protected] LSI_ProdCrd_Finger_F 5/28/08 7:56 AM Page 1 Fingerprint Audacieux, percutant et totalement unique... Une empreinte dont Andy Warhol serait fier! LSI fait revivre les années 70 avec le Fingerprint disponible en tuiles de vinyle de luxe de 610 mm x 610 mm ( 24 po x 24 po), parfaites pour boutiques, boîtes de nuit ou toute autre installation commerciale. Couleurs Cheeto FP9004 Foxy FP9003 Fuzz FP9001 Carré 24 po x 24 po x 1/8 po 609.6 x 609.6 x 3.2 mm formes 50 Chill FP9005 • Dimensions personnalisées. • Rencontre les normes ASTM & EN649. • Nouvelle surface avec classe d'adhérence R-9. - v5 n3 - 2009 Bord droit Funkadelic FP9002 5230 Finch Ave E, Unit 5 Toronto, Ontario M1S 4Z9 Canada 1-800-449-3916 www.lsifloors.com Bureau de Laval, Québec Tél.: 450.776.7676 Télécopieur: 450.667.5544 FIERS DE BÂTIR ENSEMBLE 69 0 % d’économie d’énergie gaz à effet de serre Murox est fière d’avoir réalisé le bâtiment industriel le plus performant au Québec en matière d’efficacité énergétique. Groupe Stageline à L’Assomption Une division de Groupe Canam 1 866 466-8769 www.muroxenergie.ws