ctualité Remboursement uniquement dans six réseaux hospitaliers Pr Jean-LouisVanoverschelde Depuis le 1er mars 2016, le traitement par cathéter moins invasif (MitraClip) est remboursé à six groupes d’hôpitaux qui collaborent ensemble dans la prise en charge des patients cardiaques souffrant d’insuffisance mitrale. « Ce remboursement est un premier exemple positif de la manière dont se déroule la réforme actuelle du paysage hospitalier », commente Vincent Claes le CEO de l’UZ Leuven. Le Wallon plus malade que le Flamand ? Le nombre de journées d’hospitalisation est légèrement moindre en Flandre qu’en Wallonie. Un résultat qui serait dû à l’usage plus “homéopathique” de l’élément essentiel que constitue le dossier médical global et des différences d’approche en matière de santé entre le nord et le sud. Nicolas de Pape, Geert Verrijken es informations de la Vlaamse & neutrale Ziekonfonds sont réfutées par Solidaris. La Mutualité socialiste affirme que les malades wallons ne coûtent pas plus cher à profil égal. Sur base d’un échantillon de 4,6 % de la population belge, la Vlaams & Neutraal Ziekenfonds (VNZ) a comparé les dépenses entre les trois Régions. Jusqu’en 2010, les différences de consommation par tête étaient de 50 euros. En 2011, elles sont de 109,93 euros. Les statistiques de la VNZ sur 2015 confirment la tendance. “La différence entre la dépense médicale moyenne pour un Flamand (2.108,87 euros) et un Wallon (2.244,94 euros) augmente systématiquement et atteint en 2015 136,07 euros contre 113,46 euros en 2014. Par tête, la Wallonie dépense 6,4% de plus pour les soins de santé que la Flandre. “ En matière de recettes, les différences sont aussi flagrantes: la Flandre alimente davantage la sécu fédérale. Au sein de la Mutualité neutre, un Flamand versait en 2015 8.755,79 euros et un Wallon 6.573,65 euros. Le Bruxellois versait 7.074,56 euros. Ces chiffres éclairent d’un autre jour les nombreuses économies décidées et hypothèquent lourdement la soutenabilité du système de soins de santé. Les chiffres démontrent selon la VNZ que C l’argent est différemment dépensé au nord et au sud. Le nombre de jours d’hospitalisation en Flandre se monte à 2,86 par tête, 3,07 en Wallonie et 3,27 à Bruxelles. A comparer avec la pénétration du DMG : 64,30 % en Flandre, 38,50 % en Wallonie et 32,83 % à Bruxelles. En Wallonie, près du double des patients (22,10 contre 11,63%) bénéficient de l’intervention majorée. A Bruxelles, ils sont 20,14 %, ce que la VNZ trouve “alarmant”. Les jours d’indemnisation montrent également de fortes différences : 19,69 jours par ayant droit (Flandre), 25,39 (Wallonie) et 17,68 (Bruxelles). Toutefois, la mutualité Solidaris réfute les résultats de l’étude de la VNZ sur les différences nord-sud en matière de soins de santé.“Selon la VNZ, un malade coûte en moyenne 136 euros de moins en Flandre qu’en Wallonie. Mais si l’on tient compte du profil socio-démographique des populations des trois Régions du pays, c’est la Flandre qui affiche les dépenses les plus importantes”, rétorque lundi Solidaris dans un communiqué. Dans un rapport officiel publié en 2015, l’Inami a montré que les écarts nord-sud disparaissaient si l’on tenait compte des différences de structure socio-démographiques des populations, rappelle Solidaris. vant que cette technique ne soit remboursée, elle coûtait 20.000 euros par intervention au service de cardiologie. « Aujourd’hui, 12.000 euros sont remboursés. Le reste est à charge de l’hôpital », explique le Pr Beauloye, chef du service de cardiologie aux Cliniques universitaires Saint-Luc. Le matériel est remboursé en partie mais il n’y a pas encore d’honoraires spécifiques pour cette technique. « De nombreux professionnels participent à cette intervention, entre autres le médecin référent du patient. Elle représente une mobilisation importante de compétences », ajoute le Pr Jean-Louis Vanoverschelde, directeur médical des cliniques Saint-Luc de Bruxelles. « Le patient ne reste pas longtemps à l’hôpital, deux ou trois jours. Il est ensuite suivi par son médecin référent. La collaboration entre les hôpitaux du réseau ne fonctionnera que si le médecin référent peut continuer à suivre son patient durant l’intervention et après. » A Moins invasif « Lors de l’intervention, le clip est placé sur la valve mitrale via l’artère fémorale. Cette technique permet de diminuer fortement la régurgitation mitrale, de normaliser la circulation sanguine dans le corps et de réduire les symptômes comme l’essoufflement. Les patients sont à nouveau plus mobiles et moins dépendants d’une éventuelle assistance », expliquent les promoteurs de technique. Cette intervention est nettement moins invasive qu’une opération à cœur ouvert et peut donc être pratiquée sur un plus grand nombre de patients. « Cette approche ne s’adresse pas à tous les patients, précise le Pr Christophe Dubois, cardiologue à l’UZ Leuven. Ils doivent être sélectionnés en fonction de critères morphologiques. Nous pouvons placer un ou plusieurs clips et, si nécessaire, repasser durant l’intervention à l’approche ‘classique’. » Actuellement, 230 patients par an bénéficient de cette technique. « Le financement de ce traitement s’inscrit dans la politique des réseaux menée par Maggie De Block et Jo Vandeurzen (ministre flamand de la santé). Grâce à la création de réseaux d’hôpitaux, les institutions peuvent partager leur expertise, ce qui permet aux patients de bénéficier de soins de meilleure qualité sans devoir payer plus », commente le Pr Decramer, administrateur délégué de l’UZ Leuven. Les hôpitaux doivent nouer des partenariats mutuels, organiser en commun une sélection minimale des patients pour ces interventions et effectuer au final les interventions dans un nombre limité de centres spécialisés qui peuvent bénéficier d’un remboursement. « Le même principe collaboratif prévaut pour les valves Tavi, ajoute le Pr Vanoverschelde, sauf que dans ce cas les hôpitaux ne sont pas obligés de travailler en réseau mais invités à le faire et que le nombre d’interventions Tavi est nettement plus élevé. » 6 réseaux Six réseaux ont été reconnus. Chacun dispose d’un hôpital « implanteur » qui n’est pas d’office un hôpital académique. Le volume idéal pour maîtriser cette technique est de réaliser entre 30 à 50 interventions par an par centre de coordination. Ci-dessous les hôpitaux membres des six réseaux. - UZ Leuven, Imelda Bonheiden, ZOL Genk, Jessa Hasselt - Cliniques universitaires Saint-Luc Bruxelles, Cliniques universitaires de Mont Godinne, Grand Hôpital de Charleroi, Centre Hospitalier de Jolimont La Louvière, Cliniques de l’Europe Uccle - AZ Sint Jan Brugge-Oostende, AZ Delta Roeselare, UZ Gent - UZ Brussel, ZNA Middelheim Antwerpen, CUB Erasme Bruxelles, CHU Tivoli La Louvière, CHU Charleroi, CHU Brugmann Bruxelles, CHU St. Pierre Bruxelles - CHU Liège, Centre Hospitalier Régional de la Citadelle Liège, Clinique St. Luc Bouge, Centre Hospitalier Régional de Namur - OLV Ziekenhuis Aalst, Stedelijk ZH Aalst, Kliniek St. Jan Brussel, AZ Maria Middelares Gent. ● HealthCare magazine • 8 décembre 2016 • N°12 3