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Quand la globalisation bouscule la hiérarchie des places
Entre pays émergents et pays développés : nouvelle division
internationale du travail, pour l'industrie comme pour les services. Dans la
zone OCDE, 20% des salariés réalisent des prestations qui peuvent être
délocalisées, 16% des travailleurs de l'industrie produisent des biens qui
pourraient être importés.
Entre citoyens du monde :
Gagnants : working rich de certains pays pauvres, entreprises
mondialisées, consommateurs.
Perdants : les plus pauvres des pays pauvres, bénéficiaires de l'Etat-
Providence, salariés peu qualifiés et « non protégés » des pays riches.
Vérité globale, mensonge local ?
Approche optimiste : la mondialisation comme un mouvement créateur
d'avantages et d'opportunités (accélération de l'innovation, création
d'entreprises et d'emplois), ne lésant pas les économies avancées (ex :
réussite industrielle de l'Allemagne qui a su se spécialiser efficacement).
Mais les effets de la mondialisation sont jugés de plus en plus
négativement par les Européens et les Américains (course aux bas salaires,
délocalisations, chômage).
Enjeux
Les facteurs qui ont, depuis le milieu des années 90, amorti le choc de la
globalisation pourraient progressivement disparaître :
« effets richesse » (hausse des bourses, de l'immobilier) : en
augmentant la valeur des patrimoines, ils ont permis un supplément de
dépense et d'endettement.
les déficits publics ont joué un rôle stabilisant pour la croissance dans les
pays développés.
les politiques monétaires accommodantes et l'abondance de la liquidité
mondiale ont favorisé l'endettement et la hausse du prix des actifs.
l'activité a été fortement stimulée par la construction de l'immobilier
résidentiel.
Les inégalités de revenus dans les pays développés risquent de
s'approfondir. Les créations d'emplois pourraient eux se polariser entre les
emplois très qualifiés d'un côté et les emploi peu ou pas qualifiés de l'autre.
Les pays émergents seraient en position d'acquérir de grandes firmes
occidentales pour optimiser l'utilisation de leurs énormes réserves d'épargne.
D'où un retour des tentations et tensions protectionnistes.
Mise en perspective historique :
Avant 1820, les économies émergentes (Asie) représentaient l'essentiel
du PIB mondial.
Entre 1820 et 1913, les pays avancés (Triade) ont repris l'avantage avant
d'imposer leur puissance économique dans la seconde moitié du XX°
siècle.
Aujourd'hui : nouveau « grand croisement » ? Selon les experts, ce
serait d'ici à 2025...