Les modèles centrés sur le capital humain.
A la suite des travaux de Gary Becker, Lucas (1988) propose deux modèles prenant pour base
l’accumulation de capital humain. Dans le premier, les salariés consacrent une partie de leur temps
de travail à la formation et à l’amélioration de leurs compétences. Ainsi, capital physique et
capital humain sont-ils tous deux accumulés. L’originalité de ce premier modèle est que ce n’est pas
le ratio capital physique/capital humain qui crée la croissance, mais plutôt les quantités initiales de
ces facteurs, qui permettent la création d’externalités au niveau du pays qui dispose de ces facteurs
en plus grande quantité. Dans le deuxième modèle, l’accumulation de capital humain est liée à des
effets d’apprentissage par la pratique, autrement dit c’est l’activité de production elle-même qui
autorise l’enrichissement des compétences et donc la croissance.
Les modèles endogénéisant la démographie.
Pour Braun, le phénomène migratoire n’est que la simple mobilité du facteur travail, sur lequel on
peut agir. Pour Barro et Sala-i-Martin, il existe une relation croissance économique/état sanitaire
d’un pays, ce qui permettrait de ne plus traiter le taux de mortalité comme un facteur exogène.
Croissance endogène et capital public
Pour Barro (1990), lorsque le taux d’imposition croît, le niveau de capital public augmente, donc
l’efficacité du capital privé, et la croissance économique se pérennise. En effet, chacun peut
bénéficier de la même manière des investissements consentis par l’Etat. Mais décourageant
l’initiative privée, le taux d’imposition influence négativement le taux de croissance. D’ou l’idée
qu’il existe un taux d’imposition optimal, donc une taille optimale de l’Etat qui permet de
maximiser la croissance économique.
3. Les implications de ce modèle
Le rôle de l’Etat
Selon ce modèle, les politiques publiques favorisent la croissance de la production. L’accumulation
de capital public via, par exemple, les infrastructures ou la formation induit des externalités
positives, tels que la diminution des coûts de transaction, ce qui facilite les échanges, l’amélioration
de la productivité du travail, qui est mieux formé et qui s’exerce dans des conditions meilleures, et la
diffusion du progrès technique.
Cette analyse du rôle de l’Etat, au milieu des années 1980, décennie durant laquelle l’importance de
la puissance publique dans le fonctionnement de l’économie est critiquée et réduite, insiste sur le
rôle positif des politiques structurelles, et non plus uniquement conjoncturelles, la croissance étant
un phénomène de long terme.
Explications des différences de niveau de développement
Les théories de la croissance endogène permettent d’expliquer l’accroissement de l’écart entre
pays développés et pays en voie de développement. La croissance s’observant sur une période
prolongée, les différences de niveaux de vie initial se retrouvent et s’accentuent au fil des années.
Les théories de la croissance endogène permettent d’étudier la croissance dans les pays développés,
qui s’obtient de nos jours plus par l’amélioration de la qualité et de la productivité des facteurs de
production que par l’augmentation de leur quantité.
Bibliographie
BOISSERELLE, Eric, Les nouvelles approches de la croissance et du cycle, Dunod, 1999, pp.66-89.
JONES, Charles, Théorie de la croissance endogène, De Boeck Université, 2000.
ECHAUDEMAISON, C.-D., Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Nathan, 2004,