LA GRÈCE ANTIQUE
Pourquoi avoir écrit un livre sur la Grèce antique et plus
particulièrement sur l'Empire athénien qui a duré un peu plus d'un demi-
siècle (de 466 av. J.C., fin des guerres médiques contre la Perse, à 404, fin
de la guerre du Péloponnèse contre Sparte) ?
Indépendamment de l'attrait qu'exerce sur moi la philosophie grecque
et particulièrement celle de ses deux plus illustres représentants : Platon et
Aristote, mes lectures des historiens modernes travaillant sur ce pays et
cette période m'ont donné à penser qu'il était intéressant de faire le point
sur tout ce qui nous unit aux Grecs et sur tout ce qui nous en sépare.
Lorsque, par exemple, l'on s'intéresse à la vie quotidienne des Grecs, on
se demande pourquoi des idées qui nous semblent de nos jours si évidents
n'ont pas effleuré leur esprit, alors que, par ailleurs, ils étaient capables de
s'élever à un haut degré d'abstraction et à un niveau sans précédent en
matière de spéculation philosophique. Peut-être leur manquait-il le sens
pratique ? Mais pourquoi, alors qu'ils étaient confrontés à des problèmes
matériels et financiers de grande envergure, notamment à l'occasion de
toutes les guerres qu'ils n'ont cessé de livrer aux cités voisines et qu'ils ont
fini par perdre (guerre du Péloponnèse), n'ont-ils rien fait pour améliorer
leur situation économique et stratégique ?
De sorte qu'on se dit que la philosophie, la politique et l'humanisme de
Platon et d'Aristote étaient trop en avance sur leur temps pour pouvoir
changer la mentalité de leurs concitoyens. En somme, il n'a nullement été
tiré parti, sur le plan pratique, des avancées conceptuelles sans précédent
qui se sont fait jour alors, et qui ont été finalement des ferments de
conservatisme beaucoup plus que des facteurs de progrès.
L'exemple grec montre bien que ce n'est que dans certaines périodes