
fractionnement de l’unité (prendre 3 fois 1/5). La commensuration est le modèle implicite qui
permet de comprendre la fraction quotient au sens qui a été décrit plus haut.
Si les exercices abondent pour s’entraîner avec le modèle du fractionnement de l’unité, ils sont
bien moins présents pour permettre une confrontation avec le modèle de la commensuration.
2. Pistes de travail
Passer de la fraction partage à la fraction quotient :
- On a vu que les élèves ont tous plus ou moins un savoir relatif aux fractions qui est celui du
partage. L’unité de référence est en filigrane alors que, pour les nombres entiers cela n’est pas le
cas : en 6°, on ne dit pas 3 de quelque chose, mais on dit 1/3 de la pizza. Ce qui veut dire que la
fraction est à mi-chemin entre un opérateur et un nombre.
Toutefois, si le travail a été bien effectué, les élèves ont pris l’habitude d’additionner des fractions
décimales : l’écriture 3 + 4/10 + 3/100 devrait être porteuse de sens à l’entrée en 6°. La référence
à la droite numérique devrait être acquise. En effet, un travail sur « changement de cadre » est
utile : la fraction est placée sur la droite numérique afin qu’elle prenne définitivement statut de
nombre : elle pourra y être encadrée par deux entiers (attention, sans référence, pour l’instant, à la
division, ce qui serait une nouvelle conception de la fraction), rangée, etc.
Comment alors rapprocher 3/5 et 0,6 ? Si nous voulons, à juste titre, que la fraction 3/5 soit
identifiée à 0,6, elle peut l’être par un jeu d’écritures fondées sur le partage sur la droite graduée :
3/5 c’est aussi 6/10 qui, par convention, s’écrit 0,6. On notera que, dans ce cas, il n’y a pas de
recours à la division. Avec une démarche similaire, 2/3 ne peut être identifié (approché) par
0,666. On comprend alors que la comparaison non sémantique, c'est-à-dire sans référence à la
droite numérique, de 0,6 de 0,66 de 0,7 à 2/3 pose problème à l’école élémentaire : on ne dispose
pas d’instruments formels, pas de sémiose convenable pour conclure.
Si nous décidons d’engager la division de 2 par 3 selon le principe de la division décimale, nous
allons obtenir 6/10 + 6/100+6/1000 etc. Le quotient de la division de 2 par 3 est alors
encadrable par 0,6<q<0,7 0,66<q<0,67, etc. mais la fraction 2/3 reste « à l’écart » si elle n’est
conçue que comme fraction de l’unité.
- Le recours à la fraction quotient s’avère fécond. Encore faut-il ne pas faire un tour de passe-
passe.
Nous avons donc une identification comme suit :
- Sur un segment unité, 2/3 se positionne précisément (par pliage par exemple).
- Pour mesurer la longueur du segment, on divise 1 par 3 et l’on obtient 0,33… et l’on reporte
deux fois. On identifie alors 2/3 et 0,66…