Contact Spécial Élections 06 OCTOBRE 2012 Magazine pour les pouvoirs publics, les organisations du secteur social profit et les entreprises Édition MinistresPrésidents >> Kris Peeters, flandre >> KrisPeeters, FLANDRE « Les villes et communes doivent allier efficacité et rigueur budgétaire. » Même si, comme l’affirme le Ministre-Président flamand Kris Peeters, « Le Gouvernement flamand considère les villes et les communes comme ses partenaires privilégiés pour rapprocher au maximum la politique des citoyens », sur le plan financier, elles devront cependant assumer seules - indépendamment de l’engagement permanent quant au Fonds des communes et d’autres subventions flamandes existantes. Les autorités régionales garantissent une croissance annuelle de 3,5 % du Fonds des communes, du Fonds des villes et du Fonds des provinces. À charge pour les administrations locales de travailler le plus efficacement possible. Nous lui avons demandé des explications. - octobre 2012 - 5 >> KrisPeeters, FLANDRE >> Quantité de projets importants ont déjà été réalisés. Par exemple : la sensibilisation intégrée destinée à augmenter le taux d’emploi des personnes plus âgées. Revenons tout d’abord un instant sur la politique du Gouvernement flamand. Comment évaluez-vous l’exécution de la Déclaration de politique générale pour la Flandre (Vlaanderen In Actie) ? Kris Peeters (K.P.) : Le Gouvernement flamand a concrétisé l’accord de gouvernement et les percées de Vlaanderen in Actie sous la forme de 338 projets essentiels. Fin 2011, les Services pour la Politique générale du Gouvernement, qui en surveillent des projets lancés par le minutieusement l’exéGouvernement flamand sont cution, précisent que la en voie de concrétisation. concrétisation de 90 % environ de ces projets est en bonne voie. Nous mettons donc tout en œuvre pour respecter nos engagements. → 90% Quels succès pouvez-vous déjà porter au crédit de Vlaanderen In Actie ? K.P. : Cette énumération serait fastidieuse (rires). Quantité de projets importants ont déjà été réalisés. J’en cite quelques-uns : notre plan d’extension des infrastructures d’accueil pour les enfants, notre approche de la problématique des particules fines, la sensibilisation intégrée destinée à augmenter le taux d’emploi des personnes plus âgées et le régime de garantie grâce auquel nous soutenons, par exemple, le financement d’investissements écologiques dans les entreprises. Il s’agit de réalisations dont nous pouvons être légitimement fiers. 6 - Contact - octobre 2012 Quelles difficultés rencontrez-vous ? K.P. : Nombre de défis auxquels nous devons faire face dans le cadre de Vlaanderen In Actie dépassent les possibilités de l’acteur politique. Je pense notamment à la question des jeunes quittant l’enseignement sans diplôme, à la mise en place d’un tissu entrepreneurial davantage tourné sur l’international, à la problématique de la mobilité ou à la nécessité d’utiliser l’énergie de manière plus rationnelle. Pour pouvoir réaliser une percée dans le cadre de ces défis cruciaux, nous optons pour une approche de transition. Dans ce cadre, la collaboration entre les différents domaines stratégiques et avec nos partenaires de terrain est essentielle. Nous devons opérer cette mutation au moyen de bonnes pratiques et expériences, ce qui nécessite bien évidemment une politique à long terme. Quelles conséquences la crise économique a-t-elle sur la mise en œuvre de Vlaanderen In Actie ? Quels sont les effets à long terme ? K.P. : Le premier objectif de ce gouvernement était le redressement économique et la création d’emplois durables. Nous avons bien résisté à la crise de 2009, notamment sur le marché de l’emploi. Le nombre de nouveaux entrepreneurs augmente également, bien que l’incertitude à propos de la situation financière en Europe nous ait à nouveau plongés dans une légère récession en 2011. Nous nous attendons cette année à la stabilisation de l’économie. Cette légère récession a très certainement entraîné un ralentissement marqué de la croissance, avec, à la clé, des faillites et un ralentissement de la croissance de l’emploi. Toutefois, les fondements du tissu économique et sociétal en Flandre restent intacts. Nous restons une région attrayante pour les entrepreneurs : le grand nombre de nouveaux investissements étrangers et le nombre record d’entrepreneurs débutants en attestent. À long terme, nous souhaitons renforcer notre capacité de transformation par le biais de l’innovation et consolider notre compétitivité. Chaque niveau de pouvoir doit y assumer sa part de responsabilité ; c’est pourquoi les pouvoirs publics flamands investissent dans une politique de transformation industrielle, dans la recherche et l’innovation, dans une politique de carrière ainsi que dans un secteur public fort. Le Gouvernement flamand a-t-il bien tenu compte, dès le début (2009), des effets de la crise économique ou a-t-il dû revoir considérablement ses ambitions à la baisse ? K.P. : Nous menons une politique à plus long terme ; nous poursuivons dès lors des objectifs à l’horizon de 2020. Lorsque nous élaborons notre politique, nous tenons pleinement compte du résultat souhaité. Nous y sommes du reste contraints par la Commission européenne. Il va cependant de soi que la crise actuelle réduit nos moyens budgétaires et que nous devons opérer des choix. Nous ne perdons cependant pas de vue le cap que nous nous sommes fixés pour 2020. D’innombrables défis pour les villes et les communes Les villes et les communes auront aussi beaucoup de pain sur la planche au cours de ces prochaines années. Elles devront faire face à une multitude de défis stratégiques. K.P. : En effet. Je songe par exemple au vieillissement, aux réformes fiscales, à la nécessité de renouveler l’infrastructure et à toutes sortes d’obligations européennes. Les possibilités budgétaires sont cependant limitées. Cette zone de tension constitue un défi pour chaque niveau de pouvoir, qu’il soit local, provincial, régional ou fédéral. Chaque niveau devra prendre ses responsabilités. Il est dès lors inutile de relever les impôts sur le plan fédéral ou régional et de créer ainsi au niveau local, les conditions d’une baisse des impôts. Les administrations locales disposent en effet de l’autonomie fiscale. Dans l’intervalle, l’augmentation des coûts énergétiques et des dépenses de personnel pèse sur les finances locales. Les administrations locales pourront-elles encore compter sur l’appui financier des autorités flamandes ? K.P. : Les autorités régionales doivent veiller à ce que les communes et les provinces puissent réaliser leurs tâches de manière optimale. Le Gouvernement flamand doit ainsi garantir une base de financement convenable. Les finances de toutes les autorités sont sous pression et chaque niveau de pouvoir doit prendre ses responsabilités. Nous le faisons en garantissant un taux de croissance de 3,5 % du Fonds des communes, du Fonds des villes et du Fonds des provinces, en dépit des difficultés budgétaires actuelles. Nous avons toujours tenu cet engagement, même au cours de ces dernières années de crise. Le maintien de ce taux de croissance a systématiquement permis de compenser l’inflation. Le Gouvernement flamand assume sa responsabilité financière en garantissant depuis 2011 un équilibre budgétaire. Les administrations locales doivent à leur tour veiller à ne réaliser que des investissements fonctionnels et supportés par la population. Du reste, par le passé, les villes et communes belges ont démontré qu’elles pouvaient gérer intelligemment leurs moyens financiers. En outre, les administrations locales >> Le Gouvernement flamand assume sa responsabilité financière en garantissant depuis 2011 un équilibre budgétaire. « Le Gouvernement flamand a pleine confiance dans le sens des responsabilités, les capacités et le fonctionnement des administrations locales. » - octobre 2012 - 7 >> KrisPeeters, FLANDRE doivent travailler le plus efficacement possible. Il s’agira aussi de l’un des défis majeurs de la prochaine législature. Elles doivent allier efficacité et rigueur financière. Le gain d’efficacité qu’elles en retireront dépendra bien évidemment principalement d’elles-mêmes ; chaque administration est en effet autonome. Nous devons cependant fournir le cadre approprié, dans lequel elles pourront travailler le plus efficacement possible. Qu’implique-t-il au juste ? K.P. : La simplification en est l’une des pierres angulaires. Nous avons considérablement renforcé notre partenariat avec les administrations locales via l’approbation du Witboek Interne Staatshervorming (Livre blanc sur la réforme interne de l’État). Par ce biais, le Gouvernement flamand souhaite simplifier l’organisation administrative en Flandre, afin d’augmenter l’efficience de la prestation de services et de faciliter l’exécution des politiques. Le grand principe est qu’un niveau de pouvoir supérieur ne doit pas faire quelque chose qu’un niveau de pouvoir inférieur peut réaliser tout aussi efficacement ; il s’agit du « principe de la subsidiarité ». Les administrations locales auront donc plus de compétences. L’objectif central est le renforcement des communes. Les percées réalisées par le Witboek Interne Staatshervorming sont d’ores et déjà creusées et seront ultérieurement converties en réglementation. Parallèlement, le Parlement flamand a approuvé le planlastdecreet (le décret sur la révision des obligations en termes de planification). Ce décret, qui allègera considérablement les charges de planning pour les communes, est déjà concrétisé dans divers domaines d’activité. Ce faisant, nous mettons radicalement fin – pour la prochaine législature communale – à l’écheveau des plans qui, par le passé, devaient être préparés pour les différents domaines d’action flamands. Quid de l’avenir ? Pour conclure : comment le Gouvernement flamand va-t-il, en ces temps d’économies, relever les défis qui se poseront à lui (relance économique, emploi, mobilité, vieillissement...) ? K.P. : Les défis pour l’avenir sont interconnectés. Nous voulons soutenir tous les talents, renforcer le niveau d’efficacité et consentir des efforts afin qu’un maximum de gens trouvent leur place dans le monde du travail - car, outre les avantages sociétaux et sociaux, cette intégration a aussi un avantage budgétaire. Nous devons en outre, en tant qu’autorités flamandes, mettre en place une infrastructure économique encourageant la croissance. Nous devons dès lors essentiellement stimuler et soutenir la recherche scientifique, voire procéder à des investissements soutenant la croissance (en matière d’infrastructure pour le secteur des soins, pour les écoles et pour l’amélioration de la mobilité ; dans le logement social, etc.). Il est en outre capital que nos entreprises soient concurrentielles en termes >> Nous devons, en tant qu’autorités flamandes, mettre en place une infrastruc­ture économique encourageant la croissance. 8 - Contact - octobre 2012 de coûts, afin de pouvoir exporter ; même s’il s’agit d’une compétence essentiellement fédérale, les autorités flamandes disposent cependant de leviers à ce niveau (par exemple, notre politique en matière d’électricité verte). La Flandre est une économie très ouverte, qui vit des exportations ; nous investissons dès lors dans le tissu entrepreneurial et dans la promotion des exportations. Une telle politique d’appui est la meilleure manière de soutenir durablement la croissance économique et ainsi de mobiliser des moyens grâce auxquels nous pourrons faire face aux dépenses de vieillissement que le secteur des soins devra assumer en Flandre. En outre, un budget en équilibre reste le meilleur moyen de conserver la confiance des marchés financiers et d’emprunter à de faibles taux d’intérêt - car chaque dette devra en définitive être remboursée. S’agissant enfin des économies, chaque mesure d’économie consiste à supprimer des dépenses moins essentielles et à contraindre les organisations à se concentrer sur leur mission essentielle. >> Visitez notre minisite consacré aux élections sur : www.belfius.be/elections2012. Abonnez-vous également à la newsletter Élections. Vous recevrez ainsi régulièrement toutes les informations et études mises à jour. Cette série spéciale a été rendue possible grâce à la coopération de nombreuses personnes qui ont accepté de nous accorder leur collaboration et leur temps. Nous tenons dès lors à remercier tous les intervenants d’avoir partagé avec nous leur vision, leurs opinions ou leurs analyses des enjeux de la prochaine législature. Vous pouvez toujours consulter les versions électroniques de notre magazine ainsi que les différentes études thématiques sur notre plateforme en ligne dédiée aux élections. Au nom de tous les collaborateurs de Belfius Banque, nous tenons enfin à féliciter les futurs élus et nous leur souhaitons beaucoup de succès dans l’exercice de leur mandat. Follow us on facebook.com/Belfius twitter.com/Belfius Find us on LinkedIn