ICN BUSINESS SCHOOL - NANCY ECOLE DU COACHING LE COACHING D’IMAGE : ENTRE APPARENCE ET CONGRUENCE, LE COACHING D’IMAGE PEUT-IL REVELER L’IDENTITE DE SOI ? Salvador Dali – Le chien afghan Mémoire de certification Sous la direction de Sybil Persson Isabelle Lemoinne Ecole du Coaching-Promotion N°6 - Année 2011 « J’atteste que ce travail est personnel, cite en références toutes les sources utilisées et ne comporte pas de plagiat » Signature 2 SOMMAIRE REMERCIEMENTS RESUME --------------------------------------------------------------------------------- 5 --------------------------------------------------------------------------------------------- 6 INTRODUCTION ------------------------------------------------------------------------------------- 7 PREMIERE PARTIE :APPARENCE CORPORELLE ET IMAGE PERSONNELLE- 10 CHAPITRE I : PLACE DE L’IMAGE PERSONNELLE DANS LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE, MISE EN EVIDENCE DES STEREOTYPES ---------------- 12 1- I.1 - DE L’APPARENCE CORPORELLE A L’IMAGE PERSONNELLE, DEFINITIONS ET PLACE DANS LA COMMUNICATION ---------------------------------------------- 13 1-I.2 - STEREOTYPES ET PREJUGES, ROLE DE LA CATEGORISATION --------------------- 15 1-I.3 - EFFETS DES STEREOTYPES ET PREJUGES : LA DISCRIMINATION ------------------ 18 CHAPITRE II : LANGAGE CORPOREL, LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE MISE EN EVIDENCE DES CODES ET REGLES DE L’IMAGE ----------------------- 20 1- II.1 - NORMES ET REGLES QUI PRESIDENT A L’APPARENCE CORPORELLE 1 -II.1.1 – LE VETEMENT ---------------------------------------------------------------- 21 1 -II.1.2 – MENS SANA IN CORPORE SANO ----------------------------------------- 22 1-II.2 LANGAGE CORPOREL ET LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE --------- 23 1 -II.2.1 – LE LANGAGE CORPOREL ----------------------------------------------------- 23 1 -II.2.2 – LES LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE-------------------------------- 24 A – LE STYLE ----------------------------------------------------------------- 25 B – LES COULEURS ----------------------------------------------------------- 25 C – LA GESTUELLE ------------------------------------------------------------ 26 3 DEUXIEME PARTIE : COHERENCE ET CONGRUENCE, COACHING DE DE L’IMAGE PERSONNELLE ------------------------------------ 28 CHAPITRE I : COHERENCE ET CONGRUENCE DE L’IMAGE PERSONNELLE ---------------- 30 2 - I.1 - MISE EN EVIDENCE DE LA COHERENCE D’IMAGE -------------------------------- 31 2 - I.2 - LA CONGRUENCE DE L’IMAGE PERSONNELLE ----------------------------- 34 CHAPITRE II : LE COACHING D’IMAGE A TRAVERS UN EXEMPLE ----------------------------- 37 2- II.1 - LE COACHING DE L’IMAGE PERSONNELLE --------------------------------------- 38 2- II.2 - UN EXEMPLE CONCRET ------------------------------------------------------------- 41 CONCLUSION --------------------------------------------------------------------------------------- 46 ANNEXES -------------------------------------------------------------------------------------------- 48 BIBLIOGRAPHIE ----------------------------------------------------------------------------------- 62 4 REMERCIEMENTS A vant tout, je tiens à remercier ici toutes les personnes qui m’ont donné la possibilité de suivre cette formation au sein de l’Ecole du Coaching de Nancy, formation riche par la variété des sujets qu’elle nous a apportés à connaître et passionnante par le partage des témoignages et surtout par les professionnel(le)s qui l’ont animée. Je remercie tout d’abord Sybil Persson, Directrice de l’Ecole et Directrice des mémoires, pour ses conseils avisés et son aide précieuse dans la rédaction de ce mémoire. J’exprime également mes sincères remerciements à Agnès Ceccarelli, Professeur Assistant à l’ICN Business School de Nancy, spécialiste de la communication non verbale et de l’image de soi, qui m’a éclairée dans le choix des lectures appropriées et guidé dans la réflexion de mon sujet de mémoire. Je remercie ensuite, Laurent Goldstein, Coach professionnel et Directeur du Programme de l’Ecole du Coaching, pour sa bienveillance, son écoute attentionnée et chaleureuse et pour tout le soutien qu’il m’a apporté tout au long de cette formation. Je tiens à remercier avec une attention particulière, Aude Roy, Présidente fondatrice de l’Association Française pour l’Image Personnelle et Professionnelle, première coach d’Image et instigatrice du coaching d’Image, pour son écoute, sa disponibilité et ses conseils pertinents. Je remercie encore Nadine Prévost, Directrice de la Coopérative d’Emplois CAP’Entreprendre, Scoop, au sein de laquelle je développe mon activité de consultante en communication non verbale. Nadine m’a permis de concrétiser ma participation à l’Ecole du Coaching. Je n’oublie pas, bien sûr, tous mes collègues de formation que je remercie pour leurs qualités d’« être », le partage d’expériences et de moments forts, ainsi que les Anciens pour leur présence bienveillante et leur générosité dans la transmission du savoir (merci à Adeline, Catherine, Chantal, Cyrille, Denis, Elisabeth, Rachel, Raoul, Sophie, Serge…). Enfin, je remercie mes proches, et notamment mon mari Michel, mes enfants Hugo et Audrey et mon père, pour leur patience, leur amour et leurs encouragements. Pour finir, je dédie ce mémoire à ma mère Paulette et ma belle-mère Suzanne toutes deux décédées cette année, mais vivantes dans mon cœur. Merci à Toutes et Tous. Isabelle Lemoinne – Septembre 2011 5 « La forme, c’est le fond qui remonte à la surface » Victor Hugo, Les Misérables RESUME LE COACHING D’IMAGE : ENTRE APPARENCE ET CONGRUENCE, LE COACHING D’IMAGE PEUT-IL REVELER L’IDENTITE DE SOI ? C e mémoire a pour objet de montrer le rôle important que tient l’image dans la communication et plus particulièrement dans les relations interpersonnelles. L’image que nous pouvons donner de nous-mêmes c’est-à-dire l’apparence corporelle qu’elle renvoie fait l’objet depuis plusieurs décennies de nombreuses analyses sociologiques comme psychologiques. L’impact de l’image personnelle des individus, pris comme acteurs sociaux en situation d’interaction, n’est plus à démontrer désormais, ni sa crédibilité en tant que sujet d’étude, comme l’attestent les travaux sur la « grammaire » de la vie quotidienne (et les rites sociaux) d’ E. Goffman, ceux sur le corps comme « produit social » de P. Bourdieu, sur le vêtement et la mode de R. Barthes ou encore sur les langages de l’espace et du corps de l’anthropologue E. T. Hall, et bien d’autres que nous citerons dans ce mémoire. Toutefois, la question du sens donné à cette apparence reste à poser et dans ce sens la part de congruence qu’elle suppose. La congruence va donner sens à l’apparence et permettre de relier celle-ci à l’image de soi, afin que le fond émerge à la surface. Le coaching d’image est un moyen privilégié pour y parvenir. Ainsi, guidé et accompagné, le coaché pourra-t-il atteindre la congruence et révéler l’identité de soi ? Mots-clés : apparence corporelle, image personnelle, stéréotypes, catégorisation, cohérence, congruence, coaching 6 « Une image vaut mille mots »* INTRODUCTION A insi parlait Confucius (*) (551 av. JC- 479 av. JC) dans ses écrits, bien avant que n’advienne l’ère de l’image telle que nous la connaissons maintenant. Il en est aujourd’hui toujours de même et plus encore dans un monde où l’image grâce aux moyens techniques développés des médias (télévision, satellites, internet…) a pris le pas sur le « poids des mots » et s’impose en star avec « le choc des photos » pour ne pas citer un magazine célèbre (Paris Match). Mais, parler de l’image et de ce qu’elle donne à voir renvoie à plusieurs questions comme celle de la perception, de la représentation mais aussi de l’interprétation du réel. Et plus encore, elle pose la question entre la réalité et l’imaginaire : quelle idée nous faisons-nous de ce que nous voyons ? Cette question se pose aussi pour notre propre image, notre apparence corporelle : visage, corps, gestuelle et style vestimentaire, mais encore coiffure, maquillage et accessoires sont inconsciemment passés au crible par l’interlocuteur. Ces éléments parlent à la place de l’individu qui les porte, le révèlent aux yeux de l’autre et souvent le cataloguent. L’image est en somme un deuxième langage de la personnalité. Cela n’est pas nouveau et, depuis une étude sortie en 1971 par un sociologue et chercheur américain Albert Méhrabian1, nous savons que la communication avec autrui passe à 55% par le visuel, 38% par le verbal (la voix) et 7% seulement par les mots. L’étude par des sociologues, psychologues et en général par les sciences sociales sur l’apparence corporelle n’est plus aujourd’hui un phénomène isolé, c’est au contraire un sujet qui depuis une trentaine d’années connaît de plus en plus d’intérêt comme peuvent en témoigner le nombre d’articles ou de livres publiés. Cependant, ce sujet a souvent été traité de façon parcellaire, ou à travers d’épiphénomènes comme l’étude du vêtement, des costumes, du maquillage, de la mode… . Cela s’explique sans doute par le fait que parler d’apparence corporelle ou de l’image personnelle renvoie encore trop souvent à l’idée de futile, d’inutile voire de frivole, bref cela reviendrait « à parler de chiffons », quoi de plus dérisoire et de plus féminin ! 1 Albert Méhrabian, Silent Messages, Wadsworth-Belmont, Californie (USA), 1971 7 Pourtant, la place qu’occupent la présentation de soi et l’apparence corporelle dans les relations interpersonnelles est essentielle. Il suffit pour s’en rendre compte de lire ou d’entendre les faits qui nous sont rapportés émanant d’attitudes de personnages publics même, pour lesquels, le port d’un vêtement à la couleur inappropriée dans le pays visité pour l’un, la posture assise choquante pour l’autre, témoignent de ce rôle important de la présentation personnelle dans les échanges interpersonnels, à tous les niveaux. Récemment encore, Jean-François Amadieu2, sociologue et directeur de l’Observatoire des discriminations démontre les effets de l’image personnelle sur la réussite sociale : un physique agréable et un look soigné offrent plus de chance dans la vie tant pour une belle évolution de carrière que pour la vie privée. Alors, quelles sont les raisons précises qui conduisent à de tels constats ? Quels sont les processus mis en œuvre lors des échanges ou interactions entre les acteurs sociaux ? Quels messages sont décryptés et de quelles façons ? C’est à ces questions que tente de répondre la première partie du mémoire, en démontrant tout d’abord la place et le rôle de l’image personnelle dans la communication et en mettant en évidence le fait que la lecture des apparences corporelles se fait naturellement en fonction de l’existence de stéréotypes d’images et de préjugés. Les stéréotypes et préjugés sont la conséquence d’un processus de catégorisation sociale que nous expliquerons. Nous regarderons ensuite comment décrypter les messages de l’apparence corporelle en mettant à jour les règles et normes sociales qui les déterminent, mais aussi en s’attachant au langage corporel et aux langages de l’image personnelle. Après ce constat de départ sur les attendus de l’image personnelle nous nous interrogerons sur le sens qu’elle peut se donner ? Quelle part de cohérence existe-t-il entre apparence et image de soi ? Comment révéler en conscience l’image de nous-même sans nous trahir, comment atteindre la congruence entre le fond (notre être) et la forme (notre apparence) ? C’est à ces questions que s’attache la deuxième partie, en montrant que le coaching peut être un outil de premier ordre dans la recherche d’une« vraie et bonne image » de nous. C’est un véritable travail sur la connaissance de soi qui se situe à la frontière entre la psychologie et la sociologie. Pour cela, il convient de définir le coaching comme relation d’aide et mode d’accompagnement au changement. Le coach en image est là pour éclairer le coaché sur le chemin de recherche de 2 J.F Amadieu, Le Poids des apparences, Beauté, amour et gloire, Ed. Odile Jacob, poches, Paris, 2005 8 l’identité visuelle qui lui convient et lui correspond le mieux, telle une quête intérieure vers le look qui lui ressemble. Enfin, nous évoquerons les effets produits par un coaching d’image. Pour résumer, notre plan se propose tel un « S.C.O.R.E »3, d’étudier la problématique de l’image personnelle en en décryptant : - S comme Symptômes, le rôle des stéréotypes et préjugés dans l’appréhension de l’image personnelle - C comme Cause, la catégorisation qui agit comme processus initial dans la fabrication des identités sociales et visuelles - O comme Objectifs, quel sens peut-on alors donner à l’image personnelle, quels objectifs peut-elle viser ? - R comme Ressources, le recours au coaching qui est un instrument privilégié pour révéler l’individu dans son image - E enfin comme Effets, car outre la congruence, la mise en adéquation du fond à la forme peut apporter plusieurs bienfaits 3 Le SCORE, modèle mis en place par Robert DILTS et utilisé en Programmation Neuro Linguistique, 9 PREMIERE PARTIE APPARENCE CORPORELLE ET IMAGE PERSONNELLE 10 APPARENCE CORPORELLE ET IMAGE PERSONNELLE C ette première partie dresse un constat (qui ne saurait être exhaustif) sur le sujet de l’apparence corporelle et de l’image personnelle comme phénomène social et en observe les principaux symptômes. Dans un premier chapitre, après avoir défini les notions d’apparence corporelle et d’image personnelle, nous montrons que l’image occupe un rôle important dans la communication des acteurs sociaux en situation d’interactions. Pour cela, nous regardons comment les stéréotypes d’images et les préjugés influent sur l’appréhension des apparences corporelles et comment ils prennent naissance par le processus de catégorisation sociale, lequel est majeur dans la constitution de l’identité sociale. Enfin, nous montrons comment ces mêmes stéréotypes interviennent dans les comportements humains et sociaux en créant des phénomènes de discrimination. Dans un deuxième chapitre, nous évoquons l’image personnelle comme deuxième langage de l’individu, en montrant tout d’abord, de quelles façons peuvent être décodées les apparences corporelles en mettant à jour l’existence de règles et de normes sociales qui les déterminent. Puis, il apparaît que le corps (apparence corporelle) mais également les attributs de l’image (vêtement, couleurs, gestes….) ont aussi un « langage » qu’il convient de décrypter. 11 CHAPITRE I PLACE DE L’IMAGE PERSONNELLE DANS LA COMMUNICATION INTERPERSONNELLE. MISE EN EVIDENCE DES STEREOTYPES ET PREJUGES. « L’habit ne fait pas le moine …. » 12 1 - I.1 – DE L’APPARENCE CORPORELLE A L’IMAGE PERSONNELLE, DEFINITIONS ET PLACE DANS LA COMMUNICATION L’apparence corporelle est « entendue comme le corps et les objets portés par lui, sa présentation, sa représentation, c’est-à-dire l’ensemble des caractères physiques constants ou variant lentement (poids, taille, traits du visage), d’attitudes corporelles (postures, expressions, mimiques) et d’attributs (habits, coiffures, maquillages, accessoires)» (Pagès-Delon, 1989, p.9). Cette définition montre bien qu’il s’agit de représentations visuelles de ce que le corps peut donner à voir. De plus, l’apparence corporelle comporte comme le montre la définition, des attributs complémentaires, tel le vêtement, ce « signe qui sépare l’homme de l’animal » (Condorcet), mais encore les accessoires, le maquillage et autres marqueurs corporels (coiffure, tatouage, piercing). C’est alors qu’apparaît la notion d’image personnelle. Il est difficile de fournir une définition « type » de l’image personnelle mais elle pourrait être associée à celle qui existe en marketing pour les produits et donnée par l’IREP (Institut de Recherche et d’Etudes Publicitaires) : « une image est l’ensemble des représentations à la fois affectives et rationnelles associées par un individu à un produit, une marque, une idée, une entreprise». De même notre image personnelle va comporter, outre l’association des attributs de notre apparence corporelle (vêtements, coiffure, bijoux ...), une part non négligeable de ce que nous ressentons et vivons à un moment donné de notre existence. Il y a donc une dimension émotionnelle associée à l’image personnelle et cela pour une raison fondamentale c’est que nous sommes vus ! Car c’est dans le regard de l’autre que nous prenons davantage conscience de notre existence et cela peut même susciter des retentissements organiques: « La simple apparition de l’Autre dans notre conscience suffit à modifier nos émotions et nos métabolismes (…) une émotion alertante va accélérer les rythmes cérébraux, faire disparaître l’alpha, augmenter les fréquences cardiaque et respiratoire, provoquer une flèche électrocutanée (…) l’Autre, dès qu’il apparaît dans mon champ de conscience, me change mon monde »4. L’image personnelle, ou encore image de soi ou identité, apparaît donc comme un concept complexe tel un ensemble de représentations de nous-mêmes qui se situe au carrefour de notre environnement extérieur et de notre moi intérieur. Elle est le produit à la fois des contraintes extérieures de la vie sociale et de nos sentiments, des jugements et des regards d’autrui et de nos émotions, mais encore de nos fantasmes ou de nos pulsions. 4 Boris CYRULNIK, Mémoire de singe et paroles d’homme, Hachette, 1998 13 On comprend dès lors tout l’enjeu de l’image personnelle : elle ne répond pas seulement à des besoins physiologiques comme se protéger du froid ou du chaud, mais bien au-delà, on pourrait aller jusqu’à dire, à une exigence d’ÊTRE. Regardons à présent, comment l’image personnelle impacte notre communication. En introduction nous évoquons l’étude du professeur Albert Méhrabian, connue aussi sous la règle des 3V. Cette étude a décomposé un message en trois canaux : le visuel, le vocal et le verbal. Le visuel est ici le non-verbal, car il comprend non seulement le visuel (l’apparence), mais aussi la gestuelle, comme par exemple une poignée de main et encore l’olfactif. Les expériences menées au travers de cette étude tendent à estimer l’importance relative de chacun des 3V lors de la toute première fois dans une situation donnée. Ces expériences montrent aussi la façon de communiquer des sentiments et des états d’esprit. Il en ressort que lorsque la situation paraît ambiguë du point de vue du verbal, c’est le non verbal et le vocal qui prédominent et induisent des interprétations, d’où les pourcentages importants qui s’expriment pour ceux-ci, à travers la formule de Mérhabian : “Total Liking = 7% Verbal Liking + 38% Vocal Liking + 55% Facial Liking” 5 Malgré les nombreuses critiques au sujet de cette étude et des chiffres obtenus, il convient de retenir que l’influence du non verbal sur le verbal, sans oublier le rôle de la voix (intonation, exclamations...) reste importante dans les situations dites de « première impression ». Et « On a jamais deux fois l’occasion de faire une bonne première impression ! », comme le confirme cette citation attribuée à Régis Mc Kenna, célèbre consultant américain en marketing et publicité. Il est même démontré que nous n’avons que quatre minutes lors de cette première impression, pour laisser une empreinte de nous, bonne ou mauvaise. L’histoire de la langue française au regard des citations et proverbes ( Annexe1) nous fournit d’autres exemples encore du « poids des apparences » dans notre communication. Soulignons le plus célèbre d’entre eux : « L’habit ne fait pas le moine », proverbe apparu au XIIIe siècle. Nous constatons cependant au travers des quelques citations relevées en Annexe1 que l’apparence renvoie souvent une image négative de nous, laquelle viendrait cacher une vérité ou une réalité autre, celle de notre identité sans doute. Les raisons de cette attitude qui d’ailleurs semble propre à notre culture occidentale, sont sûrement à rechercher dans nos racines judéo-chrétiennes et dans la tradition philosophique qui a toujours privilégié comme 5 http://www.kaaj.com/psych/smorder.html, site d’Albert Méhrabian. 14 l’affirme Frédéric Monneyron « les arrière-mondes, en recherchant la vérité derrière l’appréhension immédiate des choses (…) sous le corps elle a cherché l’âme, sous le manifeste du langage et des comportements, l’inconscient … de même elle a cherché l’essence sous le paraître »6. Notre image personnelle impacte donc bien notre communication et elle s’inscrit dans le champ de la perception que nous avons de l’autre, c’est-à-dire dans la sélection, l’organisation puis l’interprétation que nous opérons sur les informations reçues de l’Autre. Parmi ces interprétations se trouvent les stéréotypes e préjugés en matière d’image. 1 - I.2 STEREOTYPES ET PREJUGES, ROLE DE LA CATEGORISATION La vie courante nous confronte tous les jours à des situations où stéréotypes et préjugés entrent en œuvre dans notre appréhension de la réalité du monde. A chaque rencontre, chaque événement nouveau vécu, nous allons les interpréter en fonction de nos connaissances, d’expériences et des jugements que nous en avons (cf. Annexe 2). Les stéréotypes font l’objet de nombreuses études et recherches en sociologie. C’est en 1922 que Walter Lippman, journaliste américain, introduit le terme de « stéréotypes » en le définissant comme « des images dans notre tête qui s’intercalent entre la réalité et notre idée de la réalité. » Il va en dégager les caractéristiques principales suivantes : - « Les stéréotypes sont des idées consensuelles, c’est-à-dire socialement partagées ; - « les stéréotypes sont rigides, c’est-à-dire qu’ils résistent à la preuve du contraire ; - « les stéréotypes sont des généralisations excessives ; - « les stéréotypes sont faux ou mal fondés »7 Aujourd’hui, il semble que les études aboutissent à une définition beaucoup plus spécifique des stéréotypes comme étant un « ensemble de croyances à propos des caractéristiques, attributs et comportements des membres de certains groupes » (Hilton et Von Hippel, 1996). Un stéréotype, c’est aussi comme le démontrent J.B Légal et S. Delouvée (2008), « une structure cognitive qui contient des connaissances et des représentations mentales, appliquées à un groupe ou à une catégorie, qui sont stockées dans un coin de notre mémoire. » 6 7 Frédéric Monneyron, La frivolité essentielle, Perspectives critiques, PUF, Paris, 2001, p.19 JB Légal et S. Delouvée, Stéréotypes, préjugés et discrimination, DUNOD, Paris, 2008, p.11-12 15 Les connaissances relatives à un groupe se décomposent en matière de comportements, de caractéristiques physiques et de traits de personnalité. Ces éléments vont être porteurs de stéréotypes d’image. Si ces stéréotypes sont des opinions largement partagées par un grand nombre c’est aussi parce qu’elles sont relayées et entretenues par diverses sources (famille, amis, média dans leur ensemble surtout). Toutefois, comme le montrent les auteurs cités cidessus, la consensualité des personnes sur un stéréotype dépendra aussi de leur degré en matière de préjugé. Les préjugés ont, eux, davantage une dimension évaluative et affective. Ils ont surtout une dimension individuelle et non plus consensuelle. Car, le préjugé procède « d’un pré jugement, une prise de décision individuelle, avant toute étude de la question, avant la moindre réflexion, sans aucune expérience » (…) « Le préjugé est de ne pas aimer les Noirs, les stéréotypes sont de les déclarer paresseux et bruyants. »8 Ainsi stéréotypes et préjugés sont étroitement liés et interdépendants. Comment expliquer dès lors leurs origines ? Différents niveaux d’analyse ont été étudiés pour tenter de répondre à l’existence des stéréotypes et préjugés. D’un côté, des études psychologiques et même la psychanalyse, ont recherché des réponses dans des explications « intra-individuelles », d’un autre côté les sciences sociales ont développé la thèse de la catégorisation, menant à définir la catégorisation sociale. En effet, en 1954, Allport et Bruner (1957) observent que les « stéréotypes sont une conséquence naturelle du fonctionnement de notre système cognitif et, plus précisément, de notre (in)capacité à traiter l’information qui nous parvient »9. Etudiant les capacités de notre système cognitif, ces auteurs se sont aperçus que notre mémoire de travail (celle qui permet de résoudre des problèmes, de réfléchir) avait besoin de simplifier le nombre d’informations qui lui parvenait en raison de sa capacité limitée. Aussi, pour pouvoir appréhender l’environnement qui l’entoure, le cerveau met en place des processus et parmi ceux-ci, la catégorisation. Elle consiste à simplifier la réalité en opérant un classement des informations selon leurs caractéristiques communes en les regroupant en catégories. 8 Marc-Alain DESCAMPS, Le langage du corps et la communication corporelle, PUF- Psychologies d’aujourd’hui, Paris, 1989.p18 9 J.B Légal et S. Delouvée, op. cite, p. 39 16 En 1969, Tajfel, met en avant qu’un groupe d’individus peut se réduire à une catégorie, parce qu’il contient des membres qui partagent des caractéristiques communes, ce qui permet de le distinguer également d’autres groupes. Cette forme de catégorisation s’appelle la catégorisation sociale, c’est-à-dire une classification des individus en fonction de leurs caractéristiques. En 1997, O. Corneille10 met en évidence les six principes fondamentaux de la catégorisation, parmi ceux-ci un des principes établit que les catégories sont basées, avant tout, sur des caractéristiques physiques, ce qui renvoie à l’apparence corporelle. La catégorisation sociale permet donc de classer les individus en plusieurs groupes ou catégories. Il convient de distinguer, d’une part, les endogroupes (in-group en anglais), qui correspondent aux groupes vis-à-vis desquels un individu va s’identifier et ressentir une appartenance, parce qu’il y partage des caractéristiques ou des buts communs et d’autre part, les exogroupes (out group en anglais), groupes à l’égard desquels un individu se sentira étranger et auxquels il ne pourra s’identifier. Des théories sur les relations intergroupes sont alors élaborées et parmi celles-ci, celle de l’identité sociale nous intéresse particulièrement pour la place essentielle qu’elle occupe dans l’Image Personnelle. Pour Tajfel, l’identité sociale apparaît par le fait même d’appartenir à un groupe : elle est « la partie du soi qui provient de la conscience qu’a l’individu d’appartenir à un groupe social (ou des groupes sociaux) associée à la valeur et à la signification émotionnelle qu’il attache à cette appartenance. »11 En 1954, Kuhn et Mc Partland12 dans un test appelé le « Qui suis-je ? » demandaient à des individus de répondre à cette même question de façon courte et objective. Il ressortait de ce test que les personnes répondent généralement en se définissant en premier socialement (le statut, l’appartenance à un groupe), puis ils se décrivent le plus souvent (âge et apparence) et enfin ils finissent par des données plus personnelles (loisirs par exemple). Ainsi, selon la théorie de l’identité sociale, la catégorisation sociale permet à l’individu de se définir comme membre de groupes particuliers, mais surtout elle démontre que les individus appartenant à un même groupe vont toujours chercher à favoriser leur groupe (ou « biais pro- 10 in J.B Légal et S. Delouvée, op. cite, p. 40 Henri TAJFEL, Human Groups and Social Categories, Cambridge University Press, Cambridge, 1981(p.255) 12 In www.psychologie-sociale.com, article Catégorisation, stéréotypes et préjugés 11 17 endogroupe ») lorsqu’ils sont en interactions avec d’autres groupes, ceci afin de maintenir ou atteindre une identité sociale positive et favorable. L’image personnelle prend en compte cette notion de l’identité sociale avec laquelle elle se confond même, lorsqu’il s’agit notamment pour l’individu d’être reconnu comme membre à part entière du groupe et pour cela devoir en adopter les codes et les règles vestimentaires comme le montre l’annexe 2. De plus, les apparences corporelles vont être supports pour la mise en place de jugements sociaux. Car les stéréotypes et préjugés mais aussi le fait de catégoriser les individus engendrent des effets néfastes qui vont toucher l’image personnelle en créant des discriminations. 1 - I.3 – EFFETS DES STEREOTYPES ET PREJUGES : DE LA DISCRIMINATION La discrimination va consister dans la mise en application des stéréotypes et préjugés dans la vie courante. C’est le passage à l’acte. Il s’agira bien sûr toujours de comportements négatifs émanant de l’endogroupe (= « nous ») et dirigés vers l’exogroupe (= « eux ») lors de mise en relation concurrentielle entre les groupes. La discrimination s’exprime de différentes façons, allant d’un simple comportement non-verbal (ex. : haussement d’épaules, regard détourné, évitement…) à des insultes voire des agressions physiques. A cet effet, le simple fait de catégoriser constitue déjà en lui-même une discrimination, comme le fait de nommer un groupe, ex : « les chômeurs », « les handicapés »… Ainsi un individu, membre d’un groupe, risque de se voir attribuer les stéréotypes de ce groupe, alors même qu’il peut être différent ! C’est ce qui est appelé la « menace du stéréotype ».13 Les discriminations portent souvent sur les caractéristiques physiques : ethniques (couleurs de peau), le genre, la corpulence et l’apparence des individus jugés. J.F Amadieu en fournit l’exemple, par une étude menée aux Etats-Unis en 1983 sur un groupe d’étudiants américains devant évaluer les compétences d’autres étudiants (d’universités lointaines), lesquels étaient représentés seulement à partir de leurs photos. Il en déduit : « (…) La prime à la beauté fonctionne aussi bien pour les hommes que pour les femmes : quel que soit le sexe de la personne représentée et quel que soit le sexe de l’évaluateur, elle se retrouve avec la même intensité. Tout comme les stéréotypes qui leur sont associés, les canons physiques étaient 13 In www.psychologie-sociale.com, article Catégorisation, stéréotypes et préjugés 18 relativement partagés, puisque sur une échelle allant de 5 à 25, la note obtenue par les beaux « spécimens » était de 17,3 et celles des visages les moins attrayants de 12,8 seulement. »14 Et il ajoute plus loin : « La prime de beauté ou la décote de laideur, est à ce point flagrante que l’apparence est prise en compte, même quand le diplôme et la fonction sont connus, pour décider si une personne est capable de piloter un avion ou de réaliser avec succès à peu près n’importe quelle tâche ! »15 . Plus récemment, dans un livre sorti fin août 2011 aux Etats unis et qui s’intitule: « Beauty pays : Why attractive people are more successful », le professeur d’économie Daniel S. Hamermesh, lequel étudie depuis vingt ans une science baptisée « pulchronomics » (économie de la beauté, du latin « pulcritudo » qui signifie beauté) renforce encore l’étude sociologique de J.F Amadieu. L’économiste a effectué une étude très poussée (quatre ans de recherches, 25000 personnes interrogées aux quatre coins de la planète) afin de mettre en évidence que les belles personnes ont le plus de succès. Il apparaît que cette discrimination est encore plus forte pour les hommes que pour les femmes, ainsi un bel homme gagnera-t-il en moyenne 17% de plus qu’un homme jugé laid et une femme jolie, 13% de plus en moyenne qu’une femme jugée laide. Au cours de sa carrière un employé dont le physique est jugé appréciable et beau recevra en moyenne 230 000$ de plus qu’un employé au physique moins apprécié. De là à penser comme le disait Stendhal : « La beauté est une promesse de bonheur »… Ainsi, à l’issue de ces quelques développements, on peut réaliser que se préoccuper de son image personnelle, plus simplement on pourrait dire de son « look », semble moins futile qu’il n’y paraît à première vue, ou s’il s’agissait encore d’une frivolité, c’est bien alors d’une « frivolité essentielle » dont il s’agit. (Cf. Frédéric Monneyron, 2005) Comprendre comment procèdent les apparences corporelles dans leur constitution (mise en place de codes) mais aussi connaître les langages avec lesquels elles s’expriment, tel est le but du deuxième chapitre. 14 15 J.F Amadieu, Le Poids des apparences, Beauté, amour et gloire, Ed. Odile Jacob, poches, Paris, 2005, p.55 Ibid., p.57 19 CHAPITRE II LANGAGE CORPOREL, LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE : Mise en évidence de normes et règles d’image … « Mais il permet d’entrer dans l’abbaye !» 20 1 - II.1 NORMES ET REGLES QUI PRESIDENT A L’APPARENCE CORPORELLE « Toute interaction sociale est, en premier lieu, corporelle et réglée par une série de rituels qui prenant souvent le corps pour support, forment la trame de l’ « être ensemble », de la socialité. Prolongeant et élargissant les travaux d’E. Goffman, D. Picard montre bien que les interactions sont soumises à un code social normatif, à un ensemble de règles culturelles où le corps (et ses apparences) prend valeur de signifiant : habits, cosmétiques, marquages divers, postures (…) se combinent de manière intentionnelle-ou pas- dans une logique de signification ».16 Dans certaines sociétés, le contrôle des apparences est formalisé par des textes normatifs qui ont force de loi, comme par exemple en Turquie pour la tenue vestimentaire et l’apparence physique des fonctionnaires. Dans nos sociétés occidentales de même, il existe des normes de l’apparence, mais celles-ci ne sont pas toujours institutionnalisées (sauf récemment avec le foulard et la burqa) ou souvent peu formalisées ou bien, si elles le sont, sont une tradition ou une nécessité de la fonction comme dans certaines professions encore (justice, armée, santé). 1 - II 1.1 LE VETEMENT La première des règles qui s’attache à l’apparence corporelle, c’est le vêtement, car s’il distingue l’homme de l’animal, il permet de différencier les individus et en premier lieu de servir à la différenciation sexuelle, encore appelée dimorphisme sexuel. « L’appartenance sexuelle doit trouver sa confirmation dans et par l’habit, et ceci même dès le plus jeune âge, où les couleurs d’un vêtement jouent un rôle distinctif ».17 Ainsi à chaque sexe son habit et sa représentation vestimentaire. Mais pendant plusieurs siècles en Europe, la différenciation s’est plutôt faite en fonction du rang et du statut social (par les règles somptuaires), les plus riches rivalisant de raffinement et d’ornementation, autant pour les hommes que les femmes. C’est à la Révolution que toutes ces règles sont renversées et qu’une liberté est accordée aux citoyens des deux sexes pour « pouvoir porter tel vêtement ou ajustement de son sexe qui lui convient » (décret du 8 brumaire an II). Et dans le même temps la notion de dimorphisme sexuel apparaît, en interdisant, par une ordonnance de police du 26 brumaire an IX, le port du pantalon aux Parisiennes notamment sans autorisation spéciale (cette 16 17 Michèle Pagès-Delon., Le corps et ses apparences, l’envers du look - L’Harmattan-Logiques sociales, Paris, 1989 – p.10 Michèle Pagès-Delon, op. cit. , p. 79 21 interdiction est toujours en vigueur de nos jours, bien que devenue totalement désuète et dépassée par le port généralisé du pantalon par les femmes). Avec le développement économique croissant entraînant l’essor de la tertiarisation, le vêtement s’uniformise de plus en plus. L’avènement d’une société tournée vers le travail et la production industrielle, la naissance d’une bourgeoisie et de classes sociales (ouvriers, employés, patrons, rentiers), entraînent des apparences corporelles plus uniformisées. Il y a une volonté de supprimer les éclats trop luxueux des apanages de la royauté, sans perdre pour autant en élégance, comme celle que l’on retrouve dans la bourgeoisie. A la fin du XIX e siècle, l’avènement de la mode dans la création vestimentaire entraîne une affirmation des valeurs individuelles dans l’apparence vestimentaire. La mode va permettre à la fois de distinguer dans les créations haute couture, l’unique, et en même temps de créer des tendances qui vont fournir des modèles au plus grand nombre. Ainsi, « tout au long du XIX e siècle jusqu’à aujourd’hui, le vêtement parle de moins en moins sur le social et de plus en plus sur le style et le goût personnel et ne permet plus d’identifier un groupe social ou définir un statut particulier, mais invite plutôt à deviner le caractère d’un individu »18. Le vêtement devient donc une règle incontournable de la création de l’identité personnelle. 1 - II 1.2 MENS SANA IN CORPORE SANO Au XXe siècle, le corps féminin se libère peu à peu de ses contraintes (le corset est abandonné et le port du pantalon devient possible pour la femme). La médecine et les conditions d’hygiène progressent au profit d’un corps plus sain. Mais en même temps, une nouvelle contrainte apparaît, celle d’un corps en pleine forme et de belle apparence (ferme, musclé, bronzé…), devenant une norme de plus en plus incontournable comme l’attestent le nombre important de magazines de santé et de beauté qui lui sont consacrés. « Etre bien dans sa peau ! » tel est le nouveau précepte. Dans les recherches menées pour son doctorat de sociologie, Michèle Pagès-Delon (1989) montre que si les individus expriment un désir de recherche « d’idéal esthétique corporelle », ils éprouvent aussi un besoin d’équilibre entre le corporel et le psychologique. Ils estiment également qu’être bien dans son corps est un élément non négligeable pour de bonnes relations humaines. 18 Frédéric Monneyron, op. cite, p.23 22 Les individus vont alors mettre en œuvre des « recettes » pour atteindre leur idéal corporel et esthétique, comme la maîtrise du poids (en pratiquant une activité physique et l’usage de régimes), le besoin de se soigner, et le souci d’une belle apparence. Ainsi l’image est appréhendée non seulement de l’extérieur mais aussi de l’intérieur par la recherche d’un bon équilibre entre le corporel et le psychologique. 1- II.2 LANGAGE CORPOREL ET LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE 1-II.2.1 – LE LANGAGE CORPOREL « Le corps a-t-il quelque chose à dire ? Si oui, que dit-il ? » 19 Vaste sujet qu’explore Marc-Alain DESCAMPS dans son ouvrage qui fait référence en la matière : « Le langage du corps et la communication corporelle ». Pour répondre à cette question, il explore l’ensemble des études menées sur ce sujet. Cette préoccupation apparaît ancienne, puisque dès Hippocrate (460-370 av JC), l’homme s’intéresse à comprendre le corps et à établir des liens entre caractère physique et caractère psychique (cf. le sanguin, le bilieux, le flegmatique et le nerveux définis par Hippocrate). La physiognomonie, c’est à dire « la connaissance des traits du visage et de leur signification » (Johann Kaspar Lavater) a été une des méthodes qui a cherché à observer de façon très précise les individus et plus spécifiquement leurs visages pour en déduire le caractère et la personnalité. Elle prit son essor au XIXe siècle grâce aux thèses du criminologue italien Cesare Lombroso mais c’est surtout au XXe siècle qu’elle fut renouvelée par le Docteur Louis Corman et que de nouveaux principes sont apparus pour donner naissance à la morphopsychologie. La morphopsychologie se développe surtout en France à partir de 1937 avec le Dr. Louis Corman, dentiste de formation. Celui-ci s’appuyant sur une démarche scientifique base ses lois sur celles de la biologie et ses méthodes sur celles des sciences humaines et notamment de la psychologie. Une définition de cette technique nous est proposée : « La morphopsychologie est une technique de diagnostic de personnalité, qui s’appuie à la fois sur la biologie et la psychologie. Son support est le visage, qu’elle appréhende comme le reflet de la manière dont la personnalité s’est construite et évolue. Au-delà de tout jugement, elle tend à comprendre chaque individu dans son unicité, sa complexité et ses potentialités », selon Patrick Masoni20, expert morpho psychologue. 19 20 Marc-Alain DESCAMPS, op. cit., p.9 Patrick Masoni, correspondance personnelle, 12/10/2011 23 Selon la morphopsychologie les traits et la forme de notre visage sont le point de rencontre entre l’inné (notre patrimoine génétique et héréditaire) et l’acquis (notre éducation, notre environnement culturel et social) et que le visage s’appréhende comme un tout. Basée sur l’observation du cadre (les os de la face du crâne), du modelé (l’épaisseur de la peau et les muscles du visage) et des récepteurs (yeux, nez et bouche), mais encore sur les différents étages du visage décomposé entre un étage cérébral, un étage affectif et un étage instinctif et enfin par la mise en évidence de quatre lois (loi de dilatation/rétractation, loi de Tonicité, loi d’équilibre et d’harmonie et loi de mouvement et d’évolution), la morphopsychologie s’attache à comprendre comment se forme le visage et à en tirer des corrélations avec le caractère(cf. Annexe3). Pratiquée avec soin et discernement, la morphopsychologie est un outil qui permet de mieux découvrir l’Autre tout en se gardant de formuler des conclusions trop hâtives. Car beaucoup de choses vont se lire sur notre visage à travers les expressions de celui-ci (nos émotions) et surtout dans le regard. Comme le souligne, Georg Simmel : « Le corps, dans ses mouvements, peut sans doute exprimer des processus spirituels aussi bien que le visage. Mais le visage est le seul lieu où ils se concrétisent en formations stables, une fois pour toutes, révélatrices du psychisme. (…) Dans le visage, ces agitations qui caractérisent un individu : haine ou anxiété, sourire de mansuétude ou recherche inquiète d’un profit, et bien d’autres encore, impriment des traits qui demeurent ».21 1 - II.2.2 LANGAGES DE L’IMAGE PERSONNELLE Si l’habit ne fait pas le moine … il permet d’entrer l’abbaye ! Le vêtement, comme évoqué ci-dessus est un signifiant fort de l’image personnelle. Le rôle fondamental du vêtement : « zone frontière entre intériorité et extériorité, il est l’instrument par excellence de ce travail d’ajustement identitaire ».22 Ce « travail d’ajustement identitaire », c’est au moyen du style que la personne va l’établir. Car si la mode insigne une grande tendance, elle est éphémère par principe. Comme le disait si bien Coco Chanel : « la mode passe, mais le style reste ! » 21 22 G. Simmel, La tragédie de la culture, Paris, Seuil, 1988 Frédéric Monneyron, op. cit., p.84 24 A – LE STYLE Il est le langage du vêtement et c’est lui qui doit traduire au mieux l’harmonie entre l’être et le paraître. Comme chaque être est unique, cette recherche du style demande un travail et une réflexion sur soi qu’il n’est pas toujours aisé de faire seul. C’est ce que le coaching d’image va proposer de réaliser. Le style doit donner l’allure générale, il est le fil conducteur d’une façon d’être. Avoir du style, c’est justement adopter par rapport au phénomène d’imitation de la mode, le détachement nécessaire, pour créer sa propre marque personnelle. Le style se compose en réalité de trois images : - l’image interne, celle qui est en quelque sorte innée et qu’il sera difficile de changer, car elle vient de notre culture et de notre éducation - l’image que nous donnons à voir, celle que nous projetons à travers nos vêtements, notre gestuelle, notre voix, - l’image enfin que les autres perçoivent de nous. Huit grandes familles de style peuvent être distinguées (au masculin comme au féminin) parmi celles-ci : le style naturel (sportswear, confortable), le style classique (intemporel), le style raffiné (soigné, délicat, détaillé…), le style romantique, le style artiste … . Le style personnel est fonction de la personnalité et du caractère de l’individu. Chaque style envoie un message de soi, ce message est porté non seulement par les formes et coupes des vêtements qui composent la tenue mais aussi par les couleurs et les matières. Deux exemples sont présentés en Annexe 4. Le style est en somme l’empreinte que la personne laisse d’elle-même, plus forte encore que le sillage de son parfum. B – LES COULEURS Les couleurs aussi ont un langage et peuvent faire passer des messages selon leur intensité (foncé ou clair) et leur éclat (mat ou lumineux). Elles ont surtout un impact déterminant sur notre communication en fonction de leur température (chaud ou froid) (cf. Annexe 5). Depuis Johannes Itten (1888-1967), artiste suisse de l’Ecole du Bauhaus et un des principaux théoriciens de la couleur dans l’art, nous savons qu’il existe un rapport entre la préférence de la couleur, l’apparence et la personnalité. Ces travaux, complétés par ceux de R. Dorr permirent de classifier les couleurs en fonction de la carnation, c’est à dire des différents tons de base de la peau des individus, entre couleurs « fraîches » et couleurs « chaudes ». Une couleur 25 « fraîche » ou froide est une couleur qui contient essentiellement le pigment bleu, quant aux couleurs « chaudes » elles contiennent essentiellement du pigment jaune. Une couleur peut ainsi être soit chaude, soit froide. Ex : un bleu roi est un bleu froid alors qu’un bleu pétrole est un bleu chaud. …Par la suite les recherches sur l’harmonie des couleurs se développèrent pour donner le concept des « saisons », soit deux saisons pour les palettes de couleurs chaudes (appelées Automne et Printemps) et deux saisons pour les palettes de couleurs froides (appelées Hiver et Eté). Cette méthode appelée la « méthode des Quatre Saisons » est une des méthodes de base toujours utilisées aujourd’hui pour effectuer la colorimétrie d’une personne, lors d’un conseil en image. Cette méthode, grâce à des drapés de couleurs froides et de couleurs chaudes va révéler l’harmonie possible entre la couleur de notre teint (lui-même chaud ou froid) et les couleurs portées par nos vêtements. Cette correspondance entre couleur du teint et couleurs portées, produit sur notre visage des effets visibles comme des yeux pétillants, un teint plus radieux, des traits moins tirés, … bref en un mot une « bonne mine » ! L’effet inverse se traduit lorsque la concordance n’est pas établie, avec un effet qui peut être même désavantageux pour certains (teint cireux, air malade). Il est donc souhaitable de communiquer dans nos bonnes couleurs. Enfin, les couleurs ont aussi une symbolique : le noir, renvoie au deuil, à l’autorité, mais aussi à l’élégance et la sobriété ; le rouge, c’est l’action, la puissance, la passion, mais aussi le sensuel…. Connaître la symbolique des couleurs et les règles d’usage est également très important, notamment lorsque cette symbolique n’est pas la même pour toutes les cultures (ex : le blanc, symbole du deuil pour les orientaux). C – LA GESTUELLE La gestuelle est la troisième composante des langages de l’image personnelle. Car notre image est une image en mouvement, cette partie de l’image personnelle et de notre communication non verbale est déterminante pour une bonne image globale. La gestuelle est un langage corporel qui s’exprime non pas par notre morphologie (comme en biotypologie) mais par des signes ou gestes. C’est l’ensemble des gestes exprimés par tout notre corps, les bras, les jambes, les mains mais aussi des expressions du visage... Considéré un moment, comme « …un code, secret et compliqué, écrit nulle part, connu de personnes, entendu par tous » (SAPIR, 1967), la gestuelle fait depuis 1996 sous l’égide de Philippe Turchet, l’objet d’une étude scientifique, la synergologie. Celle-ci répertorie tous les gestes que peut exprimer le corps mais aussi les micro- mouvements (clignements d’œil, rictus de la 26 bouche….) avec une grande rigueur et avec un principe important qui est de se détacher du contexte dans lequel les gestes sont observés. Elle cherche à établir qu’il existe une grammaire universelle des gestes en partant du grand principe que les tous les gestes humains sont soit des gestes traduisant l’appétence (désir d’aller, de s’ouvrir) ou l’aversion (désir de se fermer). 23 La gestuelle traduit notre aisance et notre rapport à l’autre, mais aussi nos émotions et à ce titre, elle pourra nous trahir (tout comme la voix) quelques fois. Bien sûr, beaucoup de gestes sont aussi culturels et traduisent des comportements propres à des coutumes comme ceux liés aux rituels imposés par les règles de bonne conduite et de savoirvivre. La poignée de main en est un exemple et la qualité de cette prise de main (souple ou raide, ferme ou molle, directe ou timide…) démontrera notre dynamisme et notre aisance relationnelle. Une bonne gestuelle culturelle permet à l’individu de s’inscrire correctement dans son environnement social. Ainsi, il semble qu’une équation pourrait se dégager de l’image personnelle laquelle reprend les éléments suivants : Style vestimentaire + gestuelle + paroles prononcées + contexte = Image personnelle Cette équation apparaît déterminante pour bien communiquer et la qualité de cette séquence va donner à notre image toute sa crédibilité et sa sincérité. Dès lors, notre image personnelle au-delà de l’identité sociale qu’elle représente, au-delà de sa « simple » apparence peut trouver un sens et nous révéler en tant qu’Être. Ce sens c’est la cohérence et la congruence réalisées entre l’apparence corporelle et l’image personnelle qui vont permettre de le faire émerger, afin de se doter « d’une vraie et bonne image de soi ». Pour ce faire, les individus peuvent recourir à un coaching d’image, lequel va les guider en confiance et à leur vitesse vers cette révélation d’eux-mêmes. 23 Cf. le site synergologie.org, créé par Philippe Turchet 27 DEUXIEME PARTIE COHERENCE, CONGRUENCE, COACHING DE L’IMAGE PERSONNELLE « Être ou ne pas être, telle est la question » W. Shakespeare 28 COHERENCE, CONGRUENCE, COACHING DE L’IMAGE PERSONNELLE C ette deuxième partie se propose de présenter le coaching de l’image personnelle comme outil permettant de révéler l’identité personnelle, c’est-à-dire de permettre l’adéquation entre l’image intérieure et celle extérieure de l’apparence corporelle. Nous avons pu mettre à jour les différents symptômes de l’image que sont les stéréotypes et préjugés conduisant à des attitudes discriminantes comme celles à l’encontre des caractéristiques physiques (beauté, taille, poids, …). Nous avons pu également comprendre que l’image personnelle et l’apparence corporelle ont des langages qui permettent de mieux appréhender ces mécanismes mis en œuvre mais aussi qui nous fournissent des clés pour mettre en accord notre image et notre identité. Dans un premier temps, nous montrons que cette mise en adéquation passe par les notions de cohérence et de congruence de l’image personnelle, c’est le moyen de relier le fond (image intérieure) à la forme (image extérieure). Dans un deuxième temps, nous donnerons l’exemple d’un coaching d’image concret qui met en lumière les outils du coaching d’image et sa démarche. Enfin, nous évoquerons quels sont les bienfaits d’un tel coaching pour les personnes coachées. 29 CHAPITRE I COHERENCE ET CONGRUENCE DE L’IMAGE PERSONNELLE 30 2 - I.1 MISE EN EVIDENCE DE LA COHERENCE DE L’IMAGE. Nous venons de mettre en évidence l’équation de l’Image Personnelle ou Professionnelle : Style vestimentaire + gestuelle + paroles prononcées + contexte = Image Personnelle C’est grâce à la cohérence entre ces différentes données de l’Image que celle-ci va donner tout son sens à notre apparence corporelle tant dans une dimension sociale qu’identitaire. La cohérence agit à plusieurs niveaux sur notre Image. Puisque nous sommes des acteurs sociaux en interaction avec des individus de notre groupe ou d’autres groupes, la communication que nous établissons donnera du sens et portera bien si nous réussissons l’adéquation entre ce que notre image donne à voir (par notre action sur elle) et que nous renvoyons mais aussi celle que nous pensons donner de nous-même. Cette cohérence se présente ainsi comme le propose Aude Roy 24 : Image contextuelle Image influente Image culturelle Image sociale ou professionnelle « Image de soi » 24 Aude Roy, Donnez une vraie – et bonne- image de vous, Dunod-InterEditions, Paris, 200 5, p.97 31 La cohérence de notre image suppose donc que nous soyons cohérents dans chacune des ces étapes : 1. La cohérence avec soi-même (« l’image de soi ») C’est la question du choix de nos vêtements qu’il convient de définir ici et qui s’applique chaque matin quand nous nous habillons. La cohérence avec soi-même se traduit dans le port de vêtements qui nous vont, c’est-à-dire qui mettent en valeur notre morphologie et notre communication. Il s’agit de choisir des vêtements dans la taille qui convient (ni trop larges ou trop grands, ni trop étriqués ou trop petits), dont la coupe nous met en valeur et peut même corriger certains défauts et enfin dans des couleurs qui nous avantagent ou qui vont porter au mieux notre discours (voir ci-dessus, la colorimétrie). 2. La cohérence avec notre fonction, notre rôle (l’image sociale) Notre image personnelle va s’identifier aussi dans l’image sociale qui est la nôtre en fonction des rôles que nous occupons dans la société. Après avoir fait attention à la forme et aux couleurs des vêtements, c’est au style de la tenue que nous devons songer. Quel est notre rôle : mère au foyer, consultant en finance ? Le style vestimentaire doit alors répondre au mieux à ce que nous sommes, afin qu’il « parle » bien de nous. Lorsque nous exerçons une profession, cette image sociale est fortement conditionnée par des codes qui régissent les apparences des professions et métiers comme nous l’avons montré dans la première partie (chapitre II). Les dress-codes sont la règle, c’est l’habit qui permet d’entrer dans le monastère. Chaque profession en possède un et son style sera toujours approprié aux valeurs du métier qu’il représente. Ainsi le costume deux ou trois pièces gris anthracite (ou bleu foncé), chemise –cravate, chaussures en cuir noir à lacets convient aux métiers de la banque, assurance, finances car sa sobriété et son manque de fantaisie correspondent aux valeurs de rigueur, sérieux, confidentialité et sécurité que doivent renvoyer cette profession (cf. Annexe 6). 3. La cohérence avec le statut et l’entreprise (l’image culturelle) Le dress code étant établi, il convient d’adapter la tenue en fonction du statut occupé dans l’entreprise ou l’environnement culturel où s’exerce le rôle, et éventuellement aussi en fonction d’une charte vestimentaire qui peut être propre à l’entreprise. En effet, non seulement l’employé de banque, pour reprendre cet univers, ne portera pas la même marque de costume que son patron, mais encore celui-ci pourra se voir imposer une tenue type si l’entreprise le 32 décide. UBS, banque suisse, a pour sa part défini une charte précise qui s’applique pour chaque employé. D’autres entreprises, comme la Grande Distribution, les Transports ferroviaire ou aérien définissent aussi des tenues types pour leur personnel, ceci afin de créer un véritable esprit d’équipe et d’égalité entre les salariés et surtout pour se démarquer de la concurrence par une image reconnaissable et identifiable pour l’usager ou le consommateur. 4. La cohérence par rapport à son interlocuteur (l’image influente) Celle-ci est plus circonstancielle, car elle s’applique lorsque notre démarche vise à pénétrer un univers dont les codes ne sont pas les nôtres au départ. Cela peut s’appliquer par exemple, au chômeur ou à l’étudiant qui doit adopter le « look » de l’emploi, s’il veut obtenir le poste, mais aussi à un jeune créateur d’entreprise qui sollicite un prêt de sa banque et qui devra être présentable, sans en faire de trop, et inspirer la confiance dans une image dynamique et assurée. 5. La cohérence avec le contexte (l’image contextuelle) Celle-ci s’inscrit dans un cercle plus vaste encore puisqu’il renvoie au pays dans lequel nous évoluons mais aussi à la période dans laquelle nous vivons. Ici une couleur peut être importante mais aussi une attitude ou un geste, car il ne s’agit plus seulement de dress codes, mais de codes culturels et de règles de proxémie propres à chaque société. De même, prendre en compte l’époque dans laquelle nous sommes (actuellement le XXI e siècle) est important si nous voulons marquer notre modernité et notre réactivité. Cela ne suppose pas de suivre la mode dans tout ce qu’elle propose mais par exemple d’en suivre les tendances en matière de coupes de vêtement. La cohérence d’image est présente ainsi partout et s’inscrit dans chacune de nos représentations sociales, de la même façon qu’un acteur change de costume à chaque fois qu’il change de rôle. Ce modèle est un outil pour le coaching d’image afin de faire prendre conscience au coaché que cette adéquation entre l’image qu’il veut donner de lui et celle qui se traduit concrètement dans son apparence visuelle (vêtements, style, accessoires, coiffure) doivent être liées et que chaque élément a un sens, lequel doit être le même pour tous les attributs de l’image qui la composent. 33 Cela est nécessaire si nous voulons rendre notre message crédible, car n’oublions pas que notre degré de sympathie mais aussi de clarté passe par 55% de notre apparence. Il convient de ne pas brouiller ou parasiter le message que nous voulons faire passer, par un look inadéquat. Encore faut-il que notre gestuelle s’accorde aussi à cette cohérence de l’image. 2 - I.2 - LA CONGRUENCE DE L’IMAGE PERSONNELLE La congruence de l’image c’est sa mise en scène, c’est l’image en mouvement et qui s’exprime avec le verbal également. Nous avons abordé le thème de la gestuelle en fin de première partie en montrant comment elle peut être langage de l’image personnelle. En effet, même lorsque nous ne disons rien, nous émettons des signes visuels soit par l’expression de notre visage (regard, rictus des lèvres, plissement du front…), soit par notre corps dans des gestes ou attitudes. « Nous ne pouvons pas ne pas communiquer » comme le dit si bien le postulat de l’Ecole de la Nouvelle Communication de Watzlawick. Les gestes ayant précédé la parole humaine, notre gestuelle garde de profonds enracinements dans nos comportements. Rendre son image congruente suppose d’être conscient que les gestes peuvent trahir (mais aussi la voix). Aussi en prenant acte de cette prévalence de la gestuelle sur les mots, nous pouvons agir pour être plus attentifs à nos modes d’expression. Mettre la congruence dans l’image personnelle visera à plus d’authenticité et donnera aussi plus de conviction à nos mots. De plus comme nous n’avons que quatre minutes pour donner de nous une bonne impression, l’une des techniques de mise en place d’une image dynamique et congruente est illustrée dans la règle dite des cinq premiers impacts (Aude Roy, 2005). Cette règle s’appuie sur cinq éléments déterminants mis en œuvre lors d’une rencontre : 1. Le premier Pas En effet notre façon d’aller à la rencontre de notre interlocuteur se lit déjà dans notre démarche. Si l’on veut donner une image dynamique et positive, le pas est assuré sans être lourd, assez alerte, le corps redressé, les épaules descendues, tête droite et le regard devant soi. Il convient de montrer une volonté d’ouverture pour aller à la rencontre de l’Autre. 34 2. Le premier Regard C’est par lui que s’établit la prise de contact, sans ce regard il ne peut y avoir de relation à l’Autre. N’oublions pas que nous sommes vus. Et le regard renseigne sur notre état intérieur (notre humeur) mais aussi sur notre vitalité (fatigue ou tonus), notre attention à l’Autre (regard fixe ou vagabond), et encore bien des sentiments (étonnement, peur, joie…). Là encore, l’idée d’ouverture et d’attention (sans fixation prolongée non plus !) à l’Autre doivent se lire dans le regard pour une image positive. 3. Le premier Sourire Il vient naturellement avec le regard ouvert et bienveillant à l’Autre. Il est un signe d’accueil envers notre interlocuteur. Il marque aussi une volonté de détendre l’atmosphère. Ce sourire doit être naturel et il peut être alors important de soigner ses dents si l’on souhaite être à l’aise avec celui-ci. Des dents saines et blanches sont devenues aussi un critère déterminant de l’apparence corporelle, comme le montre le développement actuel des « bars à sourire ». 4. Le premier Geste Il établit le contact physique et pour nous Français il est symbolisé par la poignée de main. Comme l’a évoqué la première partie (chapitre II) dans la Gestuelle, cette poignée de main communique notre vitalité, notre autorité (suivant la position adoptée par la main) mais aussi bien d’autres sentiments comme la reconnaissance (longue poignée de main chaleureuse) ou le dégoût (poignée en pince de crabe) si notre interlocuteur ne nous inspire pas. 5. Le premier mot La congruence se traduit aussi dans le verbal et surtout avec le verbal. Ainsi tous les premiers impacts évoqués précédemment doivent déboucher sur des mots positifs et agréables pour l’Autre ou tout simplement sur une façon agréable de le saluer et de l’accueillir. La voix pour cela sera claire et audible, sans hésitations, elle devra surtout faire résonner notre authenticité. Cet exercice de congruence de l’image personnelle peut être mis en œuvre à chaque fois que nous nous présentons et que nous accueillons une personne et cela principalement dans nos relations professionnelles. 35 Ainsi, avec cohérence et congruence, l’image personnelle devient beaucoup plus expressive et trouve pleinement son sens dans l’intention portée à notre apparence corporelle comme signifiant de notre Être. C’est ce que permet d’établir le coaching d’image mais il va aussi révéler notre identité, comme nous allons le découvrir dans le chapitre suivant. 36 CHAPITRE II LE COACHING D’IMAGE A TRAVERS UN EXEMPLE 37 2 - II .1 LE COACHING DE L’IMAGE PERSONNELLE Travailler sur l’image de soi, tel est l’enjeu du coaching d’image. Il y a, certes, comme une gageure à penser et croire que l’on va pouvoir révéler l’Être, ce qui fait notre essence, avec le paraître, qui relève de l’apparence et qui répond (nous l’avons vu en première partie) souvent à des normes ou des codes dictés par une époque et un lieu. Pourtant, l’image personnelle et/ou professionnelle peut avoir à pâtir de « mal-être » que nous traversons, l’apparence sera alors négligée et surtout nos gestes, nos attitudes mais aussi le timbre de notre voix vont renvoyer des messages de cet état interne négatif. En outre, acquérir une crédibilité plus forte et surtout une meilleure visibilité dans le regard des autres sont des données nécessaires aujourd’hui pour de meilleures relations interpersonnelles mais aussi les gages d’une plus grande réussite comme il a été démontré dans le tout premier chapitre. Tels sont les enjeux d’un coaching d’image et pour cela il va permettre l’émergence de la cohérence et de la congruence de l’image personnelle. Il existe de nombreuses définitions du coaching, mais toutes s’accordent sur un fait essentiel : c’est une démarche qui se propose d’accompagner un individu, qui le désire et en exprime la demande, dans son cheminement et son propre développement afin qu’il trouve par lui-même les réponses qui conviennent ou le sens à son questionnement ou sa problématique. Cet accompagnement doit être respectueux de la personne coachée et pour cela il doit s’effectuer dans un cadre sécurisé. Le coaching vient libérer les énergies potentielles internes des personnes concernées pour les accompagner dans leur propre développement en croyant fermement qu’elles sont capables par elles-mêmes de gérer leur changement. Le cadre temporel dans lequel se déroule le coaching est « ici et maintenant », car il ne cherche pas à répondre aux « pourquoi» du passé, mais vise à atteindre un ou des objectifs que s’est fixé la personne demandeuse. Pour cela le coaching utilise des outils, lesquels ne sont pas des conseils non plus, mais davantage des techniques de prise de conscience ou d’émergence du sens. Avant d’illustrer nos propos par l’exemple concret d’un coaching d’image, évoquons tout d’abord quelques outils auxquels le coach en image peut recourir. Le coaching d’image propose d’accompagner une personne volontaire et désireuse de changer pour trouver une identité visuelle qui lui convient mieux. Car l’image que nous avons de nous n’est pas seulement visuelle, comme nous l’avons vu au tout début, elle est faite de perceptions 38 elles-mêmes empreintes de ressentis, d’émotions, voire de fantasmes mais aussi des défauts que nous attribuons à notre apparence et qui sont plus visibles à nos propres yeux qu’aux yeux des autres. Il y a bien une image visuelle, notre reflet dans le miroir, et une image sensorielle faite de nos émotions et à laquelle nous accordons plus d’importance. Cette deuxième image, bien qu’indissociable de la première, vient déformer celle-ci par nos émotions mais aussi par le regard des autres. Cette perception faussée de notre image peut être cause de souffrance. C’est alors au coach d’aider le coaché à prendre conscience de ce phénomène et à rétablir l’équilibre entre l’image de soi et la perception que nous en avons. Pour cela, le coach peut s’aider de l’outil « Gestalt » ou « théorie de la forme » laquelle peut être illustrée, par exemple, par l’image de Boring (cf. Annexe 7). Dans l’image de Boring, deux représentations de la femme sont possibles, pourtant, au départ seulement une seule nous apparaît. Car la perception que nous avons de l’image est « structurée comme un tout », ce que les psychologues appellent justement la « gestalt ». Ce mot en allemand difficilement traduisible dans d’autres langues signifie à la fois : figure, forme, structure, système…. L’idée est que si nous ne percevons pas tous les détails d’une image, mais d’emblée sa globalité, celleci prend forme de façon signifiante pour nous, excluant toute autre forme possible. Cette théorie nous montre que notre perception n’est pas neutre, car elle dépend de la manière dont nous l’organisons et cela en fonction de nos besoins aussi. La théorie gestaltiste a ainsi conduit Fritz Perls, psychiatre et psychanalyste allemand à créer une thérapie basée sur cette notion. La Gestalt peut être très utile au coach, car comme le coaching, elle base son intervention dans « l’ici et maintenant » et dans la responsabilité individuelle. La notion de contact y est essentielle et, dans une approche dynamique, elle s’intéresse au processus, c’est à dire à l’ajustement permanent entre un organisme et son environnement ainsi qu’à la prise de conscience de ce processus d’ajustement. Son objectif est d’élargir le champ des possibles, d’augmenter la capacité d’adaptation à des environnements différents et de restaurer la liberté de choix de l’individu. L’enjeu de la Gestalt est de lier le fond à la forme et à la question « pourquoi » lui substituer celle du « comment », c’est-à-dire celle liée au processus. Ainsi notre perception n’est pas seulement le fait d’un stimuli (la vision d’un objet par exemple), elle s’organise par rapport à une structure (la gestalt) elle-même constituée d’une forme (l’objet perçu) et d’un fond (le champ de perception où est situé l’objet). Et pour faire apparaître le fond, depuis la « carte personnelle » (voir ci-après) sur laquelle évolue l’individu, la Gestalt utilisera des jeux et autres expériences pratiques pleines de signification. Au final, l’individu pourra alors passer d’une gestalt (ex. la femme vieille au nez crochu de l’image de Boring) à l’autre (la femme jeune et coquette). 39 Trouver le lien de sens, ici et maintenant dans son image personnelle, en passant par les phases de cohérence et de congruence, telle est aussi la démarche du coaching d’image. La Gestalt constitue donc un bon outil pour ce type de coaching. C’est confiant dans les ressources dont dispose la personne que le coach va amener celle-ci vers son objectif, dans un devenir où de nouveaux éléments vont se mettre en place. D’autres outils sont encore utiles pour cela. La P.N.L est de ceux-ci. La Programmation NeuroLinguistique est une méthode de communication interpersonnelle qui est née au début des années 1970, par le travail de deux psychologues Américains, Richard BANDLER lequel est aussi mathématicien, et John GRINDER, également linguiste. Leurs observations minutieuses des modes de fonctionnement des meilleurs thérapeutes (comme Milton Erickson ou encore Fritz Perls), à travers l’étude des mots qu’ils utilisent, leurs attitudes, leurs soupirs même, les amènent à développer une somme de connaissances afin de mettre au point des outils qu’ils appellent « outils de l’excellence » en matière de communication. La PNL établit ainsi un certain nombre de postulats de départ : a) Il faut distinguer le « comportement » de notre « soi ». Notre comportement est le fruit de processus interagissant sur notre état interne (nos sensations, émotions et sentiments). b) La signification d’un message est la réponse qu’il obtient, quelles que soient les intentions de départ, le message reçu est celui qui est livré. c) Ce qui influe sur le corps affecte l’esprit et vice et versa d) Tout comportement est orienté vers l’adaptation et les individus opèrent les choix qui leur paraissent les meilleurs dans un environnement qui leur est donné à un moment donné. e) La carte n’est pas le territoire, en effet, les représentations intérieures de notre « carte personnelle » ne sont pas toute la personne et toute son image, aussi si l’on bouge la carte intérieure d’une personne on peut en changer sa vision du monde. Cette méthode propose encore tout un savoir sur le verbal et le non-verbal et sa pratique repose sur l’observation attentive de la personne et de son comportement. Tout doit être pris en compte du vocabulaire employé, en passant par les gestes, expressions du visage et même les réactions cutanées. Ces observations vont permettre à l’interlocuteur, selon les auteurs de cette théorie, d’entrer dans une communication harmonieuse avec l’Autre, par la mise en place de ce qu’ils nomment la synchronisation. Cela consiste pour l’interlocuteur à se mettre au diapason de son locuteur, en callant ses gestes, le rythme et le ton de sa voix, mais encore son 40 vocabulaire sur ceux de l’émetteur, sans l’imiter pour autant. C’est une méthode centrée sur l’action, car comme le coaching elle est persuadée que chaque individu a en lui les ressources ou « talents » nécessaires pour effectuer les changements, lesquels seront possibles en agissant sur l’état interne. La PNL est donc un outil qui s’avère très utile dans le coaching d’image, car il convient en effet de partir de l’état interne de la personne coachée, état qui agit aussi sur la vision qu’elle se fait de son image, puisque l’esprit et le corps font partie du même système de communication. En outre, elle permet de créer un climat propice dans la relation d’aide, à travers la synchronisation. Enfin, la PNL est une méthode qui vise à agir en mettant en place des stratégies gagnantes et un certain nombre d’objectifs à atteindre. Le modèle du SCORE présenté dans notre introduction, en est une illustration. D’autres outils plus techniques sont encore utilisés pour le coaching d’image, comme le Bilan d’Image (cf. exemple Annexe 8), la lecture d’image, l’atelier miroir lorsque le travail peut se faire en groupe et bien sûr la maïeutique, qui par les questionnements amène le coaché à s’exprimer sur son ressenti et ses besoins. 2 - II .2 UN EXEMPLE CONCRET Fanny, ravissante jeune femme brune de 23 ans est venue me voir pour se prêter à un coaching d’image. Sa démarche part d’une envie personnelle, d’abord pour l’attrait de la profession de conseil en image qu’elle souhaite exercer par la suite, mais aussi parce qu’elle-même éprouve une problématique avec son apparence. J’accueille Fanny et je m’assure qu’elle se trouve à son aise et je commence mon questionnement sur ses attentes et ses besoins à l’aide d’un premier bilan d’image. Fanny m’explique qu’elle travaille dans une boutique de prêt-à-porter pour femmes et qu’elle constate souvent que les clientes la prennent pour une stagiaire. En outre son apparence fine et menue lui amène des remarques négatives de la part de son entourage, amis ou anciens camarades de classe, jusqu’à lui renvoyer une image de « maigreur » qui pour elle est aussi discriminante et difficile à supporter. Elle a en outre un regard critique sur son apparence et apprécie moins certaines parties de son corps comme ses jambes qu’elles trouvent trop fines et aussi sa taille qu’elle juge petite. A l’issue de cette première séance nous arrivons à définir sa demande de façon précise. Celleci, que nous allons formaliser au travers d’un contrat, est la suivante : « me sentir plus à l’aise 41 avec mon image et ma morphologie en trouvant des solutions pour paraître davantage mon âge et donner une image positive et en forme ». Nous convenons de dates prochaines pour réaliser ce travail et j’invite Fanny avant de repartir à préparer pour la prochaine fois un travail sur les couleurs : celles qu’elle aime et qu’elle porte au travers de vêtements, celles qu’elle n’aime pas ou moins et qu’elle ne porte jamais. Les étapes du coaching vont se dérouler comme pour un conseil en image en commençant par définir les couleurs qui correspondent le mieux à la personnalité de Fanny puis à rechercher avec elle quel style mettre en place pour atteindre ses objectifs qui sont à la fois de paraître plus « femme» qu’étudiante et aussi de ne pas accentuer sa morphologie fine mais de lui donner plus « d’épaisseur ». Fanny est une jeune femme qui s’intéresse beaucoup à la mode et qui souhaite exercer la profession de conseillère en image en association avec sa sœur jumelle qui est coiffeuse. Fanny a le souci de toujours harmoniser ses tenues jusqu’à associer la couleur de son fard à paupières avec la couleur de ses vêtements. Elle ne porte jamais plus de deux tons différents et ses couleurs de base sont le noir et le blanc. Colorimétrie : Fanny apprécie toutes les couleurs et surtout les tons intenses et vifs, elle aime moins les tons pastel et le gris. Elle ne fait pas de différence entre les tons chauds et les tons froids et ses bijoux ou accessoires sont de préférence argentés. Nous commençons le test de colorimétrie et je mentionne seulement au départ à Fanny ce qui distingue une couleur chaude d’une couleur froide (cf. Chapitre II). Je passe donc sous le visage de Fanny différents drapés tout d’abord l’or et l’argent puis des drapés de couleurs froides et d’autres de couleurs chaudes et je la laisse s’exprimer sans apporter aucun commentaire qui pourrait influencer son choix. Très rapidement, Fanny manifeste son opinion en faveur des couleurs chaudes qui pour elle lui donne un aspect « bonne mine », un teint lumineux et un ressenti très agréable. Elle apprécie tout spécialement les couleurs de la saison « printemps » qui sont particulièrement éclatantes (rouge vermillon, jaune narcisse, vert pomme, bleu mer du sud…) et les plus en adéquation en effet avec ses couleurs personnelles (couleurs de la peau, des cheveux et des yeux). Ainsi, sans même l’orienter, Fanny trouve par elle-même les couleurs qui lui conviennent le mieux et elle en retient surtout trois : les roses-orangés, le rouge et le bleu turquoise qui expriment son message du moment. Je lui propose alors de regarder dans un miroir ce que lui inspirent les bijoux argent et or en portant près de son visage une parure de longues boucles d’oreilles dorées et une autre 42 argentées. Elle a alors une révélation en regardant l’effet produit par la parure dorée sur l’harmonie d’ensemble avec les couleurs chaudes mises en évidence lors de la colorimétrie : c’est bien des bijoux dorés et non des bijoux argentés qui la mettent le mieux en valeur. Elle me confie qu’elle a eu tout à coup comme un « déclic » en voyant et en comprenant ce qui se passe dans le miroir. Pourtant elle pensait que les bijoux en or étaient davantage réservés aux personnes plus âgées. Elle décide dès lors de porter des bijoux dorés et elle souhaite en rentrant chez elle trier ses T-shirts et autres tops en gardant surtout ceux dans les tons chauds et en mettant de côté ceux plus « froids ». Elle souhaite également profiter de la période des soldes en cours pour en acheter de nouveaux dans des tons blanc cassé, vanille qui seront plus en accord avec ses bonnes couleurs que le blanc qu’elle utilise comme base l’été. Le morpho-style : cette deuxième étape va permettre à Fanny de trouver des vêtements qui lui donnent un style plus féminin et plus mature et qui mettent sa morphologie en valeur tout en l’étoffant. Pour cela, je lui présente différentes images, tout d’abord celles mettant en évidence des effets d’optique comme illustrés ci-dessous : Illusion de Müller-Lyer, les flèches ont toutes la même longueur comme on peut s'en rendre compte plus facilement sur les trois flèches du bas. Illusion de Titchener : Les deux cercles orange sont de la même taille. Après l’avoir laissé réfléchir sur ces images je l’amène à réaliser que les vêtements peuvent également à travers des motifs mais aussi des coupes traduire soit plus d’ampleur, soit plus de longueur ou au contraire accentuer des parties de la morphologie, alors que l’on souhaiterait les cacher. Fanny prend conscience que sa façon de s’habiller jusqu’à présent, en portant des vêtements fins et plutôt près du corps et dans des couleurs surtout unies, renforce en fait naturellement sa morphologie. Elle réfléchit alors à de nouveaux motifs et à d’autres formes. Je l’invite à parcourir des books de style mais aussi des catalogues de vente par correspondance 43 pour y puiser des idées. Elle met en évidence que des rayures horizontales dans un T-shirt et surtout si elles sont assez larges peuvent étoffer la morphologie, de même que des motifs assez volumineux. Le choix de couleurs claires et lumineuses (des tissus soyeux par exemple) peut créer aussi de l’ampleur, de même que des formes plus travaillées avec des cols châles, cols bénitier, des plissages. Mais cela peut être aussi dans le choix de matières plus épaisses (pulls en laine grosse maille par exemple), dans la coupe des vêtements comme la forme sarouel ou encore des jupes « tulipes » lesquelles donneront davantage de volume que des coupes droites. Fanny souhaite déjà rapidement faire évoluer sa garde-robe et je fixe avec elle l’objectif d’essayer au moins trois éléments nouveaux parmi ceux qui viennent d’être définis. La dernière étape, celle du style, va permettre à Fanny de réaliser l’objectif de paraître plus « femme ». Etant donné qu’elle travaille dans un magasin de prêt-à-porter féminin, le problème du dress-code ne se pose pas et elle peut adopter son style personnel, à condition de garder le souci du respect dans des tenues qui ne provoquent pas. Fanny est une jeune femme moderne, au sourire avenant, elle s’inscrit bien dans son époque et sa génération. Elle aime être avec ses amis, en famille, elle estime être plutôt franche, parfois directe et dit avoir un caractère « pas facile », mais elle est toujours présente pour les autres et prête à passer de bons moments. Ses valeurs sont l’amitié, le partage, le respect. Enfin elle reconnaît être d’un tempérament « speed » et pour cela la ponctualité est très importante pour elle. Cela donne une image dynamique et en même temps elle avoue qu’elle se retient souvent, notamment dans l’exercice de son activité professionnelle, ce qui dénote une certaine sensibilité et fragilité aussi. Ses goûts et ses choix retenus dans les books d’images mettent en évidence un style allant vers le « glam ’rock » (cf. Annexe 9), un style très actuel. Il mélange à la fois le cuir et la dentelle, des formes cache-cœur très féminines et le jeans, des motifs à rayures horizontales et des jupons en tulle, es escarpins à hauts talons… mais surtout, Fanny s’aperçoit que la notion de tailleur pantalon peut lui donner une allure plus mature, la sortant de l’image de l’étudiante. Elle retient d’ailleurs en image celle d’un tailleur-pantalon rouge dans lequel elle s’identifie bien. Ce style révèle cette jeune femme, par le choix de tenues très féminines en cohérence avec le besoin de paraître plus femme que jeune fille et en congruence avec son caractère qui exprime aussi une personne à la fois dans la retenue et la sensibilité (« au travail je prends sur moi », le côté dentelle et cache-cœur) mais qui dans la vie s’exprime de façon directe et parfois « percutante » (l’aspect cuir et jeans). A l’issue de cinq séances, Fanny a adopté de nouvelles tenues (le sarouel, mais aussi des Tshirts à rayures horizontales, des coupes plus évasées et de nouvelles couleurs) et elle est en 44 train de faire évoluer son image, ce qui se voit, car son entourage le remarque et les retours sont positifs. Lors de notre dernière séance elle me donne son ressenti sur le coaching d’image : « J’ai été très étonnée de découvrir à la fois l’impact des couleurs et leur effet sublimatoire, d’apprendre comment je pouvais mettre en valeur ma morphologie par le choix de vêtements aux formes et aux matières appropriées. Surtout, l’éclat des bijoux « or » a été un véritable déclic pour mettre en harmonie mon image. Enfin j’ai eu le sentiment de découvrir tout cela moi-même et cela est d’autant plus fort. » Parmi les autres bénéfices apportés par un coaching d’image, il convient d’évoquer une plus grande confiance en soi et une meilleure estime de soi. En effet, en travaillant sur l’image de soi, il est possible de dépasser ses complexes et ses peurs, de faire apparaître une autre gestalt à la fois positive et sensée, mais surtout qui procure un mieux-être. Car cette nouvelle gestalt est aussi faite d’une plus grande acceptation de soi et de ce que l’on est, les défauts ayant été perçus mais minimisés au profit des atouts, et c’est en cela que le coaching est aussi une aide pour la révélation de l’identité de soi. Le rôle du coach sera donc de permettre ce travail sur la confiance en soi pour restaurer ensuite dans le travail de l’image, l’estime de soi. Ce retour très positif de la part de Fanny a été pour moi aussi une révélation de ce que le coaching d’image, par le mode du questionnement, de la suggestion à travers des images et de la quête de sens peut apporter comme réponses de façon beaucoup plus puissante qu’un conseil en image classique. Surtout, j’ai apprécié le mode très libre dans l’exercice du coaching d’image, car il ne s’agit pas ici de dérouler une procédure toute faite étape par étape comme dans un conseil, mais bien d’accompagner, au rythme du coaché, son désir et sa volonté d’avancer sur son chemin d’Image. 45 « Vivre, c’est défendre une forme » Hölderlin CONCLUSION L ’ objectif de ce mémoire était de se demander si un coaching d’image pouvait révéler l’identité de soi. Il était pour cela nécessaire au préalable de bien définir différentes notions comme l’apparence corporelle puis l’image personnelle et l’identité de soi. Puis, après avoir mis en évidence la part déterminante de l’image personnelle dans les relations interpersonnelles et sa capacité même à influer sur notre destin, nous devions questionner son sens, afin de sortir des stéréotypes d’images dans lesquels elle peut être enfermée. Il convenait de dépasser la notion du Beau comme donnée implacable et incontournable, afin de mettre en lumière toutes les autres formes d’expressions possibles ; de comprendre qu’une fois les codes et règles de l’image analysés et connus, ces expressions pouvaient trouver un sens et une raison d’être. Il s’agit pour cela de rechercher la cohérence entre notre image personnelle et notre identité, en la replaçant dans le cadre extérieur ou elle s’exprime (un lieu, une époque, une fonction, un interlocuteur). De plus en mettant la congruence dans notre gestuelle, elle-même en accord avec notre image personnelle, nous pouvons alors révéler au mieux notre Être et atteindre l’Identité de soi. Surtout, il nous est apparu essentiel de montrer que le coaching d’image peut être le meilleur moyen pour donner « une vraie et bonne image » de soi et révéler notre Identité. Car si l’image peut être la source de discriminations importantes , comme peuvent l’être les notions de sexe ou de race, il y a un point essentiel sur lequel elle fait différence avec ces autres formes de discrimination, c’est qu’il est possible pour l’individu d’y remédier et de pouvoir changer cette image personnelle par un travail sur soi, grâce à un coaching d’image. Si l’apparence est un « produit social » qui permet de nous classer, nous distinguer ou nous exclure, notre image personnelle par un travail sur soi peut, elle, bousculer l’ordre imposé. Comme le souligne Pierre Bourdieu25, « si notre corps est un produit social, il nous laisse des marges de 25 P. Bourdieu, Actes de la recherche en sciences sociales, n°14, « Remarques provisoires sur la perception du corps », 1977, p51-54 46 manœuvre ». Et nous pouvons aujourd’hui modifier notre apparence par la chirurgie esthétique, lui donner une plus belle allure par les soins esthétiques, mais aussi par l’usage de règles de régimes et de pratiques sportives d’entretien du corps. A l’heure où sonne en effet la norme collective d’une apparence de plus en plus uniformisée et stéréotypée au défi même des cultures ancestrales (blanchiment des peaux noires, débridages des yeux asiatiques), la recherche de l’Image de soi n’est pas un narcissisme vain, mais bien la volonté d’élaborer de façon consciente, voire de préserver, son identité personnelle. C’est surtout en s’interrogeant sur le sens que nous voulons donner au-delà de notre apparence à notre Image en tant que dimension de notre Être que nous accédons à un pouvoir plus grand encore de manœuvre et de changement. Il ne sera pas facile à l’individu de réaliser, seul, ce travail, pris dans la double contrainte entre d’une part, «appartenir » en tant qu’élément du corps sociétal auquel il est rattaché en endossant les codes et autres règles, au risque de perdre son individualité, et d’autre part « se distinguer » pour « être », au risque de s’afficher et de provoquer le rejet. C’est bien par un coaching d’image qu’il peut alors dépasser cette contradiction et trouver l’image personnelle cohérente et congruente qui le révèle pleinement. Image qu’il désire aussi et qui le distinguera tout en l’intégrant aux autres par la clarté visuelle qu’elle renvoie. Ainsi, en décodant et en apprenant les langages de l’image personnelle, en étant accompagné dans la mise en évidence de son identité, le coaché trouve la voie vers l’autonomie de la réalisation de soi. Se pourrait-il toutefois, que par l’analyse et la mise à jour des codes de l’image pour atteindre une révélation totale de soi, nous ayons perdu un peu de notre mystère et de ce qui ferait notre charme ? Je ne le pense pas, car la diversité des images offertes et des rôles que nous pouvons occuper laissent aux individus une part de leur théâtralité, sorte de double jeu. Et peut-être que comme le disait Nietzsche : « la profondeur se cache à la surface des choses ». 47 ANNEXES 48 ANNEXE 1 QUELQUES CITATIONS ET PROVERBES AU SUJET DE L’APPARENCE CITATION OU PROVERBE « L’habit ne fait pas le moine » « Tout ce qui brille n’est point or » « Le plus souvent l’apparence déçoit, il ne faut pas toujours juger de ce que l’on voit » « Il ne faut point juger des gens sur l’apparence » Auteur, Références et année Apparu au XIIIe siècle, du proverbe latin « barba non facit philosophum » Proverbe Molière, Le Tartuffe, V.3 – le 12 mai 1664 Jean de La Fontaine, Le paysan du Danube, 1678 « L’apparence n’est rien, c’est au fond du cœur qu’est la plaie » Euripide, Oreste, Ve s. Av. J-C « Seuls les imbéciles ne jugent pas d’après les apparences » Oscar Wilde. « L’être est lui-même réductible à l’apparence ou n’est rien » Georges Bataille, Le coupable, 1943 49 ANNEXE 2 Article de Courrier Cadres – février 2010 comment je gere mon image 50 ANNEXE 3 Extrait du livre de Patrice RAS : « Morphopsychologie : le visage miroir de la personnalité» (Ed. JouVence, 2008) 51 ANNEXE 4 Extraits de « Psychologies Magazine »– Septembre 2007 p.159 et 162 52 ANNEXE 4 53 ANNEXE 5 L’Etoile d’Itten Johannes Itten (1888-1967), artiste peintre suisse de l’Ecole du Bauhaus est un des principaux théoriciens de la couleur dans l’art. Il est établi que les couleurs sont une décomposition de la lumière en différentes longueurs d’onde (établi par Newton) lesquelles peuvent être décomposées en couleurs primaires (celles qui existent à l’état pur, à l’exception du blanc et du noir et qui sont le rouge, le bleu et le jaune), en couleurs secondaires (mélanges des primaires entre elles, à savoir l’orange pour (rouge + jaune), le vert pour (bleu + jaune) et violet pour (rouge + bleu)) et enfin en couleurs tertiaires (mélange d’une couleur primaire avec sa complémentaire, la complémentaire étant la couleur qui se trouve diamétralement opposé à la couleur primaire sur le cercle chromatique). Ces couleurs sont représentées ci-dessus sur l’étoile dite étoile d’Itten qui est une représentation à plat de la sphère chromatique. Certaines couleurs sont plus « chaudes » (longueur d’onde longue) que d’autres, appelées « froides » (longueur d’onde courte). 54 ANNEXE 6 lefigaro.fr le 16/04/2009 Comment la crise a modifié le «dress code» Fabien Fournier (lefigaro.fr) 17/04/2009 | La tenue vestimentaire permet de s'intégrer dans un groupe, explique Christia Lopez, responsable de Colorstyle. (Photo Paul Delort/ Le Figaro) Dans les métiers de la finance, exposer ses signes de richesses n'est plus d'actualité. Il faut faire profil bas. Quant aux informaticiens, leurs employeurs ne tolèrent plus le style débraillé. A compétences égales, 82 % des recruteurs se fient à l'image pour départager deux candidats. Directeur de l'observatoire des discriminations, Jean-François Amadieu note que nombre de formations conseillent leurs étudiants sur la rédaction d'un CV ou l'attitude à adopter lors d'un entretien d'embauche, mais beaucoup plus rarement sur la tenue vestimentaire. Et pourtant le code vestimentaire apparait primordial. «Il témoigne de la capacité d'adaptation du salarié», explique Jean-François Amadieu. «Toutes les professions ont un dress code» Toutes les tentatives pour casser le code et imposer la singularité de chacun ont souvent été vaines. Les start-up, éprises de jeunesse et de créativité, ont tenté d'affirmer une tendance au relâchement. Mais l'on sait depuis ce que ces start-up sont advenues… Dans les années 80, les informaticiens, en position de force, ont imposé à leurs employeurs leurs jeans troués et les chemises qui dépassaient du pantalon. «Mais avec la crise, c'est bien fini : les patrons veulent se rassurer avec une image plus sérieuse», raconte Aude Roy, consultante en image personnelle. «Toutes les professions ont un dress code», proclame Christia Lopez, responsable de Colorstyle, une société de conseil en image personnelle et professionnelle. Sa première fonction est d'adresser un message. Selon l'universitaire américain Albert Mehrabian, l'apparence détermine les sentiments à l'égard de quelqu'un : 7% de la communication passe par les mots, 38% par l'intonation et le son de la voix et 55% par le visage, le langage corporel et, par extension, le look vestimentaire. «J'ai récemment rencontré un client dans la finance que l'on cherchait à débaucher. Son recruteur potentiel lui promettait d'importants gains financiers mais il portait une montre avec un bracelet en plastique, des chaussures usées et un costume froissé», raconte Christia Lopez. 55 Son client n'a pas cru aux mirages évoqués et n'a pas donné suite à l'entretien… La crise a changé la tenue du banquier Le code vestimentaire dépend d'abord de la profession. D'une façon générale, les professions en contact avec la clientèle sont les plus exposées à cette pression. Certains métiers, comme la comptabilité, se prêtent à la sobriété. D'autres à la décontraction, comme dans le social, le sport ou l'enseignement. «Un prof en costume cravate aurait de la peine à s'intégrer. Pour être écouté des élèves, il faut adopter des codes qu'ils comprennent et faire preuve d'un peu de proximité», note Christia Lopez. A eux donc les jeans et les pantalons en velours. Une tenue classique apparaitrait aussi décalée dans le design, l'architecture, la publicité ou les métiers de l'édition où l'excentricité est appréciée. «On pourrait vous reprocher de porter la cravate de façon trop stricte», confie Aude Roy. Le look faussement décontracté n'est finalement qu'une autre forme de règles… Tributaire du message à délivrer, le code varie au gré des exigences du temps. Jusqu'à ces derniers mois, les métiers de la finance et de l'assurance se devaient d'exposer des signes extérieurs de richesse, à grands renforts de boutons de manchette rutilants, de montres clinquantes, de ceintures de marque. Le must : la chemise avec ses initiales brodées. «Le message, c'était de signifier au client que l'on avait bien réussi et que l'on serait à-même de faire fructifier leur argent», décrypte Aude Roy. La crise est cependant passée par là. Il n'y a pas vraiment de quoi pavoiser quand on annonce à ses clients des pertes abyssales... «Il faut faire profil bas. En voyant trop de signes de richesse, les clients pourraient penser « voilà où est passé mon argent », estime Christia Lopez. «L'habit fait le monastère» Le secteur d'activité n'est pas le seul critère pour apprécier avec justesse le code en vigueur. «Il y a des règles propres à l'entreprise. Deux banquiers, l'un chez Rothschild, l'autre au Crédit Agricole, ne s'habilleront pas de la même façon», observe Christia Lopez. Et pour cause : ils ne s'adressent pas aux mêmes clients. Le look répond ainsi à une grammaire identitaire de l'entreprise. «La tenue vestimentaire permet aux personnes de s'intégrer dans un groupe, un peu comme les jeunes qui obéissent à la mode pour être dans le coup», expose Christia Lopez. «Si l'on est un jeune employé, mieux vaut observer finement la tenue de ses collègues et se mettre au diapason pour se faire accepter. Si l'habit ne fait pas le moine, il fait le monastère», explique Aude Roy. Avec une limite : il ne faut pas adopter les signes distinctifs du patron. «Pour certains dirigeants, arborer une pochette, c'est leur coquetterie. Ils pourraient ne pas apprécier de voir leurs employés en faire de même». Le stylo Mont-Blanc et une montre Cartier sont aussi à proscrire. Selon Christia Lopez, «ce serait carrément une faute de choisir la même montre que son patron». 56 ANNEXE 7 Extrait du livre de V. Lenhardt, Les responsables porteurs de sens, INSEP Editions, 1995 57 ANNEXE 8 Extrait du livre d’Aude Roy, Donnez une vraie – et bonne – image de vous, Dunod – InterEditions, Paris, 2005. P.27 à 28 « Votre bilan d’image : le questionnaire-test 1- Votre attitude, en général, est plutôt….. A. Enjouée, animée C. ouverte, attentive B. Réservée, prudente D. renfermée, attentiste 2 – Voici une liste de qualités. Cochez les dix plus représentatives de votre style Personnel. Vous diriez plutôt que vous êtes : 1. Actif (ve) 2. Calme 21. Convaincu(e) 22. Naturel(le) 3. Créatif (ve) 4. Maître de soi 23. ouvert(e), disponible 24. Rigoureux(e) 5. Affirmatif (ve) 6. Confiant(e) 25. Leader, entrainant (e) 26. Modeste 7. Franc (he) 8. De sang- froid 27. Optimiste 28. Minutieux (se), précis(e) 9. Conscient(e) de sas atouts 10. Tolérant(e) 29. Concret(e) 30. A l’écoute 11. Décontracté(e) 12. Prudent(e) 31. Enthousiaste 32. Soucieux(e) d’économie 13. Exigeant(e), passionné(e) 14. Affable 33. Energique 34. Serviable, attentionné(e) 15. Habile 16. Critique, expert 35. Souple, adaptable 36. Analytique 17. Prompt(e), rapide 18. Chaleureux(e), convivial(e) 37. Prise d’initiatives 38. Discret(e), réservé(e) 19. Sensible, réceptif (ve) 20. Perfectionniste, Consciencieux (se) 39. Innovateur (trice) 40. Sérieux(e), concentré(e) 3 – Parmi les critères suivants, concernant le choix des vêtements et des accessoires, quelles sont vos priorités ? (indique les trois principales). 1. La couleur 6. La marque 2. La ligne, le tombé 7. La qualité 3. La tendance, la mode 8. La finition 4. Le prix 9. Le style 5. La matière 10. L’adéquation avec votre contexte professionnel 58 4 – Quels sont les éléments de votre apparence sur lesquels vous aimeriez progresser ? (indiquez les trois principaux). 1. La coiffure 6. La manucure 2. Les chaussures 7. Le parfum, l’eau de toilette 3. Les vêtements 8. Les accessoires 4. La dentition 9. L’entretien du corps 5. Le soin du visage 10. Le maquillage 5 – De manière générale, vous estimez que votre apparence est plutôt…. 1. Discrète 8. Remarquable 2. Stricte 9. Décontractée 3. Expressive 10. Conventionnelle 4. Soignée 11. « laisser-aller » 5. Actuelle, moderne 12. Vieillotte, datée 6. Recherchée 13. Simple 7. Variée 14. Toujours la même 6 - A votre avis, quel votre style vestimentaire dominant ? 1. Classique 4. Sophistiqué 2. Naturel 5. Raffiné 3. Original 6. Contemporain 7 – en résumé, quels sont les éléments de votre apparence que vous souhaiteriez améliorer ? Que vous apporterait cette amélioration ? --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------8 – Quelles sont les qualités qui vous caractérisent et que vous souhaiteriez exprimer grâce à votre image ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 59 ANNEXE 9 LE NOUVEAU STYLE DE FANNY 60 61 BIBLIOGRAPHIE AMADIEU J.F, Le Poids des apparences. Beauté, amour et gloire. Odile Jacob, poches. 2005 BOURDIEU P., « Remarques provisoires sur la perception sociale du corps », Actes de la Recherche en sciences sociales, n°14. 1977 CYRULNIK B., Mémoire de singe et paroles d’homme, Hachette, 1998 DESCAMPS M.A, Le langage du corps et la communication corporelle, Puf, psychologie d’aujourd’hui, 1989 HILTON JL, VON HIPPEL W., « Stereotypes », Annual Review of Psychology, 47, 1996 LEGAL J.B, DELOUVEE S., Stéréotypes, préjugés et discrimination, DUNOD, 2008 LIPPMAN W., Public Opinion, New York, Harcourt Brace Jovanovich, 1922 MASONI P., correspondance personnelle, 12/10/2011 MEHRABIAN A., Silent messages, Wadsworth-Belmont, California, USA, 1971 MONNEYRON F., La frivolité essentielle, Perspectives critiques, Puf, 2001 PAGES-DELON M., Le corps et ses apparences, l’envers du look, L’Harmattan, Logiques sociales, 1989 ROY A., Donnez une vraie – et bonne - image de vous, DUNOD, InterEditions, 2005 SAPIR E., Anthropologie, Ed.de Minuit, Paris, 1967 SIMMEL G., La Tragédie de la culture, Paris, SEUIL, 1988 TAJFEL H., Human Groups and Social Categories, Cambridge University Press, 1981 www.kaaj.com/psych/smorder.htlm, site d’Albert Méhrabian www.psychologie-sociale.com, article « catégorisation, stéréotypes et préjugés » www.synergologie.org, site de Philippe Turchet 62 63