sens donn´e plus haut. En termes techniques, cela veut dire qu’on se donne
un ensemble Xet un isomorphisme entre Get un sous-groupe du groupe SX
des bijections de Xdans lui-mˆeme ; ou encore, ce qui revient au mˆeme, un
homomorphisme injectif de Gdans SX. En r´ealit´e, l’exp´erience montre qu’il
peut ´egalement ˆetre int´eressant de consid´erer certains homomorphismes non
n´ecessairement injectifs de Gdans SX. Se donner un tel homomorphisme permet
encore de penser `a un ´el´ement de Gcomme `a une bijection de Xdans lui-mˆeme,
mais avec un b´emol important : deux ´el´ements diff´erents de Gpeuvent induire
la mˆeme bijection.
On est ainsi amen´e `a s’int´eresser, un ensemble X´etant donn´e, `a tous les
homomorphismes de Gdans SX, que l’on appelle aussi les op´erations de Gsur
X. La section 3 leur est consacr´ee ; ses r´esultats seront notamment appliqu´es
plus tard `a l’´etude des sous-groupes de Sylow (section 7).
Si kes un corps et Xun k-espace vectoriel, il est fr´equent qu’on se limite
aux op´erations k-lin´eaires de Gsur X, c’est-`a-dire aux homomorphismes de
Xdans SXdont l’image est constitu´ee d’applications k-lin´eaires, ou encore
aux homomorphismes de Gdans GL(X). Un tel homomorphisme est ce qu’on
appelle une repr´esentation k-lin´eaire de G(d’espace sous-jacent X). Se donner
une repr´esentation k-lin´eaire de Gd’espace sous-jacent Xpermet de voir un
´el´ement de Gcomme une bijection k-lin´eaire de Xdans lui-mˆeme, avec le mˆeme
b´emol que ci-dessus : il peut arriver (dans le cas non injectif) que deux ´el´ements
diff´erents de Ginduisent la mˆeme bijection lin´eaire.
La section 9 est consacr´ee `a l’´etude g´en´erale des repr´esentations lin´eaires.
Nous portons ensuite une attention particuli`ere aux repr´esentations C-lin´eaires
des groupes finis, dont le C-espace vectoriel sous-jacent est lui-mˆeme de
dimension finie (section 10).
Groupes de transformation versus groupes abstraits :
quelle conclusion ?
On pourrait avoir l’impression, au vu du paragraphe pr´ec´edent, que la notion
de groupe de transformations est finalement meilleure que celle de groupe
abstrait puisque, chass´ee par la porte, elle revient aussitˆot par la fenˆetre via
les op´erations et repr´esentations lin´eaires.
Mais attention : il est tr`es fr´equent, lorsqu’on s’int´eresse `a un groupe abstrait
G, que l’on soit amen´e `a consid´erer diff´erentes op´erations ou repr´esentations
de G. Autrement dit, s’il est souvent utile de voir Gcomme un groupe de
transformations, il n’y a pas une unique fa¸con de le faire, loin de l`a, et la pluralit´e
des points de vue se r´ev`ele tr`es f´econde.
On pourra par exemple, selon les besoins, penser `a Z/2Z×Z/2Zcomme
`a un groupe de permutations de {1,2,3,4}(en envoyant (1,0) sur (12)(34) et
(0,1) sur (13)(24) ) ou un groupe d’isom´etries du plan (en envoyant (1,0) sur
la r´eflexion par rapport `a (Ox), et (0,1) sur la r´eflexion par rapport `a (Oy)) 1.
Ainsi, les th´eories des op´erations et repr´esentations ne consistent pas `a
´evincer les groupes abstraits pour revenir purement et simplement `a la notion
1. Nous laissons le soin au lecteur de v´erifier dans le premier (resp. le second) cas qu’il existe
un unique homomorphisme de groupes de Z/2Z×Z/2Zdans le groupe des permutations de
{1,2,3,4}(resp. dans le groupe des isom´etries du plan) prenant les valeurs requises sur (1,0) et
(0,1) ; et que cet homomorphisme est injectif, ce qui permet ici de vraiment voir Z/2Z×Z/2Z
comme un groupe de transformations.
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