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Point macroéconomique
Depuis l’intervention de M. Draghi du mois de juillet dernier, le
spectre d’une implosion de la zone euro a, pour ainsi dire,
disparu. L’aversion au risque qui prévalait depuis de longs
trimestres s’est érodée. Pour autant, si la crise financière
apparaît moins vive aujourd’hui, la crise économique est
toujours bien présente.
Aux Etats-Unis
La croissance du PIB se stabilise autour de 2% de hausse sur
l’année 2012. La reprise dans le secteur du logement se
confirme mois après mois, bénéficiant notamment des taux
d’intérêt très bas. Les ménages en ont également profité en se
désendettant. Les créations d’emplois permettent une lente
baisse du taux de chômage mais pas d’emballement du côté de
la croissance des salaires. Conséquence logique, les pressions
inflationnistes sont absentes. Les derniers indicateurs de
confiance sont un peu moins optimistes, traduisant
vraisemblablement une partie des inquiétudes que suscite la
politique budgétaire avec la falaise fiscale en début d’année et
la mise en place des « séquestres » visant à réduire
mécaniquement les dépenses publiques. Dans cet
environnement macroéconomique encore perturbé, la Réserve
fédérale devrait maintenir sa politique monétaire très
accommodante, avec notamment ses achats mensuels de titres
d’Etat. La Réserve fédérale devrait maintenir cette politique au
cours des prochains mois dans l’attente d’une normalisation de
l’économie américaine. A partir du 19 mai se posera de
nouveau la question du relèvement du plafond de la dette
publique. Cette discussion au Congrès pourrait de nouveau
raviver les inquiétudes des marchés.
En Europe
L’Europe ne bénéficie pas d’un climat aussi positif en matière
d’activité économique. Les perspectives de croissance sont
toujours aussi faibles et devraient rester négatives pour 2013,
autour de -0,5%. Les divergences au sein de la zone restent de
mise avec une Europe du Sud qui s’enfonce dans une longue et
profonde récession. L’Allemagne, qui jusque-là avait
globalement résisté, montre également des signes de faiblesse
dans les derniers indicateurs publiés. L’ensemble des pays
travaille à la publication de leur programme de stabilité et de
croissance pour les 3 prochaines années. L’heure est, pour le
moment encore seulement dans les déclarations, à un certain
assouplissement de l’austérité budgétaire ; l’idée est de ne pas
chercher à tout prix à satisfaire l’objectif d’un déficit public à
3% en ajoutant au recul de la demande privée un nouveau tour
de vis budgétaire, mais plutôt d’accorder un délai
supplémentaire aux différents gouvernements. Les Européens se
.
Document à usage strictement
professionnel au sens de la
directive européenne MIF
Avril 2013
Laetitia Baldeschi
Stratégiste Sénior
CPR Asset Management
sont, par ailleurs, entendus sur un plan d’aide à Chypre qui
prévoit une restructuration du système bancaire à la charge des
déposants les plus fortunés. L’Eurogroupe a également validé
l’extension du prêt attribué au Portugal et à l’Irlande, dans le
sillage du 2eplan d’aide à la Grèce de manière à faciliter, dans
les deux cas, leur retour sur les marchés financiers. Le dernier
point en suspens à très court terme reste la résolution de la crise
politique italienne après les dernières élections. Les marchés
financiers apparaissent de plus en plus confiants dans une issue
favorable, si l’on en croit l’évolution des spreads de taux longs,
au plus bas depuis longtemps.
Au Japon
La surprise de la période récente nous est venue du Japon. En
effet, à l’issue des dernières élections, un changement de
politique a été annoncé par le gouvernement mais surtout par la
banque centrale, dont l’équipe dirigeante a été renouvelée. Une
cible d’inflation à 2% d’ici deux ans et un programme massif
d’achats de titres d’Etat mais aussi d’actions ont été mis en place
dans le but de faire sortir le pays de plus de 10 ans de déflation.
La baisse rapide du yen en a été la première traduction et a été
suivie d’un très net redressement de l’ensemble des indicateurs
de confiance des industriels, des ménages et des investisseurs.
L’envolée du marché d’actions en est la traduction financière. Il
faudra néanmoins attendre la confirmation d’un changement de
régime dans les données d’activité réelle.
Dans les pays émergents
Dans cet environnement de faible demande mondiale, les pays
émergents voient leurs perspectives de croissance s’éroder petit
à petit même si la croissance restera bien supérieure à celle des
pays dits « avancés ». Des marges de manœuvre en matière de
politique monétaire et budgétaire subsistent dans la plupart
d’entre eux, ce qui devrait permettre de limiter ce
ralentissement.
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Obligations d’Etat
Cyrille Collet
Directeur de la Gestion
Actions
CPR Asset Management
Sur les marchés d’actions
Dans des marchés actions légèrement sous-valorisés par rapport à leur niveau historique
(PER de 12 pour les Etats-Unis, 9,5 pour l’euro / Europe, 11,5 pour le Japon et 9,4 pour les
émergents à partir des estimations de bénéfices 2013 et du dernier prix), la dynamique de
révisions des bénéfices devient un élément crucial pour estimer leur potentiel
d’appréciation au cours des mois à venir.
On mesure cette dynamique en comparant, lors du calcul du consensus de marché, les
révisions à la hausse moins les révisions à la baisse sur le nombre de révisions totales
……..
Eric Bertrand
Directeur Adjoint des
Investissements
CPR Asset Management
Sur les marchés de taux
Les banques centrales continuent de donner le « la ». Après la Fed, la BOE et leurs
opérations de « quantitative easing » (achats de titres du Trésor et de créances immobilières)
puis de la BCE et ses opérations de refinancement long terme pour les banques, c’est
maintenant la banque centrale du Japon qui ambitionne de doubler sa base monétaire et
ainsi d’amener l’inflation à un niveau de 2% sur un horizon de deux ans. On vit donc
clairement dans un monde de liquidités très excédentaires. Ces opérations visent toutes à
soutenir l’activité et à éviter que les croissances des différentes zones ne ré-accélèrent à la
baisse.
fournies par les analystes. Un chiffre positif indique que les analystes anticipent une amélioration des attentes de bénéfices sur une valeur
(un secteur ou un marché ) ; inversement, une valeur négative traduit une dégradation de l’opinion…
A ce petit jeu, souvent revu mensuellement, le Japon dénote depuis deux mois avec une dynamique nulle en février et positive de 20%
en mars quand toutes les autres régions continuent de voir leur estimations de bénéfices revues à la baisse depuis un an … La croissance
attendue pour 2013 y est maintenant de +17% contre +10% pour les Etats-Unis, +7,5% pour l’Europe et +13,5% pour les pays
émergents. En conséquence, la baisse du yen et la relance en cours de l’économie japonaise devront être validées par les entreprises lors
des publications annuelles d’avril mais, en attendant, les analystes sont conquis
Dans ce contexte macroéconomique fragile et de liquidités abondantes, l’ensemble des rendements obligataires devrait être orienté à la
baisse ou rester très bas. L’appétit pour le rendement continuera d’être porteur pour les actifs à fort taux : les emprunts d’Etat des pays dits
« périphériques » et le compartiment high yield devraient continuer de surperformer la classe d’actifs obligataire. Au milieu du gué , les
taux des obligations investment grade et des emprunts d’Etat « core » et « semi-core » (Allemagne, France, Belgique, Autriche…)
devraient rester globalement stables à l’horizon des prochains mois et être un peu tirés à la hausse d’ici la fin de l’année si la conjoncture
macroéconomique s’améliore en zone euro au second semestre comme M. Draghi, le président de la BCE, nous l’a annoncé.
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