Les Troubles du Spectre Autistique

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Le 7 Janvier 2014. Auxiliaires de vie scolaire
Les Troubles du Spectre
Autistique
CRA région PACA Antenne de Nice
Service Universitaire de Psychiatrie de l’Enfant et
de l’Adolescent; Pr F.ASKENAZY Nice CHULenval
Nadine RENAUDO, Orthophoniste
Tél : 04 92 03 04 39 / [email protected]
1

Il est actuellement admis et reconnu sur la base
d’un consensus (Etats des connaissances HAS
2010) comme facteur de risque erroné :
Toute théorie, selon laquelle, un dysfonctionnement
relationnel entre la mère et l’enfant serait la cause du
TSA de l’enfant.
2
Tableau clinique :
La triade autistique
3
DEFINITION

L'autisme est actuellement défini par un ensemble de critères :

Trois critères concernent la nature des anomalies du développement
observées = des troubles qualitatifs du développement dans trois domaines
majeurs :







Le développement de la communication
Le développement des relations sociales (interactions)
Le développement des activités de jeu, de l'imagination et des centres d'intérêt.
Le quatrième est un critère d'âge de début ou d'apparition des premiers
symptômes (avant 3 ans).
Le tableau clinique complet est constitué entre 3 – 5 ans.
RMQ : L'autisme est trois à quatre fois plus fréquent chez le garçon que chez
la fille
L'autisme apparaît dans toutes les classes sociales.
4
Particularités de la symptomatologie
autistique

L’autisme est un handicap qui dure toute la vie


Un diagnostic posé dans l’enfance est fiable à l’âge adulte.
Les symptômes autistiques sont variables et évolutifs

Ils dépendent :




De l’âge chronologique du sujet
Du niveau de développement du sujet (du niveau intellectuel,
langagier)
De l’intensité du trouble autistique
Des signes associés
La symptomatologie autistique progresse et se modifie de l’enfance à l’âge adulte
5
SIGNES D’ALERTE ABSOLUS
•... Pas de babillage à 12 mois
•... Pas de gestes (pointage, au revoir de la main) à 12 mois
•... Pas de mots à 16 mois
•... Pas de combinaisons de 2 mots spontanées
(pas seulement écholaliques) à 24 mois
•... N'importe quelle perte de compétences (soit langage ou
sociale) à tout âge
6
Définition de l’Autisme et des TED
Différentes formes cliniques
Ces anomalies qualitatives constituent une caractéristique envahissante
du fonctionnement du sujet, en toutes situations.
HETEROGENEITE TROUBLE AUTISTIQUE
7
Anomalies de la COMMUNICATION
1- Anomalies de la communication verbale



Le langage soit absent, soit perturbé (> 4-5 ans).
Troubles du langage (Écholalies ,Stéréotypies verbales/Rituels verbaux,
Inversions pronominales , Néologismes, Questions ou commentaires
inappropriées)
 Intonation, volume, rythme/Expression vocale
Si pas de retard de langage : déficit conversationnel et trouble de la
pragmatique du langage.
2 Anomalies de la communication infra verbale





Pas de pointage, pas d’attention conjointe
Pas de gestes instrumentaux, conventionnels pour communiquer
Il n’a pas ou peu d’imitation, pas de jeu de faire semblant
Il ne porte pas attention aux voix, ne répond pas à son prénom.
Sensibilité excessive aux bruits.
8
Anomalies des Interactions Sociales Réciproques

Régulation des Interactions Sociales


Relations sociales


Pas de jeu partagé avec ses pairs, isolement relation, réponses inadaptées
aux approches des autres enfants
Réciprocité socio-émotionnelle






Ne croise pas le regard, n’adresse pas de sourire social, faible variété
d’expressions faciales pour communiquer, pas d’engagement corporel
Déficit de la cognition sociale ( reconnaissance des émotions TOM)
Partage d’émotions
Faible expressivité faciale
Pas d’initiative sociale
Utilise le corps de l’autre pour communiquer
Difficultés à initier la relation
9
3- INTERETS ET COMPORTEMENTS
REPETITIFS ET STEREOTYPES

Intérêts restreints et répétitifs (intensité)


Résistance aux changements





Boire toujours dans le même verre
Empreinte toujours le même chemin
Stéréotypies


Lumière, Lécher les objets, Renifler, Touché
Rituels


Lieux nouveaux, Changements mineurs de l’environnement
Intérêts sensoriels particuliers


Tout ce qui tourne, Manipulation sans fin d’objet, intérêt thématiques scientifiques
Mouvements anormaux répétitifs
Gestuelles
Balancements
Automutilations
10
Signes cliniques associés

Peurs bizarres

Bruits domestiques (aspirateur, perceuse…)

Troubles du comportements

Troubles psychomoteurs



Troubles alimentaires


Retard de développement psychomoteur
Troubles praxiques
Sélectivité alimentaires
Troubles sphinctériens

Retard d’acquisition
11

Diagnostic différentiel

= = > Retard de développement (déficience intellectuelle qui
partage des signes avec l’autisme).
= = > Troubles sensoriels (troubles auditifs)
= = > Dépression du nourrisson (éléments de rupture relationnelle
nette dans la première enfance et une reprise de la dynamique
développementale même s’il reste ensuite des séquelles).
= = > Troubles du langage réceptif et expressif (mais en général
les enfants présentent de bonnes compétences de communication infra
verbale : gestes instrumentaux, conventionnels, pointage du doigt,
mimiques faciales…).
= = > Précocité intellectuelle
= = > TDAH (retentit sur l’adaptation socio-environnementale, les
relations sociales mais pas d’altération de la communication pas
d’intérêts restreints).





12
Grande diversité des pratiques thérapeutiques et de prises en charge
Trois composantes
Le soin



Guidance parentale
Compréhension psychopathologique
Prises en charge rééducatives
Approche éducative spécifique
Éducation structurée
 TEACCH
 ABA, scénarios sociaux
Outils compensant le handicap
 PECS

La socialisation
L’intégration scolaire/sociale
13
1er Tableau clinique :
Autisme de haut niveau de
fonctionnement
14
Autisme haut niveau – Aspect développemental
0-5 ans
Triade symptomatique classique
Environs de 5 ans
Langage :
Echolalies/stéréotypies verbales
Inversions pronominales
Absence de réciprocité
Apparition du langage
Modification de certains signes autistiques
Persistance des troubles des interactions sociales
Pics d’habileté :
Discrimination perceptivo-visuelle
Mémoire
Faiblesse:
Graphisme
Compréhension particulière
Profil cognitif
QIg normal avec une différence significativeQIp > QIv
Evolution
le tableau clinique est différent de celui du jeune enfant.
15
2ème Tableau clinique :
Le syndrome d’Asperger
16
Cas particulier du diagnostic précoce du syndrome
d’Asperger.

Diagnostic posé en moyenne > 10 ans.

Enfant sans retard mental
Enfant sans retard de langage (langage qui apparaît traditionnellement avant la marche,
et qui tout au long du développement de l’enfant et même à l’age adulte restera audessus de la normale). Eléments de répétitions dans le langage.
Déficit conversationnel et troubles pragmatiques du langage
Déficit interaction sociale réciproque
Jeux et activités de jeux répétitifs
Reconnaissance récente de ce syndrome
Grande diversité interindividuelle
Entrée en collectivité










Isolement relationnel
Décalage avec les autres enfants
Ses particularités :




Souvent est évoquée la précocité intellectuelle
Maladresse motrice
Hyperlexie
Relations correctes avec l’entourage proche/relations inappropriées avec ses pairs.
17
Syndrome d’Asperger – Aspect développemental
Avant 3 ans
Langage
Développement psychomoteur
Joue seul.
Période primaire
C’est l’âge d’or+++ sur le plan cognitif.
Majoration de l’isolement
Problème lors des expressions écrites
A l’entrée en maternelle
On admire leur langage précoce
Hyperlexie - excellente mémoire
Difficultés graphiques
Isolement social
Début des centres d’intérêts restreints
Le collège
Majoration de l’isolement social
Début des persécutions scolaires+++
Début des difficultés d’apprentissage
Troubles motricité fine (80%)
Aspect immature /dépendant très éloigné
des préoccupations des adolescents.
Le lycée
Majoration des troubles des apprentissages/Isolement…
Adulte
Difficultés professionnelles
18
Relationnelles/sociales
Certains sujets sont très demandeurs de communication
MAIS
elle est souvent inappropriée (maladroite) et vouée à l’échec.
A l’origine de réactions émotionnelles violentes,
de manifestations d’agressivité
= = > FRUSTRATION +++ qui découle de la mauvaise compréhension
des situations ou du vécu d’échec lors de frustration.
Relations sociales empruntes de vécu PERSECUTIF
INTERPRETATIF et ERRONE
19
EVOLUTION DES CONCEPTS
AUTOUR DES MODALITES DE
FONCTIONNEMENT DU SUJET
AVEC AUTISME
20
Fonctionnement des personnes avec TSA
Spécificité du fonctionnement autistique
La diversité des fonctionnements des personnes avec autisme nécessite d’en
repérer la singularité + DEFICITS ET LES PICS D’HABILETES
dans l’objectif d’adapter les projets d’accompagnement personnalisés.
Particularités
Traitement de l’information
Singularité
Pluralité
Spécificités
Pics de compétence
Hétérogénéité
développementale
Diversité
Fonctionnement
particulier
Différences
21
Fonctionnement sensoriel :
Modulation sensorielle
Il a été mis en évidence des troubles de la modulation sensorielle
Une réactivité particulière aux différentes stimulations
sensorielles :
Hyperréactivité : réaction exagérée, vive et/ou
prolongée à une stimulation sensorielle ;
Hyporéactivité : méconnaissance ou réponse lente à
une stimulation sensorielle ;
Recherche de stimulation : intérêt marqué ou
provocation d’expériences sensorielles intenses ou
prolongées.
22
Réactions aux stimulations sensorielles (d’après Rapin et Tuchman 2008)
TOUCHER
Hypo
Insensibilité à la douleur ; automutilation ; recherche de
pression profonde
Hyper
Intolérance à certaines textures (dont aliments)
Recherche Recherche de certaines textures
Hypo
Difficultés pour reconnaître les visages ; évitement du regard
; troubles de la vision du mouvement ; méconnaissance
d’obstacles
Hyper
Perception du détail renforcé
VISION
Recherche Attirance par les lumières
Hypo
Ne se retourne pas à l’appel de son nom ; manque de
conscience du ton de la voie/prosodie
Hyper
Intolérance au bruit et à certaines fréquences ; oreille
absolue relativement fréquente
AUDITION
Recherche Provoque certains bruits, recherche ou répétitions de
chansons ou musiques
Particularités de la perception en modalité visuelle :
Traitement global de l’information intact mais un traitement
local de l'information supérieur (Les personnes avec autisme sont capables de
traiter l’information de manière globale quand on leur demande de le faire de façon explicite).
Un surfonctionnement perceptif en modalité visuelle (mais
aussi auditive). = = > Compétences en puzzles et détection de
figures cachées.
La perception visuelle de certains mouvements est défectueuse.
24
Eye-tracking (Klin et al 2002)
25
Fonctionnement cognitif :
Mémoire :
La mémoire à court terme/mémoire de travail est intacte dans l’autisme,
sauf quand les tâches sont complexes ou qu’il s’agit de tâches spatiales.
La mémoire à long terme épisodique :
le rappel libre et la reconnaissance pour du matériel simple ainsi que le
rappel indicé sont réussis de manière comparable aux témoins, mais le
rappel de stimuli plus complexes, verbaux et spatiaux est perturbé,
la mémorisation de l’information contextuelle (ou mémoire de source)
est déficitaire dans les aspects sociaux du contexte (visages, émotions,
référence à soi),
la remémoration consciente de l’événement à mémoriser est moins
fréquente que chez les témoins (dates).
Difficultés à raconter un évènement
26
Cognition sociale (Déficit du traitement des émotions)
Déficit dans la reconnaissance des émotions
les stimuli émotionnels
Déficit de compréhension des situations sociales
Déficit de l’expressivité émotionnelle
Défaut de théorie de l’esprit :
Faiblesse de la cohérence centrale :
Capacité d’adaptation au changement (Ces difficultés sont associées aux
particularités de traitement des stimuli inhabituels, leur dépendance d’une modalité sensorielle
privilégiée et à leur difficulté à sélectionner les éléments essentiels).
27
Les fonctions de communication :
L'attention conjointe :
La communication infra verbale
L'imitation
Le langage :
Le langage n’est pas le canal le plus informatif pour le sujet avec autisme
quelque soit son niveau de langage.
28
Les interactions sociales



Les anomalies touchent particulièrement les comportements non verbaux
Compréhension des codes sociaux
Domaine corporel
Somatique : la personne avec autisme ne va pas rapporter spontanément les signes
fonctionnels en rapport avec une lésion ou un trouble somatique.
La douleur est à rechercher systématiquement en cas d’apparition de troubles de
comportement ou de conduites de retrait.
Comportements-problèmes :
automutilation, destruction, stéréotypies, comportement antisocial, agressivité
physique et problèmes d’alimentation
Evaluation fonctionnelle afin d'identifier la raison d’être ou la fonction de ces
comportements puis de mettre en place un programme d’intervention
clinique basé sur le soutien au comportement positif (mise en place d'un
comportement alternatif au comportement-problème).
29
Les interventions doivent impliquer de







Structurer
l’environnement
(espace,
temps,
communication, l’organisation des activités) de façon à le
rendre compréhensible par la personne avec autisme.
Tenir compte des attentes des familles.
Choisir des objectifs à court terme y compris chez l’adulte.
Activités et apprentissages tenant compte de l’âge de la
personne et de son milieu.
Prévoir une durée suffisante d’exposition de la personne
aux activités d’échange et d’éducation.
Prévoir la généralisation des acquis.
Réévaluer et réajuster les propositions éducatives.
30
Pourquoi scolariser un enfant autiste ?
1- Loi de Mars 2005
2- Que va lui apporter la scolarité ?
31
POUR L’ENFANT

Socialisation
Intégration d’un enfant différent
 Socialisation (imitation des pairs)
 Contact avec ses pairs (notion de partage), sollicitation
 Participation à une dynamique de groupe



Maternelle (Activité de groupe, temps de chanson, sortie, jeux
moteurs)
Apprentissages
scolaire/pédagogique/éducatif
 Approche d’un rythme de vie ritualisé (basé sur le visuel
en maternelle)
 Adaptation à un environnement nouveau

32



L’enfant autiste se développe autrement, il apprend
autrement.
Évolution de ses troubles dépend de facteurs prédictifs
et de critères qui nous échappent.
Son profil cognitif est constitué de secteurs de déficit et
de secteurs de performances.
Les objectifs de la scolarité seront fonction de chaque
enfant et seront discutés avec l’équipe qui le prend en
charge et l’équipe pédagogique à travers le projet
personnalisé de scolarisation.
33

Comment fonctionne sur le plan
psychique/cognitif un enfant autiste ?

Quels liens avec les symptômes cliniques ?

Quelles hypothèses ?

Quelles propositions ?
= = > Particularités de chaque enfant.
34
Domaine de la cognition

Perception
Distorsions auditives

Clinique :


Hypersensibilité à certains bruits
Réponse à la voix humaine
Distorsion visuelle

Clinique :


Attirance pour les lumières, ce qui tourne…
Intérêts prépondérants
Reconnaissance des émotions sur les visages

Clinique :


Non reconnaissance des émotions
Comportement inapproprié
35
Attention


Attention visuelle
Attention auditive
Mémoire


Mémoire perceptivo-visuelle
Capacité à mémoriser des items sans lien
Fonctions exécutives
Planifier les actions
Repérer buts et sous buts
Généralisation
Temps de latence
à une réponse à une action
Praxies – Psychomotricité fine

Difficultés graphiques
36
CONCLUSION






L’autisme est un handicap qui dure toute la vie
Le diagnostic d’autisme est clinique, un bilan complet
psychiatrique et médical est nécessaire.
Extension du concept avec l’introduction de la notion de spectre
autistique.
Les idées étiologiques évoluent et s’orientent vers la notion de
trouble neurodéveloppemental.
La prise en charge relève d’un partenariat entre professionnels
spécialisées et non spécialisés dans l’autisme.
La scolarité est une composante à part entière et majeure de la
prise en charge de l’enfant autiste dans sa globalité.
37



Site internet à l’usage des Auxiliaires de
Vie Scolaire:
www.guidespratiquesavs.free.fr
38
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