PSYCHIATRIE Peur des araignées ? Peur du vide ? Peur de la foule ? Peur des souris ? Nombre d’objets ou de situations peuvent causer des phobies. Les thérapies cognitivo-comportementales réapprennent aux patients à affronter ces situations angoissantes. La lutte contre les phobies Jérôme PALAZZOLO « L es symptômes de la peur – quelle qu'en soit la cause –, je les connais bien : tremblements, sueurs froides, accélération du rythme cardiaque, suffocation… Jusqu'à la paralysie que peut occasionner la peur panique. Dans une situation de peur, je me sens vulnérable, je ne contrôle plus mes émotions. Je ne me reconnais plus moi-même. Souvent, il m’arrive de communiquer mes propres peurs à mes proches. Par la suite, quand la situation de peur disparaît et que je redeviens « normale », j’ai du mal à renouer le dialogue avec eux, car j’éprouve un sentiment de honte. Ces peurs gâchent certains moments de ma vie. Je me focalise sur eux, et tout le reste passe au second plan. Pour les éviter, j’en suis venue à organiser ma vie en fonction de tout un système de peurs irrépressibles, causées par des phobies. » Phobies, le mot est lâché ! Ce mode de fonctionnement, fondé sur la crainte, gâche l’existence. Lorsqu'on gravit les échelons de cette peur qui nous tenaille, on ose à peine sortir de chez soi à cause de l'angoisse d'être confronté à une situation de panique. Quand la phobie prend le dessus, les plaisirs du quotidien disparaissent. Toutes ces peurs gâchent les moments agréables de la vie, par exemple les vacances (lieu inconnu, peur d'avoir peur…). Le regard des autres est pénible à supporter, car l'attitude excessive du phobique les fait souvent sourire. Ses proches le taquinent et se jouent de sa faiblesse. La phobie est un mal courant qui touche des millions de personnes, mais qui se soigne, même si le sentiment de peur ne disparaît pas totalement. Des phobies, nous en avons tous. Devons-nous pour autant tous envisager une thérapie ou un traitement médicamenteux ? Bien sûr que non. La prise en charge devient nécessaire quand elle a un impact 2 trop négatif sur la vie au quotidien et sur le comportement familial, social ou professionnel. Nous examinerons ici la prise en charge d’une phobie par une thérapie comportementale et cognitive. Une personne sur dix De nombreuses personnes sont atteintes par cette affection qui empoisonne leur vie et celle de leur entourage. Rien qu’aux États-Unis, on évalue à plus de 13 millions le nombre de patients qui consultent pour des problèmes de panique et de phobies ! Dans la population générale, près d’un individu sur dix souffrirait de phobie caractérisée, soit quelque six millions de personnes en France. Selon le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV), une phobie est une « peur persistante et intense à caractère irraisonné, ou bien excessive, déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation à un objet ou à une situation spécifique ». L’exposition au stimulus déclenchant la phobie provoque quasi systématiquement une réaction anxieuse immédiate qui peut prendre la forme d’une attaque de panique. Le sujet reconnaît le caractère excessif de sa peur ; quand il le peut, il évite la situation déclenchante, sinon il affronte une anxiété ou une détresse intenses. L’évitement, l’anticipation anxieuse ou la souffrance dans la situation redoutée perturbent de façon importante les habitudes de l’individu, ses activités socio-professionnelles ou bien ses relations avec autrui. Le seul fait d’imaginer la situation déclenche l’angoisse. Comment peut-on aider le patient à vivre avec sa phobie ? En général, dans le cas d’une phobie simple, les thérapies congnitivo-comportementales sont les plus efficaces : elles représentent aujourd'hui le © Cerveau & Psycho - N° 13 mode de prise en charge psychologique le plus largement reconnu par les professionnels de la santé. Les thérapies comportementales et cognitives reposent sur des techniques qui évoluent au fil du temps en fonction des travaux de recherche qui en évaluent l'efficacité. Ces thérapies agissent sur des comportements non adaptés à la vie courante, mais aussi sur les pensées (les cognitions) associées à ces comportements non adaptés. Elles ont pour objectif de modifier un comportement inadéquat : les attitudes inadaptées sont combattues et éliminées, tandis que les comportements adaptés sont favorisés et renforcés. Lorsqu’un patient vient consulter pour un trouble phobique, le psychiatre commence par l’interroger sur sa situation familiale et professionnelle. Il lui pose un certain nombre de questions : quand le trouble a-t-il commencé ? Comment se traduit l’angoisse ? Le patient adopte-t-il un comportement d’évitement ? Y a-t-il eu un événement notable qui aurait précédé l’apparition du trouble ? Le patient a-t-il vécu un épisode dépressif ? Souffret-il d’insomnie ? Se sent-il fatigué ? A-t-il des idées noires (pense-t-il souvent à la mort) ? Comment se manifestent les crises d’angoisse ? Les attaques de panique peuvent survenir lorsque la personne concernée se retrouve dans la situation redoutée : imaginez que vous vous retrouviez avec une énorme mygale sur le bras ! Elles se mani- © Cerveau & Psycho - N° 13 festent souvent par une accélération de la respiration, une oppression thoracique, des palpitations, des sueurs froides, des contractures musculaires et des vertiges. La peur de mourir est le sentiment le plus fort dans ces moments-là ; elle s’accompagne d’agitation à la fois psychique et motrice, le patient recherchant désespérément à fuir cette situation angoissante. Une enquête psychologique Après cette « enquête » qui permet au psychiatre de cerner le trouble et son incidence sur la vie quotidienne du patient, le thérapeute s’attelle à bien définir ce qui fait souffrir la personne : c’est l’analyse fonctionnelle du trouble. Il identifie la situation qui déclenche l’angoisse, les émotions associées, les pensées et images mentales récurrentes, le comportement qu’adopte le sujet, et la façon dont il anticipe la survenue des crises. Quand le psychiatre connaît l’histoire de son patient, qu’il a identifié son comportement avant et pendant les crises, la prise en charge psychothérapeutique peut commencer. Le thérapeute donne des informations au sujet sur sa phobie, la dédramatise le plus possible, et lui montre que les symptômes correspondent à une maladie connue qui peut être soignée en une quinzaine de séances grâce à une prise en charge cognitivo-comportementale. La phobie des araignées ou autres phobies peuvent être soulagées par la thérapie cognitivocomportementale. Le thérapeute réapprend progressivement au patient à affronter et à supporter ce qui l’angoissait. La réalité virtuelle est aussi utilisée : ici, Hunter Hoffman, du Centre de recherche sur l’analgésie, à l’Université de Washington, tente de soigner une patiente de son arachnophobie. 3 Un « contrat thérapeutique » est passé entre le thérapeute et le patient ; il définit les objectifs de la thérapie et le déroulement global des séances. Une désensibilisation systématique est mise en œuvre. Il s’agit d’une technique qui vise à modifier un comportement inadapté (par exemple, le fait d’éviter la situation déclenchant la crise). Dans un premier temps, il fait avec son patient une liste hiérarchique des situations angoissantes. Dans un deuxième temps, il suggère au patient une situation agréable, calme, relaxante (« Vous êtes au coin du feu, en train de lire un bon livre. Votre chat ronronne à côté de vous. Dehors, la neige tombe, mais vous êtes confortablement installé, bien au chaud »). Alors le thérapeute demande au patient d’imaginer la situation la moins angoissante de la liste qu’ils ont établie ensemble. Après environ 20 secondes, le patient est invité à ne plus y penser et à exprimer son niveau d’angoisse. Puis il se relaxe pendant environ 20 secondes. Une deuxième présentation de la même situation est faite pendant environ 20 secondes, suivie d’une relaxation. Et ainsi de suite… Quand l’angoisse a diminué de moitié, le thérapeute demande d’imaginer une situation un peu plus anxiogène. En procédant de cette façon, le patient parvient à affronter – en pensée – la situation la plus angoissante. C’est un peu de cette façon qu’agit un allergologue qui cherche à désensibiliser un patient allergique au pollen ou aux poils de chat : À chaque objet, sa phobie es phobies sont innombrables, et leurs noms souvent barbares. On en a répertorié plus d’une vingtaine, parmi les plus fréquentes, mais tout objet peut devenir le facteur déclenchant d’une phobie. L Phobie des araignées : arachnophobie Phobie des armes blanches : machairophobie Phobie des voyages en avion : aérodromophobie Phobie du cancer : cancérophobie Phobie des chats : ailourophobie Phobie des chiens : cynophobie Phobie de la constipation : apopathodiaphulatophobie Phobie des courants d’air : aérophobie Phobie de la douleur : algophobie Phobie de l’eau : hydrophobie Phobie des éclairs : astrapéphobie Phobie des grands espaces découverts : agoraphobie Phobie des espaces fermés et étroits : claustrophobie Phobie des étrangers : xénophobie Phobie des hauteurs : acrophobie Phobie des maladies : nosophobie Phobie de la nuit : nyctophobie Phobie des oiseaux : ornithophobie Phobie des orages, des tempêtes : cheimophobie Phobie du tonnerre : bronthémophobie Phobie des objets pointus, des pointes : achmophobie Phobie de rougir en public : éreuthophobie Phobie du sommeil : hypnophobie Phobie des souris : musophobie Phobie des voyages en train : sidérodromophobie 4 il administre des doses de plus en plus fortes d’extraits de la substance à laquelle le patient est allergique, afin que celui-ci s’y habitue peu à peu. Ici, on augmente progressivement la « dose d’angoisse ». Lorsque le patient parvient à affronter (toujours par la pensée) les scènes qu’il considère comme les plus angoissantes, le thérapeute lui demande de se mettre en situation : il doit aborder, dans la vie de tous les jours des « tâches » de la vie courante qui l’angoissent, en commençant par les situations les moins anxiogènes de la liste dressée avec le thérapeute. Le thérapeute explique à son patient les différentes étapes de la thérapie, et lui demande d’observer ses réactions pour chacune des situations qui conduisent à un évitement. Il doit « coter » son angoisse de 0 à 10 dans les situations difficiles. Une immunisation progressive contre la phobie Tout au long de la prise en charge, le thérapeute donne à son patient de nombreuses informations concernant les phobies, notamment des explications sur les mécanismes psychophysiologiques du phénomène d’angoisse. Ainsi, plusieurs facteurs participent à l’apparition de troubles phobiques. D’abord, des facteurs biologiques : les phobies résultent, pour la plupart, d’un instinct ancestral de survie : c’est parce qu’ils menaçaient la survie de nos ancêtres que nous craignons aujourd’hui les animaux prédateurs. C’est aussi le cas des situations associées à des dangers potentiels, telles que l’obscurité, du vide, les lieux inconnus. Ces peurs ont été justifiées à un moment ou à un autre de l’histoire de l’homme, et ont lui permis de s’adapter à un environnement parfois hostile. Les schémas de danger sont innés, et ne nécessitent aucun apprentissage (les ethnologues parlent de « mémoire collective »). Face à une situation donnée, un comportement automatique de survie refait surface, entraînant angoisse intense et évitement, ce qui explique le caractère irrationnel de la phobie. C’est le contexte (social ou psychologique) qui fait émerger le schéma de danger, aujourd’hui anachronique et inadapté. La phobie fait aussi intervenir des facteurs psychologiques. Elle est avivée par une expérience désagréable, un traumatisme (par exemple un accident de voiture, un malaise dans un lieu public, etc.). Pourtant, chez bon nombre de patients, la phobie est apparue sans expérience « traumatisante ». Qui plus est, un même évènement ne déclenche pas une phobie chez toutes les personnes qui y assistent. Ainsi, ce que l’on nomme le conditionnement, bien que fréquent, n’est pas indispensable à la survenue d’une phobie. Enfin, le contexte social peut jouer un rôle important dans la genèse d’une phobie. L’enfant apprend un grand nombre de comportements auprès de ses parents. Ainsi, si un petit garçon ou une petite fille voit son père ou sa mère avoir une réaction inadaptée face à telle ou telle situation (par exemple, se réfugier sous le lit en cas d’orage), il aura tendance à reproduire ce comportement dans le même type de situation. Le comportement a son importance, mais le discours et les mimiques aussi. Ainsi, les commentaires (« Fais attention, tu vas tomber ! »), les anecdotes (« Tu sais que le fils © Cerveau & Psycho - N° 13 Le traitement des phobies par la réalité virtuelle a réalité virtuelle repose sur une simulation informatique qui permet de visionner et d'interagir avec des objets et des environnements 3D, comme dans la « vraie vie ». Elles demandent l’utilisation de visio-casques, que l’on place sur la tête de l’utilisateur. Il est constitué de deux écrans miniatures qui projettent des images sur la rétine, d'un appareil de suivi des déplacements qui réagit aux mouvements des yeux ou de la tête, et d'un ordinateur qui fait varier l'information présentée en fonction des mouvements de l’utilisateur pour lui donner l'impression d’évoluer dans un environnement 3D. La réalité virtuelle est utilisée dans le traitement de certaines phobies. Par exemple, au Laboratoire de cyberpsychologie de l'Université du Québec à Hull, des études ont montré l'efficacité de la réalité virtuelle appliquée aux traitements de l'acrophobie (phobie des hauteurs), de la claustrophobie (phobie des L de madame Martin s’est noyé à l’âge de six ans en jouant près de la piscine ? ») ou les simples expressions du visage (grimace d’horreur face à une araignée) sont autant d’apprentissages pour l’enfant. Enfin, un milieu familial à haut niveau de stress est le terrain idéal pour la genèse de peurs. Angoisse chronique, atmosphère stressante diffuse, comportements d’évitement sont autant de facteurs favorisant le développement d’une phobie. Ces éléments acquis, le patient passe à l’apprentissage du contrôle de ses attaques de panique : il apprend à mettre en pratique des techniques de relaxation rapide. À chaque séance, le thérapeute s’assure que le patient fait bien quotidiennement ses exercices de relaxation rapide en situation non angoissante, l’encourage et le félicite pour ses progrès. Lorsque la relaxation rapide est acquise, le thérapeute explique les liens existant entre cognitions (pensées), émotions et comportements. En effet, la manifestation phobique, qu’elle soit du domaine de l’anxiété latente ou de l’attaque de panique a trois dimensions : une dimension corporelle une dimension cognitive et une dimension comportementale. La réaction corporelle face à la situation anxiogène est celle que nous avons évoquée et qui recouvre les troubles neurovégétatifs, tels que sueurs, tremblements, palpitations cardiaques. La dimension cognitive recouvre celle des représentations mentales et des croyances erronées du sujet au contact de la situation anxiogène. Enfin, la dimension comportementale se réfère à la façon dont le sujet réagit, c’est-à-dire s’il évite la situation anxiogène, s’il la fuit, si cette situation l’inhibe, etc. Ces trois dimensions constituent les bases de la prise en charge psychothérapeutique. Cette démarche structurée nécessite de définir un plan d’action : le thérapeute cognitivo-comportementaliste cherche à modifier les comportements de son patient afin de lui permettre de se libérer rapidement des symptômes qui le font souffrir. Lorsqu’un sujet est confronté à une phobie (par exemple l'impossibilité de prendre un ascenseur ou le métro), il est intéressant d’adopter une vision plus pragmatique : plutôt que de rechercher le sens de ces symptômes (ce que ferait un psychanalyste), © Cerveau & Psycho - N° 13 endroits clos) et de l'arachnophobie (phobie des araignées). La réalité virtuelle comporte plusieurs avantages par rapport aux techniques classiques d’exposition : elle permet une présentation des situations angoissantes plus sécuritaire et moins pénible pour le patient que l’exposition en réalité. De plus, elle permet une présentation des situations angoissantes plus réaliste que le fait d’imaginer la situation ou l’objet phobique. Au Laboratoire HIT (pour Human Interface Technology) de l’Université de Washington, on rapporte également que la réalité virtuelle peut contribuer à diminuer l'effet de la douleur lors des soins donnés aux patients souffrant de brûlures graves. Les mondes virtuels dédiés au traitement des phobies ont été utilisés avec certains sujets. Plusieurs études montrent que la réalité virtuelle serait plus efficace pour aider les patients phobiques que de simples consoles de jeu vidéo, ou des films. le thérapeute cognitivo-comportementaliste les considère comme des réponses apprises, que le patient doit « désapprendre » pour en adopter d'autres, lui permettant d’avoir une vie plus normale. Désapprendre des comportements inadaptés Simultanément, le patient réalise ce que l’on nomme une restructuration cognitive. En forçant le patient à analyser et à formuler les conséquences des différentes étapes de son comportement phobique, le thérapeute l’aide à évoquer le problème qui le submerge, à y « voir plus clair ». Au delà de son action sur les comportements, la thérapie cognitive prend de plus en plus en compte les idées et les sentiments du sujet, son univers intérieur. Puis le thérapeute demande à son patient d’effectuer des tâches anxiogènes tout en utilisant la relaxation rapide pour réduire et contrôler son angoisse. Les thérapies cognitivo-comportementales n'apportent pas de réponse à un questionnement existentiel ou à une meilleure connaissance de soimême, mais elles aident ceux qui veulent soigner des symptômes handicapants qu'ils peuvent décrire. Progressivement, le patient apprend à réduire et à gérer son angoisse. Il affronte petit à petit des situations qu’il jugeait très anxiogènes au début de la thérapie : la désensibilisation systématique se poursuit (à des doses croissantes). La dernière séance est consacrée à l’évaluation de la thérapie et si le patient est satisfait de la maîtrise qu’il a acquise sur des situations qu’il fuyait initialement, le thérapeute lui fixe un rendez-vous quelques semaines, voire quelques mois plus tard : au cours de cet entretien les résultats « à long terme » seront évalués, et des séances de rappel seront prescrites si nécessaire. La phobie, quand elle ne représente pas un réel handicap pour le sujet, n'est pas un problème en soi. Elle devient préoccupante à partir du moment où elle empêche la personne de vivre normalement, où elle lui gâche l’existence. Or il existe aujourd’hui des moyens thérapeutiques adaptés et très efficaces pour la combattre. ◆ Bibliographie J. PALAZZOLO, Guérir vite Soigner les angoisses, la dépression, les phobies par les TCC, Hachette Pratique, 2005. J. COTTRAUX, Les thérapies comportementales et cognitives, Quatrième édition, Masson, 2004. J. PALAZZOLO, Cas cliniques en thérapies comportementales et cognitives, Masson, Collection Pratiques en Psychothérapie, 2004. J. PALAZZOLO, Dire pour vivre - Pathologies psychiques : témoignages au quotidien, Ellébore, Collection Champs Ouverts, 2004.C. ANDRÉ et MUZO, Petites angoisses et grosses phobies, Seuil, 2002. Jérôme Palazzolo est psychiatre au Centre hospitalier Sainte-Marie, à Nice, professeur de socio-anthropologie de la santé à l’Université internationale Senghor, à Alexandrie, chargé de cours à l’Université de Nice-Sophia Antipolis. 5