
Chapitre 3 MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS
Exemple 1
Lors d’une réaction chimique, les espèces réactives ont d’autant plus de chance de se
rencontrer (et donc de réagir) que leur concentration est importante, et ce de manière
proportionnelle (ceci pour des concentrations assez faibles, inférieures à 1mol.L−1en
solution aqueuse), et ce phénomène caractérise la vitesse de réaction :
v=αc
où vest la vitesse de disparition (en mol.L−1.s−1) d’une certaine espèce réactive, cla
concentration (en mol.L−1) de cette même espèce et αune constante de proportionna-
lité strictement positive (dont la dimension est l’inverse d’un temps).
D’autre part, la vitesse de disparition vest la variation (c’est-à-dire la dérivée par
rapport au temps) de c:
v=−dc
dt
(le signe −permettant d’avoir un résultat positif).
Quelle est, au cours du temps, l’évolution de la concentration c?
L’exemple précédent présente une situation concrète dont la modélisation conduit à
l’équation différentielle linéaire scalaire homogène
dc
dt =−αc
admettant pour solutions bien connues les fonctions du type
c(t) = c0e−αt
où c0est une constante réelle arbitraire qui physiquement s’interprète comme la concen-
tration en réactif à l’instant t= 0 choisi.
De cette situation simple découlent déjà plusieurs concepts fondamentaux dans l’étude
des équations différentielles :
– une équation différentielle est une relation liant une fonction inconnue et sa (ou ses)
dérivée(s).
– Une solution d’une équation différentielle est donc une fonction dérivable, ce qui
suppose en plus la donnée de son domaine de définition. À cet égard, on cherche
à définir les solutions sur les intervalles les plus grands possibles, conduisant à la
notion de solution maximale. On verra qu’il n’est pas toujours possible de définir
les solutions sur le même domaine que l’équation elle-même.
– Les solutions d’une équation différentielle ne sont en général pas uniques. La donnée
d’une condition supplémentaire, nommée condition initiale telle la valeur de c0
dans l’exemple ci-dessus, peut permettre de déterminer une solution de manière
unique. C’est la notion de problème de Cauchy, problèmes auxquels le théorème
de Cauchy-Lipschitz s’adresse.
– Une équation différentielle peut être scalaire (c’est-à-dire que la solution prend des
valeurs réelles) ou vectorielle (la solution est à valeurs dans un espace vectoriel plus
général). C’est le cas de l’exemple 2 suivant.
2