Symptômes dans le bras
opposé ou non blessé
Document de travail à l’intention du
Tribunal d’appel de la sécurité professionnelle et
de l’assurance contre les accidents du travail
Septembre 1999
préparé par le
Dr W.R. Harris
Chirurgien orthopédiste
et
Dr Ian J. Harrington
Chirurgien orthopédiste
Le Dr William Robert Harris a obtenu son doctorat de la faculté de médecine de
l’Université de Toronto en 1945. Il a ensuite passé un an dans la marine
canadienne, après quoi il a fait des études en chirurgie générale et en orthopédie
au cours Gallie de l’Université de Toronto et au Massachusetts General Hospital à
Boston. Il a ensuite obtenu une bourse de voyage McLaughlin pour le Royaume-
Uni et l’Europe. Sa contribution touche plusieurs facettes de la chirurgie
orthopédique, dont les traumatismes, les membres articiels et la réadaptation.
Pendant une longue carrière des plus productives, il a rempli plusieurs mandats à
titre de chirurgien orthopédiste en chef au Sunnybrook Health Sciences Centre et
au Toronto General Hospital. Il était un conférencier prolique, et il a reçu de
nombreuses distinctions honoriques pour son travail. Il s’est joint au corps
professoral de l’Université de Toronto et est devenu professeur émérite au
département de chirurgie de cet établissement en 1988. Il s’intéressait à la
chirurgie orthopédique. Il a occupé plusieurs postes, y compris chef de la chirurgie
orthopédique au Sunnybrook Health Sciences Centre et au Toronto General
Hospital. Il a exercé la fonction de conseiller médical du Tribunal jusqu’en 1997. Le
Dr Harris est décédé en 2005.
Symptômes dans le bras opposé ou non blessé
Le Dr Ian J. Harrington a obtenu un diplôme d’ingénieur de l’Université de Toronto
en 1958 et un doctorat en médecine de l’Université de Western Ontario en 1965. Il
a ensuite fait des études postdoctorales en orthopédie à l’Université de Toronto. Il
a obtenu son certicat en chirurgie orthopédique en 1971. Le Dr Harrington a fait
une maîtrise en chirurgie à l’Université de Toronto en 1972 et une maîtrise en
sciences à l’University of Strathclyde en Écosse en 1973. Il s’est joint au corps
professoral de l’Université de Toronto en 1973 et occupe une chaire de professeur
agrégé au département de chirurgie de cet établissement. Il s’intéresse à la
pratique clinique et à la recherche dans les domaines de l’orthopédie et de la
biomécanique, et il a publié de nombreux ouvrages sur ces sujets. Il a été
médecin-chef du Toronto East General Hospital (TEGH) de 1982 à 1987, pour
ensuite y cumuler les fonctions de chef de la division de chirurgie orthopédique de
1990 à 2000 et de chef du service de chirurgie de 1993 à 2001. Le Dr Harrington
est aussi consultant désigné en matière de prothèses et de traitement des
amputés pour le ministère de la Santé de l’Ontario et pour la clinique des amputés
du TEGH depuis 1990. Le Dr Harrington est assesseur médical du Tribunal depuis
2000.
Après examen de la recherche documentaire du TASPAAT en 2016, le Dr D. Rowed
estime que ce document fournit encore un aperçu équilibré des connaissances
médicales sur le sujet.
Ce document de travail médical sera utile à toute personne en quête de renseignements
généraux au sujet de la question médicale traitée. Il vise à donner un aperçu général d’un sujet
médical que le Tribunal examine souvent dans les appels.
Ce document de travail médical est l’œuvre d’un expert reconnu dans le domaine, qui a été
recommandé par les conseillers médicaux du Tribunal. Son auteur avait pour directive de
présenter la connaissance médicale existant sur le sujet, le tout, en partant d’un point de vue
équilibré. Les documents de travail médicaux ne font pas l’objet d’un examen par les pairs, et ils
sont rédigés pour être compris par les personnes qui ne sont pas du métier.
Les documents de travail médicaux ne représentent pas nécessairement les vues du Tribunal.
Les décideurs du Tribunal peuvent s’appuyer sur les renseignements contenus dans les
documents de travail médicaux mais le Tribunal n’est pas lié par les opinions qui y sont
exprimées. Toute décision du Tribunal doit s’appuyer sur les faits entourant le cas particulier visé.
Les décideurs du Tribunal reconnaissent que les parties à un appel peuvent toujours s’appuyer
sur un document de travail médical, s’en servir pour établir une distinction ou le contester à l’aide
d’autres éléments de preuve. Voir Kamara c. Ontario (Workplace Safety and Insurance Appeals
Tribunal) [2009] O.J. No. 2080 (Ont Div Court).
Traduction réalisée par les services de traduction certiés retenus par le Tribunal : André
Moreau, C. Tran., C. Conf. Int.(ATIO), AIIC, Dialogue Conference Interpreters.
Symptômes dans le bras opposé ou non blessé
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SYMPTÔMES DANS LE BRAS OPPOSÉ OU
NON BLESSÉ
Article de discussion préparé par :
W.R. Harris M.D. F.R.C.S. (C.), et
Ian J. Harrington, MD. F.R.C.S. (C), M.S. M.Sc.
Durant les dernières années le Tribunal a examiné en nombre croissant des
cas dans le cadre desquels le demandeur prétendait qu’une blessure
douloureuse à un membre supérieur l’incitait à moins l’utiliser. Le patient
concluait alors que ceci entraînait une utilisation « excessive » de l’autre
membre, et ainsi l’apparition de douleur dans le bras opposé « normal ».
Usuellement, mais pas toujours, les symptômes qui apparaissent dans le
bras normal ressemblent à ceux qu’on observait dans le bras initialement
blessé.
Ces dossiers d’appel reposent généralement sur l’une ou l’autre de trois
situations :
1. Blessure de la coiffe des rotateurs de l’épaule;
2. Blessure à l’origine des muscles manœuvrant le poignet : épicondylite
latérale (coude du tennisman) et épicondylite médiale (coude du
golfeur); et
3. Syndrome du canal carpien (SCC).
Nous décrirons ci-dessous brièvement les effets possibles sur le membre
opposé.
1. Blessures affectant la coiffe des rotateurs
a) Anatomie
La coiffe des rotateurs comprend les tendons des muscles subscapuulaire,
sub- et sus-épineux, qui se rassemblent pour former une « coiffe » par-
dessus l’extrémité de l’humérus (extrémité supérieure de l’os du bras). Ceci
est connecté à la grande tubérosité de l’humérus.
On peut percevoir (avec une certaine difculté) la grande tubérosité à
travers l’épaisseur du muscle deltoïde (c’est-à-dire en triangle) qui recouvre
la face externe de l’épaule. La fonction de la coiffe des rotateurs est de
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stabiliser le bras lors d’une abduction du bras (soulèvement sur le côté et
par-dessus la tête). Ceci est dû au fait que la coiffe des rotateurs comprime
a tête de l’humérus (la partie en boule de l’articulation de l’épaule) contre la
cavité glénoïde de l’épaule. Comme les muscles qui forment la coiffe des
rotateurs sont relativement faibles, c’est le muscle deltoïde, plus puissant,
qui fournit la puissance nécessaire pour les mouvements d’abduction.
Lors de l’abduction du bras, la coiffe des rotateurs glisse sous l’acromion. Il
s’agit d’une bosse osseuse qu’on peut facilement percevoir au sommet et
sur la face externe de l’épaule; une partie du muscle deltoïde y est xée.
L’espace entre la coiffe des rotateurs et la face inférieure de l’acromion est
réduit, si bien qu’il peut y avoir un frottement contre la coiffe des rotateurs. Il
y a ainsi une bourse séreuse (i.e. une poche) entre la coiffe des rotateurs et
l’acromion, remplie de liquide synovial (articulaire) qui a pour fonction de
minimiser la friction; on l’appelle la bourse séreuse sous-acromiale ou sous-
deltoïdienne.
b) Pathologie
Lorsqu’une résistance s’oppose à la contraction, la coiffe des rotateurs peut
se déchirer. c’est presque toujours chez des patients relativement âgés que
cela se produit. Lorsque ceci se produit. chez une personne âgée, il se
trouve toujours un phénomène de vieillissement (dégénération), qui
déclenche une réaction de réparation du tendon. Comme il s’agit d’un
processus inammatoire, une déchirure totale ou partielle est douloureuse;
ceci peut susciter une irritation de la bourse séreuse sous-acromiale, qui
devient également douloureuse. Lorsque le patient tente d’effectuer un
mouvement d’abduction du bras, ceci produit un frottement entre la zone de
rupture endolorie et la surface inférieure de l’acromion, ce qui provoque de
la douleur. Dans la majorité des cas, ceci se produit spontanément; moins
fréquemment, ceci est relié à un mouvement répétitif excessif au-dessus de
l’épaule (une serveuse de restaurant qui soulève un plateau chargé jusqu’à
son épaule). Plus rarement, ceci est dû à l’application soudaine d’une force
vers le bas sur le bras lors du mouvement d’abduction. L’irrigation par le
sang de la partie de la coiffe des rotateurs qui se rompt est très médiocre;
tandis qu’elle suft à provoquer une réaction inammatoire, elle ne suft pas
pour la réparation. C’est pourquoi ces déchirures ne guérissent pas
spontanément.
Les blessures de la coiffe des rotateurs sont très rares chez les patients
jeunes, chez lesquels la coiffe des rotateurs n’a pas subi de dégradation par
vieillissement. Lorsqu’une blessure se produit, le tendon ne se brise pas,
mais sa xation sur la grosse tubérosité est arrachée, avec un débris d’os de
la tubérosité. Si cette écaille osseuse est correctement réduite
Symptômes dans le bras opposé ou non blessé
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(généralement par chirurgie), il y aura une réintégration à l’emplacement de
l’arrachement et le fonctionnement normal de la coiffe des rotateurs sera
restauré.
c) Signes (remarqués par l’examinateur) et symptômes
(remarqués par le patient)
Dans le cas d’une rupture complète, le patient ne peut soulever le bras en
l’écartant par le côté. Le patient roule l’épaule et ne parvient que difcilement
à soulever le bras, de quelques degrés. Dans le cas d’une rupture
incomplète, le patient peut soulever le bras au-dessus de sa tête, mais il y a
sur la trajectoire un « arc douloureux « lorsque la zone douloureuse de la
coiffe des rotateurs passe sous l’acromion. C’est ce qu’on appelle parfois un
syndrome d’accrochage. Une douleur se manifeste lors de l’application d’une
pression sur l’épaule au niveau de la grosse tubérosité. Le patient se plaint
de douleurs dans l’épaule, qui empirent lors d’une tentative d’abduction du
bras. Dans le cas d’une rupture incomplète, le patient reconnaît qu’il y a peu
ou pas de douleur au début d’un mouvement d’abduction, puis se plaint
d’une douleur lorsque la zone de rupture passe sous l’acromion, la douleur
s’atténue ensuite ou disparaît dans la dernière partie du mouvement
d’abduction.
d) Étude par imagerie
Dans le cas d’une rupture totale de la coiffe des rotateurs, l’effet de
stabilisation de la coiffe des rotateurs disparaît lors d’une tentative
d’abduction. Ainsi, lors d’une tentative d’abduction, le muscle deltoïde tire la
tête de l’humérus vers le haut jusqu’à ce qu’elle repose contre la surface
inférieure de l’acromion. Ceci fait un nouveau point d’appui pour la tête de
l’humérus, ce qui conduit à une usure excessive à ce niveau (arthrite). On
peut souvent constater sur les radiographies l’élévation de la tête de l’os et
l’usure survenue.
L’étalon-or est un arthrogramme, examen qui donne lieu à l’injection d’un
produit radioopaque dans l’articulation de l’épaule. Si la déchirure est
complète, le produit injecté se répand à travers la déchirure et dans l’espace
sous-acromial, et ceci est visible en radiographie. Dans le cas d’une
déchirure incomplète, le produit injecté ne se répand pas comme
précédemment et l’arthrogramme n’offre que peu de valeur. Plus
récemment, on a employé la technique d’imagerie par résonance
magnétique; ceci permet de détecter une déchirure complète ou incomplète.
L’examen par ultrasons est parfois utilisé; il nécessite de grandes
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