actifs INFO DU MOIS PÉTROLE 28/09/2016 : Accord de l’OPEP pour une baisse de la production de pétrole NOS CONVICTIONS entre 32,5 et 33 millions de barils par jours contre 33,24 millions aujourd’hui, une première depuis 2008. Source : OPEP BULLETIN MENSUEL NO FREE LUNCH ! NIVEAUX D’EXPOSITION en % Dans un monde où l’exceptionnel est devenu notre quotidien, où les périodes transitoires sont définitives et où le non conventionnel est maintenant la norme, de plus en plus d’investisseurs adoptent une attitude pour le moins méfiante à l’égard de ces « nouvelles valeurs morales ». Ces sceptiques de la politique monétaire, souvent taxés de cynisme, ont perçu toute la vacuité de cette accumulation presque compulsive de liquidité par le marché. Souvent présentée comme la seule solution au marasme économique actuel, la syllogomanie monétaire n’est pourtant pas sans risque. Rappelons-nous de Korekiyo Takahashi, ce brillant homme d’Etat qui « sauva » le Japon dans les années 30 par l’utilisation précurseur d’une politique budgétaire expansionniste financée par de la création monétaire. La reprise fut fulgurante. Le Japon, tiré par la dévaluation compétitive du yen et des gains massifs de productivité fut le premier pays à sortir de la grande dépression… avant que l’économie nipponne en proie à de l’hyperinflation ne surchauffe, donnant une nouvelle fois raison à l’adage : « En économie, il n’y a pas de déjeuner gratuit ». Dès lors, la question de la sortie des politiques (bien trop) accommodantes devient centrale. Ainsi les atermoiements de la Réserve fédérale qui repousse, encore une fois, la normalisation de ses taux directeurs d’au moins 3 mois et la volonté de la BoJ de fi xer les taux 10 ans à 0 pour financer (gratuitement ou presque) les futures mesures budgétaires du gouvernement Abe sont autant de signaux anxiogènes à moyen longterme. A court terme en revanche le risque est plus ténu. Nous avons même supprimé le scénario basé sur la Fed qui a clarifié sa position pour les deux prochains mois. Le scénario central de croissance médiocre s’en trouve renforcé, sa probabilité passant à 75%. Dans ce scénario la croissance mondiale devrait se stabiliser autour de 3% pour l’année 2016. Le potentiel de rebond des marchés est faible (de +2,5% aux Etats-Unis à +5% en Europe ou au Japon) et les taux devraient se tendre doucement. Seul rescapé de nos scénarios alternatifs : « les troubles issus de l’élection américaine ». En effet, l’élection du candidat républicain et les risques de durcissement des relations internationales pourraient effrayer, dans un premier temps, les marchés financiers. La baisse pourrait être conséquente, mais paradoxalement les marchés actions américains souffriraient moins (-7,5%) que leurs homologues internationaux (-10%). Pour plus d’information, contactez : [email protected] @CPR_AM www.cpr-am.fr | INNOVER POUR LA PERFORMANCE 95% M SOUS EXPO TAUX 85 90 95 100 105 110 115 95 100 105 110 115 SUR EXPO M-1 100% ACTIONS M SOUS EXPO 85 90 SUR EXPO M-1 DANS CE NUMÉRO RECHERCHE LA TRANSITION ENERGÉTIQUE, UN ENJEU CAPITAL POUR LES INVESTISSEURS Christian Lopez - Responsable Recherche Joseph Ouedraogo - Ingénieur fi nancier David Usemma - Ingénieur fi nancier CONJONCTURE MACROÉCONOMIQUE NOUVELLE POLITIQUE MONÉTAIRE POUR LA BANQUE DU JAPON Laetitia Baldeschi Co-responsable des études et de la stratégie POURQUOI UN SCÉNARIO TRUMP ? Philippe Weber Co-responsable des études et de la stratégie PROCHAINS RENDEZ-VOUS 13 OCT 2016 CONFÉRENCE 08 NOV 2016 CONFÉRENCE LOI DE TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : QUELS ENJEUX ET IMPACTS POUR LES INVESTISSEURS ? SOLVABILITÉ 2, UN AN APRÈS ENJEUX ET PERSPECTIVES Document d’information destiné aux investisseurs professionnels au sens de la directive MIF. Les commentaires et analyses expriment la stratégie globale de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Son application est adaptée à chaque portefeuille afin d’optimiser les contraintes de gestion qui lui sont spécifiques. Du fait de leur simplification, les informations données dans ce document sont inévitablement partielles ou incomplètes et ne peuvent dès lors avoir une valeur contractuelle. Ces informations ne constituent ni une offre d’achat ou de vente de titres, ni un conseil en investissement et sont susceptibles de modifications sans avis préalable. CPR AM décline toute RETURN ON responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes causées par l’utilisation des informations fournies dans ce document. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en INNOVATION partie, ou communiquée à des tiers sans l’autorisation préalable de CPR AM. actifs LES MARCHÉS DE TAUX BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 INDICATEURS CLÉS TAUX ÉTATS-UNIS DE L’ATTRAIT DE LA DETTE ÉMERGENTE La dette émergente a fait un retour spectaculaire sur le devant de la scène depuis le mois de mars dernier avec des souscriptions en très forte augmentation. La course au rendement explique l’engouement pour cet actif, compte tenu de la poursuite de la baisse des rendements sur les obligations d’État des pays développés, notamment en raison de la poursuite des politiques monétaires très accommodantes. La dette émergente, en relatif, reste très attrayante et offre de bonnes perspectives. La performance depuis le début de l’année est de plus de 10% pour la dette d’Etat en monnaie forte. La récente progression des prix des matières premières, la stabilisation de l’or noir entre 40 et 50 dollars, la dépréciation du dollar suite au report de la hausse des taux sont des éléments favorables à cette classe d’actifs. Elle éloigne pour le moment le spectre d‘un renchérissement de la dette des pays émergents libellé en dollar US et limite de nouvelles dégradations de certains pays par les agences de notation ; la Turquie et le Venezuela étant des cas particuliers. L’Argentine a même réussi à revenir sur le marché international des capitaux en levant plus de 16,5 milliards de dollars en avril dernier. Par ailleurs, les investisseurs se sont à la fois intéressés aux obligations d’Etat mais aussi aux obligations privées, qui offrent des rendements en moyenne supérieurs à 5,5%. Cette classe d’actifs devrait bénéficier d’une croissance économique mais attention tout de même à une remontée brutale des taux américains en cas de reprise inattendue de l’inflation aux Etats-Unis ou de l’élection de M. Trump, favorable à un retour du protectionnisme. LA FED OPTE POUR LE STATU QUO Bien qu’ayant presque atteint son objectif de plein emploi et se rapprochant de son objectif d’inflation, la Fed affiche toujours une certaine prudence dans son cycle de hausse des taux. Les “Dots” ont malgré tout de nouveau été révisés à la baisse pour 2017 et 2018. La porte à une hausse des taux reste ouverte pour la réunion de décembre avec une probabilité de plus de 55% actuellement. Sur la période, le taux 10 ans américain progresse de 1 bp à 1,59%. 95% TAUX US M SOUS EXPO 85 90 100 105 110 115 M-1 SUR EXPO TAUX EURO LA VIGILANCE RESTE DE MISE Face à une croissance économique toujours aussi atone, les investisseurs espéraient un prolongement du programme d’assouplissement monétaire. Pourtant la BCE n’a pas annoncé de nouvelles mesures de soutien à l’économie tout en reconnaissant que la sortie à venir du Royaume-Uni affecterait l’économie de la zone euro. Dans le mois, le taux 10 ans allemand repart à la baisse de -5 bps à -0,12% alors que les taux périphériques italiens progressent de 4 bps à 1,185% et que les taux périphériques espagnols cèdent à nouveau 15 bps à 0,88%. 95% Source : Bloomberg 95 TAUX EURO M SOUS EXPO 85 90 M-1 95 100 105 110 115 SUR EXPO actifs LES MARCHÉS D’ACTIONS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 ANALYSE À SUIVRE STOP AND GO ! L’adage « Sell in May and go away » a normalement son corollaire : pour pouvoir vendre en mai, il faut avoir acheté auparavant. Sur les 30 dernières années, si on regarde la moyenne des performances sur 5 ans du DJ eurostoxx 600 pendant les mois d’octobre, novembre et décembre, on obtient 3,66%, 1,45% et -0,44%. Les moyennes sur 10 ans sont de 1,14%, -0,56% et 0,77%. La moyenne pour le mois d’octobre est de 0,61%. On aurait donc intérêt à investir dès le mois d’octobre et de porter l’investissement jusqu’en mai. Néanmoins, comme le rappelle l’histoire de l’homme qui mesurait 1,80 mètres et qui se noya dans une rivière dont la profondeur moyenne était de 1,50 mètres, la moyenne peut masquer des écarts importants. Ainsi, les mois d’octobre 1987, 1989, 1997 et 2008 ont vu respectivement des baisses de 23,8%, 7,7%, 7,4% et 13,3%. Les meilleures années du mois d’octobre : 2002, 2015, 2011 et 2003 avec des hausses respectives de 9,4%, 8%, 7,7% et 7%. La plus longue série ininterrompue de mois d’octobre positifs va de 1998 à 2004. Le bémol étant que tous les mois de septembre les précédant avaient connu des performances très négatives (dont 3 au-delà de 10%), et les mois les plus positifs avaient été précédés par une série de mois négatifs (5 mois pour 2001, 6 pour 2002). On connait l’influence du marché américain et notamment de cycle des élections présidentielles américaines. En presque 30 ans d’élections (1988-2012), seul le mois d’octobre 2008 a été négatif (dans le sillage de la crise financière mondiale). La moyenne précédant un président républicain est de 2,28%, et -2,89% pour un Démocrate (0,57% hors crise de 2008). En résumé, et pour ce petit échantillon statistique, octobre est un bon mois pour investir, surtout si la performance des mois précédents est négative, et si un Républicain est élu le mois suivant. Faites vos jeux. ACTIONS ÉTATS-UNIS LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE BAT SON PLEIN La croissance du deuxième trimestre de l’année a été revue à la baisse à +1,1% contre +1,2% précédemment. Les dépenses personnelles se sont affichées au plus haut depuis un an et demi et les commandes de biens durables ont augmenté en juillet alors que les ventes de logements neufs ont ralenti en juillet. Le marché du travail a poursuivi sa dynamique du mois de juin alors que les indices ISM marquaient le pas. Dans l’été, le S&P progresse de 4,24% avec une parité euro dollar quasi stable autour de 1,115. 95% ACTIONS US M SOUS EXPO 85 90 95 100 105 110 115 M-1 SUR EXPO ACTIONS EURO PROBLÉMATIQUES BANCAIRES En zone euro, la croissance économique reste stable mais le secteur bancaire a particulièrement souffert. Alors que l’on attend toujours la résolution du problème des prêts non performants en Italie, Deutsche Bank pourrait se voir réclamer 14 milliards par la justice américaine dans le cadre de ventes de crédits immobiliers transformés en « subprimes ». L’état de santé de la banque fait peser un risque systémique sur le secteur. Dans le mois, l’Eurostoxx baisse de 0,60%. 100% ACTIONS EUROPE M SOUS EXPO 85 90 95 100 105 110 115 M-1 SUR EXPO ACTIONS ASIE RÉSISTANCE DE L’ÉCONOMIE CHINOISE Au Japon, la banque centrale a annoncé de nouvelles mesures de ciblage des niveaux des taux longs dans une volonté de raidir la pente des taux pour ne pas fragiliser davantage le système bancaire. Elle introduit par ailleurs plus de flexibilité dans ses rachats d’actifs. En Chine, la dépréciation effective du yuan s’est ralentie et les sorties de capitaux sont sous contrôle maintenant. La croissance économique se stabilise, favorisée par la politique de crédit. Le Topix progresse de 1,6% dans le mois alors que le MSCI Asie-Pacifique hors Japon finit en hausse de 0,87%. 110% ACTIONS ASIE M SOUS EXPO 85 90 95 100 105 M-1 110 115 SUR EXPO actifs SCÉNARIOS FINANCIERS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 LES SCÉNARIOS FINANCIERS À 3 MOIS AU 23.09.2016 75% RAPPEL À FIN JUIN 2016 1 › 65% SCÉNARIO CENTRAL : LA CROISSANCE MONDIALE RESTE MÉDIOCRE Aux États-Unis, l’amélioration du marché du travail se poursuit, les perspectives de retour de l’inflation vers 2% se confirment, ouvrant la voie à un relèvement des taux des fonds fédéraux. La croissance en zone euro reste molle. 2 › 15% 3 › 20% proba scénario CENTRAL 75% Hausse des taux aux États-Unis (0,75%). Maintien au Japon (0%) et en zone euro (0%). Légère remontée des taux longs aux États-Unis (1,70%), au Japon (0%) et en zone euro (-0,05%). Hausse des bourses : 2,5% aux États-Unis, 5% au Japon, en zone euro et en Amérique latine et 7,5% dans les pays émergents asiatiques. Stabilité de l’euro à 1,11. 25% SCÉNARIO ALTERNATIF : RISQUES POLITIQUES AUX ETATS-UNIS Donald Trump pourrait être élu Président en novembre prochain. Les marchés financiers réagiraient immanquablement à la nouvelle. scénario ALTERNATIF 25% Maintien aux États-Unis (0,50%), au Japon (0%) et en zone euro (0%). Baisse des taux longs aux États-Unis (1,40%) et en zone euro (-0,20%). Légère remontée au Japon (0%). Baisse des actions avec -7,5% aux États-Unis, -10% au Japon, en zone euro et en Amérique latine et -5% dans les pays émergents asiatiques. Baisse du dollar à 1,18. PERFORMANCES AU 23.09.2016 PRÉVISIONS DES SCÉNARIOS en % LES PERFORMANCES PASSÉES NE PRÉJUGENT PAS DES PERFORMANCES FUTURES. CENTRAL 75 % de proba. ALTERNATIF 25 % de proba. Depuis le 31.12.15 sur 1 an sur 5 ans Niveau au 23.09.16 États-Unis 0,37 % 7,25 % 12,92 % 3,28 % 5,91 % 0,45 % 6,72 % 9,54 % 0,67 % 11,65 % 1,48 % 15,98% 44,27 % -16,51 % 90,48 % 0,50 % 1,61 % 401 1,12 2 165 Taux directeur Taux 10 ans High Yield US Euro/$ SP 500 0,75 % 1,70% 400 1,11 2,50 % 0,50 % 1,40% 475 1,18 -10,00 % Europe 0,01 % 8,35 % 5,04 % -7,20 % 0,02 % 8,18 % 5,01 % -1,55 % 2,07 % 32,82% 69,22 % 49,67 % 0,00 % -0,15 % 378 3 032 Taux directeur Taux 10 ans High Yield Europe DJ EuroStoxx 50 0,00 % -0,05 % 360 5,00 % 0,00 % -0,20 % 420 -12,50 % Japon -11,98 % -7,28 % 95,72 % 16 754 Nikkei 225 5,00 % -10,00 % ÉVOLUTION DE L’ALLOCATION DE CPR CROISSANCE RÉACTIVE Après un été très calme, septembre a été caractérisé, comme nous le redoution, par un retour de la volatilité sur les principaux actifs financiers. Le repli du prix du baril de pétrole, les doutes sur l’évolution de la politique monétaire américaine, la non prolongation du programme d’assouplissement monétaire de la BCE et pour finir, les menaces d’amende vertigineuse pesant sur la Deutsche Bank, ont poussé la majorité des indices boursiers à la baisse. La Fed a une nouvelle fois décidé de passer son tour et la BoJ a innové en introduisant un ciblage des taux longs (le 10 ans notamment) pour aider au raidissement de la courbe des taux. Sur le mois, le MSCI World cède 0,32%. Seules les places financières émergentes terminent le mois en hausse aidées par la remontée des prix des matières premières et la stabilisation du dollar US. Sur le front obligataire, calme plat avec un taux 10 ans américain stable à 1,58%. La dette périphérique italienne progresse de 4 bps alors que les taux 10 ans espagnols profitent d’une accalmie politique pour céder 15 bps à 0,88%. Les déboires de la Deutsche Bank aux ÉtatsUnis profitent au 10 ans allemand qui s’adjuge 6 bps sur le mois à -0,12%. Dans nos allocations, nous privilégions toujours les actions (53%) en augmentant les émergentes au détriment des US, qui nous apparaissent bien valorisées. La sensibilité du portefeuille réduite autour de 2,2, privilégie aussi la dette émergente au détriment des taux d’emprunts d’États US. Responsable de publication : Gilles Cutaya Rédacteur en chef : Arnaud Faller Prochaine édition :novembre 2016 CPR ASSET MANAGEMENT Société Anonyme au Capital de 53 445 705 EUR 399 392 141 RCS Paris - Société de gestion de portefeuille agréée AMF n° GP01-056 Source CPR AM 90 boulevard Pasteur - CS 61595 75730 Paris Cedex 15 Tél. : 01.53.15.70.00 www.cpr-am.fr actifs INTERVIEW DU MOIS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 RECHERCHE LA TRANSITION ENERGÉTIQUE, UN ENJEU CAPITAL POUR LES INVESTISSEURS EN QUOI LES RISQUES CLIMATIQUES CRÉENT-ILS UN NOUVEAU PARADIGME POUR LES INVESTISSEURS ? Le réchauffement climatique est maintenant un problème mondialement reconnu qui fait peser des risques physiques et financiers sur l’ensemble de la société. Pour les entreprises, cela peut se manifester par un risque sur les actifs qui se matérialise au bilan par une perte de valeur du fait de la baisse des revenus et de la dépréciation d’actifs. Dans ce cadre, le rapport 3 du GIEC1 a quantifié l’évolution future des Gaz à Effet de Serre (GES) compatible avec un scénario 2° (par rapport à l’ère préindustrielle) à partir d’hypothèses d’évolutions démographique, économique, technologique et d’utilisation de ressources énergétiques. Ce cap ouvre ainsi le champ aux acteurs pour poser le cadre réglementaire incitant à mesurer et réduire l’impact environnemental pour favoriser la transition vers une société bas carbone. QUELLES SONT LES PRINCIPALES INITIATIVES INTERNATIONALES LIÉES AUX RISQUES CLIMATIQUES ? 2015 est une année historique dans la prise en compte des enjeux climatiques. La COP21, qui s’est tenue à Paris fin 2015, a démontré l’ampleur de la mobilisation planétaire et a abouti au premier accord universel sur le climat avec un objectif clair consistant à réduire les émissions de GES pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés (depuis l’ère préindustrielle). Les investisseurs sont au cœur de l’enjeu sur le changement climatique car, d’une part, ils sont exposés aux risques qu’encourent les entreprises et d’autre part, ils peuvent influencer leur stratégie en favorisant des actions responsables. Le « Carbon Disclosure Project », créé en 2000, est l’une des premières initiatives d’investisseurs pour permettre aux entreprises de déclarer sur la base du volontariat leurs émissions de GES dans un référentiel commun. De plus, les investisseurs signataires du « Montreal Carbon Pledge » s’engagent à publier l’empreinte carbone de leurs investissements et ceux de la « Portfolio Christian Lopez Joseph Ouedraogo David Usemma Responsable Ingénieur Ingénieur Recherche financier financier Decarbonization Coalition » s’imposent en outre de la réduire. Enfin, le FSB2 a décidé fin 2015 de créer un Groupe de Travail sur la Transparence Financière Climatique afin de définir des principes et de proposer des meilleures pratiques de reporting sur ces risques pesant sur le climat. QUEL EST L’IMPACT DE LA LOI DE TRANSITION ENERGÉTIQUE POUR LA CROISSANCE VERTE (LTECV) SUR LES INVESTISSEURS ? Dans ce contexte international, la loi relative à la LTECV, publiée au Journal Officiel du 18 août 2015, va permettre à la France de contribuer plus efficacement à la lutte contre le réchauffement climatique. L’article 173-VI3 se concentre sur l’investissement financier et vise à développer la contribution des investisseurs (institutionnels et sociétés de gestion) en la matière. A cette fin, ces derniers devront communiquer, annuellement à partir du premier semestre 2017, leur prise en compte des critères relatifs aux objectifs environnementaux, sociaux et de qualité de gouvernance (ESG) dans leurs politiques d’investissement et de gestion des risques. De plus, les investisseurs devront porter une attention particulière à certains enjeux environnementaux dans leurs analyses et leurs décisions: réchauffement climatique, épuisement des ressources, dégradation des écosystèmes et atteintes à la santé humaine. Ils devront notamment intégrer dans leurs décisions d’investissement la transition vers une économie bas carbone, en tenant compte de trajectoires d’émissions carbone qui permettent de respecter l’accord de Paris. Pour atteindre ces objectifs, les investisseurs devront disposer de plus d’informations environnementales sur les entreprises: l’article 173-IV, imposé aux émetteurs, va permettre de satisfaire ce prérequis. COMMENT CPR AM INTÈGRE-T-ELLE LE RISQUE CLIMAT DANS SES PORTEFEUILLES ? Dans les portefeuilles sous gestion, le risque climat est abordé suivant une approche à la fois quantitative Les commentaires et analyses reflètent l’opinion de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle et n’engagent pas la responsabilité de CPR AM. Elles sont basées sur des sources que nous considérons fiables, mais nous ne garantissons pas qu’elles soient exactes, complètes, valides ou à propos, et elles ne doivent pas être considérées comme telles à quelque fin que ce soit. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, ou communiquée à des tiers sans l’autorisation préalable de CPR AM. Sous réserve du respect de ses obligations, CPR AM ne pourra être tenu responsable des conséquences financières ou de quelque nature que ce soit résultant de l’investissement. actifs INTERVIEW DU MOIS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 (SUITE) L’analyse du portefeuille est enrichie avec d’autres métriques comme le suivi des réserves et l’évolution du mix énergétique pour la production d’électricité dans la perspective d’alignement à la trajectoire 2°. A ce jour, le mix énergétique tel que proposé par l’Agence Internationale de l’Energie ne se fonde que sur la production d’électricité. Plusieurs études sont en cours pour déterminer les émissions par secteur (SDA) 4. Evolu<on de l'intensité Carbone d'un portefeuille d'ac<ons de la zone Euro (TeCO2/CA M EUR) 290 270 Intensité Carbone TeCO2 / Chiffre d'affaire en M€ et qualitative. L’approche quantitative est fondée sur deux mesures complémentaires : les émissions carbone rapportées au chiffre d’affaires (intensité carbone) et une note de transition énergétique. L’intensité carbone présente un intérêt dans une vue historique et instantanée du niveau relatif d’émissions d’un portefeuille (cf graphique 1) mais ne présente aucune vision prospective. C’est une métrique surtout concentrée sur les secteurs énergie, matériaux et services au collectivité intenses en émissions de GES (cf graphique 2). L’approche qualitative est basée sur l’analyse extra financière partagée avec le groupe Amundi. L’analyse des données et le dialogue avec les entreprises permettent de mieux appréhender leur stratégie ESG. Intensité carbone au 30/06/2016 1 250 197 230 210 190 170 150 130 déc-­‐12 L’intensité carbone est calculée à par@r des données Trucost Scope 1+2 / Chiffre d’affaire en Millions € 31/12/2014 : décrochage de l’intensité du 1 portefeuille suite à des publica@ons posi@ves de grands contributeurs en 2014 2 2 Arbitrage sur le portefeuille au 15/07/2015 pour réduire l'intensité avr-­‐13 aoû-­‐13 déc-­‐13 avr-­‐14 aoû-­‐14 déc-­‐14 avr-­‐15 aoû-­‐15 déc-­‐15 avr-­‐16 Sources :Trucost, Recherche CPR AM En conclusion, chez CPR AM nous avons fait évoluer nos outils pour intégrer la problématique climat dans nos processus de gestion et accompagner plus largement les investisseurs dans la définition de leur politique ISR en accord avec la loi. 1- GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat créé en 1988 en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socioéconomiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies pour lutter contre le changement climatique… 2- FSB : Financial Stabilty Board (Le Conseil de stabilité fi nancière) travaille sur la question de l’intégration du risque climat dans les pratiques du secteurs fi nancier. Il a pour mandat de défi nir un cadre de reporting pour les entreprises et acteurs du secteur fi nancier. 3- Article 173-IV : Décret no 2015-1850 du 29 décembre 2015 pris en application de l’article L. 533-22-1 du code monétaire et fi nancier publié le 31/12/2015 au Journal Officiel. 4- SDA : Sectoral Decabonization Approach. Les commentaires et analyses reflètent l’opinion de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle et n’engagent pas la responsabilité de CPR AM. Elles sont basées sur des sources que nous considérons fiables, mais nous ne garantissons pas qu’elles soient exactes, complètes, valides ou à propos, et elles ne doivent pas être considérées comme telles à quelque fin que ce soit. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, ou communiquée à des tiers sans l’autorisation préalable de CPR AM. Sous réserve du respect de ses obligations, CPR AM ne pourra être tenu responsable des conséquences financières ou de quelque nature que ce soit résultant de l’investissement. actifs INTERVIEW DU MOIS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 CONJONCTURE MACROÉCONOMIQUE NOUVELLE POLITIQUE MONÉTAIRE POUR LA BANQUE DU JAPON Laetitia Baldeschi APRÈS LE QQE, PUIS LE QQE AVEC TAUX D’INTÉRÊT NÉGATIF, C’EST MAINTENANT LE QQE AVEC CONTRÔLE DE LA COURBE DES TAUX. QU’EST-CE QUE CELA CHANGE ? l’expérience conduite pendant la 2e Guerre mondiale par la Réserve fédérale américaine. Le ciblage du taux 10 ans ouvre la porte à un plus grand interventionnisme de la politique budgétaire, et souligne en tout état de cause une plus grande proximité entre le gouvernement et la banque centrale dans un but commun : sortir de la déflation et augmenter le potentiel de croissance du Japon. Si l’on se réfère à l’exemple historique américain, l’inflation pourrait accélérer… un jour ! La Banque du Japon avait promis la publication d’un bilan de la politique monétaire mise en place depuis 3 ans. L’heure de l’évaluation a donc sonné. Les effets n’étant pas ceux escomptés, l’institution se devait de proposer une évolution de sa politique monétaire afin de restaurer sa crédibilité après la mauvaise perception de l’introduction du taux d’intérêt négatif en janvier dernier. Dorénavant, la Banque du Japon continuera d’appliquer un taux de -0,1% sur une partie des réserves des banques, d’acheter des obligations publiques pour un montant qui devient indicatif de 80 000 mds de yens ainsi que des ETF pour 6 000 mds de yens (en modifiant la répartition de ces achats au profit d’ETF sur le Topix), mais aussi, et surtout, elle va cibler un objectif de taux 10 ans à 0%. Ses achats de titres publics répondront donc à cet objectif de taux long, de manière à contrôler toute la courbe de taux et maintenir une certaine pentification. Co-responsable des études et de la stratégie L’OBJECTIF DE LA BoJ RESTE UNE INFLATION À 2%, MAIS LA DÉFINITION A ÉTÉ MODIFIÉE. DANS QUEL BUT ? La BoJ s’est effectivement engagée à maintenir cette nouvelle politique monétaire jusqu’à ce que l’inflation (hors alimentation fraîche) s’établisse de manière stable au-dessus de la cible de 2%, jusqu’alors visée simplement. Cette nouvelle définition de l’objectif tend à se rapprocher d’un ciblage du niveau de prix. En effet, l’objectif de 2% est en moyenne sur le cycle économique. L’overshooting devrait permettre de contribuer au redressement des anticipations d’inflation des différents agents qui ont nettement faibli depuis quelques mois. COMMENT INTERPRÉTER CE VIRAGE DE LA BoJ ET SES CONSÉQUENCES ? Les deux changements décidés, ciblage du taux 10 ans et dépassement de la cible de 2%, sont des solutions clairement évoquées par M. Bernanke, et rappellent Les commentaires et analyses reflètent l’opinion de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle et n’engagent pas la responsabilité de CPR AM. Elles sont basées sur des sources que nous considérons fiables, mais nous ne garantissons pas qu’elles soient exactes, complètes, valides ou à propos, et elles ne doivent pas être considérées comme telles à quelque fin que ce soit. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle. Cette publication ne peut être reproduite, en totalité ou en partie, ou communiquée à des tiers sans l’autorisation préalable de CPR AM. Sous réserve du respect de ses obligations, CPR AM ne pourra être tenu responsable des conséquences financières ou de quelque nature que ce soit résultant de l’investissement. actifs INTERVIEW DU MOIS BULLETIN MENSUEL – OCTOBRE 2016 CONJONCTURE MACROÉCONOMIQUE Philippe Weber POURQUOI UN SCÉNARIO TRUMP ? « Ev’rything free in America For a small fee in America! » (West Side Story, Sondheim/Bernstein) DANS LES SCÉNARIOS DE CPR AM, L’ÉLECTION DE M. TRUMP EST CONSIDÉRÉE COMME UN RISQUE ASSEZ SIGNIFICATIF. POURQUOI, ET POURQUOI PAS MME CLINTON ? L’élection de Mme Clinton entraînerait certainement des inflexions, mais qui relèveraient, à notre avis, du changement dans la continuité plutôt que d’un scénario spécifique. Les propositions de M. Trump, en revanche, sont beaucoup moins consensuelles - encore que la partie économique du programme est-elle peut-être la moins hors norme de son programme. POUVEZ-VOUS DONNER DES EXEMPLES ? Tout d’abord, une baisse généralisée des impôts, « pour tout le monde » : forte baisse de l’impôt sur le revenu, limitation à 15 % de l’impôt sur la société, suppression de « l’impôt sur la mort », comme sont appelés les droits de succession. Une baisse des impôts n’est pas une nouveauté, mais, pour l’instant, elle ne semble guère financée : selon Moody’s, le déficit budgétaire passerait de 3,5 % à 10,5 % du PIB. Co-responsable des études et de la stratégie 2019 et une stagnation en 2020. Heureusement, M. Trump propose sur son site une mesure imparable : licencier les bureaucrates qui ne savent que détruire des emplois et embaucher des experts qui savent créer des emplois (sic). CONSÉQUENCES DIFFICILES, DONC… Oui, et c’est pourquoi nous envisageons dans ce cas un choc sur les marchés. Il est vrai que d’autres sont plus optimistes et tablent plutôt sur une relance ! D’autres enfin, dont nous partageons l’approche, pensent que M. Trump ne pourra pas appliquer complètement son programme – auquel cas les conséquences seraient moindres. Il reste que ses positions de politique étrangère pourraient lui aliéner des pays comme la Chine ou le Mexique, ce qui ne faciliterait pas les choses. Le 30 septembre, les sondages donnent 44 % à Mme Clinton et 42 % à M. Trump, mais les simulations du New York Times, qui tiennent compte du mode de scrutin et des autres candidats, donnent une probabilité de 74 % à une victoire de Mme Clinton. EVOLUTION DES PROBABILITÉS Source : The New York Times CE SERAIT UNE VÉRITABLE RELANCE ! C’est l’idée, mais la politique commerciale pourrait contrecarrer cet effet : il s’agirait de renégocier le NAFTA (North America Free Trade Agreement), de sortir du TPP (Trans Pacific Partenership), d’instaurer des droits de douane pour les pays « qui trichent ». Le protectionnisme n’a pourtant pas souvent réussi. M. Trump compte sans doute aussi sur la déréglementation, puisqu’il veut un moratoire sur toute nouvelle réglementation, et revoir les règles sur l’énergie propre, l’eau, le charbon, lever les restrictions à l’énergie américaine, et sortir de la COP21. Il n’empêche qu’au total, Moody’s envisage une récession (-1,5 %) en Les commentaires et analyses reflètent l’opinion de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle et n’engagent pas la responsabilité de CPR AM. 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