![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/1ef7d85ccbe3fe408c6b80b903623e00/1/007241518.htmlex.zip/bg2.jpg)
142
Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (X), n° 3, mai/juin 2006 et n° 4, juillet/août 2006
Nouvelles approches
Nouvelles approches
ssts selon l’origine des tumeurs qui pourraient expliquer
l’efficacité variable de l’octréotide ou du lanréotide prin-
cipalement dirigés vers sst2 (6).
Diversité des ssts selon le phénotype
tumoral : l’exemple des tumeurs
hypophysaires
Dans les adénomes hypophysaires humains, les études
par PCR quantitative ont illustré cette diversité d’expres-
sion des ssts. Dans l’hypophyse normale, comme dans
les divers types d’adénomes, tous les sous-types de sst
sont exprimés à l’exception de sst4 (6, 7). Les adéno-
mes somatotropes coexpriment de façon constante sst2
et sst5 (8, 9). Sst1 n’est exprimé que lorsque ces adé-
nomes sont mixtes et cosécrètent GH et PRL (10). Sst3
est modérément exprimé dans environ la moitié de ces
tumeurs (8). Dans les prolactinomes, deux types de ssts
sont essentiellement exprimés, sst1 et sst5 (5). Dans les
adénomes corticotropes, le sous-type dominant est sst5,
alors que sst2 est toujours faiblement exprimé (11). Les
adénomes gonadotropes non fonctionnels expriment de
façon prédominante sst3 associé à un moindre degré à
sst2 (1). Ces profils d’expression des ssts correspon-
dent à des différences fonctionnelles. L’utilisation de
ligands somatostatinergiques préférentiels pour chaque
sous-type de récepteur a permis de telles conclusions.
Par exemple, le BIM-23268, ligand préférentiel de sst5,
inhibe préférentiellement la sécrétion de PRL (5) des
prolactinomes et la sécrétion d’ACTH des adénomes
corticotropes (11). Ces tumeurs sont équipées de sst5 et
de sst1 pour les prolactinomes et de sst2 et de sst5 pour
les adénomes corticotropes. Les ligands sst1 préféren-
tiels sont sans effet sur la relâche de PRL des prolac-
tinomes exprimant fortement sst1 (7). L’expression des
ssts et leur fonctionnalité peuvent aussi être plus com-
plexes. Dans les adénomes somatotropes, une bonne
corrélation a été établie entre l’inhibition de la sécrétion
de GH et la quantité de sst2 (7, 9). Cependant, lorsque
ces adénomes expriment faiblement sst2, les ligands
sst5 préférentiels s’avèrent efficaces pour restaurer l’ef-
fet inhibiteur précédemment dévolu à sst2 (7, 9). En
outre, lorsque ces adénomes cosécrètent GH et PRL, les
ligands sst1 préférentiels sont alors capables d’inhiber à
la fois les sécrétions de GH et de PRL (10). Ces obser-
vations, témoignant d’une expression différentielle de
divers ssts non seulement selon le phénotype cellulaire
mais aussi selon le degré de dédifférenciation tumorale,
appuient l’idée d’un ciblage par des ligands différents
selon le type tumoral (12). De telles localisations des ssts
ne sont pas restreintes à l’antéhypophyse. Le pancréas
humain exprime sst1 et sst5 dans les cellules bêta. Sst2
est plus sélectivement exprimé dans les cellules alpha et
sst5 l’est presque exclusivement dans les cellules delta
(13). Une telle sélectivité ne correspond cependant pas à
la règle générale. Une étude récente sur différentes aires
cérébrales, à l’aide de techniques immunohistochimi-
ques, trouve des nombres de neurones positifs pour sst1,
sst2, sst3, sst4 et sst5 peu différents les uns des autres
dans le cerveau humain normal (14).
Les nouveaux analogues
de la somatostatine (tableau)
L’hétérogénéité des réponses à l’octréotide dans diverses
pathologies tumorales a récemment conduit à l’élabora-
tion de nouveaux analogues de la somatostatine qui puis-
sent présenter une efficacité plus grande. Initialement,
quatre aminoacides (Phe-Dtrp-Lys-Thr), en position 7-
10 au sein de la molécule de somatostatine native, sont
identifiés comme le site pharmacophore (15). C’est ce
motif, avec quelques substitutions, qui se retrouve dans
la première génération de drogues telles que l’octréotide,
le lanréotide ou le vapréotide. Ces octapeptides cycli-
ques couramment utilisés dans les traitements de diver-
ses tumeurs neuroendocrines présentent essentiellement
une affinité pour sst2, comparable à celle de SRIF14.
Leur affinité pour sst5 et sst3 est respectivement 10 à 15
et 60 à 160 fois inférieure. Cette sélectivité vis-à-vis de
sst2 explique l’absence d’efficacité de ces drogues dans
certaines tumeurs exprimant peu sst2.
Une première approche, après la découverte des cinq
sous-types de ssts, fut de construire des ligands haute-
ment préférentiels pour chaque sst. Les premiers ligands
sst2 préférentiels, BIM-23190 et BIM-23197 (2, 3)
présentaient une affinité pour sst2 identique à celle de
SRIF14 et une affinité 50 à 100 fois inférieure pour sst5.
Ces drogues étaient capables de supprimer la sécrétion
de GH mais non de PRL (7). Le premier analogue sst5
préférentiel, le BIM-23268 (16, 17), a permis d’obtenir
une inhibition de la sécrétion de la PRL (6). Parmi les
analogues de sst1, le BIM-23926 a démontré des effets
antisécrétoires vis-à-vis de la calcitonine, de la GH, de la
PRL et de la sous-unité alpha, respectivement, dans une
lignée cellulaire de carcinome médullaire thyroïdien,
des adénomes mixtes à GH et PRL et des adénomes non
fonctionnels (10, 18, 19). Récemment, le premier effet
anti-angiogénique d’un analogue sst3, non peptidique, le
L-6796778, a été décrit (20). Ces exemples ne font qu’il-
lustrer l’efficacité potentielle d’analogues sst spécifiques
divers développés ces dernières années (21-24).
Une seconde approche a consisté en la synthèse de molé-
cules dirigées simultanément vers plusieurs ssts. Le pre-
mier peptide, le BIM-23244, sst2 et sst5 préférentiel,
s’est révélé actif pour inhiber à la fois GH et PRL (8, 25)
dans l’hypophyse normale et les cultures d’adénomes