Remboursement uniquement dans six réseaux hospitaliers

A
vant que cette technique ne soit
remboursée, elle coûtait 20.000
euros par intervention au service
de cardiologie. « Aujourd’hui, 12.000 euros
sont remboursés. Le reste est à charge de
l’hôpital », explique le Pr Beauloye, chef du
service de cardiologie aux Cliniques
universitaires Saint-Luc. Le matériel est
remboursé en partie mais il n’y a pas encore
d’honoraires spécifiques pour cette technique.
« De nombreux professionnels participent
à cette intervention, entre autres le médecin
référent du patient. Elle représente une
mobilisation importante de compétences »,
ajoute le Pr Jean-Louis Vanoverschelde,
directeur médical des cliniques Saint-Luc de
Bruxelles. « Le patient ne reste pas long-
temps à l’hôpital, deux ou trois jours. Il est
ensuite suivi par son médecin référent. La
collaboration entre les hôpitaux du réseau
ne fonctionnera que si le médecin référent
peut continuer à suivre son patient durant
l’intervention et après. »
Moins invasif
« Lors de l’intervention, le clip est placé
sur la valve mitrale via l’artère fémorale.
Cette technique permet de diminuer
fortement la régurgitation mitrale, de
normaliser la circulation sanguine dans le
corps et de réduire les symptômes comme
l’essoufflement. Les patients sont à nou-
veau plus mobiles et moins dépendants
d’une éventuelle assistance », expliquent les
promoteurs de technique.
Cette intervention est nettement moins
invasive qu’une opération à cœur ouvert et
peut donc être pratiquée sur un plus grand
nombre de patients. « Cette approche ne
s’adresse pas à tous les patients, précise le
Pr Christophe Dubois, cardiologue à
l’UZ Leuven. Ils doivent être sélectionnés en
fonction de critères morphologiques. Nous
pouvons placer un ou plusieurs clips et, si
nécessaire, repasser durant l’intervention à
l’approche ‘classique’. » Actuellement, 230
patients par an bénéficient de cette technique.
« Le financement de ce traitement
s’inscrit dans la politique des réseaux menée
par Maggie De Block et Jo Vandeurzen
(ministre flamand de la santé). Grâce à la
création de réseaux d’hôpitaux, les institu-
tions peuvent partager leur expertise, ce qui
permet aux patients de bénéficier de soins
de meilleure qualité sans devoir payer
plus », commente le Pr Decramer, adminis-
trateur délégué de l’UZ Leuven. Les hôpi-
taux doivent nouer des partenariats
mutuels, organiser en commun une sélec-
tion minimale des patients pour ces inter-
ventions et effectuer au final les interven-
tions dans un nombre limité de centres
spécialisés qui peuvent bénéficier d’un
remboursement. « Le même principe colla-
boratif prévaut pour les valves Tavi, ajoute le
Pr Vanoverschelde, sauf que dans ce cas les
hôpitaux ne sont pas obligés de travailler
en réseau mais invités à le faire et que le
nombre d’interventions Tavi est nettement
plus élevé. »
6 réseaux
Six réseaux ont été reconnus. Chacun
dispose d’un hôpital « implanteur » qui n’est
pas d’office un hôpital académique. Le
volume idéal pour maîtriser cette technique
est de réaliser entre 30 à 50 interventions par
an par centre de coordination. Ci- dessous
les hôpitaux membres des six réseaux.
- UZ Leuven, Imelda Bonheiden, ZOL Genk,
Jessa Hasselt
- Cliniques universitaires Saint-Luc Bruxelles,
Cliniques universitaires de Mont Godinne,
Grand Hôpital de Charleroi, Centre
Hospitalier de Jolimont La Louvière,
Cliniques de l’Europe Uccle
- AZ Sint Jan Brugge-Oostende, AZ Delta
Roeselare, UZ Gent
- UZ Brussel, ZNA Middelheim Antwerpen,
CUB Erasme Bruxelles, CHU Tivoli La
Louvière, CHU Charleroi, CHU Brugmann
Bruxelles, CHU St. Pierre Bruxelles
- CHU Liège, Centre Hospitalier Régional de
la Citadelle Liège, Clinique St. Luc Bouge,
Centre Hospitalier Régional de Namur
- OLV Ziekenhuis Aalst, Stedelijk ZH Aalst,
Kliniek St. Jan Brussel, AZ Maria Middelares
Gent.
ctualité
3
HealthCare magazine 8 décembre 2016 N°12
Depuis le 1er mars 2016, le traitement par cathéter moins invasif (MitraClip) est remboursé à
six groupes d’hôpitaux qui collaborent ensemble dans la prise en charge des patients
cardiaques souffrant d’insuffisance mitrale. « Ce remboursement est un premier exemple
positif de la manière dont se déroule la réforme actuelle du paysage hospitalier », commente
le CEO de l’UZ Leuven. Vincent Claes
Remboursement uniquement
dans six réseaux hospitaliers
Le Wallon plus malade
que le Flamand ?
Le nombre de journées d’hospitalisation est légèrement
moindre en Flandre qu’en Wallonie. Un résultat qui
serait dû à l’usage plus “homéopathique” de l’élément
essentiel que constitue le dossier médical global et des
différences d’approche en matière de santé entre le
nord et le sud. Nicolas de Pape, Geert Verrijken
Pr Jean-LouisVanoverschelde
C
es informations de la Vlaamse &
neutrale Ziekonfonds sont réfu-
tées par Solidaris. La Mutualité
socialiste affirme que les malades
wallons ne coûtent pas plus cher à profil
égal.
Sur base d’un échantillon de 4,6 % de
la population belge, la Vlaams & Neutraal
Ziekenfonds (VNZ) a comparé les dé-
penses entre les trois Régions. Jusqu’en
2010, les différences de consommation
par tête étaient de 50 euros. En 2011,
elles sont de 109,93 euros.
Les statistiques de la VNZ sur 2015
confirment la tendance. “La différence
entre la dépense médicale moyenne
pour un Flamand (2.108,87 euros) et un
Wallon (2.244,94 euros) augmente
systématiquement et atteint en
2015 136,07 euros contre 113,46 euros
en 2014. Par tête, la Wallonie dépense
6,4 % de plus pour les soins de santé que
la Flandre. “
En matière de recettes, les différences
sont aussi flagrantes : la Flandre alimente
davantage la sécu fédérale. Au sein de la
Mutualité neutre, un Flamand versait en
2015 8.755,79 euros et un Wallon
6.573,65 euros. Le Bruxellois versait
7.074,56 euros.
Ces chiffres éclairent d’un autre jour
les nombreuses économies décidées et
hypothèquent lourdement la soutena-
bilité du système de soins de santé. Les
chiffres démontrent selon la VNZ que
l’argent est différemment dépensé au
nord et au sud. Le nombre de jours
d’hospitalisation en Flandre se monte à
2,86 par tête, 3,07 en Wallonie et 3,27 à
Bruxelles. A comparer avec la pénétra-
tion du DMG : 64,30 % en Flandre,
38,50 % en Wallonie et 32,83 % à
Bruxelles.
En Wallonie, près du double des pa-
tients (22,10 contre 11,63 %) bénéficient
de l’intervention majorée. A Bruxelles,
ils sont 20,14 %, ce que la VNZ trouve
“alarmant”. Les jours d’indemnisation
montrent également de fortes diffé-
rences : 19,69 jours par ayant droit
(Flandre), 25,39 (Wallonie) et 17,68
(Bruxelles).
Toutefois, la mutualité Solidaris réfute
les résultats de l’étude de la VNZ sur les
différences nord-sud en matière de
soins de santé. “Selon la VNZ, un malade
coûte en moyenne 136 euros de moins
en Flandre qu’en Wallonie. Mais si l’on
tient compte du profil socio-démogra-
phique des populations des trois
Régions du pays, c’est la Flandre qui
affiche les dépenses les plus impor-
tantes”, rétorque lundi Solidaris dans un
communiqué.
Dans un rapport officiel publié en
2015, l’Inami a montré que les écarts
nord-sud disparaissaient si l’on tenait
compte des différences de structure
socio-démographiques des populations,
rappelle Solidaris.
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