Document à usage strictement professionnel au sens de la directive européenne MIF Avril 2013 Point macroéconomique Laetitia Baldeschi Stratégiste Sénior CPR Asset Management Depuis l’intervention de M. Draghi du mois de juillet dernier, le spectre d’une implosion de la zone euro a, pour ainsi dire, disparu. L’aversion au risque qui prévalait depuis de longs trimestres s’est érodée. Pour autant, si la crise financière apparaît moins vive aujourd’hui, la crise économique est toujours bien présente. Aux Etats-Unis La croissance du PIB se stabilise autour de 2% de hausse sur l’année 2012. La reprise dans le secteur du logement se confirme mois après mois, bénéficiant notamment des taux d’intérêt très bas. Les ménages en ont également profité en se désendettant. Les créations d’emplois permettent une lente baisse du taux de chômage mais pas d’emballement du côté de la croissance des salaires. Conséquence logique, les pressions inflationnistes sont absentes. Les derniers indicateurs de confiance sont un peu moins optimistes, traduisant vraisemblablement une partie des inquiétudes que suscite la politique budgétaire avec la falaise fiscale en début d’année et la mise en place des « séquestres » visant à réduire mécaniquement les dépenses publiques. Dans cet environnement macroéconomique encore perturbé, la Réserve fédérale devrait maintenir sa politique monétaire très accommodante, avec notamment ses achats mensuels de titres d’Etat. La Réserve fédérale devrait maintenir cette politique au cours des prochains mois dans l’attente d’une normalisation de l’économie américaine. A partir du 19 mai se posera de nouveau la question du relèvement du plafond de la dette publique. Cette discussion au Congrès pourrait de nouveau raviver les inquiétudes des marchés. sont, par ailleurs, entendus sur un plan d’aide à Chypre qui prévoit une restructuration du système bancaire à la charge des déposants les plus fortunés. L’Eurogroupe a également validé l’extension du prêt attribué au Portugal et à l’Irlande, dans le sillage du 2e plan d’aide à la Grèce de manière à faciliter, dans les deux cas, leur retour sur les marchés financiers. Le dernier point en suspens à très court terme reste la résolution de la crise politique italienne après les dernières élections. Les marchés financiers apparaissent de plus en plus confiants dans une issue favorable, si l’on en croit l’évolution des spreads de taux longs, au plus bas depuis longtemps. Au Japon La surprise de la période récente nous est venue du Japon. En effet, à l’issue des dernières élections, un changement de politique a été annoncé par le gouvernement mais surtout par la banque centrale, dont l’équipe dirigeante a été renouvelée. Une cible d’inflation à 2% d’ici deux ans et un programme massif d’achats de titres d’Etat mais aussi d’actions ont été mis en place dans le but de faire sortir le pays de plus de 10 ans de déflation. La baisse rapide du yen en a été la première traduction et a été suivie d’un très net redressement de l’ensemble des indicateurs de confiance des industriels, des ménages et des investisseurs. L’envolée du marché d’actions en est la traduction financière. Il faudra néanmoins attendre la confirmation d’un changement de régime dans les données d’activité réelle. Dans les pays émergents Dans cet environnement de faible demande mondiale, les pays émergents voient leurs perspectives de croissance s’éroder petit à petit même si la croissance restera bien supérieure à celle des pays dits « avancés ». Des marges de manœuvre en matière de politique monétaire et budgétaire subsistent dans la plupart d’entre eux, ce qui devrait permettre de limiter ce ralentissement. En Europe L’Europe ne bénéficie pas d’un climat aussi positif en matière d’activité économique. Les perspectives de croissance sont toujours aussi faibles et devraient rester négatives pour 2013, autour de -0,5%. Les divergences au sein de la zone restent de mise avec une Europe du Sud qui s’enfonce dans une longue et profonde récession. L’Allemagne, qui jusque-là avait globalement résisté, montre également des signes de faiblesse dans les derniers indicateurs publiés. L’ensemble des pays travaille à la publication de leur programme de stabilité et de croissance pour les 3 prochaines années. L’heure est, pour le moment encore seulement dans les déclarations, à un certain assouplissement de l’austérité budgétaire ; l’idée est de ne pas chercher à tout prix à satisfaire l’objectif d’un déficit public à 3% en ajoutant au recul de la demande privée un nouveau tour de vis budgétaire, mais plutôt d’accorder un délai supplémentaire aux différents gouvernements. Les Européens se . www.lecomptoir-cpr.fr Sur les marchés d’actions Cyrille Collet Directeur de la Gestion Actions CPR Asset Management Dans des marchés actions légèrement sous-valorisés par rapport à leur niveau historique (PER de 12 pour les Etats-Unis, 9,5 pour l’euro / Europe, 11,5 pour le Japon et 9,4 pour les émergents à partir des estimations de bénéfices 2013 et du dernier prix), la dynamique de révisions des bénéfices devient un élément crucial pour estimer leur potentiel d’appréciation au cours des mois à venir. On mesure cette dynamique en comparant, lors du calcul du consensus de marché, les révisions à la hausse moins les révisions à la baisse sur le nombre de révisions totales fournies par les analystes. Un chiffre positif indique ……..que les analystes anticipent une amélioration des attentes de bénéfices sur une valeur (un secteur ou un marché ) ; inversement, une valeur négative traduit une dégradation de l’opinion… A ce petit jeu, souvent revu mensuellement, le Japon dénote depuis deux mois avec une dynamique nulle en février et positive de 20% en mars quand toutes les autres régions continuent de voir leur estimations de bénéfices revues à la baisse depuis un an … La croissance attendue pour 2013 y est maintenant de +17% contre +10% pour les Etats-Unis, +7,5% pour l’Europe et +13,5% pour les pays émergents. En conséquence, la baisse du yen et la relance en cours de l’économie japonaise devront être validées par les entreprises lors des publications annuelles d’avril mais, en attendant, les analystes sont conquis … Obligations d’Etat Sur les marchés de taux Eric Bertrand Directeur Adjoint des Investissements CPR Asset Management Les banques centrales continuent de donner le « la ». Après la Fed, la BOE et leurs opérations de « quantitative easing » (achats de titres du Trésor et de créances immobilières) puis de la BCE et ses opérations de refinancement long terme pour les banques, c’est maintenant la banque centrale du Japon qui ambitionne de doubler sa base monétaire et ainsi d’amener l’inflation à un niveau de 2% sur un horizon de deux ans. On vit donc clairement dans un monde de liquidités très excédentaires. Ces opérations visent toutes à soutenir l’activité et à éviter que les croissances des différentes zones ne ré-accélèrent à la baisse. Dans ce contexte macroéconomique fragile et de liquidités abondantes, l’ensemble des rendements obligataires devrait être orienté à la baisse ou rester très bas. L’appétit pour le rendement continuera d’être porteur pour les actifs à fort taux : les emprunts d’Etat des pays dits « périphériques » et le compartiment high yield devraient continuer de surperformer la classe d’actifs obligataire. Au milieu du gué , les taux des obligations investment grade et des emprunts d’Etat « core » et « semi-core » (Allemagne, France, Belgique, Autriche…) devraient rester globalement stables à l’horizon des prochains mois et être un peu tirés à la hausse d’ici la fin de l’année si la conjoncture macroéconomique s’améliore en zone euro au second semestre comme M. Draghi, le président de la BCE, nous l’a annoncé. Les commentaires et analyses reflètent l'opinion de CPR AM sur les marchés et leur évolution, en fonction des informations connues à ce jour. Les informations contenues dans ce document n'ont aucune valeur contractuelle et n'engagent pas la responsabilité de CPR AM. Elles sont basées sur des sources que nous considérons fiables, mais nous ne garantissons pas qu'elles soient exactes, complètes, valides ou à propos, et elles ne doivent pas être considérées comme telles à quelque fin que ce soit. Les informations contenues dans ce document n’ont aucune valeur contractuelle. 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