CitÉ VErtE - magazine FORMES

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Grandeur et misère de LEED
Maisons Be-GREEN
Art et transport
Designers certifiés
QUÉBEC
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V5 N3.09
Cité Verte
POSTE PUBLICATION 41060025
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s’appliquent. En cas de résiliation anticipée, des frais d’ajustement du prix s’appliquent. Modifiable sans préavis et ne peut être combiné avec aucune autre offre. Taxes en sus. D’autres conditions s’appliquent. (1) Basé sur la superficie du réseau 1xEV-DO par rapport à celle du réseau HSPA
de Rogers en date du 6 avril 2009. (2) Dans le cadre d’un contrat de 3 ans à certains forfaits voix (à l’exclusion des forfaits À partager). Disponible seulement avec les appareils BlackBerry. Gère les comptes de courriel personnels et la messagerie instantanée BlackBerry. La synchronisation
Outlook, la navigation Internet, l’accès à Windows Live Messenger, l’intégration des courriels d’entreprise et d’autres solutions d’entreprises ne sont pas offertes. Exclut Connexion mobile et l’utilisation de votre appareil comme modem pour connecter votre ordinateur portatif à Internet. Sujet
aux limites d’utilisation acceptable des modalités de service, incluant, sans s’y limiter, ne pas consommer une capacité de réseau excessive ou porter atteinte à notre réseau. Voir bell.ca/utilisationnormale pour les détails. BlackBerry, RIM, Research In Motion, SureType, SurePress et les
marques de commerce, noms et logos associés sont la propriété de Research In Motion Limited et sont des marques déposées aux États-Unis et dans d’autres pays.
mot de l’éditeur
P
orteur d’un parcours un
peu hétérogène, André Lapointe, président depuis 2003
de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du
Québec (APDIQ), détient une
formation en Arts appliqués,
option Aménagement intérieur, suivi d’un profil complémentaire en Administration et
gestion des ressources humaines et, pour clore le tout, il a
fait des études de 1er cycle à l’Université du
Québec en Informatique appliquée à l’organisation. Bien que diversifié, il a su au fil des
années faire sa marque au sein de la fonction
publique fédérale comme designer d’intérieur
principal en gérant le secteur aménagement
intérieur, mesurage et signalisation de Travaux publics et services gouvernementaux
Canada (TPSGC) de la région du Québec. En
2000, il a été récipiendaire du prix du sousministre adjoint, catégorie Innovation, pour
la mise en place d’un système national de gestion documentaire. Il a présentement à son
actif l’aménagement intérieur de plus d’un
million de mètres carrés d’espaces à bureaux
et institutionnels localisés au Québec. Parmi
ses réalisations, on compte, outre des espaces
administratifs et spécialisés, de nombreux
bureaux exécutifs, plusieurs bureaux ministériels et la résidence officielle du Gouverneur
général du Canada à la Citadelle de Québec.
Dans ce numéro, André Lapointe soulève le
point de la pertinence de la reconnaissance de
la profession de designer d’intérieur dans le
contexte économique actuel.
J
ournaliste au quotidien
Le Devoir, Émilie FolieBoivin s’intéresse à tout ce
qui est plaisir, du tourisme, à
la culture, en passant par la
gastronomie et les tendances en mode et en design.
Dans ce numéro, cette collaboratrice s’entretient avec
Zébulon Perron, qui nous
ouvre la porte du bar à vin la
Buvette chez Simone, l’un de
ses récents projets pour lequel le designer a
déjà reçu plusieurs distinctions.
v5 n3 - 2009
une vitesse 3G en tout temps et partout, grâce au réseau 3G le plus vaste au pays¹.
L’innovation est également le
propos d’André Lapointe, le président de l’Association professionnelle des designers d’intérieur du
Québec (APDIQ). Il exprime le
point de vue de la pertinence de la
reconnaissance de la profession de
designer d’intérieur dans le contexte
économique actuel. À son avis, l’innovation en période de crise s’avère
l’occasion de se démarquer, plus
précisément pour l’APDIQ en misant sur un plan stratégique centré
sur la certification des designers.
La section Réalisations propose
plusieurs exemples intéressants. Le
bâtiment durable demeure l’une
des animations phares de l’édition
2009 du Salon BATIMAT avec le
lancement des maisons jumelées
Be-Green, un concept de résidence
urbaine à l’empreinte écologique
minimale. Pour sa part, notre spécialiste en histoire de l’art, Jean de
Julio-Paquin, nous fait découvrir un
programme unique de développement d’art public associant le tramway de Nice. Espérons que cette réalisation unique inspirera nos édiles
municipaux. Sur le même registre de
l’art public, l’avenue du Mont-Royal
laisse place aux Paysages Éphémères. Le commissaire Stéphane Bertrand propose Complet No Vacancy,
des installations temporaires sur le
thème des vacances en ville. Quant
à Valérie Levée, elle présente une
façon inédite d’utiliser les végétaux
dans la réalisation de murs acoustiques. Et dans le domaine de l’aménagement intérieur, notre collaboratrice Émilie Folie-Boivin nous fait
découvrir la Buvette chez Simone,
un bar à vin réalisé par le designer
Zébulon Perron.
La section Matériaux propose
deux études de produit, l’une sur
les panneaux de métal isolants, et
l’autre sur un système d’isolation
acoustique résidentiel pour planchers.
Bonne lecture!
-
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L
es certifications dans le domaine du bâtiment alimentent la discussion. On a pu le constater notamment lors des conférences
itinérantes sur les normes et code de
la construction de la tournée BÂTIRVERT L’AVENIR. Sans tomber
dans le propos discordant – tout un
chacun appuie les façons responsables de concevoir et de réaliser
le bâtiment –, plusieurs expriment
néanmoins des commentaires critiques. Ce mouvement n’est pas propre au Québec, l’action la plus sensible étant probablement la décision
du Conseil National de l’Ordre des
Architectes de se retirer de l’Association HQE, l’Ordre des architectes
français « regrettant la dérive technocratique dans laquelle s’inscrit
aujourd’hui l’action de l’Association HQE… ». L’Ordre souligne que
« toute implication dans une démarche de développement durable ne
peut être réduite à une quelconque
certification ou labellisation ». Bref,
ça discute fort.
Et la décision des cousins architectes français trouve écho au
Québec. L’article de Marie Gagnon,
Grandeur et misère de LEED, introduit le sujet, lequel sera approfondi
cet automne dans le cadre d’une
nouvelle mouture de Les Conférences FORMES. Néanmoins, malgré
les bémols, on peut constater que
la certification LEED a certainement fait évoluer les pratiques. Et
à cet égard, ce système est un puissant outil de sensibilisation. Mais
rien n’est parfait. La conjoncture et
les critiques constituent justement
l’occasion de pousser un peu plus
loin la discussion dans une perspective constructive. On s’en reparle cet
automne.
À propos de projet responsable,
celui de la Cité Verte à Québec, sujet à la une, constitue un cas d’espèce qui pousse un peu plus loin le
concept de développement durable.
Peu d’équivalents au Canada, seul
le quartier Dockside Green à Victoria (FORMES, vol. 4, no 2) propose
une réflexion similaire qui dépasse
largement le bâtiment pour aborder le développement responsable à
l’échelle du quartier.
Claude Paquin
Éditeur
formes
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Le débat des certifications
collaborateurs
La productivité
à la puissance 3G :
dessinée pour le succès.
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améliorer l’efficacité énergétique de tous les types de bâtiments. La performance exceptionnelle
de WALLTITE ECO maximise l’efficacité de l’enveloppe de bâtiment, ce qui se traduit par de
substantielles économies d’énergie.
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programme Enfants et écoles GREENGUARDSM, ce qui garantit le confort et la sécurité des bâtiments.
WALLTITE ECO est le premier isolant de polyuréthane pulvérisé à alvéoles fermées à avoir obtenu
l’ÉcoLogoM, le symbole de certification environnementale le plus reconnu en Amérique du Nord.
Sa formule intègre des plastiques recyclés, des matières renouvelables et un agent gonflant qui
n’appauvrit pas la couche d’ozone.
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un outil primé qui permet d’évaluer un procédé de fabrication ou le cycle de vie complet d’un produit
selon six critères clés : la consommation de matières ; la consommation d’énergie ; les émissions dans
l’atmosphère, le sol et l’eau ; les risques potentiels en cas de mauvais usage ; les impacts potentiels
sur la santé et l’emploi des terres.
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Le programme de certification GREENGUARDSM et le programme de certification Enfants et écoles GREENGUARDSM sont des marques de commerce du GREENGUARD Environmental Institute.
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Nouveau-Brunswick l Nouvelle-Écosse l Île-du-Prince-Édouard l Terre-Neuve et Labrador
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Grenier Linda............................41 Nichols Laurier.........................20
agenda
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Tél. : 514-736-7637
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Télécopieur :
514 272-3477
COLLABORATEURS
Didier Pierre Ayel,
Jean De Julio-Paquin,
Émilie Folie-Boivin,
André Lapointe,
Valérie Levée
Dubois Marie-Claude...............22 Mercier Pierre............................34 Tittley Luc..................................23
Duchamp Marcel......................30 Montillaud Francis...................17 Torres José Luis.........................17
Faustino Didier Fiuza...............29 Morency Jean............................33 Vautier Ben................................29
17 au 20 juin
Festival d’architecture et
Forum des architectes
Hilton Montréal
Bonaventure
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21 au 24 juin
PLEA 2009
Architecture, énergie et la
perspective de l’occupant
Université Laval
www.plea2009.arc.ulaval.ca
28 au 30 juin
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Symposium
Cities and climate change:
responding to the urgent
agenda
Marseille, France
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Jusqu’au 23 août
Environnement total :
Montréal 1965-1975
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4 au 8 septembre
Maison & Objet
Paris Nord Villepinte
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20 octobre
Salon Contech
Centre des congrès de Québec
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17 au 19 septembre
Congrès de l’APCHQ
Gatineau – Lac Leamy
www.apchq.com
18 au 22 octobre
Congrès de l’Association
internationale des urbanistes
Les villes à faible
émission de CO2
Porto, Portugal
www.isocarp.org
24 au 26 septembre
Congrès de l’ACQ
Manoir des Sables,
Magog-Orford
www.acq.org
5 octobre
Jour mondial de
l’Architecture
L’énergie de l’architecte face
aux crises mondiales
21 au 23 octobre
Congrès mondial de la
Fédération internationale
des architectes paysagistes
Des infrastructures vertes –
Les performances du paysage
Rio de Janeiro
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7 au 11 octobre
Des couvents en héritage
Colloque international
www.colloquepatrimoine
religieux.qc.ca
2 au 7 novembre
Batimat
Paris Expo, Porte de Versailles
Paris
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25 novembre
Salon Contech
Palais des congrès, Montréal
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v5 n3 - 2009
Charbonneau Julie....................17 Lefebvre Marcel.........................46 Routhier Claude........................36
Chevalot Simone.......................42 Magnin Stéphane......................30 Secondi Jean-Dominique.........27
Craig Martin Michael...............30 Mamfredis Vouli.......................20 Surech Perera Alec....................17
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Toute demande de
reproduction des textes
et des illustrations doit
être acheminée par écrit
à l’éditeur en expliquant
le but de cette demande.
Bergeron Michel........................42 Lacaille Fabien...........................42 Quirion Gilles...........................48
Bourbeau Claude......................24 Laporte Luc ..............................42 Raysse Armand..........................30
Caron Geneviève.......................17 LeChasseur Denis......................40 Raysse Martial...........................30
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Bélanger Gabriel........................42 Labrecque Michel......................38 Plensa Jaume.............................29
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1 an : 27 $, 2 ans : 50 $
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1 an : 50 $, 2 ans : 85 $
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1 an : 90 $, 2 ans : 155 $
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Ensslen Architects Inc. de St. Catharines,
Ontario, qui a obtenu la certification
LEED® Gold pour ce projet.
CGBWstudio..............................7 Groupe CTT..............................46 PÔLE APC projets urbains.......30
CCQ.........................................C-3 Hydro-Québec..........................21 PÔLE Québec
cecobois.....................................11 IRBV..........................................38 Chaudière-Appalaches..............46
Poly-Énergie..............................36
Cerveau......................................40 Jardin botanique
SSQ groupe financier................33
Cité Joie.....................................34 de Montréal...............................38
SSQ Immobilier........................33
Construction Contact...............46 Jeldwen......................................50
Studio MMA.............................20
Corbec.......................................23 Kawneer....................................15 Thomas Research &
DAA............................... 23, 33, 35 Kingspan....................................48 Associates..................................46
Demilec.....................................50 Loto-Québec.............................13 Université Laval.........................22
Dessau........................................20 LSI Floors........................... 17, 50 USGBC................................ 20, 23
Dow............................................8 MAISON & OBJET..................31 Vicwest..................................6, 46
École de Nice.............................30 MMDH Mobilier......................50 Ville de Boisbriand....................40
Ville de Laval.............................41
EcologiK....................................12 MTQ..........................................41
Ville de Nice..............................29
Forintek Canada........................46 Odace Événements....................16
WWF.........................................23
Génio experts-conseils............37 One Planet Living.....................23
Zu Zone urbaine......................50
Groupe Canam - Murox........C-4 Paysages Éphémères..................16
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Architecture à vivre...................12
Art Public Contemporain.........27
BASF Canada.......................... 4-5
BATIMAT..................................12
Beaupré & Associés Experts
Conseils.....................................41
Beaver Conseils &
recrutement.............................50
BELL........................................C-2
Bernard Mercier Drouin Architectes..........................................34
Broadleaf – James Hardie.......16
Buvette Chez Simone................42
CBDCa......................................18
DHCXTUVEJP
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Nous reconnaissons le soutien
financier du gouvernement du
Canada par l’entremise du Fonds
du Canada pour les magazines.
L’éditeur se réserve le droit ques et des produits, cerner
de refuser toute demande de les tendances.
reproduction.
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FORMES est une pu­bli­cation N0 41060025
objective et indépendante,
libre de tout lien avec quel- Adresse de retour :
que association, organisme Magazine FORMES
6718, rue Chambord,
ou regroupement sectoriel
que ce soit, associés de près Montréal (Québec)
H2G 3C3 Canada
ou de loin à l’industrie. Sa
mission : informer par des
Demande d’adhésion au
sujets d’actualité, débattre
CCAB - mai 2008
des enjeux de l’industrie,
conseiller sur des techniFORMES appuie toute
initiative favorisant le
développement durable et
une saine gestion de l’environnement. Le magazine
utilise une encre écologique
et est imprimé sur du papier
recyclé.
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L’EXCELLENCE ET LA BEAUTÉ
DÉPLOIENT LEURS AILES
Organismes et entreprises
7
de taille contre les produits isolants de
perspectives
La pluie, la neige et le gel ne seront pas
Point de vue
10
Empreinte écologique
minimale
Maison Be-GREEN
12
Paysages Éphémères 2009
16
Pour une reconnaissance
des designers d’intérieur
olympiques et paralympiques d’hiver
2010 de Vancouver. L’isolant de marque
STYROFOAM™ sera utilisé un peu partout
sommaire
Dow Solutions pour construire aux Jeux
Agenda
Index
7
dans les installations des Jeux. Sa résistance
maintient, année après
année, sa performance
Complet No vacancy
isolante et sa résistance
à la compression élevée
même lorsqu’il est
Art public et
transport urbain
exposé. Les athlètes et
L’exemple de Nice
26
dossiers
inhérente à l’humidité fait en sorte qu’il
Certifications
Grandeur et misère de LEED
les spectateurs seront
Jeux. Ces installations
Cité Verte
Site de démonstration
32
18
de classe internationale
profiteront du maximum d’efficacité
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38
La buvette à Zébulon
42
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Efficacité énergétique
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Design et matériaux recyclés
Les certifications
!?!
Le débat
14
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réalisations
Miser sur les végétaux
v5 n3 - 2009
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Patinoire Killarney
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sous la surface de la patinoire,
aide à maintenir constantes les
températures froides de la glace.
Efficacité thermique et qualités
architecturales
formes
témoins de performances
9
formes
10
nisation pour réaliser sa mission et ses objectifs :
gestion, procédés et méthodes pour ainsi signer sa
différence. Le succès en cette matière nécessite un
changement de culture et une nouvelle vision de
l’organisation avec comme principe que le pouvoir
réside dans le partage de la connaissance et qu’il faut
être capable de mettre en place un contexte qui favorise l’innovation, et non tenter de forcer l’innovation pour arriver à des résultats.
La dynamique typique d’une organisation innovante est fort simple : l’innovation interpelle
à la base un marché d’idées, une vision de ce que
l’on souhaite et, finalement, la collaboration et la
rigueur pour la mener à bien. Il existe plusieurs
facteurs critiques du succès et plusieurs manières
d’innover, qu’il n’est d’ailleurs pas interdit de mélanger. Innover, c’est aussi une leçon d’humilité afin
d’apprendre de ses erreurs et ne pas développer un
réflexe d’arrogance. L’innovation, comme outil de
sortie de crise, risque de déranger les organisations,
qui devront se concentrer sur des projets qui doivent
nécessairement contribuer à la profitabilité, soit en
générant des revenus, soit en réalisant des économies. Une chose est certaine, innover c’est « inventer
le futur », surtout lorsqu’on préfère le définir plutôt
que de le subir!
LE BOIS
« Si une idée de
génie peut jaillir
au hasard, le
succès quant à lui
arrive au terme
d’un long trajet de
raffinement.»
CHALEUREUX
ÉCOLOGIQUE
v5 n3 - 2009
v5 n3 - 2009
André Lapointe
Président de
l’Association
professionnelle des
designers d’intérieur
du Québec
l’APDIQ. Ainsi, il sera possible de différencier celui
qui est certifié de celui qui ne l’est pas. La différence
s’impose en vue de revendiquer, de s’approprier et
d’occuper exclusivement le champ du design d’intérieur pour ainsi protéger et promouvoir l’image
d’excellence professionnelle du designer d’intérieur.
Dans le milieu bâti, tout n’est pas architecture ou
design. Car le cadre de vie de chacun qui habite le
lieu est bien plus complexe. Cela nécessite une réflexion en profondeur pour assurer à nos clients le
maximum en ce qui a trait à la rentabilité, la fonctionnalité, la gestion, l’image et l’atmosphère. Ces
facteurs, que le designer d’intérieur maîtrise avec
habileté puisqu’il a été formé en ce sens, prennent
davantage d’importance en situation de crise économique.
L’APDIQ est une association sans but lucratif qui
agit comme organisme d’homologation, de classification et de certification de la profession afin
d’en assurer la reconnaissance et la protection. Elle
compte actuellement plus de 250 membres sur un
total d’environ 1000 professionnels exerçant dans
ce champ d’activité. Le défi du membership est de
regrouper tous les professionnels du design d’intérieur pour ainsi représenter et défendre les intérêts
des designers d’intérieur certifiés. L’innovation dans
les pratiques réfère aux façons de faire d’une orga-
Bâtiments principaux de la baie de Beauport
Dans le but d’imager la vocation portuaire de la baie de Beauport à Québec,
les bâtiments imitent la forme de conteneurs qui auraient échoué sur ce lieu
sans le dénaturer. Le jeu simple du parement de bois et la forme des bâtiments
sont un clin d’œil aux activités portuaires qui avoisinent la baie.
Pour plus d’information : www.cecobois.com/repertoire
-
point de vue
En effet, l’innovation en période de crise
économique semble faire consensus chez de
nombreux spécialistes. Plusieurs organismes
emboîtent le pas, comme c’est le cas pour
l’Association professionnelle des designers
d’intérieur du Québec (APDIQ). Le milieu
du design d’intérieur ne fait pas exception :
comme tant d’autres secteurs, il n’est pas
épargné lui non plus par la crise.
L’
innovation, ce n’est pas un service dans une organisation, c’est une manière de penser qui doit
forcer les dirigeants à revoir et à questionner
leurs pratiques. Pour ce faire, les organisations doivent
regarder leur entreprise avec les lunettes d’un autre, tel
le client, afin de favoriser un point de vue différent du
leur qui, la plupart du temps, est teinté de leurs expériences et de leurs préjugés. Mais toutes les organisations ne sont pas nécessairement prêtes à travailler en
mode d’innovation continue.
Un mode de choix et un virage ont été effectués par
l’APDIQ, car pour la première fois depuis que l’association a vu le jour en 2003, cette année nous nous sommes
dotés d’un plan stratégique d’affaires pour les deux prochaines années, innover avec un plan qui est centré sur
la certification des designers d’intérieur afin d’affirmer
notre différence. Le public doit être informé des avantages de faire affaire avec des designers d’intérieur certifiés
et de la valeur ajoutée que cela leur procure.
Bien plus encore, la crise actuelle représente une occasion en or pour innover. Avouons-le, innover représente
un travail ardu, souvent réalisé en arrière-scène lorsqu’il
s’agit de réinventer des processus, et qui nécessite des
efforts pour travailler dans la mécanique des organisations. Parfois, cela s’apparente presque, pourrait-on
dire, à l’art de la joaillerie. Il faut une quantité astronomique d’heures de travail acharné, surtout lorsqu’on est
bénévole, pour arriver à un résultat qui peut être considéré comme un succès. Si une idée de génie peut jaillir
par hasard, le succès quant à lui arrive au terme d’un
long trajet de raffinement pendant lequel la plus grande
sagacité doit régner.
Un nombre croissant de spécialistes s’entendent pour
voir l’innovation comme un facteur qui contribuera à
nous sortir de cette crise financière et économique qui
se déploie actuellement sous nos yeux. Ce concept s’applique aussi dans le cas des designers d’intérieur. La profession de designer d’intérieur n’est pas régie actuellement par un cadre légalement reconnu. Même s’il existe
un diplôme collégial et un diplôme universitaire qui
permettent à leurs détenteurs d’exercer en design d’intérieur, à ce jour, aucune forme de contrôle ne permet
de valider les compétences de ceux qui s’affichent comme designers d’intérieur. Le titre de designer d’intérieur
certifié sera une garantie d’excellence professionnelle
dans ce champ d’activité pour faire sa marque. Nous envisageons différents scénarios qui mèneront à la certification. Notre objectif est de mettre en place ce processus
d’accréditation à compter de janvier 2011.
Toutes les autres provinces au Canada, à l’exception
du Québec, utilisent une appellation de certification et
bon nombre d’États américains reconnaissent cette profession. À l’extérieur du Québec comme aux États-Unis,
cette reconnaissance existe déjà depuis plusieurs années
et accorde au professionnel reconnu un titre de designer
d’intérieur.
Afin de rattraper ce retard, nous désirons que soit
davantage reconnu le champ de compétences des designers d’intérieur. L’utilisation de plus en plus répandue
des mots design et designer risque de provoquer une
certaine confusion auprès du public. Nous désirons que
l’expertise spécifique du design d’intérieur soit davantage encadrée et, par le fait même, reconnue par le public.
D’où l’importance de la marque de certification « Designer d’intérieur certifié », que les professionnels du design d’intérieur pourront dorénavant accoler à leur nom
s’ils rencontrent les nouvelles normes de certification de
formes
En période de crise financière,
n’est-ce pas là une belle
opportunité pour innover…
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11
réalisations
Empreinte écologique minimale
Érigées à l’entrée du salon BATIMAT 2009, les maisons jumelées BeGREEN répondront au désir d’individualité des habitants tout en leur
offrant le bénéfice d’équipements communs (buanderie, local à vélo,
garage pour voiture partagée…) et de lieux de convivialité à inventer.
Les plans sont très fluides pour accueillir de nombreux visiteurs. Les
deux maisons comprennent un étage partiel. Crédit : Be-GREEN
Claude Paquin
En
Europe, tout comme de ce côté-ci de
l’Atlantique (!), la maison individuelle a le vent en poupe depuis quelques
décennies. La rareté des terrains constructibles,
l’augmentation du coût de l’énergie, de celui de
la construction et la dégradation générale de l’environnement conduisent à imaginer de nouvelles
stratégies de développements urbains. Les banlieues des grandes agglomérations sont amenées
à se densifier, rapprochant les lieux de vie des réseaux collectifs.
Les magazines français EcologiK et Architectures à vivre misent sur ces préoccupations et
lancent un nouvel événement : les maisons BeGREEN. Il consiste en la construction de deux
maisons de ville à l’empreinte écologique minimale et bénéficiant d’équipements communs.
Parrainées par plusieurs organismes institutionnels et privés français (notamment la Cité de
l’architecture et du patrimoine; le ministère de
l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable; l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise
de l’Énergie; GDFSuez et Hager), ces maisons
constitueront une des animations phares de l’édition 2009 du salon BATIMAT.
Le programme
Le programme comprend deux maisons en
bois d’un étage, dont une est conçue pour pouvoir être habitée par une personne à mobilité réduite. Érigées sur une parcelle de seize mètres de
façade par douze mètres de profondeur, les maisons jumelées Be-GREEN sont de tailles différentes (une de 90 m et l’autre de 140 m) avec étage
partageant un espace commun (buanderie, garage, réception). Des terrasses suspendues et patios
sont également prévus. Les produits et matériaux
seront choisis pour leur design, leur pertinence
environnementale et leur compatibilité avec une
bonne hygiène intérieure du logement.
Be-GREEN vise un bilan en énergie neutre.
Les dispositifs architecturaux s’inscriront dans le
cadre des principes bioclimatiques afin de capter
l’énergie solaire en hiver et de s’en protéger à la
saison chaude. Les maisons seront intelligentes,
c’est-à-dire dotées de tableaux de bord et d’autres
systèmes permettant d’optimiser la consommation et de gagner en confort. La gestion du
chauffage et de l’énergie permettra de connaître
de manière instantanée la dépense d’énergie. Il
sera possible pour l’utilisateur d’agir pour limiter cette consommation. Dans le but de limiter
les déplacements, un espace bureau sera constitué
avec un système de vidéoconférence.
Ces maisons sont compactes (moins de 17 %
de surfaces vitrées), et bien orientées. Elles disposeront d’éléments mobiles de façade changeant
partiellement les caractéristiques des parois :
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Les maisons beGREEN
Loto-Québec :
une contribution durable
LOTO-QUÉBEC FAVORISE L’ÉCORESPONSABILITÉ :
12
• en minimisant l’impact de ses activités et de ses infrastructures
sur l’environnement.
CANALISER ET ENCADRER L’OFFRE DE JEU
AU PROFIT DE LA COLLECTIVITÉ
v5 n3 - 2009
des entreprises d’économie sociale;
-
intégrant des actions pour répondre aux attentes de la collectivité;
• en instaurant des critères d’approvisionnement responsable et en encourageant
formes
formes
-
v5 n3 - 2009
• en assurant l’application de sa politique de développement durable et en
13
ARCHITECTE
GARDIEN
Les certifications
!?!
formes
14
Le virage vert dans les
domaines du bâtiment et de
l’aménagement du territoire
est manifestement amorcé.
Cette tendance lourde influence de façon marquée les
pratiques des professionnels.
Et le monde des certifications
n’est pas étranger à cette
mouvance.
gence de pratiques responsables. Cela ne signifie pas
pour autant que le discours
est unanime. Bien que tout et
chacun appuie toute initiative
de développement durable,
force est de constater que les
propos critiques fusent également à l’encontre des systèmes de certification.
des conférences se dérouleront cet automne à Montréal
et Québec. Ces deux événements permettront également
d’élargir la discussion sur des
initiatives et des réalisations
responsables établies dans les
deux principales régions métropolitaines.
Sans nul doute, LEED et les
autres certifications influencent favorablement l’émer-
Les Conférences FORMES
seront l’occasion de débattre
du sujet. Des tables rondes et
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Paysages Éphémères 2009
Claude Paquin
P
aysages Éphémères revient de nouveau. Rien
d’éphémère! Réalisée par Odace Événements,
cette cinquième édition se déroulera du 2 au 26
juillet sur l’avenue du Mont-Royal à Montréal.
Dirigé par le commissaire Stéphane Bertrand pour
une deuxième année consécutive, Paysages Éphémères
présentera Complet No Vacancy. Le concept abordera
le thème des vacances en ville et proposera une expérience de création multiple en réunissant des artistes
visuels, des architectes et des designers. Six installations
investiront le Parc des Compagnons-de-Saint-Laurent,
une intervention occupera la Place Gérald-Godin, tandis qu’une autre prendra place devant le Sanctuaire du
Saint-Sacrement. Deux soirées de projection de courts
métrages non narratifs seront présentées en nocturne
au Parc. Le public sera également invité à visiter la Maison de la culture Plateau Mont-Royal et les quais de la
station du métro Mont-Royal.
Depuis cinq ans, Paysages Éphémères diversifie les
occasions d’expression sur l’espace urbain en transformant la cité en plate-forme de création. Par le biais de
l’art éphémère, l’événement propose aux résidants et
visiteurs du Plateau de voir la ville autrement.
Catharsis sur les marches, Alec Suresh
Perera et Julie Charbonneau.
Voisins, Francis Montillaud.
Cette installation rend hommage au
court métrage d’animation Voisins/
Neighbours de Norman McLaren réalisé
en 1952. L’hommage, composé notamment de deux maisonnettes, permet
d’observer ce film phare du réalisateur.
Ce projet propose un parquet en bois,
qui vient habiller d’un parvis les marches de béton et le trottoir pour signifier l’espace au pied du Sanctuaire du
Saint Sacrement.
Labyrinthes, José Luis Torres et Geneviève Caron.
Une série de douze modules en bois
s’interposeront au Parc, suggérant des
trajets à emprunter, des points de vue
à privilégier, et invitant à ralentir le pas
effréné de la vie urbaine.
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17
Grandeur et misère de LEED
Rien n’est parfait en ce monde, LEED inclus.
Il n’empêche que la marque a largement
contribué à l’essor du bâtiment durable
A
v5 n3 - 2009
formes
-
formes
v5 n3 - 2009
ujourd’hui, la conscience écologique n’est
plus le fait de quelques soixante-huitards
attardés. Depuis la publication du rapport
Brundtland sur l’environnement et le développement, en 1987, on observe en effet une prise de
conscience planétaire à l’égard de l’environnement.
Si bien que les menaces qui pèsent sur la planète, tant
sur le plan global (réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles) que sur le plan local
(coût de l’énergie, gestion des déchets, pollution atmosphérique) font désormais consensus.
Dès lors, l’évolution des mentalités et des comportements devient une question cruciale pour
l’avenir de la planète. Notamment dans le secteur
du bâtiment, qui contribue fortement au réchauffement climatique en produisant, à lui seul, 40 % des
émissions de GES à l’échelle mondiale. Plus près de
nous, le Conseil du bâtiment durable du Canada
(CBDCa) estime que les bâtiments résidentiels et
commerciaux drainent 38 % de l’énergie totale utilisée et 40 % des ressources naturelles consommées au
Canada, en plus de produire 30 % des GES.
De ce constat à l’évolution du marché vers une
démarche écologique de conception des bâtiments,
il n’y avait qu’un pas. Ce pas a d’abord été franchi
en Europe, lorsque des professionnels, conscients de
ces enjeux, et des organismes de la filière bâtiment
ont souhaité intégrer leur vision du développement
durable dans leurs pratiques professionnelles et, de
ce fait, réduire l’impact environnemental de l’aménagement et de la construction.
-
en Amérique du Nord.
Marie Gagnon
18
19
RÉALISER DES ÉCONOMIES
C’était au début des années 90. Dans la foulée,
les premiers systèmes d’évaluation des bâtiments
ont vu le jour. Ils s’appellent BREEAM, HQE,
Ecopass, pour ne nommer que ceux-là. Ils ont en
commun la prise en compte de l’efficacité énergétique, de la gestion de l’eau, de la qualité de l’air
intérieur, de la consommation des ressources et
de la préservation du site, et ce, de la conception
à la mise au rebut du bâtiment. Ils sont bientôt
suivis par LEED, lancé au tournant de l’an 2000
par le US Green Building Council (USGBC).
Aujourd’hui le système d’évaluation le plus
répandu, non seulement en Amérique du Nord,
mais également à l’échelle mondiale, LEED propose un système de pointage afin de quantifier les
bénéfices environnementaux liés à la construction d’un bâtiment vert. Mais qu’en est-il exactement de ce système? Comporte-t-il de réels bénéfices pour l’environnement? Ses différents crédits
sont-ils justifiés, du moins sous nos latitudes?
Un outil efficace
Pour Vouli Mamfredis, cofondatrice de l’atelier d’architecture Studio MMA, il ne fait pas de
doute que LEED est un excellent outil de conception. « Dans sa finalité, LEED est un système
d’étiquetage des bâtiments, qui permet de comparer des pommes avec des pommes, dit-elle. En
donnant au client des repères clairs et tangibles, il
facilite ses choix en l’aidant à saisir l’essentiel de
la construction durable. »
L’architecte, qui est également une professionnelle agréée LEED, balaie du même souffle les
critiques voulant que le système nord-américain
accorde trop d’importance au rendement énergétique. Selon elle, si le système met actuellement
l’accent sur l’efficacité énergétique, c’est qu’il
s’agit d’une question pressante. « Plus personne
ne peut nier le changement climatique ni le rôle
du bâtiment dans le réchauffement de la planète,
note-t-elle. Une fois que les pratiques se seront normalisées dans ce
domaine, on pourra passer à autre
chose. »
Vouli Mamfredis ajoute que si
le système connaît parfois des ratés, ce n’est pas tant la responsa-
bilité de la marque que celle des utilisateurs. « Si
un bâtiment jette de l’ombre sur les bâtiments
voisins et, de ce fait, nuit à la qualité de vie de ses
occupants, ce sont les services d’urbanisme de la
municipalité et les professionnels qui ont conçu
le projet qui sont en cause, pas le système d’évaluation, martèle-t-elle.
« En fait, le principal danger qui menace la
marque aujourd’hui, c’est qu’elle soit victime de
sa popularité et, de ce fait, perde son essence profonde, qui est de contribuer à l’essor de bâtiments
plus respectueux de l’environnement. Il faut éviter de dénaturer l’esprit de LEED en réduisant la
démarche de développement durable à une simple labellisation, à une course aux points », prévient-elle.
Des crédits à tout prix
Un point de vue que partage le vice« Faire un projet vert, c’est avant tout une
président Projets spéciaux pour Dessau, Laurier Nichols. « Faire un projet
question de gros bon sens et, par conséquent, il
vert, c’est avant tout une question de
faut faire des choix sensés, en fonction de l’usage
gros bon sens et, par conséquent, il
du bâtiment et de son environnement. »
faut faire des choix sensés, en fonction
de l’usage du bâtiment et de son enviLaurier Nichols, Vice-président, Projets
ronnement, fait-il valoir. Par exemple,
spéciaux Bâtiments, Dessau
il serait absurde de coiffer d’un toit
blanc un bâtiment construit dans le
Grand Nord, simplement pour répondre aux exigences d’un niveau de certification donné. »
L’ingénieur, qui possède une expertise reconnue en efficacité énergétique, concède cependant
que la version canadienne de LEED NC gagnerait
à être mieux adaptée aux particularités de notre climat. Il en donne pour exemple l’école du
Tournant, à Saint-Constant. Bien que le bâtiment
inauguré en 2003 n’affiche aucune certification
environnementale, il est un véritable modèle
d’efficacité énergétique, en dépassant de 60 % les
standards du Code modèle national de l’énergie
pour les bâtiments (CMNEB).
Pourtant, ses concepteurs ont laissé tomber
l’idée d’y aménager un toit blanc. « Nos modèles
de simulation ont démontré que, compte tenu de
la durée relativement courte de nos étés, il était
préférable que le toit soit noir, souligne M. Nichols. Mais encore faut-il que le toit soit dégagé
formes
-
v5 n3 - 2009
Suite page 22
20
« Il faut éviter de dénaturer l’esprit de LEED en réduisant
la démarche de développement durable à une simple
labellisation, à une course aux points ».
Vouli Mamfredis, architecte, Studio MMA
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Verdir le désert : l’exemple d’Abu Dhabi
en période hivernale afin de maximiser les gains
de chaleur. Si bien qu’au bout du compte, peu
importe la solution, on ne verra pas de différence
notable sur le rendement énergétique global. »
Trop souvent, malheureusement, les concepteurs font abstraction de ce genre de considération. La grille de pointage accorde un maximum
de dix points aux mesures énergétiques, et ils tentent de les obtenir. Une démarche légitime, mais
qui conduit parfois à des aberrations flagrantes.
Que penser en effet d’un bâtiment arborant un
toit végétal afin de réduire l’effet d’îlot de chaleur,
mais flanqué d’un atrium nécessitant un imposant équipement pour rejeter, vers l’extérieur, la
chaleur qui s’y est emmagasinée et, du coup, réchauffer l’environnement urbain?
Pour Laurier Nichols, poser la question, c’est
y répondre. « On doit éviter de transformer les
bâtiments en serre sous prétexte de maximiser
l’éclairage naturel, prévient-il. S’il faut recourir
à des concepts sophistiqués pour éliminer les
gains solaires, cela devient onéreux. Sans compter qu’on s’écarte de l’esprit même du développement durable, qui préconise, autant que possible,
des solutions économiques. »
Les dix commandements
de OPL
• Zéro carbone
• Zéro déchet
• Transports alternatifs
• Matériaux locaux et durables
• Alimentation locale
et écologique
• Gestion raisonnée de l’eau
• Habitats naturels et
biodiversité
• Culture et héritage
• Équité et partenariats locaux
• Qualité de vie et bien-être
formes
formes
v5 n3 - 2009
L’émirat d’Abou Dhabi se situe dans
le sud et l’ouest des Émirats arabes
unis dont il représente environ 80%
du territoire. La majorité de l’émirat
est occupé par le désert du Rab alKhali. Photo : Klaas Lingbeek-Van Kranen
-
conséquent, utilisé cette grille d’évaluation pour
établir leurs standards de planification. Autre défi
à relever : le client avait également décidé que certaines composantes seraient soumises à l’examen
du US Green Building Council (USGBC).
Deux bâtiments brigueront ainsi, l’un le niveau Or, l’autre le niveau Platine, de LEED NC,
tandis qu’une zone du quartier visera la certification LEED Neighbourg Development. Et comme
si cela ne suffisait pas, l’équipe de conception devait également composer avec le programme Estidama, un ensemble de normes environnementales propres à Abu Dhabi, désormais imposé à tout
promoteur immobilier.
« L’exercice s’est avéré très complexe, puisque
le promoteur nous obligeait à intégrer plusieurs
systèmes dans notre démarche avec, en trame de
fond, les principes de OPL comme plan de mise
en œuvre », résume Luc Tittley. Malgré les difficultés inhérentes au design, l’urbaniste constate
que les membres de l’équipe de conception ont
bien agréé à la vision du promoteur, même si
certains points techniques ont donné lieu à des
échanges musclés et débouché sur des solutions
de compromis.
« L’étape du design tire à sa fin et les premiers
bâtiments seront mis en chantier au cours de
l’été, mentionne-t-il. Le prochain défi de ce projet
sera l’exploitation à long terme du site. Nous en
sommes d’ailleurs à élaborer des politiques afin
que les usagers respectent notamment les critères
établis en matière d’aménagement paysager et les
règles visant à limiter l’importation de denrées
alimentaires. » L’Histoire nous dira si ces politiques seront respectées.
v5 n3 - 2009
Difficile à croire pour qui s’aventure dans la
ville d’Abu Dhabi, mais l’émirat pétrolier, qui affiche une des pires empreintes écologiques de la
planète, nourrit la ferme intention de devenir la
capitale du développement durable. Convaincu
du bien-fondé de cette vision, le promoteur d’un
vaste complexe immobilier et récréotouristique
a donc imposé, comme ligne directrice aux professionnels chargés de le concevoir, d’en faire le
projet le plus vert qui soit.
Le projet, frappé du sceau de la confidentialité,
comprendra, sur un terrain désertique d’environ
900 hectares, un centre de villégiature, des attraits
touristiques, des habitations, des commerces et
des bureaux. Le chantier, qui doit s’amorcer cette
année, mettra de trois à quatre ans à se concrétiser. Histoire d’assurer le développement de sa
vision, le promoteur a confié à la firme Daniel
Arbour et Associés (DAA) le mandat d’effectuer
le suivi environnemental de son projet.
A priori, la tâche ne s’annonçait pas facile. « Le
concept va bien au-delà des principes de LEED,
signale Luc Tittley, directeur de projet pour DDA.
À la demande du client, le projet aura pour prémisses les dix principes de One Planet Living
(OPL), une initiative du World Wildlife Fund
(WWF) visant la création d’écoquartiers. Les critères sont très difficiles à atteindre. Le projet s’inspirera donc des principes du programme, mais ne
visera pas de certification OPL. »
Les concepteurs se sont donc fixé des cibles en
interprétant de manière réaliste chacun de ces dix
principes. Le promoteur ayant également émis
le souhait que le complexe soit conçu selon les
critères LEED Argent, les professionnels ont, par
-
Plus ou moins vert
Une critique souvent adressée au système de
certification, c’est qu’il accorde du mérite, donc
des points, à des éléments qui, de toute manière,
auraient fait partie du concept. « L’évaluation
des projets est un peu simpliste, pour ne pas dire
aveugle, mentionne Marie-Claude Dubois, professeure à l’École d’architecture de l’Université
Laval. On va accorder des points pour la proximité des transports en commun alors que, dans
les faits, il n’y a pas d’autre emplacement disponible. »
Aussi, le fait que certains critères ne soient pas
obligatoires suscite parfois le doute sur la qualité
environnementale des projets certifiés ou en voie
de l’être. « Je pense notamment à un développement commercial, situé à proximité des Galeries
de la Capitale, à Québec, et pour lequel on a pratiquement rasé une forêt afin de le construire, relate Mme Dubois. Un bâtiment de même gabarit,
qui aurait fait l’objet de décisions plus écologiques quant à l’aménagement du site et à son implantation, aurait probablement été plus durable,
même sans certification. »
Si les bâtiments certifiés ne sont pas tous égaux
sur le plan de l’efficacité environnementale, il en
va de même sur le plan du rendement énergétique, où de grandes disparités sont observées. Une
étude réalisée par l’équipe de Laurier Nichols a
notamment comparé la consommation énergétique de l’école du Tournant, le bâtiment scolaire le
plus efficace au Canada à l’heure actuelle, à celle
de l’édifice de la Chesapeake Bay Foundation, un
bâtiment certifié LEED Platine.
La comparaison a été faite sur le
« LEED agit comme un puissant catalyseur en
calcul de la consommation nette,
c’est-à-dire en excluant la contribuforçant les architectes à être plus « verts ». Et les
tion des cellules photovoltaïques qui
pratiques vont continuer à évoluer en ce sens. »
alimentent les systèmes du bâtiment
Marie-Claude Dubois, professeur,
de la Chesapeake Bay Foundation.
Avec une consommation de 23 kBTU/
École d’architecture, Université Laval
pi2 par année, contre 40 kBTU/pi2 par
année pour le bâtiment de Chesapeake Bay, l’école Le Tournant coiffe facilement son concurrent
au poteau.
Abstraction faite de l’utilisation abusive qu’en
font parfois certains professionnels, les seules limites de LEED, du moins dans sa version actuelle,
s’observeraient donc dans la pondération même
de sa grille d’évaluation. Pour que la démarche
soit cohérente, il faudrait que les crédits valant
le même nombre de points génèrent les mêmes
retombées environnementales. Or, en comparant
certains crédits, on constate que ce n’est pas toujours le cas. Il suffit de penser aux crédits portant
sur les aménagements paysagers économes en
eau et sur la proximité des transports collectifs.
En termes de points, ces crédits s’équivalent.
En revanche, sur le plan environnemental, on
comprend que les gains seront plus élevés si le site
est desservi par le réseau de transport en commun, à condition, bien sûr, qu’il soit utilisé, que
si on y a planté des espèces indigènes ne nécessitant que peu ou pas d’irrigation. L’eau est une
ressource qui mérite d’être préservée, soit, mais
il reste qu’elle coule abondamment de ce côté-ci
de la frontière.
Suite page 24
22
23
novoclimat.ca
v5 n3 - 2009
formes
24
quand on cherche un produit de remplacement
pour les fenêtres. »
Même chose en ce qui concerne l’émission
de GES et son impact sur le changement climatique. S’il est facile d’établir la production de
GES liée à la production pétrolière, il en va autrement lorsqu’il s’agit du bâtiment, qui regroupe
plusieurs composantes. Mais à mesure que les
connaissances vont se préciser dans ce domaine,
des exigences à cet égard seront incluses dans les
versions subséquentes, croit Claude Bourbeau.
Il rappelle également que le but du
CBDCa n’est pas de certifier la tota- « S’il n’y avait que LEED NC, on ne rejoindrait
lité des nouveaux bâtiments, mais bien que 1 % du parc immobilier. C’est pourquoi le
d’atteindre une masse critique suffisante pour créer un effet d’entraîne- USGBC s’apprête à lancer, entre autres, une
ment et, à terme, transformer le secteur nouvelle version de LEED EB, celle-là pour les
du bâtiment. D’ici 2015, le conseil vise tours à bureaux. »
ainsi à certifier pas moins de 100 000
bâtiments commerciaux et institu- Claude Bourbeau, architecte,
tionnels et 1 million d’habitations. Ce président, section Québec, CBDCa
qui permettrait au Canada de réaliser
20 % de ses objectifs de réduction de GES. Mais
pour que cela devienne possible, le CBDCa devra
diversifier ses programmes, comme l’a fait son
homologue américain.
« S’il n’y avait que LEED NC, on ne rejoindrait
que 1 % du parc immobilier, souligne l’architecte. C’est pourquoi le USGBC s’apprête à lancer,
entre autres, une nouvelle version de LEED EB,
celle-là pour les tours à bureaux. Cette nouvelle
version portera sur l’amélioration de l’efficacité
énergétique et l’exploitation du bâtiment. Aussi,
un nouveau système d’évaluation, LEED for
Health, destiné à l’exploitation et la maintenance
des établissements de soins de santé, a été soumis
à une première consultation publique en février
dernier. Pour sa part, le Conseil du bâtiment durable du Canada lancera, dès cet automne, la version 2.0 de LEED NC. »
Il reste que la prise en compte de la qualité environnementale dans un projet impose de définir
des exigences adaptées, non seulement par rapport aux enjeux planétaires, mais également aux
caractéristiques régionales et spécifiques du projet. Si, au dire de certains, LEED est encore loin
du compte, il n’empêche qu’il tend à se rapprocher du but. Et que si ce n’était de LEED, le bâtiment durable ne serait pas encore sorti de terre,
du moins de ce côté-ci de l’Atlantique.
Marc Cramer
Silence, on évolue
Il n’empêche qu’en simplifiant la problématique du design écologique, LEED aura grandement contribué à l’essor du bâtiment vert. « LEED
agit comme un puissant catalyseur en forçant les
architectes à être plus « verts », souligne MarieClaude Dubois. Et les pratiques vont continuer à
évoluer en ce sens, notamment avec la relève qui,
à l’heure actuelle, se fait rebattre les oreilles des
principes de la construction écologique dans les
écoles d’architecture. »
En normalisant certaines pratiques, LEED favorise également l’évolution du marché. « LEED,
c’est avant tout un outil de conception, un peu
comme un code de construction, fait valoir Vouli
Mamfredis. Et, à l’instar des codes de construction, il évolue, lentement peut-être, mais il évolue
quand même. Si on veut que ces pratiques entrent dans les mœurs de l’industrie, il faut éviter
de mettre la barre trop haute en partant, sinon il
y aura de la résistance. »
Président de la section du Québec du CBDCa,
Claude Bourbeau rappelle que LEED est l’aboutissement d’une démarche consensuelle à laquelle
ont contribué des organismes indépendants, des
agences gouvernementales, des architectes, des
ingénieurs, des promoteurs, des entrepreneurs,
des manufacturiers et d’autres intervenants du
secteur du bâtiment. Et qu’il est en constante
évolution depuis.
« Le CBDCa est composé de comités techniques dont le rôle initial a été d’adapter la deuxième version de LEED NC du USGBC à la réglementation et aux normes canadiennes, signale-til. Aujourd’hui, ces mêmes comités se penchent
sur des questions soulevées par les équipes de
projet à l’égard de l’interprétation de certains
crédits. Lorsque la demande est jugée admissible,
la décision fait jurisprudence. »
Il reconnaît cependant les limites du système,
des limites fondées surtout sur l’état des connaissances à l’endroit de certains éléments ou produits. « Certains professionnels ont demandé
que la grille accorde un point si aucun matériau
contenant du polychlorure de vinyle (PVC) n’est
utilisé, illustre-t-il. Une étude, commandée par
le USGBC, a conclu, faute de données sur l’analyse du cycle de vie de ce composé, que le PVC
était une solution acceptable, en l’absence d’une
alternative. Si, de nos jours, on trouve sur le marché des couvre-sol sans PVC, c’est moins évident
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cet organisme sont multiples. Il peut s’agir d’interventions artistiques en milieu urbain, d’études
de politiques culturelles ou d’aménagement de
territoires associant l’art, le paysage, le design et
même la lumière. Chacune des réalisations est
précédée de réflexions touchant à des enjeux et
à des contraintes autant urbains, sociaux, esthétiques que culturels. Art Public Contemporain
a procédé à ce jour à plus de 20 études en lien
avec des collectivités et a produit 17 événements
ponctuels et éphémères dont Paris Nuit Blanche.
Il y a également eu la coordination et la mise en
œuvre d’une quarantaine de commandes d’aménagements artistiques dont sept projets directement associés au développement de lignes de
tramways.
Les sept personnages
perchés et éclairés
dominent la place
Masséna. Ils font échos
aux bâtiments ocres et
roses dont l’immeuble
des Galeries Lafayette
construit en 1859. Les
personnages du sculpteur
Jaime Plensa sont
maintenant indissociables
du lieu, l’un des plus
importants de Nice, ville
au passé gallo-romain.
v5 n3 - 2009
Place Masséna, la nuit
-
Un cas exemplaire : la ville de Nice
Comme de nombreuses municipalités en
France, Nice a connu des problèmes de circulation en raison des activités économiques concentrées dans son centre-ville. C’est pourquoi une
étude sur la réalisation d’un transport en commun en site propre a été menée et a conduit au
choix du tramway. Ce mode de transport a beaucoup d’avantages. Il est non polluant et moins
coûteux qu’un métro. Aussi, le tramway n’est pas
soumis aux aléas de la circulation automobile.
C’est un moyen rapide, fluide et conçu dans une
logique de développement durable. Les travaux
de la ligne 1 de Nice ont débuté en 2003 et ont
été achevés à la fin de 2007. Aujourd’hui, entre
65 000 et 70 000 usagers utilisent quotidiennement le tramway pour se déplacer à travers la
ville. Dès 2004, la Communauté d’agglomération
formes
Conversation à Nice - Photo : Jalme Plensa
formes
-
v5 n3 - 2009
réalisations
L’exemple de Nice
27
Place Masséna, le jour
À l’instar de la ville de Nice,
l’agence Art Public Contemporain a également élaboré
les études de faisabilité et
de productions d’œuvres
du tramway de Paris. L’œuvre 1SQMH de Didier Fiuza
Faustino réalisée en 2006,
s’insère dans le tronçon du
tramway des Maréchaux
Sud et participe à la requalification urbaine de Paris.
La sculpture est éclairée la
nuit et crée un nouveau repère dans la trame urbaine
de la ville. L’œuvre illustre
les principes sous-tendant
la démarche de l’agence à
savoir : imaginer de nouveaux espaces publics qui
conjuguent des fonctions
symboliques et ludiques
par l’art contemporain.
28
Gunda Förster
Une place citoyenne
La place Masséna représente l’un des points
névralgiques de la ville. Elle est située tout juste au nord de la promenade des Anglais et du
Vieux-Nice. Jadis un carrefour routier à la circulation très dense, elle se retrouve maintenant
piétonne avec en son centre le rail et les stations
du tramway. Le changement est radical, tellement
que l’on se demande s’il y avait vraiment une circulation de véhicules avant. Finies les congestions
et les mésaventures de toutes sortes. Pourtant,
l’affluence humaine y est aussi forte, mais au lieu
de prendre l’automobile, les gens ont adhéré aux
vertus de ce mode de transport : confort, sécurité,
rapidité, écologie. Et puis, dans ce changement
total, l’avenue Jean Médecin, traversant la place,
devient une véritable Rambla que les citoyens
niçois se sont appropriée. Imaginez l’avenue
du Parc à Montréal entre les rues Van Horne et
Mont-Royal, transformée en une esplanade piétonne à la suite de l’implantation d’une ligne de
tramway. L’effet serait le même. Nice est en quelque sorte devenu une ville nouvelle non pas par
l’érection de nouveaux bâtiments modernes ou
la construction de boulevards urbains, mais bien
par une conversion à un plan d’aménagement de
transport novateur et audacieux, où le citoyen et
l’art public participent à une redéfinition dynamique de la manière de vivre une ville. Toutefois,
cette qualité a eu un prix. Les citadins et les commerçants ont dû subir des désagréments lors de
la construction et patienter. Mais le résultat en
valait la peine.
v5 n3 - 2009
Nice-Côte d’Azur s’est alliée à l’agence Art Public
Contemporain pour établir une programmation
et assurer le suivi de l’accompagnement artistique
du tramway. Ainsi, Nice se trouve à l’avant-scène
internationale pour la conception d’un projet intégrateur mariant art et aménagement collectif.
Pour la Ville de Nice, il fallait donner au projet du tramway une envergure encore plus large.
La communauté d’agglomération a donc lancé
un concours international d’artistes dans le but
de concevoir et de réaliser des projets artistiques
dans tous les quartiers traversés par le tramway.
Avouons que l’idée est porteuse et qu’elle témoigne de nouvelles manières de penser la ville.
D’une part, nous assistons à un événement qui
préconise une approche décentralisée, accentuant de facto la relation de proximité entre l’art
et le tissu social. D’autre part, des œuvres d’artistes importants participent à identifier l’espace
public de la municipalité. Car l’art a cette fonction qui lui est propre d’embellir, d’inviter à la
convivialité et de contribuer, lui aussi, à définir
l’urbanisme. Un comité d’experts a donc sélectionné 15 artistes à partir de 218 dossiers déposés.
Nous retrouvons autant des artistes originaires de
Nice, notamment le fameux Ben Vautier dit Ben,
que des artistes étrangers dont l’espagnol Jaume
Plensa qui a conçu le très beau projet Conversation à Nice pour la place Masséna complètement
rénovée.
-
Éric Boizet
En osmose avec le travail
de Kersalé, cette œuvre
de l’Allemande Gunda
Förster s’intitule Blue,
Hommage au bleu d’Yves
Klein, artiste célèbre
de Nice. Composée de
deux volets, l’oeuvre
consiste à dynamiser
l’environnement de deux
ponts ferroviaires, l’un
sur l’avenue Malausséna
et l’autre sur la Route de
Turin. Tout en rehaussant
l’architecture industrielle
des ponts, Gunda Förster
sonde les frontières de
la perception. L’œuvre se
détache par la lumière
bleue de l’éclairage urbain
standard et génère des espaces lumineux originaux.
Elle fait partie de l’axe des
paysages nocturnes du
programme d’art public
de Nice qui réconcilie la
Côte d’Azur avec la modernité artistique.
L’un des ensembles de
Pascal Pinaud et de Stéphane Magnin intitulé
Composition exubérante
de réverbères hybrides.
Ces œuvres sont
notamment réalisées
à partir de mobiliers
recyclés.
formes
formes
-
v5 n3 - 2009
Yann Kersalé
Le créateur de lumière,
l’artiste Yann Kersalé a
créé l’œuvre L’amorce du
Bleu, un concept composé
de milliers de diodes bleus
au-dessus de l’avenue Jean
Médecin. Les diodes forment des messages dans
le langage morse.
Florian Kleinefenn - Production : Art Public Contemporain
Laura Meunier
Les piétons affluent dans
cette artère autrefois réservée aux automobilistes.
Maintenant transformée,
elle n’a rien à envier aux fameuses ramblas espagnoles dont celle de Barcelone.
Libérée des voitures, la
population s’est rapidement appropriée la place
Masséna et ses abords. Le
jour, l’esplanade déborde
d’activités et est devenue
un pôle de rassemblement
des niçois.
29
formes
-
v5 n3 - 2009
L’une des stations de
tramway où l’on aperçoit la
signature de l’artiste niçois
Ben. Il fut membre de
l’École de Nice à la fin des
années 50. Ce groupe sera
à l’origine du mouvement
Les nouveaux réalistes,
l’un des plus célèbres en
France dans les années 60.
Reconnu pour ces jeux
de mots à l’esprit vif, cet
artiste est présent dans
toutes les stations du
réseau du tramway.
30
Cette implantation de lignes
de tramways en
lien avec un programme artistique
joue également en
faveur du développement touristique de cette ville méditerranéenne, située tout
près de l’Italie. Tous les Niçois que je connais
semblent habités par une ferveur nouvelle. Impossible de séjourner chez eux sans faire un tour
de tramway et découvrir Nice. Ils sont fiers de
nous montrer le parcours parsemé d’œuvres d’art
et la place Masséna dont les sculptures de Jaume
Plensa, le concepteur du fabuleux Crown Fountain à Chicago, sont maintenant indissociables.
Conversation à Nice
Selon le sculpteur, l’œuvre de la place Masséna
a pour métaphore la relation entre les différentes communautés qui font partie de la société
d’aujourd’hui. D’inspiration bouddhiste, sept
corps translucides, montés sur des piliers et éclairés par des lumières cinétiques, représentent les
sept continents. Les sept œuvres passent doucement d’une couleur à une autre, en établissant un
dialogue entre les figures mêmes et avec les passants qui se promènent sur la place. La disposition
des figures suit le parcours du tramway et donne
une nouvelle lecture au voyageur en mouvement,
observant les sculptures comme des points de repère dans le ciel de Nice.
D’autres œuvres méritent d’être présentées,
entre autres, les écritures signalétiques inventées
et dessinées par l’artiste Ben, l’une des figures associées à l’École de Nice fondée en 1959 par les
artistes Yves Klein, Arman et Martial Raysse.
Chacun des abribus arbore l’une de ses phrases
à l’allure humoristique et philosophique, présentée dans une forme graphique qui le caractérise et
qui est sa signature.
Une autre œuvre digne de mention est la
composition de réverbères hybrides par Pascal
Pinaud et Stéphane Magnin au Mail de SaintJean-d’Angély. Leur concept réside dans l’amalgame d’anciens éléments d’éclairage de mobilier
urbain avec d’autres, plus récents, réactivés par le
recyclage. L’assemblage des époques, des matières
et des formes produit des compositions exubérantes, mais qui gardent leur fonctionnalité. Les
structures créent un décalage, car le passant a
l’impression de basculer dans un monde étrange,
ludique, mais hautement symbolique dans son
rapport à la ville et à sa mémoire.
Le projet d’art public qui a pris forme à Nice
est à souligner pour plusieurs raisons. Premièrement, il a participé à imprimer un nouveau visage
identitaire à la ville en optant pour l’art contemporain. Deuxièmement, ce parti pris artistique a
eu des retombées extrêmement importantes sur
le développement touristique de la ville. Troisièmement, en optant pour un système de transport
spécifique, doublé d’un projet artistique structurant, la réalisation a augmenté la qualité de vie de
cette ville de 350 000 habitants. Bref, la décision
prise à Nice s’est avérée fort judicieuse.
C’est grâce aussi aux actions d’organismes
spécialisés comme Art Public Contemporain et sa
division PÔLE APC projets urbains que ce type
d’aménagement est possible. En misant sur un
volet complémentaire à caractère culturel, les solutions proposées ont renforcé l’attractivité urbaine, la cohésion sociale et le développement
économique. L’exemple de Nice est un succès, car
à l’instar des autres projets de l’organisme, Art
Public Contemporain a pris en compte la spécificité de la ville en élaborant des propositions ambitieuses, mais à la fois réalistes et opérationnelles. L’art est un élément essentiel de la mise en
valeur d’une municipalité. L’expérience de Nice le
prouve tout comme celle de Bilbao avec son musée Guggenheim à un autre moment.
collections
2009/2010
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Fax : 1 514 861 7926
preview, © Fred Leveugle / Jupiterimages / Fotolia
Éric Boizet
Éric Boizet
Michael Craig Martin
a créé Cascade d’objets,
un ensemble d’œuvres
utilisant une iconographie
de la vie quotidienne pour
donner une vitalité visuelle
à quatre immeubles et
animer la vie du boulevard
Virgile Barel. Né à Dublin
(Irlande) en 1941, l’artiste
a grandi aux États-Unis où
il étudie l’art et l’architecture à l’Université de
Yale. Il est alors influencé
par l’art conceptuel, le
minimalisme et les ready
made de Marcel Duchamp
(1887-1968).
Photo : Cindy Diane Rheault- imageECOterre
Esquisse du silo à granules. Pour chauffer l’ensemble de la Cité Verte, les concepteurs ont opté pour une centrale thermique alimentée par des granules de bois.
v5 n3 - 2009
Esquisse des balcons de l’immeuble O. L’architecture combine un ensemble de technologies propres à optimiser le chauffage solaire passif. C’est le cas des balcons solaires.
-
« Le projet de la Cité Verte a commencé à germer vers 2002 », évoque Jean
Morency, président-directeur général de SSQ Immobilier, photographié dans
l’un des bâtiments conservés.
Esquisse d’un projet de bâtiment de services en bois.
formes
Pour venir à la Cité Verte
Pourquoi ne pas venir en autobus ou en vélo? Le
quartier est desservi par deux lignes de bus et une
station de bus – construite en bois et chauffée, qui
accueille chaleureusement les usagers du transport
en commun. Quant au cycliste, il trouvera sans peine
un support pour attacher son vélo. La Cité dispose
également d’un point de service Communauto et
d’une flotte de vélos en libre-service. Si, malgré tout,
le visiteur tient à venir en auto, il constatera rapidement que la voiture est quelque peu encombrante et
inutile. « On regarde toutes les méthodes pour rendre
la circulation automobile moins agréable », explique
Jean Morency. Réduites à 9 mètres de large au lieu
des 11 mètres habituels, les rues sont étroites et des
banquettes de végétation entre les stationnements
accentuent la sensation d’étroitesse pour inciter les
automobilistes à ralentir. De plus, dans les rues intérieures, automobilistes, piétons, et cyclistes partagent
la chaussée. « Sur certaines rues, il n’y a pas de trottoirs. Le piéton peut marcher au milieu de la rue sans
se faire klaxonner. On cherche à créer un quartier où
l’auto est une intruse et le piéton maître chez lui »,
illustre Guillaume Neveu, architecte du paysage chez
Daniel Arbour et Associés (DAA).
v5 n3 - 2009
formes
32
En
centre-ville, les terrains non bâtis sont
plutôt rares. Oasis de verdure pour les
uns, terrain à construire pour les autres,
les intérêts sont parfois difficiles à concilier. Une façon d’y parvenir est probablement de proposer un
projet audacieux, novateur, où architecture rime
avec verdure. À Québec, ce terrain non bâti existe et
le projet qui s’y développe s’appelle la Cité Verte.
Dans un rectangle délimité par le chemin SainteFoy, l’hôpital Jeffery Hale, la falaise du coteau Sainte-Geneviève et l’avenue Monk se trouve le terrain
du Bon-Pasteur, un espace de verdure au cœur de la
ville. À cause de la pente, le passant circulant sur le
chemin Sainte-Foy ne devine pas l’étendue de ce terrain de 93 000 m2. Il n’en voit que les quelques bâtiments qui ont abrité la crèche Saint-Vincent-de-Paul,
l’Hôpital de la Miséricorde et l’École de puériculture
avant d’être occupés, en 1972, par la Congrégation
des sœurs du Bon-Pasteur. Les sœurs ont à leur tour
quitté les lieux et SSQ groupe financier a acquis le
site en 2005. C’est ici que le promoteur SSQ Immobilier projette de construire la Cité Verte. « Mais le
projet de la Cité Verte a commencé à germer vers
2002 », évoque Jean Morency, président-directeur
général de SSQ Immobilier. Le promoteur a posé les
paramètres de gestion des eaux, des matières résiduelles, de la consommation d’énergie, et a trouvé
les technologies pertinentes. Pendant quatre ans, les
multiples partenaires ont raffiné le projet et le résultat ne sera pas seulement un bâtiment vert, mais un
quartier vert. Et bien que la réflexion se poursuive,
rien n’empêche une visite virtuelle à travers les plans
déjà établis de ce quartier en devenir.
Source : Bernard Mercier Drouin, architectes
réalisations
La Cité Verte
Valérie Levée
33
formes
34
Plan d’ensemble de la Cité Verte. Les immeubles N à
Q sont les bâtiments existants recyclés. A à E sont les
condominiums, F à K, des logements locatifs et L et M les
maisons de ville.
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Daniel Arbour & Associés (DAA) INC.
est membre du Groupe IBI
v5 n3 - 2009
v5 n3 - 2009
Localisation du site de la
Cité Verte, Ville de Québec.
Verdure et gestion des eaux de pluie
Déambulons tranquillement entre les édifices.
Pas de bruit de moteur, les autos ne font guère partie du paysage de la Cité Verte. En effet, 90 % des
stationnements sont souterrains. Place est ainsi faite
aux espaces verts qui agrémentent le cadre de vie des
résidents. Les arbres ont tous été inventoriés et si
certains, en fin de vie, doivent être abattus, d’autres
seront plantés. « Il y aura plus d’arbres à la fin qu’au
début du projet », assure Jean Morency. Les adeptes
du jardinage peuvent s’adonner à leur passion dans
les jardins communautaires. Ces parcs intérieurs ne
sont pas réservés qu’aux résidents de la Cité Verte. Les
citoyens des quartiers alentour y sont les bienvenus
et d’ailleurs, au-delà des édifices, sur le coteau Sainte-Geneviève, une bande de végétation a été cédée à
la Ville qui souhaite y aménager un parc linéaire.
Outre qu’ils agrémentent le paysage urbain, ces
espaces verts réduisent d’autant les surfaces minéralisées, et donc les îlots de chaleur et le ruissellement
des eaux de pluie.
De nombreux aménagements paysagés et des
dispositifs font partie d’un plan de gestion des eaux
de pluie. « La densification urbaine doit optimiser
les services municipaux », plaide Pierre Mercier. Il
faut donc respecter les capacités des infrastructures
municipales déjà en place et « les normes de la Ville
imposent que les rejets d’eau de pluie dans l’égout
pluvial ne dépassent pas 15 litres/seconde », précise
Guillaume Neveu.
Au bas de la cité, près de la falaise, un bassin de
rétention devrait suffire à atteindre cette norme, et
d’autres mesures permettront de faire mieux. Sur les
toits des bâtiments, les eaux sont collectées et dirigées vers des bassins de rétention propre à chaque
bâtiment.
Suite page 36
-
Étude volumétrique. Au
premier plan, une vue des
bâtiments existants recyclés (immeubles N à Q).
d’occultation maintiennent les façades à l’ombre, et
les ouvertures sont conçues pour favoriser la ventilation passive et rafraîchir l’intérieur.
Outre les économies d’énergie reliée à l’architecture, l’équipement des logements permet aussi de
réduire la consommation d’eau et d’énergie. Il n’y
a aucune lumière à incandescence, des équipements
électroménagers écoénergétiques sont fournis et des
appareils à faible consommation d’eau sont installés.
On vise une réduction de 30 % de la consommation
d’eau par logement.
LA CITÉ VERTE
Québec, QC
Un projet innovateur basé sur les
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27/05/09 14:41:53
formes
Source : Bernard Mercier Drouin, architectes
La résidence Mgr Lemay
fait partie des bâtiments
conservés à la Cité Verte.
Les bâtiments
À son arrivée, le visiteur reconnaîtra les édifices
de la congrégation des sœurs. « On a été partisans de
sauvegarder ces bâtiments parce qu’ils évoquent des
lieux chargés d’émotion. Des milliers de Québécois
y sont nés », rappelle Pierre Mercier, architecte chez
Bernard Mercier Drouin (BMD). C’est aussi l’image
que les citoyens retiennent du site. Les façades sont
donc conservées, mais à l’intérieur, placoplâtre et
terracotta ont pris la direction du recyclage. Au total, 90 % des matériaux de démolition provenant
d’autres bâtiments mineurs devraient être recyclés
ou réutilisés. Un des petits bâtiments connaît toutefois un sort particulier : la grange a été démontée et
reconstruite presque intégralement, à la Cité Joie, un
organisme à but non lucratif situé à une trentaine de
kilomètres de Québec.
Les bâtiments conservés ont évidemment changé
de vocation : ils abritent désormais commerces, restaurants et lofts. À leur pied se trouve la place publique, le cœur de la Cité Verte. Loin d’être déserte,
elle est un lieu de rencontre conçu pour recevoir des
fêtes de quartier, un marché public. Des aménagements favorisant les rencontres intergénérationnelles
meublent les lieux. Cela fait partie du volet social du
projet.
C’est aussi un lien évident entre les commerces et
les édifices à logements. Traversons cette place pour
nous rendre dans la rue des Naissances, nommée
ainsi en référence à l’histoire des lieux. Cette rue n’est
pas en asphalte noir. Les concepteurs étudient la possibilité de remplacer le bitume, d’origine pétrolière,
par un végécol, un liant d’origine végétale. De couleur claire, il pourrait réduire les îlots de chaleur.
De l’autre côté de la rue, sur le côté ouest, un carré
de cinq bâtiments abrite des condominiums, tandis
qu’au nord s’alignent une série de bâtiments et une
filée de maisons de ville. Sur les quelque 800 unités
d’habitation prévues, près de 20 % (150 unités) sont
des logements locatifs, et environ 35 unités de ceuxci sont destinées aux familles à faible revenu.
Évidemment, la construction de ces édifices et
maisons observe les principes du développement
durable. L’utilisation de ressources renouvelables, de
matériaux recyclés ou recyclables et l’approvisionnement local sont privilégiés. D’ailleurs, le promoteur compte bien faire la première démonstration de
l’utilisation du bois pour un édifice à logement de
plus de quatre étages.
La construction vise aussi à réduire les besoins de
chauffage, de climatisation et d’éclairage artificiel.
L’enveloppe thermique des bâtiments répond à la
norme Novoclimat et la fenestration est homologuée
« Energy Star ». Les toits sont de couleur claire, de façon à augmenter leur albédo et à réfléchir la lumière
au lieu d’emmagasiner la chaleur. L’architecture combine également un ensemble de technologies propres
à optimiser le chauffage solaire passif. C’est le cas des
balcons solaires, « un dispositif intelligent et éprouvé
en Scandinavie, une sorte de seconde peau qui protège de l’extérieur », commente Pierre Mercier. Ces
balcons sont dotés d’une vitrerie sur rail, qu’on peut
faire coulisser selon la température extérieure. En
produisant une sorte d’effet de serre, la température
du balcon augmente, ce qui diminue les pertes de
chaleur au niveau des fenêtres. En été, des systèmes
35
36
Un site de démonstration
Il s’agissait d’une visite virtuelle, car bien des
éléments sont encore à l’étude. Les travaux doivent
commencer à l’été 2009, les premières livraisons
sont prévues pour l’automne 2010 et la réalisation
du projet s’échelonnera sur plusieurs années. Le
projet coûtera au total quelque 300 M$. En raison
de sa taille, la Cité Verte n’a guère d’équivalent au
Québec, ni même au Canada. Le seul projet d’envergure similaire au pays est celui de Dockside Green,
à Victoria. Cependant, Jean Morency voit une différence notable entre les deux projets. Le promoteur
souhaite que la Cité Verte serve de site de démonstration pour plusieurs technologies, comme l’utilisation du bois dans un édifice à logements de plus de
quatre étages, le chauffage urbain à la biomasse ou
les petites éoliennes urbaines. Il veut démystifier ces
technologies, faire la démonstration de leur faisabilité et souhaite que les fabricants et les promoteurs
les incorporent dans leurs projets. C’est ainsi que les
prix baisseront. « On souhaite quelque chose de reproductible », conclut Jean Morency.
L’idée est donc que la Cité Verte ne fasse pas figure d’exception, mais plutôt de modèle.
Source : Bernard Mercier Drouin, architectes
LA CITÉ VERTE
Réduites à 9 mètres de large, les rues sont étroites et des banquettes de végétation accentuent
la sensation d’étroitesse pour inciter les automobilistes à ralentir. Esquisse des maisons de ville
(immeubles L et M).
PROMOTEUR :
SSQ, Société immobilière inc.,
une filiale de SSQ Groupe financier
URBANISME, ARCHITECTURE DE PAYSAGE,
ENVIRONNEMENT ET FORESTERIE URBAINE
Daniel Arbour et Associés
ARCHITECTURE
Bernard, Mercier, Drouin, architectes
Bélanger, Beauchemin, Morency, architectes
GÉRANT DE PROJET
Verreault inc.
INGÉNIEURS
Structures
Douglas Consultants inc.
Civil Génio experts-conseils
Mécanique
Génécor Experts-Conseils
Électricité
Poly-Énergie inc.
Géotechnique (tests de sol)
LVM Technisol inc.
De nombreux aménagements paysagés et des dispositifs
font partie d’un plan de gestion des eaux de pluie.
Infrastructures urbaines, commerciales
et institutionnelles, génie routier,
eaux potables et usées, environnement
v5 n3 - 2009
La Cité Verte le soir
Il se fait tard et les lumières s’allument tandis que
le soir tombe. L’éclairage extérieur, de même que la
signalisation, est fourni par des diodes électroluminescentes (DEL), moins gourmandes en électricité.
Certaines de ces lumières sont d’ailleurs alimentées
par des panneaux solaires. Ces lumières sont aussi
« intelligentes » et peuvent dispenser trois intensités d’éclairage différentes selon le degré d’obscurité.
« En hiver, avec un couvert blanc, ce n’est pas la peine d’éclairer autant que l’été au-dessus d’une route
en asphalte noir », fait remarquer Claude Routhier.
Pour aller plus loin, la nuit, les lumières s’éteignent
passé une certaine heure. « Éclairer 24 h sur 24, c’est
ridicule », estime Jean Morency. Mais la sécurité du
passant nocturne est respectée, car des détecteurs de
mouvements allumeront instantanément les lumières à son approche.
Système de gestion des matières résiduelles. Des bornes pour collecter
déchets, matières recyclables et déchets organiques sont reliées par des
conduites souterraines à un unique terminal à déchets.
-
La gestion des matières résiduelles et des ressources
Le visiteur aura remarqué, entre les édifices, quelques bornes à déchets et de recyclage. Ici, pas de bac
vert, bleu ou brun à sortir et pas de camion poubelle
circulant dans la Cité. Des bornes pour collecter
déchets, matières recyclables et déchets organiques
sont disposées dans les étages des bâtiments et à
l’extérieur, et reliées par des conduites souterraines
à un unique terminal à déchets. Un système de pesée déclenche une dépression, aspirant les déchets à
la vitesse de 70 km/h jusqu’au terminal de la Cité
sur la rue Ernest-Gagnon. Des discussions sont en
cours pour relier le système à la cafétéria de l’hôpital
Jeffery Hale dont les résidus organiques viendront
grossir la collecte. Néanmoins, comme à 70 km/h, le
verre arrive en miettes à l’autre bout, celui-ci est exclu des bornes et est récupéré dans le mini écocentre
de la Cité.
Sur la rue des Naissances, contiguë à la place du
même nom, la chaufferie urbaine sera intégrée à
même un bâtiment résidentiel. Pour chauffer l’ensemble de la Cité Verte, les concepteurs ont opté pour
une centrale thermique alimentée par des granules
de bois fabriqués à partir de résidus de l’industrie de
transformation du bois. « Le Québec est un des plus
gros producteurs de granules au monde et la plus
grosse partie est exportée. On pourrait l’utiliser dans
notre cour », soutient Jean Morency. Des discussions
sont en cours pour que l’hôpital Jeffery Hale en bénéficie et remplace son mode de chauffage à l’huile.
« La technologie est bien implantée en Autriche, et
c’est là qu’on est allé chercher l’expertise », commente Claude Routhier, président de Poly-énergie
inc. Un réseau souterrain alimente des sous-stations
pour chaque bâtiment et distribue l’eau chaude aux
logements. Sur les maisons de ville, des capteurs solaires contribuent également au chauffage de l’eau.
Dans ce réseau collectif, chaque logement est
muni de compteurs indépendants pour l’eau chaude
et l’eau froide et d’un panneau d’affichage électronique comptabilisant les volumes utilisés. Sont aussi
affichées les consommations d’électricité, de chauffage, les volumes de déchets, une sorte de bulletin
environnemental qui informe les résidents de leurs
dépenses d’énergie et de ressources ainsi que de leurs
rejets. La consommation moyenne de la Cité est aussi disponible et chacun peut se situer par rapport à
l’ensemble. « Ça permet, par exemple, de voir le coût
énergétique de la douche qu’on vient de prendre et
aussi de voir le bénéfice si on fait des efforts d’économie », explique Claude Routhier. L’idée, soutient
Pierre Mercier, est qu’ « un citoyen informé de sa
performance peut être amené à changer son comportement ».
formes
formes
-
v5 n3 - 2009
Les rues sont bordées d’îlots de rétention, sortes
de cuvettes plantées de vivaces indigènes choisies
pour leur résistance à la sécheresse et aux forts coups
d’eau. De plus, ces plantes filtrent l’eau et jouent un
rôle d’assainissement. Dans ces îlots de rétention se
déversent aussi les eaux de ruissellement des rues
qui ne sont pas bombées, mais inclinées de 2 degrés
vers les îlots de rétention.
Au milieu des espaces verts, des jardins de pluie
constituent d’autres cuvettes végétalisées qui accumulent temporairement les eaux.
Les eaux récupérées par ces différents dispositifs
peuvent servir à l’irrigation des espaces verts, au lavage des autos ou des surfaces pavées, et réduiront
d’autant la demande en eau potable.
Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’esthétique?
L’eau récupérée pourra circuler à travers une œuvre
d’art, appelée « Rain Art ». Bien sûr, un mécanisme
devra faire circuler l’eau, mais il pourra être alimenté par une petite éolienne. « C’est la volonté du promoteur de montrer ce qu’on peut faire avec l’eau de
pluie retenue », explique Guillaume Neveu.
« Avec l’ensemble du dispositif de gestion des
eaux, les modèles prédisent qu’il n’y aura pas plus
de rejets qu’un terrain vierge », assure Jean Morency.
Autrement dit, les nouvelles constructions n’engendreront pas plus de ruissellement que le terrain
vierge initial et ne surchargeront pas les capacités du
réseau pluvial de la Ville.
290 rue seigneuriale, Québec, (Qc), G1C 3P8
T : 418.660.6969
F : 418.660.6463
C : [email protected]
www.genio.ca
37
réalisations
Des murs acoustiques vêtus de saules
Valérie
alérie Levée
evée
A
38
v5 n3 - 2009
formes
Service d’urbanisme, Ville de Boisbriand
formes
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v5 n3 - 2009
ux abords des autoroutes, le patio
n’est pas un havre de tranquillité.
Il rime plutôt avec le vacarme assourdissant du trafic automobile. Quand
le niveau sonore dépasse la norme, un mur
acoustique est érigé pour réduire le bruit,
mais au prix d’un horizon fermé par du béton. Dans tous les cas, la vision n’est guère
bucolique. Il existe pourtant en Scandinavie
et en Ontario d’autres façons de construire
un mur antibruit : des murs végétalisés, qui
font leur entrée au Québec.
L’histoire commence à l’Institut de recherche en biologie végétale (IRBV) du Jardin botanique de Montréal. Dans les années
1990, Michel Labrecque, chercheur à l’IRBV,
étudie le saule, un arbuste à croissance rapide.
En deux ans, une bouture de vingt centimètres atteindra deux mètres. Coupez-la et elle
produira trois à cinq nouvelles tiges de deux
mètres. Coupez-les… et ainsi de suite pendant
vingt-cinq ans. La petite bouture initiale aura
généré bien des tiges, de quoi verdir bien des
murs antibruit.
39
Service d’urbanisme, Ville de Boisbriand
Un mur sur l’autoroute 15 à Laval
La construction du mur a commencé en
avril 2003. L’armature de bois est érigée
et les tiges de saules sont plantées de
chaque côté. L’intérieur de la structure
est garni d’une membrane puis rempli
de terre. Deux mois plus tard, en juin,
les rameaux se développaient sur les
tiges. Quatre ans plus tard, en 2008, le
mur ressemblait à une haie de saules.
La construction de ce mur de Beaupré &
Associés s’est échelonnée sur deux ans. La
structure a été érigée en 2006 et les plantations ont eu lieu au printemps 2007. À
l’été 2007, le mur est déjà dissimulé par le
feuillage.
40
Cas type
Il fallait cependant vérifier la faisabilité de tels
murs sous le climat québécois. Un premier mur
acoustique expérimental a été construit à SaintBruno en 2002. L’expérience concluante de ce
mur du silence n’est pas tombée dans l’oreille
d’un sourd. La Ville de Boisbriand, morcelée par
trois autoroutes, une voie ferrée et des parcs industriels, s’est montrée intéressée. Les bruits de
circulation, la poussière, les éclairages électriques
sont autant de nuisances qui altèrent le milieu de
vie des résidents. La Ville souhaite aussi conserver ses terres agricoles et soustraire de la pression
spéculative les terrains achetés par des promoteurs immobiliers.
Quand Denis LeChasseur, directeur du Service d’urbanisme de la Ville, a rencontré Michel
Labrecque, l’entente a été immédiate. La Ville a
racheté et remembré des lots de terre pour créer,
en 2003, le Centre d’expérimentation et de recherche sur les végétaux pour l’environnement
et l’aménagement urbain (CERVEAU) en partenariat avec l’IRBV. « Le CERVEAU, c’est le satellite de l’IRBV », commente Denis LeChasseur.
Site expérimental, il y pousse du saule européen,
mais aussi des variétés indigènes afin d’identifier
les plus appropriées aux conditions d’utilisation.
C’est aussi un site de production forestière de
sept hectares où chaque hectare peut produire les
60 000 tiges nécessaires pour végétaliser un kilomètre de mur. La culture, sans engrais ni pesticide, reste artisanale, mais suffisante pour combler
les besoins de la ville et expérimenter plusieurs
projets pilotes. Depuis 2003, le CERVEAU a ainsi
construit un mur acoustique dans le parc régional, mais également des clôtures végétalisées, des
brise-vent, des écrans contre la poussière et a stabilisé des berges. Comme pour n’importe quelle
plantation, ces structures végétales nécessitent
suivi et entretien. Pour assurer l’enracinement
des boutures et le déploiement des branches, il
faut irriguer pendant deux ans, désherber et surveiller le développement de maladies. Il faut aussi
tailler, mais sans excès. Selon Linda Grenier, chef
de la Section environnement et développement
durable de Boisbriand, « Il est temps d’amener
autre chose dans le paysage, de ne pas tout manucurer et tailler en boule, mais de laisser la plante
faire son travail. »
À travers ces différents projets pilotes, le CERVEAU souhaite démontrer la faisabilité de ces
structures de saules, permettre aux urbanistes ou
paysagistes de venir prospecter et, finalement, de
partager expérience et expertise. La Ville de Laval
a répondu à l’appel. En partenariat avec le ministère des Transports du Québec (MTQ), elle
a mandaté Beaupré & Associés Experts Conseils
inc., qui avait déjà de l’expérience en aménagement de bords de routes, d’ériger un mur le long
de l’autoroute 15. D’abord conseillée par Michel
Labrecque et le CERVEAU, l’entreprise a bâti sa
propre expertise. « Le défi était de passer du projet pilote du CERVEAU à un projet acceptable
par la Ville de Laval et le MTQ », commente son
président, Louis Beaupré. L’assise et la structure
de bois ont reçu quelques améliorations et surtout, le mur est construit sur un muret de pierres
ou un talus de terre, pour le rehausser de deux
mètres. Des mesures sonores ont aussi confirmé
une diminution du bruit au-dessous de la norme
de 65 décibels exigée par le MTQ.
Au total, trois tronçons de 300, 400 et 650
mètres sont réalisés au bord de l’autoroute 15
et d’autres projets sont en cours. « Avec plus
d’un kilomètre de mur végétalisé, le projet est
assez unique. Il n’y en a pas d’autres au Québec », déclare Louis Beaupré. Pour combler ses
besoins en saules, l’entreprise s’approvisionne
désormais auprès de producteurs de plants qui
reçoivent également le contrat de l’entretien du
mur. Contrairement au CERVEAU, les murs de
Beaupré sont taillés latéralement et en hauteur et
les tiges récupérées fournissent du matériel pour
réparer le mur ou en construire un autre. Le mur
se fait pépinière. Question coût, Louis Beaupré
évalue qu’un mur végétal coûte 40 % moins cher
qu’un mur de béton. Quant à sa durée de vie, elle
est estimée à vingt-cinq ans. « Mais un mur en
béton n’est pas éternel non plus, surtout en bord
de route », rappelle Louis Beaupré.
« Au stade où ça en est, le projet ne nous appartient plus, on tombe dans la commercialisation », observe Michel Labrecque. Le mur acoustique végétal est en route et il reste certainement
quelques kilomètres d’autoroute à habiller de
vert.
www.irbv.umontreal.ca
www.ville.boisbriand.qc.ca/pages/
environnement/cerveau.aspx
v5 n3 - 2009
anime le mur et que la faune y batifole. Enfin, ces
murs sont à l’abri des graffiti.
-
Le concept du mur végétalisé est simple et a
fait ses preuves ailleurs dans le monde. Il s’agit de
construire une armature en bois, d’en garnir l’intérieur d’une membrane géotextile et de la remplir de terre sablonneuse. De chaque côté sont
plantées, serrées en rang d’oignons, les tiges de
saule européen (Salix viminalis) de trois à quatre
mètres de long. « Ces grandes tiges, sans racines
ni feuilles, ont l’air de manches à balai », rigole
Michel Labrecque. Mais elles s’enracineront et se
développeront en hauteur et latéralement pour
donner au mur son aspect naturel. « C’est difficile à faire avec une autre plante », souligne le
chercheur.
Ces murs ne font pas que diminuer le son. La
végétation absorbe aussi les ondes sonores au lieu
de les renvoyer comme le béton. Évidemment, le
feuillage absorbe le CO2. « C’est comme des poumons qu’on met le long des autoroutes », illustre
Michel Labrecque. Le paysage y gagne grandement, surtout quand le vent, jouant dans les tiges,
formes
formes
-
v5 n3 - 2009
Beaupré & Associés
Le projet pilote du CERVEAU
41
42
-
Aperçu du scénario
d’architecture d’intérieur
créé par Zébulon Perron :
bar central, table en
T, mur de panneaux
métalliques, conçu à partir
d’étagères industrielles
d’une manufacture de
vêtements, suspensions
originales de fils
électriques.
Histoire de chasse
Il faut dire que les matériaux récupérés,
dénichés par le designer, aident à créer d’emblée chez ce petit nouveau de l’avenue du
Parc une chaleur typique aux buvettes. Il y a
ces chaises d’attente, vertes et orangées, tirées
d’un hôpital, ces tabourets d’atelier bardés de
chiffres à l’encre, un cellier décoré de vieilles
portes d’appartement à la vitrine gravée de
givre. Adepte des bazars, Zébulon Perron
court les brocantes à la recherche de bijoux
de pièces. « C’est toujours une aventure de
chercher le matériel, raconte le chasseur de
décors. Pour le Plan B, je cherchais un gros
panache au fond d’un rang. Je suis tombé sur
un gars qui m’a indiqué d’aller voir un autre
gars qui avait peut-être des panaches… » Cela
s’est poursuivi ainsi jusqu’à ce qu’il tombe sur
le paradis des têtes naturalisées. Il y a quatre
ans, des étagères industrielles métalliques
formes
S
’il est un aménagement qui a fait jaser
en 2008, c’est bien celui de la Buvette
chez Simone, un coquet bar à vin branché, mais sans prétention. Réalisé par Zébulon Perron, le designer derrière le restaurant
Les Folies, sur Mont-Royal – il a décroché le
prix du concours Commerce Design Montréal en 2001 pour ce projet, et a aussi obtenu
un FERDIE pour le Plan B, qui a fait renaître
de ses cendres le Continental –, le décor de
la Buvette inspiré des buvettes européennes
transpire l’authenticité.
Dès le seuil franchi, le bar central invite
à se nicher dans l’un des recoins pensés par
le designer. Il ne manque que le tapis BIENVENUE et le labrador brun qui court vers les
visiteurs pour rendre l’accueil encore plus
chaleureux. Élaborée par cinq associés d’expérience – Fabien Lacaille, du bar Bily Kun;
Michel Bergeron, de Bergeron-les-Vins, qui
donne dans l’exportation privée; Éric Bélanger, ancien propriétaire du Pistou; Gabrielle
Bélanger et Simone Chevalot, toutes deux
sorties du restaurant le Petit Italien –, l’idée
était d’en faire un endroit pas trop guindé et
d’enlever au bar à vin son côté intimidant,
explique Zébulon.
provenant d’une manufacture de vêtements
en faillite lui sont tombées dans l’œil. « J’ai
cherché pendant un moment à faire quelque
chose avec ça », confie celui qui aurait facilement pu devenir « ramasseux » plutôt que
designer. C’est finalement la Buvette chez Simone qui a hérité de l’idée, et les panneaux
de métal colorés composent maintenant la
fresque à l’arrière du bar et entourent l’îlot
central où se situe le bar.
« On a créé le décor avec les moyens du
bord, tout en donnant la priorité aux matériaux d’ici. Par exemple, plutôt que d’employer du bois exotique pour les tables, j’ai
choisi du chêne blanc québécois », précise
le designer. En levant les yeux, on remarque
qu’une série de fils électriques orangés sillonnent le plafond. L’électricité grugeant une
partie substantielle d’un budget, Zébulon
a cherché une façon alternative d’éclairer la
Buvette. Et la lumière fût pendant le chantier.
« Les gars s’éclairaient avec des extensions
suspendues et je trouvais ça bien beau, alors
j’ai conservé l’idée. » Une bonne idée puisque ces luminaires font désormais partie de
l’identité des lieux. « On a étiré les fils, puis
that’s it. Ça a fait jaser. Les gens adorent en général, même si d’autres haïssent », confie-t-il.
Il faut croire que l’industrie, elle, a adoré
puisqu’avec sa buvette, le designer a été doublement décoré, dont une fois par le grand
prix de Créativité Montréal – ce qui n’a pas
manqué de surprendre le principal intéressé. « Le projet de la buvette, je savais que ça
allait fonctionner. Mais je pensais que c’en
était un bien trop trash pour des concours de
design! » Que le vent ait tourné encourage
Zébulon. « C’est dans l’air du temps, cette
histoire de récup. Puis donner une nouvelle
vie à des matériaux, c’est peut-être la dimension qui les a intéressés. »
Mû par l’idée de durer et d’éviter de tomber dans le panneau des modes, le designer
est préoccupé par l’idée de rester « pertinent
sur une longue période de temps ». C’est
l’architecte Luc Laporte – celui derrière l’Express, Leméac et le Café du Nouveau Monde
–, qui l’inspire à poursuivre sur cette voie.
« Il a toujours une qualité de vrai et d’unique
dans le choix de ses matériaux. Il n’y a pas de
bullshit. Je tends vers ça. »
Zébulon Perron
formes
-
v5 n3 - 2009
réalisations
Émilie Folie-Boivin
v5 n3 - 2009
La buvette à Zébulon
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Zébulon Perron
v5 n3 - 2009
formes
44
De Laporte à Perron
En dehors des matériaux, aussi authentiques et
vrais soient-ils, ce qui anime Zébulon dans chacun de ses projets, des Folies jusqu’au nouveau
Continental, c’est l’idée de créer des ambiances.
À la Buvette, il a voulu rendre habitable le plus
infime des recoins. Son expérience considérable, bâtie en partie dans le milieu des bars et de
la restauration, n’est pas étrangère à son amour
pour ces contextes particuliers où les étrangers
se mêlent et se rencontrent. « Mon rôle, c’est de
fournir des scénarios où des inconnus pourront
interagir. »
Les tables en forme de T, surplombées de luminaires surbaissés, entassent les convives dans une
bulle d’intimité où se partagent les bouteilles, les
acras de morue et la rosette de Lyon. Un bout de
comptoir accroché à l’îlot stimule les rencontres
entre les buveurs et les employés qui passent, parfois les bras chargés de vivres. Un peu plus loin,
contre le bar, les chaises d’hôpital alignées donnent une vue d’ensemble sur cette faune urbaine
qui prolonge son 5 à 7 jusqu’aux petites heures.
À la blague, Zébulon avoue que le temps a
manqué pour s’attaquer aux toilettes. Ceinturées
de tuiles années 70, elles conservent l’allure de
l’époque où, à la place de la Buvette chez Simone,
nichait la Scala, un lieu de perdition dont la réputation s’est bâtie à coup de batailles au couteau et
de sachets de mari échangés sous les tables. Mais
contrairement aux fils orangés qui tombent du
plafond, les toilettes suscitent moins de réactions.
Quoiqu’il y a du vin pour oublier ces détails...
Système pour planchers
L’insonorisation absolue
Pose d’un plancher de céramique sur revêtement Sono/Max
avec panneau de fibro-ciment intermédiaire.
46
Didier P. Ayel
formes
-
Performances testées
Si le Code national du bâtiment définit une
norme acceptable du niveau du bruit aérien (indice STC), il ne propose pas grand-chose en ce
qui concerne les bruits d’impact (indice IIC). Ce
sont pourtant ces bruits au niveau des planchers
entre les unités d’habitation qui font l’objet du
plus grand nombre de plaintes de la part des
propriétaires de condominiums. À titre indicatif,
une dalle de béton de 200 mm (8 pouces) offre
Système Sono/Max 17 installé sur plancher en béton
Pose du plancher de bois Franc sur revêtement Sono/Max
Description
Dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne).
Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle.
Plancher de bois franc de 19 mm d’épaisseur cloué sur un nouveau sous-plancher Sono/Max de 17,5 mm d’épaisseur déposé
sur :
FIIC 32
FIIC 60
Dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne).
Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle.
Tuile céramique de 300 mm x 300 mm x 9,5 mm d’épaisseur collée
avec ciment colle à prise rapide sur panneau Fiberock 9,5 mm
vissé sur :
Nouveau sous-plancher Sono/Max 25 mm d’épaisseur déposé sur
dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne).
FIIC 64
Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle.
Tuile céramique de 300 mm x 300 mm x 9,5 mm d’épaisseur collée
avec ciment colle à prise rapide sur panneau Fiberock 9,5 mm
vissé sur :
Nouveau sous-plancher Sono/Max 17,5 mm d’épaisseur déposé
sur dalle de béton de 200 à 250 mm d’épaisseur (moyenne).
www.absoluson.com
Indice évalué
Mince revêtement de plafond appliqué directement sous la dalle.
FIIC 61
v5 n3 - 2009
v5 n3 - 2009
Les produits Absoluson sont utilisés sur les chantiers
du 333 Sherbrooke et de l’hôtel Ritz-Carlton.
les ponts thermiques entre les balcons en béton et
l’intérieur des unités. » La pose des panneaux par
emboîtement latéral est simple et rapide, ce qui
permet d’économiser sur la main-d’œuvre. Enfin, Sono/Max répond aux critères d’obtention
de crédits LEED grâce à ses qualités de matériau
vert. Les premières applications ont été faites
dans des copropriétés de la région de Québec,
mais c’est aujourd’hui sur les chantiers de Montréal et sa région que les professionnels se laissent
séduire peu à peu. Les produits proposés par la
compagnie Absoluson sont sur le point d’acquérir leurs lettres de noblesse dans le domaine de
l’insonorisation résidentielle avec des références
prestigieuses :
• Projet Abondance Montréal d’ÉcoCité à
Verdun en partenariat avec la SCHL pour la
réalisation de copropriétés et de lofts respectueux de l’environnement.
• Copropriétés 333 Sherbrooke Est, en cours
d’achèvement.
• Projet de rénovation de l’hôtel Ritz-Carlton.
Confiant dans les perspectives d’avenir de ses
produits, Alain Vézina croit que le contexte actuel difficile pourrait même lui être favorable.
« Les professionnels sont à la recherche de bons
produits, performants, écologiques et à haute
valeur ajoutée qui correspondent précisément à
ce que nous leur proposons. » Sono/Max a déjà
fait ses preuves sur les planchers de béton, mais
il permettra aussi d’augmenter sensiblement les
performances acoustiques des planchers dans
les édifices à charpente de bois résidentiels, mais
aussi commerciaux.
Entièrement conçus et fabriqués dans la région de Québec, les produits Absoluson à base de
fibres de bois cherchent à répondre à de multiples attentes de la part du milieu de la construction. En s’inscrivant résolument dans une perspective de développement durable, ils pourraient
en outre contribuer au retour de notre industrie
forestière sur la voie de la rentabilité tout en préservant des emplois et en assurant des approvisionnements fiables. Ce sont là des atouts essentiels dans le contexte économique difficile que
nous traversons actuellement.
-
L’
événement Construction Contact présenté par PÔLE Québec Chaudière-Appalaches le 25 février dernier a été l’occasion de
découvrir une nouvelle gamme de produits dans
le domaine de l’isolation acoustique résidentielle.
Commercialisé sous l’appellation SONO/MAX, il
s’agit d’un système d’insonorisation pour planchers proposé par la compagnie Absoluson, une
entreprise installée dans la région de Québec. Ces
panneaux sont fabriqués à partir de fibres de bois
entrelacées et recouvertes d’une émulsion de cire
naturelle sans additifs liants. Le produit constitue un système d’isolation acoustique polyvalent qui convient aux planchers de bois franc et
de bois d’ingénierie, au couvre-plancher laminé,
mais aussi aux revêtements de céramique ou de
pierre. C’est un procédé respectueux de l’environnement qui utilise des produits provenant à
15 % de matières recyclées postconsommation,
et à 85 % de matières de récupération postindustrielle. Le matériau ne contient aucun composé
organique volatile. Son traitement antibactérien
et antifongique est, par ailleurs, approuvé par
Santé Canada.
Les panneaux sont rainurés pour être assemblés les uns aux autres par l’intermédiaire d’une
latte profilée fabriquée en MDF. D’une dimension
de 48 pouces (1200 mm) de longueur sur 10 pouces (250 mm) de largeur, le SONO/MAX 25 a une
épaisseur de 1 pouce, soit 25 mm, tandis que le
SONO/MAX 17 est plus mince avec une épaisseur de 11/16 pouce, soit 17 mm. Ce dernier offre
plus de latitude pour la pose de couvre-plancher
en pierre ou en ardoise dont l’épaisseur peut dépasser 1 pouce. L’assemblage est conçu de telle
manière que les lattes de MDF ne sont jamais en
contact avec le sous-plancher afin de préserver les
performances acoustiques de l’ensemble.
un indice IIC d’à peine 34. Or, un indice de 55 est
considéré par l’industrie de la construction comme la limite de rendement minimum acceptable
pour un plancher mitoyen (source :APCHQ). Les
tests effectués en laboratoire sur différents assemblages de planchers donnent les résultats suivants
qui parlent d’eux-mêmes (voir tableau).
Tests réalisés par la firme MJM dont le rapport
complet peut être consulté sur le site de la compagnie Absoluson.
Outre les performances acoustiques, le système
Sono/Max a fait l’objet du test « Robinson » qui
permet d’évaluer son comportement lors de la
pose d’un revêtement de plancher en céramique.
La performance observée dépasse les exigences de
la classe résidentielle telles que définies pour les
planchers dans le Floor Tiling Installation Guide
(ASTM C627-93). Ce test a été réalisé à SaintHyacinthe par le Groupe CTT.
En ce qui concerne le comportement du produit aux variations de conditions climatiques, les
tests ont été effectués par Forintek Canada à son
usine de Québec. Une section de plancher a été
placée dans une chambre de conditionnement à
80 % d’humidité relative et à 20 degrés Celsius
durant deux semaines. Ensuite, le même échantillon a été transféré à une autre chambre, ajustée
à 20 % d’humidité relative, pendant une période
de quatre semaines. Ce sont les pires conditions
que l’on retrouve au Québec. Selon Marcel Lefebvre, conseiller industriel chez Forintek, « l’assemblage de la section de panneaux de fibres de
basse densité et de lattes en MDF a très bien réagi
aux conditions environnementales. L’ensemble
est resté stable et cohérent autant dans un milieu
à 80 % que dans un milieu à 20 % d’humidité
relative. »
Les derniers tests, concernant la résistance du
système Sono/Max à la croissance des champignons et bactéries, ont été effectués par la firme
Thomson Research and Associates. Traité avec
le procédé Ultra Fresh DM 50N (approuvé par
Santé Canada), l’échantillon ne montrait aucun
signe de dégradation ou d’infection après 28
jours en milieu défavorable.
Alain Vézina, président d’Absoluson, souligne les multiples avantages que le système acoustique peut offrir aux différents intervenants du
domaine de la construction. « Non seulement il
apporte un confort acoustique élevé dans les édifices résidentiels, mais il permet aussi de réduire
formes
matériaux
Didier P. Ayel, architecte
Absoluson
Système Sono/Max 17
47
L’utilisation de différentes textures, couleurs
et orientations de panneaux sur une même
façade offre des possibilités presque infinies
pour les concepteurs. Par ailleurs, les
panneaux de métal isolants ont contribué
à l’affirmation d’une image commerciale
auprès du public pour plusieurs
compagnies.
formes
48
Boston Convention Center (Massachussetts)
Architecte : Rafael Viñoly Architects
Photo : Kingspan
7
1
Durable et écologique
Les panneaux isolants produits en usine sont
faits de matériaux extrêmement durables (acier
galvanisé, polyisocyanurate sans CFC), ce qui réduit sensiblement la probabilité d’un remplacement accidentel au cours de la durée de vie d’un
bâtiment. Par ailleurs, ils ne nécessitent pratiquement aucun entretien. Leur légèreté et leur facilité de mise en œuvre permettent des économies
tant au niveau du transport que du chantier de
construction. L’efficacité énergétique exceptionnelle permet aussi de réduire la charge de chauffage et de climatisation de près de 60 % avec des
équipements HVAC moins coûteux, tant à l’installation qu’à l’utilisation. En outre, les panneaux
de métal contiennent déjà une partie de matériaux recyclés tout en étant eux-mêmes recyclables à 85 %. Et bien sûr, leurs performances leur
permettent de se qualifier facilement pour l’obtention d’une certification LEED avec des points
dans la plupart des catégories.
Aujourd’hui, les architectes et les maîtres
d’ouvrage sont de plus en plus conscients de l’impact qu’auront les matériaux de construction
qu’ils sélectionnent sur l’environnement. C’est
pourquoi les panneaux de métal isolants conçus
dans une perspective de développement durable
auront un rôle de plus en plus important à jouer
dans les années à venir.
www.vicwest.com
www.kingspan.com
6
2
Détail du joint pare-pluie entre deux panneaux horizontaux
3
5
4
1. Scellant côté extérieur (optionnel)
5. Extrémité mâle du
panneau
2
Scellant coté intérieur (requis)
6. Extrémité femelle du
panneau
3.
Ancrage dissimulé
7. Profil de recouvrement
4.
Cavité d’équilibrage
de pression
v5 n3 - 2009
Coupe isométrique
d’un mur de façade
montrant l’assemblage
des panneaux sur la
charpente d’acier.
Souplesse architecturale
Les éléments modulaires prépeints en usine
sont disponibles pour une application en façade
à la verticale ou à l’horizontale selon les spécifications des architectes et de leurs clients. Plusieurs
dimensions de panneaux permettent de s’adapter
à toutes les conditions architecturales. La tôle extérieure offre un vaste choix de couleurs et de textures avec une finition lisse, rainurée, embossée ou
corruguée. Il existe également un panneau revêtu
de stucco qui permet de conserver l’aspect d’un
mur extérieur en maçonnerie. Certains panneaux
sont également conçus pour une application en
toiture avec les mêmes avantages et la même souplesse que les panneaux muraux. Enfin, l’utilisation de différentes textures, couleurs et orientations de panneaux sur une même façade offre des
possibilités presque infinies pour les concepteurs.
C’est ainsi que les panneaux de métal isolants ont
contribué à l’affirmation d’une image commerciale auprès du public pour plusieurs compagnies
telles que Home Depot ou Ikea.
-
-
v5 n3 - 2009
Mise en œuvre simplifiée
Les panneaux de métal isolants sont extrêmement légers, ce qui rend d’autant plus facile
et rapide leur installation. Ils ne nécessitent pas
d’équipements de levage comme pour les éléments de maçonnerie préfabriqués, même pour
des unités mesurant 20 pieds de longueur sur
36 pouces de largeur. La rigidité des panneaux de
grande portée permet aussi de réduire le nombre d’éléments de structure ainsi que l’épaisseur
des murs de fondation. Contrairement à une enveloppe de bâtiment à composantes multiples,
nécessitant l’intervention de plusieurs corps de
métiers, l’installation des panneaux de métal isolants peut se faire avec une seule équipe et selon
un échéancier réduit.
Didier P. Ayel
matériaux
Résistance thermique
Un panneau de métal isolant est constitué
d’une âme rigide faite de polyuréthane ou polyisocyanurate fusionné entre deux feuilles de métal.
La cavité intérieure du panneau est entièrement
remplie d’isolant, ce qui assure une exceptionnelle rigidité à l’ensemble avec une résistance thermique stable et homogène. Les performances ont
été vérifiées en conformité avec les normes canadiennes et américaines applicables (UL, ULC,
FM et ASTM). Il est intéressant de signaler que la
compagnie Vicwest propose un panneau aux caractéristiques particulières, l’Accuroc, conçu pour
offrir un certain degré de résistance au feu. Le
panneau mural en acier contient un isolant rigide
composé de laine minérale liée par un adhésif de
polymère. Il est coté pour une résistance au feu de
une à trois heures, selon son épaisseur variant de
2 à 10 pouces, avec un coefficient R-8 à R-40 et un
choix de couleurs standards.
Les panneaux isolants sont habituellement disponibles en différentes épaisseurs variant de 2 à
6 pouces. Le coefficient R moyen de 7,5 au pouce
permet aux différents panneaux de métal d’offrir
une résistance thermique allant de R-15 à R-45.
Il s’agit de la meilleure performance thermique
pour un matériau isolant si on la compare aux
autres produits disponibles sur le marché. L’exceptionnelle capacité isolante du système en a fait
un choix logique et incomparable pour certains
secteurs de l’industrie et du commerce de détail,
comme la transformation des aliments, l’industrie pharmaceutique et l’entreposage frigorifique,
pour n’en citer que quelques-uns.
Enveloppe continue et performante
Les joints entre les matériaux qui constituent
le parement ainsi que les coupures dans la couche
isolante d’un bâtiment sont à l’origine de multiples désordres fréquemment observés dans son
enveloppe extérieure. Même lorsque le matériau
isolant possède une bonne performance thermique, l’assemblage global d’un mur extérieur
démontre souvent une performance bien inférieure.
Les joints entre les panneaux de métal isolants
sont conçus pour éliminer les défauts que l’on
observe parfois dans les assemblages traditionnels : ponts thermiques, infiltration d’eau ou de
neige, fuites d’air, transfert d’humidité, etc. Ces
joints ont été soigneusement étudiés et testés à
l’étape de la conception pour assurer une performance optimale à l’enveloppe extérieure. Le recouvrement entre les panneaux respecte le principe de l’écran pare-pluie pour empêcher l’eau de
s’infiltrer dans le joint. Un double encastrement
entre les panneaux permet d’appliquer un ruban
de scellant continu du côté intérieur (requis) et
du côté extérieur (optionnel). Ainsi mis en œuvre, l’assemblage forme une enveloppe thermique
continue et une barrière efficace contre les mouvements d’air et de vapeur d’eau à travers le mur
de façade. Par ailleurs, la protection des vis d’ancrage des panneaux sur la structure est également
assurée contre les intempéries, les variations thermiques et les risques de corrosion.
Didier P. Ayel
L
oin d’être un nouveau venu sur le marché de
la construction nord-américain, le panneau
de métal isolant reste pourtant relativement
peu connu des professionnels. C’est un produit
largement répandu en Europe, qui compte environ 140 usines de production, alors que les ÉtatsUnis et le Canada en totalisent moins de 15. Mais
devant la demande croissante pour des bâtiments
performants, efficaces sur le plan énergétique
avec des coûts d’exploitation réduits et conformes à l’esprit du développement durable, les
choses pourraient changer rapidement. L’intérêt
du milieu de la construction pour les panneaux
métalliques isolants est lui aussi en augmentation
et le contexte économique difficile ne semble pas
freiner cette tendance.
« Rien d’étonnant à ce phénomène », souligne
Gilles Quirion, directeur des ventes chez Kingspan. « Outre ses qualités architecturales, l’efficacité thermique, l’étanchéité absolue et une installation simple et rapide sur le chantier font de ce
revêtement extérieur un produit gagnant. »
Ces panneaux sont conçus sur le même principe que ceux qui forment les portes de nos garages,
c’est pourquoi ils nous sont beaucoup plus familiers que nous ne le croyons. Au Québec, deux
manufacturiers, Vicwest et Kingspan, proposent
ce type de panneau avec des caractéristiques très
voisines.
Kingspan
Didier P. Ayel, architecte
formes
Un système éprouvé pour une nouvelle demande
Kingspan
Les panneaux de métal isolants
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