1/ INTRODUCTION
Un protocole d’annonce diagnostique a été mis en place dans le service de
psychiatrie adulte 93G03 (EPS Ville-Evrard) en 2002. Ce protocole est né de la
réflexion d’un groupe de médecins gênés devant les difficultés à apporter (et ce au
gré des consultations ou des hospitalisations des patients) une réponse plus ou
moins improvisée ou esquivée suite aux sollicitations et questionnements des
patients schizophrènes et quelquefois de leurs proches, sur leur diagnostic. Si près
de 8 ans plus tard, le débat au sein de notre service et de la plupart des services de
psychiatrique en France, n’est plus tabou, il en était rien alors lorsque que nous
avons commencé à aborder ce thème. Il a en effet suscité de nombreux débats, au
sein de notre équipe pluridisciplinaire. Il a révélé un clivage générationnel, mais
également idéologique. Les plus anciens étant le plus souvent peu enclin à travailler
cette question, argumentant le désir de ne pas stigmatiser le patient. Mais ces
débats ont permis aussi aux «progressistes» de murir leur réflexion et leurs
démarches. Très vite, il est apparu nécessaire que l’annonce de ce diagnostic
demandait de s’appuyer sur un outil, pour pallier à notre inexpérience et notre
manque de savoir faire. Oui, mais ceci une fois posé,nous n’avons malheureusement
pas trouvé d’outil disponible, pour nous aider à franchir cette étape. Car à l’époque
les seuls outils disponibles étaient des manuels, ou vidéos pour la psychoéducation
mais l’étape précédente à savoir l’annonce du diagnostic n’était pas abordée. Aussi,
avons nous construit notre propre outil que nous avons appelé « Cahier d’annonce
diagnostic », que nous avons mis au point sur une période de 6 mois. Ce cahier a
été remanié depuis et simplifié au fur à mesure de son utilisation les deux années
suivantes. Dans sa forme actuelle, ce document de 40 pages environ, se décompose
en 3 parties correspondant à 3 entretiens semi structurés répartis sur une période
d‘un mois (2). L’objectif de cette démarche est d’informer le patient schizophrène
stabilisé cliniquement, hospitalisé ou ambulatoire, demandeur ou apte à recevoir une
information sur la maladie. Cette information a pour finalité d’améliorer son
observance aux soins mais aussi la qualité de la relation médecin malade (2). Les
aspects cliniques, étiologiques et thérapeutiques de la maladie sont abordés lors des
entretiens cliniques avec comme point de départ ce que le patient rapporte de sa
propre observation et réflexion sur ses troubles. Ainsi, l’annonce diagnostique est
personnalisée et le patient est actif dans cette démarche d’annonce. Lors d’un
premier bilan sur une cohorte de 45 patients, l’évaluation à un mois ne montrait pas