Docteur MASI Bruno 29 bis rue de Noailles 78000 VERSAILLES 01 39 51 51 09 VOUS AVEZ DES PHOBIES La phobie est un trouble anxieux. C’est le plus fréquent des troubles psychiatriques. Vous présentez alors une peur persistante, irrationnelle, entraînant l’évitement d’un objet ou d’une situation source de la peur. Ces peurs sont multiples, mais on peut en reconnaître quatre grandes familles. · L’agoraphobie, qui qualifie la peur des espaces ouverts, ou le fait d’être dans des endroits publics, ou de s’éloigner d’endroits familiers. · La phobie sociale (phobie la plus fréquente avec l’agoraphobie) qui se traduit par l’évitement des relations sociales avec la peur de déranger les autres, une difficulté à exprimer ses désirs qui passent après ceux des autres, et une valorisation des opinions d’autrui au détriment des avis personnels. · Les phobies spécifiques, qui sont très nombreuses et concernent tous objets ou toute situation (serpent, orage, bruit,...). Parmi elles, les nosophobies qui qualifient la peur du sang et des maladies. En France, un homme sur dix est victime de phobie, et plus d’une femme sur cinq. Chez l’enfant, les taux varient entre 3 et 9 % avec toujours une prédominance féminine, non expliquée. L’âge de début des troubles est en moyenne de 13 ans chez la fille et de 14 ans chez le garçon. Les phobies débutent le plus souvent dans l’enfance pour se prolonger à l’âge adulte. Les personnes âgées peuvent également être victimes de souffrances phobiques, qui sont souvent méconnues car banalisées, difficilement avouées, et excusées par les handicaps. Par exemple : une phobie de l’espace se traduit par des vertiges ; l’évitement des sorties sera expliqué par un trouble visuel ou une difficulté à la marche. Ces phobies conduisent le sujet à renoncer à ses activités, à un repli sur soi. Ces peurs (de la bousculade, des chutes, de rester seul(e) chez soi), où l’atteinte du corps est mise en avant, aggravent le repli sur lui-même du sujet âgé. Les phobies peuvent être associées, voire multiples. Par exemple, la phobie sociale est souvent associée à des phobies simples, dans la moitié des cas environ. Le champ d’action du sujet se trouve encore plus réduit et conduit au sentiment d’inefficacité personnelle et de faible estime de soi. Une autre association mieux prise en compte aujourd’hui est l’existence conjointe d’un trouble pathologique de la personnalité. Si la phobie est spécifique, circonscrite, le sujet peut mettre en place des évitements efficaces, et aménager sa vie autour de sa phobie sans qu’il n’y paraisse rien. Dans ce cas, le sujet phobique se plaint d’une restriction de son champ d’action dans sa vie quotidienne, ses loisirs, etc., mais il est rarement dépressif. En revanche, chez un sujet atteint d’agoraphobie ou de phobie sociale, l’angoisse est quotidienne. Différentes études estiment que le risque de dépression est de 50 %. La consommation abusive de produits sédatifs ou stimulants constitue une autre complication des phobies. En effet, la peur de la confrontation avec la phobie conduit souvent à l’absorption de boissons alcoolisées et/ou à la prise de sédatifs amenant accoutumance et dépendance. Moins souvent, c’est l’absorption de produits illicites stimulants qui a pour but la recherche d’une des inhibition, c’est-à-dire d’un état d’euphorie, permettant d’affronter la phobie. Quel traitement ? Si la (les) phobie(s) commence (nt) à vous gâcher la vie, consultez un spécialiste, il identifiera votre trouble, ses origines et vous guidera vers le traitement le plus adapté. La psychothérapie a montré une efficacité dans environ 75 % des cas, quelles que soient les phobies. Le programme thérapeutique proposé est différent selon chaque type de phobie, mais il est aussi fonction de chaque personne, et des entretiens préliminaires qui permettent de définir un projet thérapeutique personnalisé. Certains patients bénéficieront aussi, selon les cas, de la prescription d’un antidépresseur ou anxiolytique. Des évaluations faites longtemps après la thérapie montrent une très bonne guérison des troubles sans apparition particulière d’autres symptômes. Bibliographie de référence : - « La peur de tout ». Évelyne MOLLARD. Juin 2003, Odile Jacob. - « Psychothérapie des phobies - Approche comportementale et cognitive » Luis VERA, Christine MIRABEL-SARRON. Nouvelle édition 2002, Dunod. - « Soigner les phobies sociales ». Dominique SERVANT. Collections Pratiques en psychothérapie. Octobre 2002, Masson. Christine MIRABEL-SARRON © Éditions Scientifiques L&C