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A 8 D. ALGÈBRE LINÉAIRE : DETERMINANTS
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D) DÉTERMINANTS
I) PERMUTATIONS.
1) Groupe S
n
.
DEF : On désigne par "groupe symétrique d’ordre nl’ensemble des bijections de E={1,2, .., n}dans lui-même, muni
de la loi ; notation : S
n
.
Ses éléments sont appelés des permutations.
RAPPEL : c’est bien un groupe, ayant n!éléments.
PROP1 : pour toute permutation σS
n
il existe un entier strictement positif ptel que σ
p
=id
E
.
D1
2) Décomposition d’une permutation en cycles. Orbites.
DEF 1: Une permutation σS
n
est dite circulaire, ou est appelée "cycle" s’il existe une partie non vide ayant au moins
deux éléments A={k
1
, k
2
, .., k
p
}de {1,2, .., n}telle que
σ(k
i
) = k
i+1
pour i= 1..p 1et σ(k
p
) = k
1
La partie Aest appelée le support du cycle, le nombre pson ordre ; un cycle d’ordre deux est appelé une transposition.
DEF 2 : σétant une permutation S
n
et kun élément de {1,2, .., n},on désigne par "orbite de ksous l’action de σ
l’ensemble de toutes les images successives de kpar σ. Les diverses orbites des éléments de {1,2, .., n}sous l’action de σsont
appelées les orbites de σ.
E1
PROP 2 : l’orbite de pest {σ
q
(p)/q Z}.
PROP 3: les différentes orbites de la permutation σforment une partition de {1,2, .., n}.
TH (de décomposition en cycles) :
Toute permutation différente de l’identité se décompose en produit commutatif de cycles de supports disjoints, de façon
unique à l’ordre près.
Les supports de ces cycles sont les orbites non réduites à un point de la permutation.
3) Permutations paires et impaires. Signature d’une permutation.
LEMME : lorsqu’on compose une permutation avec une transposition, le nombre d’orbites change d’une unité.
Plus précisément, si les deux éléments de la transposition sont dans la même orbite, le nombre d’orbites augmente de 1,
sinon, il diminue de 1.
D2
TH (de décomposition en transpositions) : toute permutation se décompose en un produit de transpositions. Cette
décomposition n’est pas unique, mais la parité du nombre de transpositions est la même dans toutes les décompositions.
D3
DEF : Une permutation se décomposant en un nombre pair de transpositions est dite paire, sinon impaire.
La signature d’une permutation vaut 1 si elle est paire, -1 sinon.
PROP 4 :
paire paire =paire
paire impaire =impaire
impaire paire =impaire
impaire impaire =paire
1
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CORO : l’ensemble des permutations paires forme un sous-groupe de S
n
,ayant n!/2éléments.
D4
II) FORMES n-LINÉAIRES ANTISYMÉTRIQUES.
DEF : une forme n-linéaire sur Eest une application fde E
n
dans Ktelle que lorsqu’on fixe n1variables, l’application
de Edans Kobtenue est toujours linéaire, autrement dit
pour tout i:f
x
1
, ..,
x
i
+λ
x
i
, ...,
x
n
=f(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
) + λf
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
Lorsque l’on ne veut pas préciser l’entier n, on parle de forme multilinéaire.
Exemple : E1
DEF : fapplication de E
n
dans K;fest dite antisymétrique si, lorsqu’on échange deux vecteurs, l’image par fest
changée en son opposé, autrement dit,
pour toute paire {i, j}f(
x
1
, ....,
x
i1
,
x
j
,
x
i+1
, ....,
x
j1
,
x
i
,
x
j+1
, ....,
x
n
) = f(
x
1
, ....,
x
i1
,
x
i
,
x
i+1
, ....,
x
j1
,
x
j
,
x
j+1
, ...,
x
n
)
PROP : si fest antisymétrique ssi pour tout (
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)et toute permutation σde {1, ..n}
f
x
σ(1)
, ..,
x
σ(i)
, ...,
x
σ(n)
=signature (σ).f (
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)
Autrement dit, une permutation paire des vecteurs ne change pas la valeur de f(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
),une permutation impaire
la change de signe.
PROP : si fest antisymétrique, lorsque deux vecteurs sont égaux, l’image par fest nulle :
f(
x
1
, ....,
x
i1
,
x ,
x
i+1
, ....,
x
j1
,
x ,
x
i+1
, ....,
x
n
) = 0
On dit alors que fest alternée.
D5
Remarque : montrer en exercice que réciproquement, une forme multilinéaire alternée est antisymétrique.
PROP : Expression dans une base d’une forme nlinéaire antisymétrique en dimension n:
Données : dim E
n
=n, B= (
e
1
,
e
2
, ...,
e
n
),
x
j
a
j1
a
j2
..
a
jn /B
Alors f(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
) = kf (
e
1
, ..,
e
i
, ...,
e
n
)avec
k=
σS
n
signature (σ)a
σ(1)1
....a
σ(n)n
D6
DEF : le nombre kest le déterminant de (
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)dans la base B.
Notation : k= det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
) =
a
11
.. a
1n
.. ..
a
n1
.. a
nn
Cas : n= 3 : rêgle de Sarrus.
ATTENTION : la rêgle de Sarrus pour développer un déterminant n’est plus valable pour n4: en effet il y aurait par
Sarrus 2nproduits dans le développement, alors qu’en fait il y en a ......
2
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Exemple : E2
III) Propriétés du déterminant d’un nuplet de vecteurs dans une base en dimension n.
P1 : det
B
est une forme nlinéaire antisymétrique sur E
n
.
D7
P2 : si fest une forme nlinéaire antisymétrique sur E
n
f(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
) = det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)f(
e
1
, ..,
e
i
, ...,
e
n
)
P3 (CORO DE P1 et P2) : si Bet B
sont deux bases de E, on a la relation de type Chasles :
det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
) = det
B
(B
) det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)
D8
P4 (THÉORÈME FONDAMENTAL) : une famille de nvecteurs de E
n
est libre ssi son déterminant dans une base de
E
n
est non nul, et il est alors non nul dans toute base de E
n
:
1. (
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)est libre
2. Bbase det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)= 0
3. Bbase telle que det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)= 0
D9
IV) DÉTERMINANT D’UN ENDOMORPHISME.
LEMME : soit fun endomorphisme bijectif de E
n
,Bune base de E
n
,alors
det
f(B)
(f(
x
1
), .., f (
x
i
), ..., f (
x
n
)) = det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)
PROP et DEF : étant donné un endomorphisme fde E
n
,le nombre det
B
(f(B)) ne dépend pas de la base Bde E
n
choisie. Ce nombre est appelé le déterminant de l’endomorphisme f:
det f= det
B
(f(B)) ∀B
D10 : en séparant les cas, fbijectif et fnon bijectif.
PROPRIÉTÉS :
P1 : (THÉORÈME FONDAMENTAL) fest bijectif ssi son déterminant est non nul.
P2 : det
B
(f(
x
1
), .., f (
x
i
), ..., f (
x
n
)) = det f×det
B
(
x
1
, ..,
x
i
, ...,
x
n
)∀B
P3 : det fg= det f. det g= det gf
P4 : si fGL (E
n
) det f
1
=1
det f
P5 : det (λf) = λ
n
det fmais rien sur det (f+g)
D11
REM : on déduit de P3 et P1 que fgbijectif implique fet gbijectifs ; en particulier fg=id
E
implique donc f
inversible, et g=f
1
(SANS QU’ON AIT BESOIN DE DÉMONTRER AUSSI QUE gf=id
E
).
V) DÉTERMINANT D’UNE MATRICE.
DEF : le déterminant d’une matrice d’ordre nest le déterminant de ses colonnes dans la base canonique de M
n,1
(K),
autrement dit :
det A
def
= det
B
can
(C
1
, C
2
, ..., C
n
) =
A(1,1) .. A (1, n)
.. ..
A(n, 1) .. A (n, n)
=
σS
n
signature (σ)A(σ(1) ,1) ....A (σ(n), n)
3
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REMARQUE : det
B
B
= det (P
B,B
).
P1 : le déterminant d’un endomorphisme est égal au déterminant de n’importe laquelle de ses matrices :
det f= det (mat
B
(f)) ∀B
D12
P2 : (THÉORÈME FONDAMENTAL) : une matrice carrée d’ordre nest inversible ssi son déterminant est non nul.
D13
P3 : le déterminant est un morphisme multiplicatif de M
n
(K)dans K:
det AB = det Adet B
Mais ATTENTION de ne pas écrire det (A+B) = det A+ det B!!!!
REM : on déduit de P3 et P2 que AB inversible implique Aet Binversibles ; en particulier AB =I
n
implique donc A
inversible, et B=A
1
(SANS QU’ON AIT BESOIN DE DÉMONTRER AUSSI QUE BA =I
n
).
APPLICATION : E3
P4 : si AGL
n
(K) det A
1
=1
det A
P5 : det (λA) = λ
n
det A
D14
P6 : le déterminant d’une matrice est égal au déterminant de sa transposée :
det A= det
t
A
D15
P7 : (CORO direct de P1) le déterminant des lignes d’une matrice est le même que celui des colonnes :
det
B
can
(C
1
, C
2
, .., C
n
) = det
B
can
(L
1
, L
2
, ..., L
n
)
P8 : le déterminant d’une matrice est donc nlinéaire, antisymétrique et alterné par rapport aux lignes et colonnes.
P9 : Si on ajoute à une colonne (resp. ligne) d’une matrice une combinaison linéaire des autres colonnes (resp. lignes),
le déterminant ne change pas.
D16
VI) DÉVELOPPEMENT D’UN DETERMINANT PAR RAPPORT A UNE LIGNE OU UNE COLONNE.
DEF : on appelle matrice mineure de la place (i, j)la matrice carrée d’ordre n1obtenue en supprimant dans Ala ligne
iet la colonne j; notation : A
ij
Son déterminant s’appelle le mineur de la place (i, j).
Multiplié par (1)
i+j
,ce mineur prend le nom de cofacteur de la place (i, j).
La matrice des cofacteurs s’appelle la comatrice de A; notation :Com(A): on a donc :
Com (A) (i, j) = (1)
i+j
det (A
ij
)
P10 : développement d’un déterminant par rapport à une ligne où une colonne :
Pour toute ligne ou colonne de la matrice A, le déterminant de Aest égal à la somme des produits des termes de la ligne
par les cofacteurs correspondants :
Développement suivant la ligne i:det A=
n
j=1
(1)
i+j
A(i, j) det (A
ij
)
Développement suivant la colonne j:det A=
n
i=1
(1)
i+j
A(i, j) det (A
ij
)
4
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Exemple :
a b c
d e f
g h i
=a
e f
h i d
b c
h i +g
b c
e f
VII) APPLICATIONS DU VI)
1) P11 : le déterminant d’une matrice triangulaire est le produit des éléments diagonaux.
D17
APPLICATION de P9, P10 et P11 : on peut calculer le déterminant d’une matrice par la méthode du pivot de Gauss
(en faisant attention que si l’on multiplie une ligne ou une colonne par une constante non nulle, il faut diviser le déterminant
par cette constante pour conserver sa valeur).
EXEMPLES : E4
REMARQUE : le calcul d’un déterminant d’ordre npar le pivot de Gauss est nettement plus rapide que par la formule
σS
n
signature(σ)a
σ(1)1
....a
σ(n)n
.
Dans le premier cas, cela nécessite environ n
2
+ (n1)
2
+... + 1 + nn
3
3aditions ou multiplications, alors que dans le
deuxième, cela en nécessite environ n.n!
(le premier algorithme est dit polynomial, et l’autre exponentiel)
2) Formule pour l’inverse d’une matrice.
Les formules de développement ci-dessus s’écrivent :
det A=
n
j=1
A(i, j).Com (A) (i, j) =
n
j=1
A(i, j).
t
Com (A)(j, i) = A.
t
Com (A)(i, i)
det A=
n
i=1
A(i, j).Com (A) (i, j) =
n
i=1
t
Com (A)(j, i)A(i, j) =
t
Com (A).A(j, j)
Ce qui signifie que dans les produits A.
t
Com(A)et
t
Com(A).A, les éléments diagonaux sont égaux à det(A); on démontre
que les autres éléments sont nuls, d’où :
PROP : le produit d’une matrice carrée par la transposée de la matrice des cofacteurs est égal au déterminant de Afois
la matrice identité :
A.
t
Com(A) =
t
Com(A).A = (det A)I
n
L’inverse d’une matrice carrée inversible estdonc la transposée de la comatrice divisée par le déterminant
A
1
=1
det A
t
Com(A)
D18
REM : on retrouve : a b
c d
1
=1
ad bc db
c a .
3) Formules de Cramer pour la résolution d’un système de Cramer.
On cherche à résoudre un système de Cramer :
AX =B
De matrice carrée d’ordre ninversible Aet de second membre BM
n,1
(K)et d’inconnue X=
x
1
..
x
n
.
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