Actualite
´s
Inde Thrombopénie avec Plasmodium vivax et P. falciparum
Sur plus de un milliard d’individus vivant en Inde,
1,78 million font chaque anne
´e un acce
`s de paludisme,
dont 53 % sont dus a
`Plasmodium vivax,47%a
`P. falciparum
et 0,2 % a
`une infestation mixte, avec un taux de mortalite
´
de 0,8 %, soit environ 15 000 de
´ce
`sparan.Denombreuses
e
´tudes ont e
´te
´re
´alise
´es sur la thrombope
´nie qui accompagne
P. falciparum,maispeuonte
´te
´effectue
´es avec P. vivax.Une
e
´tude a e
´te
´entreprise a
`l’ho
ˆpital Kasturba, a
`Manipal, dans le
district de Karnataka (Inde), chez tous les patients ayant un
paludisme confirme
´. La thrombope
´nie e
´tait conside
´re
´ecomme
se
´ve
`re avec moins de 50 000 plaquettes/mm
3
et mode
´re
´eentre
50 000 et 100 000 plaquettes/mm
3
.Lescrite
`res cliniques et
biologiques de gravite
´du paludisme e
´taient ceux de l’OMS. Ont
e
´te
´retenus 120 patients dont 86 % de sexe masculin, d’a
ˆge
moyen 39 ans, 62 % ayant entre 20 et 40 ans. P. vivax ae
´te
´
identifie
´chez 46 % des patients et P. falciparum chez 35 % des
sujets ayant une forme non se
´ve
`re et 18 % de ceux avec une
forme se
´ve
`re, ainsi que dans un de forme mixte. Aucune
complication n’est survenue avec P. vivax.Letauxmoyende
plaquettes a e
´te
´de 94 000/mm
3
chez les patients atteints de
P. vivax, de 100 000/mm
3
chez les patients atteints d’une forme
peu grave de P. falciparum (pas de diffe
´rence significative
dans ces deux cas) et de 43 000/mm
3
chezlespatientsatteints
de paludisme se
´ve
`re. Enfin, le cas d’infestation mixte n’avait
que 18 000 plaquettes/mm
3
. Il y avait une relation inverse entre
le pourcentage d’he
´maties infecte
´es et la valeur des plaquettes.
Parmi trente-six patients ayant une thrombope
´nie infe
´rieure
a
`50 000 plaquettes, deux ont eu une e
´pistaxis, un une
he
´moptysie et un autre une he
´maturie. Aucun patient ayant
plus de 50 000 plaquettes/mm
3
n’a pre
´sente
´de troubles
he
´morragiques. Par ailleurs, les patients ayant plusieurs
organes atteints (poumon, rein, foie) avaient un taux de
plaquettes plus bas que ceux qui n’avaient qu’un seul organe
atteint (K Saravu et al., Ann Trop Med Parasitol 2011; 105:
593-8). Les patients atteints de P. vivax pre
´sentaient tous un
certain degre
´de thrombope
´nie (recoupant les re
´sultats de
plusieurs e
´tudes, qui rapportent une incidence de la thrombo-
pe
´nie situe
´e entre 72 et 86 % chez ces sujets), quelques-uns
e
´tant descendus a
`moins de 10 000 plaquettes/mm
3
.Laplupart
des auteurs ont trouve
´une corre
´lation entre la thrombope
´nie et
la gravite
´du paludisme. Si l’on tient compte des organes
atteints, les patients avec une insuffisance re
´nale avaient une
thrombope
´nie plus se
´ve
`re que ceux dont la fonction re
´nale
e
´tait normale. Dans l’ensemble des patients, la thrombope
´nie
ae
´te
´retrouve
´e chez 88 % des patients infeste
´sparP. vivax et
par 89 % de ceux infeste
´sparP. falciparum.Ilfautdonctenir
compte de cette perturbation sanguine au cours des acce
`sde
paludisme a
`P. vivax.&
P. Boure
´e
doi: 10.1684/mst.2013.0191
Vietnam Stratégie de lutte contre la lèpre
Les programmes de lutte contre la le
`pre sont bien structure
´s
au Vietnam : initie
´s au sein du de
´partement de dermatologie
de l’Ho
ˆpital national, ils sont ensuite relaye
´s dans les ho
ˆpitaux
re
´gionaux et les centres de sante
´publique. Ces programmes
suivent les recommandations de l’OMS. Le nombre de patients
sous polychimiothe
´rapie est passe
´de 5 277 en 1995 a
`318 en 2010.
Dans la me
ˆme pe
´riode, le nombre de nouveaux cas de
´piste
´s
est passe
´de 2 591 a
`359, et le taux de patients de
´piste
´s avec une
invalidite
´due a
`la le
`pre est passe
´de 30,07 % a
`18,4 % (de 8,7 %
a
`3,9 % chez les enfants de moins de 15 ans). Les formes
multibacillaires chez les femmes ont oscille
´entre 60 % et 70 %.
Ces taux encore importants seraient dus a
`une pre
´disposition
ge
´ne
´tique dans la population vietnamienne. L’analyse de
´taille
´e
par re
´gion montre que la pre
´valence est surtout e
´leve
´e dans la
re
´gion des hauts plateaux du centre, et nettement plus faible
dans la re
´gion de Hanoı
¨. Ces chiffres peuvent e
ˆtre compare
´savec
la grande diversite
´de ceux note
´s dans d’autres pays tropicaux,
concernant les patients multibacillaires :
en Afrique : de 19 % (Cameroun) a
`91 % (Kenya),
en Ame
´rique : de 38 % (Bolivie) a
`78 % (Mexique),
en Asie : de 44 % (Bangladesh) a
`82 % (Indone
´sie),
en Me
´diterrane
´e : de 30 % (Somalie) a
`89 % (E
´gypte),
dans le Pacifique : de 58 % (Microne
´sie) a
`90 % (Philippines).
La lutte contre la le
`pre, au Vietnam, est base
´e sur trois
niveaux :
strate
´gie de couverture : prise en charge globale des
nouveaux cas dans tous les niveaux de centres de soins,
strate
´gie fragmente
´e : concentration des efforts sur les zones
a
`risque,
strate
´gie focalise
´e : effort de contro
ˆle sur l’environnement
d’un cas de
´tecte
´.
Actuellement, il n’y a plus de strate
´giedecouvertureau
Vietnam ; la strate
´gie fragmente
´e est encore applique
´edans
quinze provinces et la strate
´gie focalise
´edansquarante-huit
(Nguyen Van Thuc et al., Bull Ass Lepr Lang Fr 2013; 28: 5-8).
Le nombre de districts avec un taux de de
´tection nul est en
augmentation constante. Au Cambodge, la tendance est la
me
ˆme:lenombredenouveauxcasde
´piste
´s est passe
´
de 2 219 en 1995 a
`262en2010etletauxdepre
´valence
de 2,84/10 000 hab a
`0,17/10 000. (Lai Ky, Bull Ass le
´prol
Lang Fr 2013; 28: 9-12). Toutefois, les efforts de de
´pistage
ontpermisdeconcentrerleseffortsdanslentouragedes
anciens le
´preux gue
´ris. Cette de
´croissance de la le
`pre
correspond a
`la re
´gression globale de la maladie dans le
158 Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 23, N82 - avril-mai-juin 2013
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monde, qui comptait encore plusieurs millions de malades il y
a cinquante ans, et plus que 400 000 en 2004, 300 000 en
2005 et environ 220 000 cas en 2011. Actuellement, les pays
les plus touche
´s sont l’Inde (127 000 cas), le Bre
´sil (34 000 cas)
et l’Indone
´sie(20000cas).Aveclamiseeuvredela
strate
´gie mondiale renforce
´e, l’OMS insiste sur la prise en
charge des populations situe
´es dans des zones difficilement
accessibles, la recherche des sujets contacts des anciens
malades et la re
´sorption des facteurs socioe
´conomiques de la
maladie pour aboutir a
`une meilleure couverture et a
`une
re
´duction encore plus importante de la pre
´valencedelale
`pre
dans le monde. &
P. Boure
´e
doi: 10.1684/mst.2013.0192
Cameroun Parasitoses intestinales et immunofluorescence
Dans les pays tropicaux, les parasitoses intestinales sont
fre
´quentes et repre
´sentent un gros proble
`me de sante
´
publique. Elles constituent en effet une grande partie de la
morbidite
´de ces re
´gions. Le diagnostic de ces affections est
donc important. Le moyen le plus courant est l’examen
parasitologique des selles, examen simple et peu one
´reux
mais qui ne
´cessite un microscopiste expe
´rimente
´. De nouvelles
techniques sont apparues, utiles pour le diagnostic du
paludisme et de la tuberculose, qui utilisent des fluorochromes
spe
´cifiques de l’ADN et une lecture par un microscope a
`
fluorescence a
`diode e
´lectroluminescente, avec une source
lumineuse a
`365 nm. Il e
´tait donc inte
´ressant d’essayer
d’appliquer ces techniques au diagnostic des parasitoses
intestinales. Aussi une e
´tude a-t-elle e
´te
´entreprise au Cameroun
(a
`Douala et a
`Njombe
´, en zone rurale). L’analyse a porte
´sur 583
e
´chantillons de selles de patients a
ˆge
´sde0a
`77 ans (295 femmes
et 288 hommes), qui ont e
´te
´lus avec un microscope optique
ordinaire et avec un microscope a
`fluorescence. Avec ce
dernier, les œufs d’helminthes apparaissent colore
´s en brun et
les protozoaires (formes ve
´ge
´tatives et kystes) en bleu, tre
`s
nettement visibles. La recherche a e
´te
´positive chez 155 patients
(soit 26,6 %), dont 14,7 % a
`Douala et 39,2 % a
`Njombe
´, ce qui
e
´tait pre
´visible. L’espe
`ce parasitaire pre
´dominante e
´tait Schis-
tosoma mansoni (13 %) a
`Djombe
´et Entamœba histolytica
(10 %) a
`Douala. L’infestation e
´tait plus importante chez les
enfants de 6 a
`10 ans (57 %) et plus e
´leve
´e chez les garc¸ons
(43 %) que chez les filles (13 %). Le monoparasitisme a e
´te
´
observe
´a
`Douala et le polyparasitisme a
`Djombe
´, en raison des
mauvaises conditions d’hygie
`ne et du manque d’acce
`sa
`l’eau
potable. La spe
´cificite
´de la lecture a e
´te
´e
´quivalente avec les
deux techniques, mais la sensibilite
´en microscopie a
`
fluorescence a e
´te
´moins bonne que celle du microscope
optique. Par ailleurs, la comparaison avec des e
´tudes ante
´-
rieures a montre
´un de
´clin du parasitisme : 35,7 % en
2008 contre 26 % dans l’e
´tude actuelle (Lehman et al., Med
Af Noire 2012; 59: 377-85). La pre
´valence des ascaris et celle des
trichoce
´phales ont tre
`s nettement diminue
´, passant de 65 % et
47 %, respectivement, en 2003, a
`4 % et 1,8 %, montrant ainsi
l’efficacite
´des campagnes de de
´parasitage de masse. Ce travail
confirme la diminution de la pre
´valence des parasitoses
intestinales au Cameroun. En outre, il montre l’inte
´re
ˆtdu
microscope a
`fluorescence, qui fait apparaı
ˆtre plus nettement
les œufs me
ˆme si la sensibilite
´est un peu moindre que celle du
microscope optique ordinaire. En outre, le cou
ˆtdece
microscope limite sa diffusion dans les petites structures de
brousse. &
P. Boure
´e
doi: 10.1684/mst.2013.0193
Chine Listériose materno-fœtale et nosocomiale
La liste
´riose, zoonose bacte
´rienne affectant de nombreuses
espe
`ces animales (ruminants, rongeurs, lagomorphes,
volaille) et l’homme, est due a
`Listeria monocytogenes.La
transmission de cette maladie se fait essentiellement par
l’alimentation (lait, œufs, fromages au lait cru, viandes et
salaisons) et le milieu exte
´rieur (sol, eau, ve
´ge
´taux). La
liste
´riosesemanifesteparuneseptice
´mie, une atteinte du
syste
`me nerveux (me
´ningite, ence
´phalite) et des infections
ge
´nitales chez la femme enceinte, responsables d’avorte-
ments spontane
´s. La liste
´riose conge
´nitale est la conse
´quence
dupassagedesgermesparvoiehe
´matoge
`ne. La transmission
de la me
`re au fœtus s’effectue par voie digestive ou
respiratoire (aspiration des germes au niveau du col ute
´rin
ou du vagin). Cette maladie est cosmopolite ; elle semble plus
fre
´quente dans les pays industrialise
´s (Europe : 1 500 cas avec
une mortalite
´d’environ 20 %, E
´tats-Unis et Canada), mais peu
d’e
´tudes ont e
´te
´publie
´es sur cette affection en Chine. Chez
l’animal, la maladie se manifeste souvent par des avortements (le
placenta et les lochies contiennent de nombreux germes et sont
tre
`s contaminants), des troubles neurologiques ou une septice
´-
mie d’e
´volution mortelle. En cours de grossesse, la maladie se
manifeste par un syndrome fe
´brile pseudogrippal, avec parfois
Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 23, N82 - avril-mai-juin 2013 159
Actualite
´s
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