Séminaire Lelong. Analyse J EAN -P IERRE R AMIS Les théorèmes de Weierstrass pour les anneaux de séries formelles et de séries convergentes sur un espace vectoriel normé Séminaire Lelong. Analyse, tome 7 (1966-1967), exp. no 2, p. 1-16 <http://www.numdam.org/item?id=SL_1966-1967__7__A2_0> © Séminaire Lelong. Analyse (Secrétariat mathématique, Paris), 1966-1967, tous droits réservés. L’accès aux archives de la collection « Séminaire Lelong. Analyse » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.org/legal.php). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques http://www.numdam.org/ 2-01 Séminaire LELONG (Analyse) année, 1966/67, 7e 1er mars n° 2 1967 LES THÉORÈMES DE WEIERSTRASS POUR LES ANNEAUX DE SÉRIES FORMELLES ET DE SÉRIES CONVERGENTES SUR UN ESPACE VECTORIEL NORMÉ par Jean-Pierre RAMIS Soit K un désignera par caractéristique nulle, topologique, sépare. corps commutatif de (e. v. t. K) la catégorie des espaces vectoriels topologiques On sur K . Polyn8mes I. 1. et séries formelles Généralités. Rappelons d’abord quelques résultats : (a) Applications polynomiales Définition. - Une application est dite polynomiale homogène symétrique Autrement Dans ces f En de dit, f dans se conditions, f PROPOSITION 1. - Pour dans F s de F f (cf. [l] (non degré ou [2j). - nécessairement n, s’il existe telle que Soient continue) une de E application ... , dans F n-linéaire x) . factorise : est une unique et se calcule par : application polynomiale homogène les conditions suivantes sont équivalentes : (de degré n ) de E (i) (ii) f est f (it) continue ;9 est continue est (ii’) f 0 . en f continue 9 est continue (0, en ... , 0) . Quelques notations. - L’ensemble des applications polynomiales homogènes continues de degré n de E dans F sera noté (E, F)y il est canoniquement muni (en C(E , F) ) tant que sous-espace de F) rons E de n Soit dans d’une structure d’e. F . L’ensemble des =-= F (b) Polynômes Ee0b(e. v. Ln(E noté sera 9 K . Nous pose- sur applications polynomiales homogènes de degré F) . et séries formelles à "variable" dans un e. v. t. K. - sur (ici F=K). K) t. t. v. Définitions. 0 1° Nous appellerons ensemble des séries formelles à "variable" dans munit de manière évidente cet ensemble d’une structure on 2° On définit de même l’ensemble des le munit d’une structure de on F Soit (ces E Ob(e. v. t. K) , ensembles étant munis de leur structure naturelle noterons nous K . de les définitions ci-dessus ’~~ sur polynômes 9 sous-algèbre Notation. - Soit d’algèbre E, f se généralisent ? d’espace I f y = vectoriel avec on définit sur K ). f n~O ~ Définition. - Soit f de (noté o)(f) )y E~(E , K) . (c) au Formule de point applications des le x.. f une série formelle plus petit entier e E y du polynôme n-linéaires continues de applications n-linéaires de E f nulle ; par de En dans f(n)(x0) K[E] . dans F . nous f tel que p Taylor. - Désignons non ne de soit pas Isolement nul la dérivée n-ième ( algébri- E (E ~ F) l’ensemble des soit L (E y F) l’ensemble Soit Fy appellerons ordre Moyennant l’injection canonique (de peut être considère tation est de X" (x ~ degré p ) ? == donne la qui cier un comme un x) ~ décomposition qui montre ce ... ~ f est catégorie (e. e K) . Introduisons la alors la formule de E (E , K) y fait dans y et (si Taylor En composantes homogènes. en ses en a K) ) , t. v. élément de fois. On n de que la no- f effet, lui qu’on peut asso- E~E ~ K) . élément de (d) Catégorie des algèbres de séries gie). - Substitution d’une série formelle formelles K sur (K muni de sa topolo- F ~ G e0b(e. v. t. K)) : On définit d’abord la substitution d’une application polynomiale homogène dans une autre, soit f e F[E] , homogène de degré p , soit g e G(F) , homogène de degré dans une autre q ~ g o f : sont polynomiale homogène est évidemment E --~ G continues, g o f l’est aussi. Nous substitution d’une série formelle d’ordre une série formelle de Soit 03C6 G(F) , F[[E]] , 03C9(03C6) E 1 , on a une de restriction. - Soit alors supérieur le résultat est On vérifie facilement que l’on Morphismes sommes un degré de ou en mesure égal élément de à 1 d’ordre % 1 continue, de F[E] y et elle dans G~E~ . définit le morphisme catégorie. F un sous-espace peut donc être considérée permet de définir le morphisme elle g de définir la (topologique) de jection canonique est linéaire et f pq , si comme un élément de de restriction E 9 l~in- qui est surjectif Propriétés 2. (a) F soit F si est facteur direct. de PROPOSITION 2. - L’ anneau le sous-espace de E 2 , est muni de la topologie de f à et de g que Démonstration. -- Soit on deux induite), (diaprés identiquement nulles est intègre (en tant engendre i (f ) F ,, intègre. est par x F y de dimension i *M* (f polynomiales ) i*(gq) homogènes, 1 sont non F )y ce sont des éléments de K[F] K[X] ou K[X ~ Yl ). On a donc le choix de sous-anneau de f w(f) = 0 , tel que peut supposer séries (de K[X] = K[K] )~ f= soit 1-X et f s’écrit : 1 - g , on 1+X+X ou les restrictions et soient i*(gq) et x ( et f = g , substitue g qui avec dans les + ... c e qui montre que f plus engendré en est inversible. Remarque s Quand tant qu’idéal E est de dimension par les éléments de n’est infinie, K) , y comme c’est le cas en dimension fi- (2) On a également la topologie est plus fine que la topologie Remarquons que la topologie d’espace métrique ( d ’ après les inclusions ci-dessus)y donc séparée ~ c’ est-à-dire n 0 ). La "bonne" topologie semble être la topologie ( 1) . nB0 " II. Séries K valué est, non dans toute cette partie, discret. Nous ferons pas ne plété de K auquel on prolonge tégorie des espaces normés sur 1. Généralités caractéristique nulle, complétion, soit K le com- corps commutatif de d’hypothèse de la valeur absolue de K . Nous noterons ~ la ca- f est - K . (cf. [2]). Définitions. - Si convergente un convergentes et admet a un R rayon de convergence R non nul, on dit que pour rayon de convergence. On définit de la même manière le rayon de convergence strict R (c’est celui de (cf. [2]) La boule ouverte de B(0 , R) E , est dite boule de convergence La série complet), dont la valeur B(0 , R) U que d’un ouvert de E de là définir la notion (la K K dans (qui est f(x) . est notée y dans B(0 , R) de application une Remarquons que l’on peut à partir B(0 , R) y 9 x E en f, B(O, R) C B( 0 , R) . stri cte définit f convergente est dite boule de convergence de y d’application analyti- définition est donnée pour R ou Ç dans [2~~. Notation. - L’ensemble des séries de induite par celle de K-algèbre de K[[E]] noté sera K~E~ . les inclusions triviales : On a On peut existe qu’il montrer des germes de fonctions LEMME 1. - Soient f par substitution de f isomorphisme canonique entre un analytiques (b) Propriétés de K£E~ . ~ gentes F{E} de F[[E]] (E, F évidemment g ( série majorante de une --~ 0 avec r~0~, il K~E~ et l’anneau E . comme précédemment les séries conver- ~ NK) . g g o f o est convergente par substitution f ,y elle a un g o f obtenue (g def ~ dans rayon de convergence est donc de même de en soit 1 ; E g,y alors dans E On définit F{E} , E 0 en Démonstration. -g ~ o ~Ifl ( obtenue bien muni de la structure convergentes )g o et est non nul est g o f convergente. PROPOSITION 1. (i) K(E’} (ii) K~E~ est est (iii) K[[E]] pour la un un d’intégrité ; anneau anneau local d’idéal maximal défini par topologie respectivement les complétés par la topologie (1). sont et induite Démonstration. (i) (ii) se déduit de l’inclusion résulte du lemme 1 (cf. 2, proposition 3). de K{E} et (iii) plété déduit de l’inclusion se K[[E]] et du fait que est le com- de Restriction à un sous-espace. PROPOSITION 2. - Soit momorphisme i~ alors rect, induit est f puisque , un sous-espace de E ; soit l’ho- i restriction, dernier ce Î de F soit Ee un homomorphisme homomorphisme est De est facteur di- F plus, si surjectif. convergente, ~fi donc cette K(E~ ~ K~F~ . convergente, or ) dernière série est convergente, et il est est en majorante de est de même pour i (f ~ . (c) p-ième Séries dérivées. - Soit en x0 E K) , de K[E] , homogène degré E est un élément auquel on peut cet élément est polynomial homogène de degré n f E de n ; sa associer - p ou dérivée un élément nul, et con- tinu. Soit f E on définit la dérivée PROPOSITION 3. - Soit f f’ E K{E} , soit p-ième R admet le même rayon de convergence strict Démonstration. son de f par rayon de convergence strict. Alors R . et le résultat. On montrerait de même III. Les théorèmes de Weierstrass Remarques préliminaires. 1. c ’ est évidemment un sous-espace fermé de Considérons l’e. v. t. K sur défini par Tout sous-espace de dimension E . En soit nule pas on effet, soit a E F ; il admet E une dans F C E de dimension 1 , existe une forme linéaire f peut être E0/Ann E*0 . 1 un continue En Il possède soit E~ sur tel que sa classe qui ne s’ an- E.. par passage E qui s’ annule pas F sont Ann sur et propriété la E.. ) ; à entier). tout supplémentaire topologique forme linéaire continue a.. (sinon a.. appartiendrait en obtient E = ’ suivante : dans En (qui 9 ne quotient, au en a . Con- sidérons les applications : elles sont continues, Soit CK phisme p* E.. p : miale Ann la classe des s homogène Ceci qui montre K-e, v. K que t. E tels que Ann homéomorphes E’ = 0 y on et a im isomor- ~ K[[E0]] (ai E E0/Ann E*0 ), déduit de la projection E[E0]) (il est facile de vérifier que toute application polyno- K[[E]] ~ E E.. ). ce de = degré permet n , continue de de restreindre notre K , s’annule sur étude aux objets de (~ . E.. dans les points de L’étude que mettre sible (a) allons faire notation Anneau des valable pour trois sera évidence l’analogie entre en une nous ces Les trois commune. trois cas, particuliers ; adopterons pour autant que pos- sont les suivants :i cas les A = polynômes :i nous cas hypothèses K sur sont celles du dé- but ; (b) (c) Anneau des séries les de la A où A p = (cas (b) est A[[T]] déduite de LEMME 1. - Soit AN v. se de on peut t. K) ), E telle Ka~ ~ F Enfin, E si f est l’algèbre cel- des séries formelles d’éléments topologique ; on a, sur AC~T~~ nous l’appellerons topologie de la G~.. que on ( cas (a)) A[T], Une F a un plus préciser, est injectif. de 9 anneau un = (c)) et coefficients. Nous noterons (e. A = II. partie Nous noterons de K[[E]] , mêmes hypothèses sur K ; convergentes : A K~E~ , les hypothèses sur K sont Anneau des séries formelles : décomposition l’anneau des de soit de dimension convergente, cas (a) les séries topologie produit convergence = F 0 E’ sur simple des A. (somme de 1, étant choisie ainsi qu’une ba- homomorphisme canonique dans les la polynômes E l’ espace 9 de K-algèbres est bijectif, dans le cas surjectivité, La et x soit plus,y f Pour que cas (a) et ~~~ , démontre se remarquant en x ~----~ t que sont continues. ~-~ x’ On a, de dans les un soit critère de convergence pour K[[~E]] :1 série de une f(ï y r’) il faut et il suffit que la série double convergente~ convergente. Démonstration. - On pose jf)(r) est obtenue en Passons maintenant à la démonstration proprement dite. Soit E f(ï ~ r’) , termes de r r’ ; T + = regroupant les d’où le résultat. 2. Les théorèmes de Weierstrass. (a). - THEOREME 1 (i) On Soit peut trouver 1 )~ B B(t) à coefficients dans K[E’j (ii) S’il en est ainsi de ËL~H ~ tels que (b). - (déduite (ii) S’il et R de plus, (e. de degré. son t. K) , v. y polynôme le n ; le coefficient de t est AeK[E] il existe des polynômes Q et R avec degR(t) n (R(t) e (K[E’])[T]) . De plus, y Q THÉORÈME 1 Soit trouver peut conditions~ De n (K[E’])[T] y degré soit de y sont déterminés de manière THÉORÈME 1 On (somme pour tout y (i) i (B) nul,y soit K. alors dans R non telle que, si l’on identifie dimF= et de décomposition, une avec Q polynôme un e G~ . p en de B F-2014>E) l’ordre de est ainsi, R (c). - conditions. ces non E=F@E’ de à B F ne - y nulle. telle que la restriction soit pas nulle (soit, dans ces i’(B) ). pour toute série telles que et par série de décomposition~ une i : une unique A=BQ+R y avec il existe des séries Re(K[[E’]])[TJ sont déterminés de manière unique par Même énoncé que pour le théorème 1 ces (b) , en degré conditions. de remplaçant Q p . ne Démonstration du théorème 1 (a). Démonstration du théorème 1 (b). (i) B = 03A3 B , un s’annule pas, (ii) Nous ce avons vu considérerons que on chosit sous-espace F sur lequel au moins l’un des B qui est toujours possible puisque (lemme 1) nous sommes que dans K[[E]] ce s’identifie à (K[[E’]])[[T]] ; dernier ensemble. Nous allons d’abord montrer l’existence de la "division" : nous vérifiant On obtient ainsi par récurrence trois Considérons la suite (A A (pour cette suite est convergente fit de montrer que, (il évident passant à En séparée) quel On la limite, on (tP - T)Q L’existence étant obtient + c , avec + A1 = (tP - T)Q converge, qui est ce A + R + (la topologie A’ est R . + démontrons maintenant l’unicité. Supposons que l’on montrée, montrons que ait ~~T ~~ , Q E tP ... tm donc a A = et + c simple des le coefficient de M , (K[[E’]])[[T]] , coefficients) ; il suf- d’éléments de + ... la convergence que soit est de la forme complet). est + + est Q égal à un t, R provenant de TQ, d’ordre > p terme en (ceux dans ainsi ramené à R ~ 0 , Passons maintenant au de T (ii) séries est identique à 1 est de ce cas sont). des séries degré jorations et R (It 1 = entraîne bien t, par suite les coefficients de 0 ) Q ~ tP est Q Q sont On raisonne alors par récurrence. On est bien unicité. convergentes. (c). (b) Ci). Il faut montrer que, lorsque les séries Q en p qui montre que Q = 0 , et il y a Démonstration du théorème 1 (i) y (ce qui n >, ~ ~ sont convergentes. Pour cela, T 9 i~x’ ~‘ = r) . A et nous B sont convergentes, allons faire un les calcul de ma- T(T , r’) vérifient sont ces convergentes. Nous supposerons donc, conditions (qui dans la suite, que T entraînent que toutes les séries écrites sont et r’ conver- gentes). (tous c’est-à-dire rieurs ou égaux (les inégalités à ceux de l’autre). De les coefficients de l’une sont infé- même, étant vérifiées par les coefficients On obtient par récurrence trois suites n correspondants). ~~n~ , ~~n~ , vérifiant r’ ~ p Dans suite obtenir te On r~ majoration r’ en de la forme (T e (~K[[E’]]))[[T]]) ~ et par ( 1~ constant) , il exisT(T , r’ ~ facteur tel que - suite, les trois séries sont convergentes pour tion, les deux séries sont mettre déduit que en Par > 0 une peut on convergentes dans et, d’après le lemme 2, T ~ rI . Pour des raisons évidentes de les mêmes conditions. On Q et R sont majora- a convergentes. Définitions. (a) On appellera polynôme distingué de (K~E’ ~~ ~T ~ , un polynôme unitaire de cet anneau. (b) On appellera polyn8me distingué de les coefficients (c) On non non un polynôme unitaire dont dominants sont dans appellera polynôme distingué de les coefficients (K~~E’ ~~~ ~T ~ , dominants sont dans (K~E t 3 ~ ~T ~ ~ un polyn8me unitaire dont COROLLAIRE du théorème 1 (théorème (a) nul. Soit non de préparation de Weierstrass). (i) Comme dans le théorème 1 (a). (ii) S’il en est ainsi, B s’écrit de manière unique, B = HP , (inversible) et P distingué de degré n . (b) Soit (i) Comme (ii) S’il (b). dans le théorème 1 est sible dans (c) nulle. non en et Même énoncé que s’écrit de manière unique, B ainsi,y P (b~, H E K avec distingué en de degré remplaçant P par faisant A = H inver- (K[[E’]])[T] . dans K[[EJJ B=HP , avec ~~E~ , et K[[E’]] par Démonstration. (a) est évident. (b) et (c) résultent du théorème 1, en tP . Remarques. 1° ce étant facteur direct de E’ qui permet de définir soient alors K~E’~ , par passage fait de P type fini 2° Si pose F . B.K[[E]] sans au les et la projection p :i E ~~ E’ est continue, homomorphismes d’algèbres : B.K~E~ quotient K[[E]VB.K[[E]] ’E , on les idéaux obtient des engendrés par B dans K[[E]] et homomorphismes d’algèbres : d’après le théorème 1, il est de de même, engendré par les images dans le quotient de 1 9 ... , est un K{E’}-module de type fini engendré par les images de K = un C , la démonstration classique difficulté, on se ramené à écrire des théorèmes de Weierstrass se la formule de cercle de Cauchy pour un trans- 2-16 BIBLIOGRAPHIE (Henri). - Polynômes, dans le cours de Mathématiques 2, professé en 1965/66 à la Faculté des Sciences de Paris. [2] DOUADY (Adrien). - Le problème des modules pour les sous-espaces analytiques [1] CARTAN complets d’un espace (Thèse 1966, [3] RAMIS (Jean-Pierre). p. 1-98 ries convergentes Paris, t. sur 262, 1966, analytique donné, Ann. Inst. Fourier, Grenoble, Paris, 1966). t. 16, Sc. math. Factorialité des anneaux de séries formelles et de séles espaces vectoriels normés, C. R. Acad. Sciences, Série A, p. 904-906.