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UE2 – BIOPATHOLOGIE
Georges
Date : 21/09/2016
Promo : P2 2016/2017
Plage horaire : 14-16h
Enseignant : A. Georges
Ronéistes : CHANE-LAI Caroline
PAYET Audrey
MARQUEURS BIOLOGIQUES DES CANCERS
Dépistage et Suivi
I)
1)
2)
3)
Histoire naturelle et Marqueurs de prédisposition
Histoire naturelle des cancers
Quels marqueurs des cancers ?
Marqueurs de prédisposition
II) MT circulants (MT= Marqueurs tumoraux)
1)
2)
3)
Qualités théoriques des MT
Origines des MT
Les méthodes de dosage au laboratoire = Immunodosages
III) Lecture d’un résultat
IV) Principaux MT utilisés
V) Applications à la clinique
1)
2)
3)
4)
Dépistage
Diagnostic
Evaluation du traitement
Cinétique
VI) Quelques exemples
1)
2)
3)
1
PSA et prostate (PSA=Antigène Prostatique spécifique)
CA15.3 et sein
Tg et CDT (Thyroglobuline et Cancer Différencié de la Thyroïde)
I. Histoire naturelle et marqueurs de prédisposition
Schéma à apprendre
On considère que le dosage de MT (= marqueurs tumoraux) est proportionnel à la quantité de tissus
cancéreux.
Dans la maladie cancer, il y a plusieurs étapes :
1)
Etape muette = stade infraclinique
A ce stade, la maladie est silencieuse (on ne peut pas la dépister, pas de symptômes). C’est le temps qui
s’écoule entre la naissance d’une première cellule transformée (ATTENTION : pas encore tumoral à cette
transformation mais dysplasique) et le moment où elle devient cancéreuse. Un certain nombre de facteurs
cancérogènes ( ces derniers pouvant être soit initiateurs, soit promoteur) vont agir sur une cellule qui
présente une condition cancéreuse éventuelle, créer une lésion précancéreuse et la transformer par la suite
en cellule cancéreuse.
A ce stade le médecin peut passer complètement à côté du diagnostic.
2)
Phase clinique
Lorsqu’on peut dépister ce cancer, on peut considérer qu'un certains nombre de cellules sont devenues
tumorales: C’est là qu’on utilise les MT (l’idéal c’est que ce MT soit présent dès le début de cette phase car
plus on dépiste tôt, mieux on peut traiter.) Selon le nombre de ces cellules tumorales présentes, la maladie
sera parlante cliniquement, biologiquement, sur les techniques d’imagerie. On a également une phase
préclinique où il n’y a pas de symptômes mais où on peut dépister. Dans la phase clinique, il y a des
symptômes ( les premiers symptômes apparaissent à un gramme de tumeur) et le patient évoluera vers le
décès si le nombre de cellule tumorale est trop important mais également si pas de thérapeutique, ou
thérapeutique non efficace. L'évolution de la maladie va être déterminée par le nombre de cellules
tumorales restées dans l'organisme. Cette phase clinique se déroule lorsque le cancer devient invasif.
Voici donc l’évolution d’un cancer du stade pré-cancer à un stade de cancer avéré (invasif) jusqu’au décès
éventuellement par évolution spontanée de la maladie.
Ce qui est intéressant c'est de pouvoir dépister un cancer à la limite entre le stade infraclinique et le stade
clinique. L'idéal est donc de le dépister avant l'apparition des premiers signes cliniques. Cela est parfois
2
possible, notamment avec les dépistages systématiques qui concernent par exemple le cancer du sein (avec
la mammographie).
1) Histoire naturelle des cancers
Voici les différentes étapes du cancer :

Stade infraclinique (initiation, promotion, progression…)
Ce stade est caractérisé par une absence de symptôme et il est d'une durée variable.
Exemple : Dans certains cancers du sein, cette étape dure 5 ans environ (avant le début de la maladie).
On a des prédispositions cellulaires qui sont influencées par des facteurs environnementaux et des modes de
vie, qui vont déclarer le cancer. Cependant on ne le sait pas et on n’a pas de moyens de le mettre en
évidence.

Dépistage et diagnostique
Certains marqueurs, pas forcément biologique, ainsi que les techniques d'imagerie permettent de dépister le
cancer avec une assez bonne fiabilité. Cependant, les marqueurs tumoraux sont peu utilisés au stade de
dépistage. Ce qui est regrettable car si on pouvait tous les utiliser, ce serait facilitant puisqu’on pourrait
agir sur la maladie à des stades très précoces. Le diagnostic d'un cancer se fait après un prélèvement, après
une biopsie, après une ponction, avec une mise en évidence des cellules qui sont des cellules dissuasives, qui
sont des cellules pathologiques.
Si les premiers symptômes apparaissent ou s’il y a un diagnostic positif, on établit un bilan diagnostique et
un bilan d’extension, qui vont permettre de déterminer la gravité de la maladie (qui fait souvent appel à des
techniques d’imagerie (traditionnelle, scintigraphie…) avec l’aide des MT :
Éléments de pronostic de la maladie
-
Élément prédictif de réponse à la thérapie (évolution de la maladie)

L’ensemble de ces éléments conditionnera le traitement (chirurgical, radiothérapie, chimiothérapie,
hormonothérapie). On va déterminer un traitement le plus adapté possible

Traitement – Evaluation du traitement
Le traitement privilégié du cancer est la chirurgie. Mais après une chirurgie, ou même lorsque la
chirurgie est impossible, il est important de mesurer l'efficacité du traitement. L'évaluation de
l'efficacité du traitement se fera grâce à des dosages de marqueurs. Et ces dosages vont permettre de
déterminer s'il est utile de continuer le traitement ou s'il faut le changer.

Surveillance
C'est la phase qu'on espère la plus longue possible. La surveillance de la maladie se fait grâce à des
dosages de marqueurs ou grâce à l'imagerie. C'est dans cette phase de surveillance de la maladie
(après une rémission non complète) que l'on va utiliser le plus ces dosages de marqueurs : pour
déceler une récidive ou une réascension.
2)
Quels marqueurs des cancers ?
 Marqueurs tissulaires exprimés directement au niveau de la tumeur (pour les laboratoires
d’histologie et cytologie/ laboratoire d'anatomo-pathologie). C'est grâce à ces marqueurs que l'on
va diagnostiquer et typer la tumeur. Ces marqueurs tissulaires peuvent être :
- Génomiques (ADN tumoral)
3
- Immunohistochimiques (comme des récepteurs hormonaux)
- Cytosoliques : récepteurs hormonaux au niveau du cytosol. Utiles dans le cancer du sein car
selon la présence ou non de ces récepteurs hormonaux, la patiente disposera de 2 types de
thérapeutiques différentes.

Marqueurs génomiques de l’individu
Gènes de prédisposition (recherchés dans les laboratoires par des techniques de biologie
moléculaire)

Marqueurs exprimés et sécrétés par la tumeur (LES PLUS COURANTS)
Ils deviennent des marqueurs circulants (sériques, même s’ils ne sont pas seulement
appréhendés dans le sérum) que l’on va doser avec des techniques simples que l’on peut
utiliser en routine dans des laboratoires de biologie médicale de ville ou hospitalier.
On peut également les appeler biomarqueurs.
3)
Marqueurs de prédisposition
Ils déterminent des facteurs de risque (en terme statistique). Si on met en évidence tel gène chez un cas
index ou de manière fortuite après une enquête génétique d’un apparenté de cas index, cela augmentera le
risque d’un individu de développer un cancer.
- Entre 5 et 10% des cancers sont des formes héréditaires.
- Mais a contrario, dans les cancers du sein, côlon, prostate, l'hérédité est plus forte (ils sont
héréditaires dans 10% des cas).
- On sait que la transmission d’un gène altéré va entraîner un risque de cancer élevé de 50 à 70%
(pour les risques les plus importants).
Différence entre anomalie somatique et anomalie constitutionnelle à savoir.
Anomalie somatique : limitée aux cellules tumorales, non transmissible.
Anomalie constitutionnelle : touche toutes les cellules, y compris les gamètes, donc transmissible (à la
descendance).
Pour qu’une personne présente un marqueur de prédisposition, il faudra qu’il ait une anomalie
constitutionnelle génétique qui lui aurait été transmise par un apparenté.
NB : Les marqueurs de pré-disposition sont des marqueurs génomiques.
A)
Démarche diagnostique des formes héréditaires
C’est-à-dire qu’on présente un risque statistique plus important que la population générale de développer
un cancer dès lors que l’on présente une mutation ou anomalie d’un gène).
Elle présente 3 étapes :
Confirmer une prédisposition héréditaire chez une personne atteinte de cancer
Identifier la mutation prédisposante
Prise en charge adaptée du patient
B) Confirmer la prédisposition à un cancer héréditaire
Plusieurs critères permettent de supposer qu’un cancer est héréditaire :
Sur des caractères histologiques ou génomiques de la tumeur
Exemple : Cancer colique (instabilité des microsatellites)
- Cancer médullaire de la thyroïde (gène Ret)
4
Sur des critères purement génétiques
Lorsqu’on voit un nombre de cas similaires d’une même branche d’hérédité, on envoie le patient chez le
médecin généticien pour rechercher certaines prédispositions génétiques.
Sur des critères communs aux formes avec prédispositions héréditaires
Par exemple la multifocalité (c’est lorsqu’un cancer a plusieurs foyers de localisation dans le même organe)
C’est aussi la précocité de l’âge de survenue : cancers coliques HNPCC = cancer héréditaire du côlon
survenant avant 40 ans (mutation des gènes MMR)
C) Identifier la mutation
On cherche à identifier la présence ou l'absence des mutations les plus communes (exemple : Ret pour le
cancer médullaire de la thyroïde).
Chez une personne atteinte (cas index)
Si la mutation est retrouvée, on va la rechercher chez les apparentés (les apparentés sont les descendants
mais aussi les ascendants).
 Probabilité de 50% de retrouver cette mutation chez les apparentés au premier degré (enfant, fratrie)
car transmissible de manière automatique par les gamètes.
Pour identifier cette mutation, on peut le faire par :
- Séquençage direct du gène (quand on peut trouver un séquenceur)
- Par des méthodes d’amplification de type PCR = recherche délétion partielle ou totale d’un
gène
Ces maladies à transmission et prédisposition génétiques ont une prise en charge particulière parce que les
patients sont orientés, vus en consultation pluridisciplinaire avec un médecin qui va prendre en charge la
tumeur, mais également un médecin généticien et un laboratoire qui va faire des recherches de mutations
susceptibles d’affirmer que tel ou tel individu de la branche familiale est atteint.
Principaux cancers et gènes impliqués
D)






Sein : BRCA1 (risque 65%) (exemple : Angélina Jolie) ; BRCA2 (50%)
Ovaire : BRCA1 (30%), BRCA2 (11%)
Côlon non polyposique : MLH1, MLH2, MSH6 (70%)
K médullaire thyroïdien des NEM 2 (néoplasie endocrinienne multiple) : RET (> 90%)
Rétinoblastome : Rb 1 (>90%)
Mélanomes : P16, CDK4 (60%)
E)
Cancer médullaire de la thyroïde
Tout d'abord, il faut savoir qu'il existe deux grands types de cancer de la thyroïde :
Cancer Médullaire de la Thyroïde (qui se forme à partir des cellules C, qui sécrètent un peptide ->
la calcitonine, cette calcitonine est donc un marqueur du Cancer Médullaire de la Thyroïde.) Un
dosage de calcitonine qui met en évidence une calcitonine élevée, c'est-à-dire au delà du seuil de
discrimination, est en faveur du cancer médullaire de la thyroïde. Ce type de cancer est le moins
fréquent des cancers de la thyroïde.
NB : La calcitonine est un marqueur très orientant de CMT, alors que ce n'est pas le cas pour pas mal
d'autres marqueurs biologiques.
5
-
Cancer Différencié de la Thyroïde, pour lequel le marqueur est la Thyroglobuline.
En ce qui concerne le CMT (Cancer Médullaire de la Thyroïde) :
- Une enquête génétique devant tout cas de CMT chez un cas index et qu’on met en évidence une
mutation du gène RET.
Lorsqu’on fait le diagnostic histologique du CMT chez un cas index, on sait qu’il a potentiellement une forte
composante génétique, donc le médecin va préconiser une enquête génétique et recherche de mutation du
gène RET chez tous les apparentés du cas index (ascendants et descendants).
-
Si présence de la mutation prédisposante chez un apparenté, ce dernier aura à peu près 100% de
risque de CMT à 40ans
-
Dans ce cas, il sera préconisé une thyroïdectomie (ablation de la thyroïde) préventive dans le but
d’éviter ce cancer médullaire à l’âge adulte. On fait de même chez l’enfant de 3 ans.
F)
Cancer sein – ovaire
Les mutations prédisposantes sont : BRCA1, BRCA2, qui sont des gènes relativement proches. Ces
mutations exposent à un risque de 50 à 70% de cancer du sein
 Surveillance accrue : clinique, radiologique
 Prévention hormonale : ovariectomie en pré-ménopause
 Mastectomie prophylactique sur sein controlatéral ou bilatéral prophylactique si la patiente est
demandeuse. On attend que ces femmes porteuses de la mutation aient des enfants avant de leur
proposer cette intervention.
 Enquête familiale
Ces mutations exposent aussi à 30% de risque ovarien
 Ovariectomie prophylactique à partir de 40 ans, si la patiente est demandeuse.
II. Marqueurs tumoraux circulants (Témoins de la maladie
cancéreuse ou « Biomarqueurs »)
1)
Qualités théoriques des MT

Témoin précoce de la maladie
Les marqueurs circulants permettent de détecter une tumeur avant l'imagerie conventionne et parfois, même
avant les signes cliniques : ils permettent de détecter une tumeur à partir de 10^6 cellules alors que
l'imagerie conventionnelle ne la détecte qu'à partir de 10^9 cellules et les signes cliniques qu'à partir de
10^12 cellules.
Mais, il faut savoir qu'après les dosages, on aura les résultats d'imagerie qui vont venir se superposer aux
résultats des dosages et qui vont permettre de distinguer ce qui est bénin de ce qui est malin.
 Dosages biologiques = examens non invasifs et de faible coûts
Paramètres facilement accessibles (liquides biologiques : sang (sérum), LCR (tumeur cérébrale : diffusion de
ces marqueurs. Lorsqu’on met en évidence de l’AFP qui ne doit normalement pas être présent dans le LCR,
on peut conclure que c’est en faveur d’un envahissement), liquide de ponction : pleurale, dans le cas de
kystes : ovarien, du sein, pancréatique, thyroïdien…, liquide d’ascite comme lors d’un hépatocarcinome)
Les conditions analytiques de dosages seront importants à savoir pour le biologiste dans ces différents
sérum car les conditions ne seront pas les mêmes. Ils sont non opérateur dépendant
6
Question d'élève : Le prélèvement n'est-il quand même pas un peu invasif (aiguille, etc) ?
Réponse : Oui c'est vrai que c'est invasif, simplement, je veux dire que ce n’est pas invasif comparé à la
biopsie, à la ponction sternale....

Prélèvements répétés dans le temps -> suivi
Définition des marqueurs tumoraux circulants
Pourquoi des marqueurs circulants ?
Idéalement
- Ils devraient être présents et exprimés uniquement lors de la transformation maligne de la cellule
- Absents de la cellule normale
- Ils devraient détecter un Ag spécifique de la tumeur
En réalité
- Les marqueurs tumoraux sont des Ag associés aux tumeurs
- Ces Ag sont exprimés en quantité plus importante que dans la cellule normale : on cherche donc une
augmentation de conentration physiologique.
On a donc des marqueurs qui en réalité sont présents dans les tumeurs mais également dans les tissus sains,
il faut donc prendre en compte les conditions physiologiques dans lesquelles le marqueur circulant
apparaît, de ses valeurs mais surtout d'observer la cinétique des marqueurs (au lieu de prendre des valeurs
isolées) pour avoir de bonnes analyses avec les marqueurs circulants. Le marqueur tumoral n’existe donc
pas. Il faut faire la part des choses.
2) Marqueurs tumoraux
Il y a plusieurs possibilités :
- Production et réapparition d’une protéine dont la synthèse est normalement réprimée après la naissance,
qu'on appelle Ag oncofoetaux Exemple: alphafoetoprotéine et antigène calino embryonnaire.
- Nécrose cellulaire pouvant libérer dans la circulation des déterminants antigéniques partiels ou entiers
- Sécrétion inappropriée d’une hormone ou d’une immunoglobuline (cette dernière est très sensible car
concentration très fixe physiologiquement et ne doit pas trop augmenter, exemple : il y a
augmentation d'une immunoglobuline monoclonale qui devient un marqueur du myélome ou il y a
une augmentation dans certaines pathologies hématologiques.)
- Production de protéines onco induites (accessibles aux techniques de dosage dans les liquides
périphériques), c'est-à dire-que la maladie a entraîné la production de protéines qui normalement en
situation physiologique n'existent pas.
- Passage d’enzymes dans la circulation générale confinées normalement dans le tissu et qui passent dans le
sang au-delà d’une certaine concentration. Exemple : le PSA existe à l'état physiologique dans le sérum, et
lors d'un cancer de la prostate, avec notamment une effraction de la capsule, il se retrouve dans la circulation
périphérique avec une concentration plus importante qu'en situation physiologique.
Quelque soit les structures des MT on va pouvoir les doser avec des méthodes simples et
reproductives.
3) Les méthodes de dosage au laboratoire = Immunodosages
A)
Qu’est-ce qu’un immunodosage ?
Méthode aussi utilisée pour dosage d’hormones, stéroïde, etc…
7
Immunodosage : utilise le principe immunologique de la réaction antigène-anticorps (sans rien présager de
l’activité biologique du marqueur que l’on va doser. Capacité de ce marqueur à produire une réaction
immunologique mais ce n’est pas pour ça que le marqueur existant possède une activité biologique : bien
comprendre la différence entre les capacités immunologique et l’action biologique d’un marqueur).
Antigène : substance douée de la propriété de provoquer dans un organisme une réponse immunitaire, c'està-dire une production d'anti-corps contre elle-même.(tout ce qui va être en capacité de produire une réponse
immunitaire sera potentiellement une molécule capable d’être dosée).
Un antigène peut être un agent infectieux, viral, bactérien, un parasite…
Anticorps : Après injection à un animal d’un agent immunogène, la réponse se traduit par la production
d’Ac.
Pour notre immunodosage :
Antigène : correspond aux molécules à doser… (= les MT) à condition que l’on sache fabriquer les Ac
contre ces Ag.
Anticorps fabriqués : reconnaissent des sites/épitopes/déterminants antigéniques.
Bien retenir : L’antigène est le marqueur tumoral qui est caractérisé par certains épitopes, déterminants
contre lequel on a produit des Ac. Il va se produire une réaction Ag-Ac selon deux principes.
B)
-
2 Principes d’immunodosages
Dosage par compétition
Dosage immunométrique à 2 sites ou dosage sandwich
Dans les deux cas il y a formation d'un complexe Ag-Ac que l'on va quantifier avec la mesure d'un signal de
différentes sortes. L’intensité de la réaction va être déterminée par la mesure de ce signal.
a)
Dosage par compétition = dosage par défaut d'AC
Le dosage par compétition est un dosage historique, qui était autrefois utilisé pour de petits anti-gènes peu
immunogènes. (Par exemple : stéroïdes, hormones thyroïdiennes, cortisol, androgènes...). Il s'applique peu
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ou pas du tout aux marqueurs tumoraux puisque les marqueurs tumoraux sont de grosses molécules avec
deux épitopes au moins, et plusieurs sites antigéniques contre lesquels il est facile d'obtenir des anti-corps.
Les marqueurs tumoraux sont donc des molécules fortement immunogènes.
La condition de ce dosage est le défaut d’Ac. C'est-à-dire qu’il va y avoir moins d’Ac que d’Ag. On utilise
un Ag marqué.
- L’Ac spécifique de notre antigène est fixé sur un tube.
- On introduit l’Ag à doser (le triangle orange) et on introduit également un autre Ag qui lui ressemble
beaucoup et marqué (bille bleue fixée sur le triangle blanc).
- Il y a une compétition qui va s’exercer entre l’Ag à doser et l’Ag marqué analogue vis-à-vis de l’Ac, en
sachant que la liaison se fait préférentiellement avec l'Ag à doser.
- On va éliminer ce qui ne s’est pas fixé par une étape de lavage.
- La courbe d’étalonnage (sur le format du schéma ci-dessus) qui est descendante nous montrera que le
signal est inversement proportionnel à la concentration en Ag non marqué : la concentrtaion en antigène
est donc inversement proportionnelle à la quantité de signal. Elle permet donc de mesurer le signal.

Plus il y a de triangles oranges qui va se fixer à l’Ac, moins il y a de place pour le triangle blanc (Ag
qui est marqué) et moins il y aura de signal.
b)
Dosage immunométrique par excès d’Ac ou dosage sandwich
On utilise préférentiellement cette méthode pour le dosage des marqueurs tumoraux (grosses molécules qui
sont des glycoprotéines avec multiples sites antigéniques : réaction avec plusieurs anticorps). Elle est
utilisable pour tous les marqueurs tumoraux.
Ce qui est mis en présence :
- Dans un tube il y a un Ac fixé à celui-ci.
- On met le sérum contenant l'Ag orange et on rajoute après incubation un Ac marqué (avec la bille bleue).
- A ce moment, il y a formation d’un sandwich entre le triangle orange qui est pris en sandwich entre le
premier anticorps et le deuxième anticorps marqué (ce qui n’est pas fixé va être éliminé).
- L’intensité du signal mesuré va être directement proportionnelle à la concentration en Ag.
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Plus il y aura d’Ag marqué qui sera lié, plus la concentration sera grande.
Plus la concentration d’Ag sera grande et plus on aura de signal.
A retenir: On a donc deux courbes ici radicalement différentes. La courbe immunométrique qui est
toujours applicable aux marqueurs tumoraux, mais pas la technique par compétition. De plus, la courbe
immunométrique a cette allure : plus il y a d'antigène, plus on va mesurer le signal.
C)
Marqueurs et technique de détection
Il y a 3 grandes catégories :
Radioactifs
Enzymatiques
Luminescents
Radioactifs (RIA et IRMA)
- Historiquement, le premier (< 1980)
- Méthodes de références et R&D
- Contraintes réglementaires : iode 125 (gamma et X) (le plus utilisé en laboratoire) ou tritium (β-),
limitation des déchets radioactifs : autorisation seulement à certains laboratoires de par la lourdeur
réglementaire de la gestion des déchets et des circuits d'éléments radioactifs.
- De plus en plus dans les laboratoires, ces techniques radioactives tendent à être abandonnées.
- Mesure finale : Radioactivité (cpm)
Enzymatiques (ELISA)
- Scepticisme initial (1971) : réaction enzymatique post-réaction immunologique, grande amplification
potentielle du signal
- En fonction du dosage, enzyme portée par Ag ou Ac
- Réaction enzymatique après la réaction immunologique grâce à l'ajout d'un substrat.
- Mesure finale : Absorbance à une certaine longueur d’onde. On mesure la formation d’un chromogène.
- Permet diminution de la quantité de molécules à doser
Luminescence
- Emission de lumière après apport d’énergie extérieure (unité = RLU)
- Mesure finale : Chimiluminescence. Ce sont les méthodes les plus sensibles qui détectent les
concentrations les plus basses. On mesure la formation d’un luminogène.
- Technique le plus souvent automatisée et utilisée dans les laboratoires.
E Technique la plus récente, plus sensible … et la plus utilisée également.
D)
Standardisation & calibration
Lorsqu’on met en œuvre un dosage au laboratoire pour rendre un résultat biologique, il y a 2 notions à
comprendre :
Standardisation d’un immunodosage : processus par lequel tous les dosages, de toutes les techniques,
vont donner le même résultat. Donc l’utilisation d’un standard reconnu, international. Exemple : les
fournisseurs vont développer une trousse qui considère qu'une milliunité sera dosé avec une technique, donc
toutes les techniques apparenté vont doser une milliunité. (Il n’y a pas de méthode de référence pour la
plupart des dosages, donc pas de standardisation des méthodes.
 Défaut de reproductibilité (on peut avoir des différences qui peuvent aller jusqu'à 20%) et pas de
possibilité de comparer des résultats entre des techniques différentes.Cela impose de suivre le patient
toujours avec la même technique pour que le clinicien ne se demande pas si c'est différence de
dosage à cause de la maladie qui a évolué ou à cause de la technique.
10
Calibration d’un immunodosage : étalonnage d’un signal avec des valeurs standards.
On va comparer les valeurs de ce signal avec une courbe d’étalonnage, réalisée à partir des valeurs
standards dont on connait les concentrations.
Pour les marqueurs tumoraux, il faut toujours utiliser la même technique pour des dosages utilisés chez le
même patient en raison de ce manque de standardisation des méthodes.
E)
Variabilité biologique et analytiques :
Les variations biologiques:
-Variations intra-individuelles: Les patients présentent des variétés biologiques : au sein d'un même
individu, certaines conditions physiologiques peuvent entraîner des concentrations variables d'un
marqueur.
-Variation interindividuel : Même si les patients présentent la même pathologie, on ne peut les mettre sur
un pied d'égalité car ils ne vont pas présenter la même évolution de la maladie ou la même élévation des
marqueurs tumoraux.
La variabilité analytique:
C'est la variabilité que l'on peut avoir en dehors de la standardisation, mais aussi en fonction de la
standardisation, ou encore en fonction des conditions de mise en oeuvre des kits. C'est aussi ce qui
conditionne les variabilités inter-techniques.
Il ya 3 causes principales à cette variabilité inter-technique:
-Hétérogénéité moléculaire du marqueur:
Exemple: L'HCG est le marqueur de la grossesse. Cette hormone peut avoir des variants de
glycosylation. Toutes les techniques ne peuvent mettre en évidence ces variants car ils sont
incapables d'être détectés par certains anticorps qui sont utilisés dans certains troubles.
-La qualité et la spécificité des anticorps
Le fournisseur d'anticorps préconisé est SANTOCORPS. Il faudrait que les dosages soient étalonnés vis à
vis d'une structure moléculaire particulière.
-Problème techniques
Ils peuvent être faciles à mettre en évidence ou au contraire compliqués. On peut rencontrer des
problèmes techniques en fonction de la conservation des prélèvements et de la prise en charge des
échantillons.
On peut rencontrer également des problèmes de prescriptions inappropriées pas les cliniciens.
-Effet crochet
Lorsque l'on dose un marqueur qui est en concentration très élevée, donc lorsqu'on arrive en haut de la
gamme d'étalonnage, on se retrouve en saturation des anticorps : c'est-à-dire que tous les anticorps sont
utilisés, mais il reste de l'AG à mesurer. On va donc avoir une mesure de la concentration inférieure à la
concentration réelle. On va devoir réaliser une dilution pour mesurer la concentration réelle.
-Effet des anticorps endogènes:
Ces anticorps sont présents dans le sérum des patients et ils vont interférer dans le dosage. Lors du dosage
sandwich, les anticorps endogènes vont entrer en compétition avec les anticorps marqués que l'on introduit.
Exemples d'anticorps endogènes: AC anti-thyroglobuline ou AC anti-immunoglobuline. Cela peut entrainer
des résultats faussement élevés ou faussement abaissés.
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On retrouve cet effet dans des contextes particuliers que sont les pathologies auto-immunes, ou lors de
production importante d'anticorps lors d'une réaction immunitaire, ou après injection d'anticorps : des
immunoglobulines ou après la mise en oeuvre de certaines immunoscintigraphies par exemple.
III.
Lecture d’un résultat du dosage d’un MT
Après avoir fait le dosage, on estime qu'on a un résultat fiable (maîtrise de la technique au laboratoire,
spécificité connue, on sait qu'elle est standardisée ou pas, que si elle semblait très élevée on a fait une
dilution) rendu dans l'unité de dosage du MT.
Il ne s'agit pas de comparer la valeur de ce marqueur à un intervalle de référence (pas comme glycémie par
ex. ou hormone thyroïdienne): la lecture d'un résultat de dosage d'un MT est conditionnée par la spécificité
et la sensibilité du MT. Puis on va faire un compromis entre spécificité et sensibilité vis à vis d'une
localisation donnée, d'une maladie donnée, afin de choisir un seuil de discrimination.
Les qualités théoriques d’un MT sont :
- La spécificité : c'est lorsque l’on met en évidence un marqueur et qu'on peut le rattacher à quelque chose
de très précis. La synthèse du marqueur n'est assurée que par les cellules cancéreuses : la spécificité de la
maladie cancéreuse permet le diagnostic bénin/malin (présence d’un marqueur = tumeur maligne ; absence
= bénigne), la spécificité d’un organe permet de localiser la tumeur primitive, ou alors il y a la spécificité
d'une localisation métastatique.
Donc une spécificité forte est une absence de faux positif, ou une forte probabilité d’un test négatif si le
sujet est sain. Sp =VN / (VN+FP)
- La sensibilité : nécessite un dosage très fin pour détecter les valeurs très basses et une sécrétion de la
tumeur suffisante pour être détectable. Ainsi si on la mesure dans des concentrations basses, au-delà d'un
certain seuil, cela veut dire qu’on est en présence de la maladie cancéreuse.
Une sensibilité forte sera une absence de faux négatif. C’est la probabilité d’un test positif si le sujet est
malade. Se = VP / (VP+FN)
Les valeurs de sensibilité et de spécificité sont valables pour tous les tests, pas seulement les tests
biologiques.
- La valeur prédictive positive d’un marqueur : c’est la probabilité de présenter la maladie si le test est
positif. VPP = VP/ (VP+FP)
- La valeur prédictive négative : c’est la probabilité de ne pas être malade si le test est négatif. VPN=VN/
(VN+FN)
Ces chiffres vont définir la qualité théorique d’un marqueur
tumoral en sachant qu’il y a toujours une balance entre la
sensibilité et la spécificité d’un test, il faut qu’il y ait un coût
équilibré. Il est rare qu’un test ait une bonne VPP et une bonne
VPN ; en général, une seule des valeurs prédictives est bonne et pas
l’autre.
Toute méthode diagnostique parfaite et idéale (schéma ci-contre
avec barre rouge qui correspond au test) comprendrait 2 modes de
réponse distincts (sans chevauchement) :
+ chez malades et uniquement
- chez sains et uniquement
Mais il n’existe aucune méthode qui ait une discrimination
diagnostique des 2 modes de réponse.
12
On a plutôt ça, la population des sains d’un côté et celle des
malades de l’autre. Il y a nécessité d'un seuil de décision (= limite
arbitraire) : c'est la valeur seuil (ou cut-off ou seuil de
discrimination), qui penchera plus à droite ou à gauche selon le
test.
Dans le cas de MT, on n'a pas de valeur normale ou de valeur de
référence comme pour d'autres marqueurs biologiques, mais un
seuil de discrimination.
Ce seuil sépare les résultats positifs des négatifs et non les sujets
malades des sujets sains.
Ce schéma présente 3 (ou 4 ?) zones et 4 modes de réponses
possibles, il faudra donc en tenir compte lorsque l'on interprète
les résultats.
Donc les capacités d'un MT sont définies par sa spécificité, sa
sensibilité et le seuil de discrimination choisit pour une maladie.
Quelle va être l’influence d’un seuil sur la sensibilité et la spécificité ?
Nous prendrons l’exemple du PSA dans le cancer de la prostate.
En augmentant le seuil : (S1→S2)
- on diminue le nombre de FP (pointillé) : on augmente la spécificité
- on augmente les FN (grisé) : on diminue la sensibilité
Comment va-t-on choisir ce seuil ?
• Si le bénéfice du traitement pour le malade est important alors que le préjudice est faible pour le non
malade traité par erreur (FP) : choix de seuil bas (sensibilité forte)
On se dit qu’il vaut mieux traiter qqn malade, quitte à traiter quelques personnes non malades
13
• Si résultats thérapeutiques modérés, avec peu d'agents efficaces pour traiter la maladie et/ou TTT agressif :
choix de seuil haut (spécificité forte)
On se dit qu'il faut être sûr de traiter les personnes vraiment malades
Les M.T. : l’idéal et la réalité
• En majorité : bonne sensibilité, leur valeur augmente assez vite dès lors qu’il y a la maladie cancéreuse.
• Mais spécificité médiocre :
– Retrouvés chez sujets sains (pour certains) en situation physiologique
– Retrouvés lors de pathologies bénignes
C'est ce que le clinicien va devoir gérer lorsqu’il reçoit une valeur de MT augmentée : faut-il y accorder
une importance sachant que la spécificité est médiocre ? Cela nécessite une prescription bien ciblée. Dans
des situations connues par le clinicien il faudra éviter de surutiliser ces marqueurs qui finalement ne
donnent pas d'information très utilisable dans beaucoup de situation.
IV.
Principaux MT utilisés
Schéma un peu mnémotechnique avec les différentes localisations dans les différentes parties du corps :
14
Catalogue de MT de plusieurs cancers selon les organes touchés : à retenir
-
Thyroïde : production de 3 marqueurs :
-
-
ACE (parfois utilisé en association avec le CA15-3)
Pancréas : CA19-9 : marqueur de choix dans ce cas.
Endomètre et ovaire :
CA125 (marqueur de choix)
ACE
AFP
CA19-9
Col de l’utérus : SCC
Testicules (plusieurs marqueurs selon le type de cancer testiculaire)
-
HCG : surtout la sous unité β libre mais aussi la totale (permet de classer les cancers selon leur
pronostic)
αlpha foeto protéine
LDH
Prostate : PSA: marqueur de choix dans ce cas
Colon et rectum
15
CA15-3 (marqueur de choix du cancer du sein)
Estomac : ACE
-
-
Thyroglobuline (produite par le follicule thyroïdien, pas par le même type cellulaire que la
calcitonine) : cancer différencié de la thyroïde
Remarque: Ne pas confondre cancer médullaire et cancer différencié de la thyroïde. Ce sont deux
entités histologiques, cliniques complètement différentes sur le pronostic de la maladie, avec des
prises en charges et des marqueurs tumoraux différents => Calcitonine pour CMT et Thyroglobuline
pour CDT.
Cependant la Thyroglobuline n'est pas un marqueur utilisable pour le dépistage ou le diagnostic
d'un cancer car son taux peut être élevé ou bas dans le cas d'un cancer.
Sein (très courant)
-
ACE : cancer médullaire de la thyroïde
Œsophage : SCC ( squamous cell carcinoma) : un marqueur épithélial
-
Calcitonine (produite par les cellules C de la thyroïde) : cancer médullaire thyroïde
ACE
-
Foie : αlpha foeto protéine : le principal
Poumon (cancer qui reste grave, pour lequel il y a peu de traitements notamment dans certains types
comme l'adénocarcinome ; il y a différentes entités histologiques dans le cancer du poumon objectivées
par différents marqueurs selon le type de cancer - car pas tous utilisables selon le type)
-
CA19-9 (seul ou associé à l’ACE)
SCC (squamous cell carcinoma)
ACE
CYFRA21-1
NSE : une énolase spécifique sous une forme particulière lors d’un cancer du poumon.
Tête et cou : SCC dans certains cas
Les antigènes tumoraux (surtout utilisés pour le pronostic et le suivi) les plus importants et les plus
souvent utilisés :
Les protéines oncofoetales sont ici ACE et AFP.
CA= carbohydrate antigène
Alphafoetoprotéine (AFP) dans le carcinome hépatocellulaire (CHC), éventuellement
transformation d’une cyphose en cancer du foie et Tumeur Germinale Non Séminomateuse (TGNS)
-
CYFRA 21-1 dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC)
SCC (Squamous Cell Carcinoma) dans les cancers ORL (notamment au niveau de la marge de
l’œsophage)
16

Les hormones
HCG (Hormone Chorionique Gonadotrope) dans les tumeurs germinales et peut servir dans
dépistage et diagnostic (hormone de la grossesse chez la femme)
-
Thyroglobuline qui est un marqueur du cancer différencié de la thyroïde (CDT). Ça ne sert
pas dans le dépistage et diagnostic.
-
Chromogranine A est un marqueur de tumeurs NeuroEndocrines (NE) pour dépistage ou
diagnostic, une des rares à pouvoir le faire.

Les enzymes
LDH (marqueur de lyse musculaire) utilisé dans les tumeurs germinales, cancer bronchiques à
petites cellules (CBPC), lymphomes
PSA (Antigène Prostatique Spécifique) dans l’adénocarcinome de la prostate pour le
dépistage individuel
NSE (Neuronal Specific Enolase) marqueur du cancer bronchique non à petites cellules
(CBNPC) (dont le rôle reste encore à préciser) et tumeur neuroendocrine (NE) pour diagnostic et
dépistage.
On voit que ce n’est pas au diagnostic ni au dépistage qu’on utilise le plus les MT circulants.
Nous allons nous attarder sur certains marqueurs dont on entendra parler tout au long de
nos études. Ils sont, pour certains, très ubiquitaires mais surtout très prescrits.
A)
Antigène carcino-embryonnaire (ACE)
C’est une glycoprotéine oncofoetale avec plusieurs sites antigéniques d’où une différence dans les trousses
de dosage.
Normalement, l’ACE n’est plus synthétisé après la naissance.
17
C’est un marqueur très élevé dans beaucoup de cancers (ubiquitaire) :
- Cancer sein
- Cancers digestifs
- Cancers ovariens et utérins
- CMT (associé alors au dosage de la calcitonine)
- Autres : bronche, vessie

Pas de spécificité d’organe
Mais il n’a pas de valeur diagnostique car il existe de nombreux Faux Positifs (valeur élevée au-dessus
du seuil de discrimination alors qu’on n’est pas face à un cancer) pour ce marqueur comme :
Tabagisme
Alcoolisme chronique
Pathologies inflammatoires digestives : pancréatites (la plupart d’origine infectieuse),
hépatites (notamment virales) et rectocolite hémorragique
Valeur pronostique importante : cancer du sein, côlon
Marqueur dont on va se servir pour la surveillance thérapeutique et la détection de récidive.
Tant que pas de réascension, on maîtrise la maladie, si réascension, on fait un diagnostic de rechute.
Donc : pas de valeur diagnostique mais valeur de pronostic et de surveillance.
B)
L’alphafoetoprotéine (AFP)
C’est également une glycoprotéine oncofoetale produite par le fœtus (foie, sac vitellin, tractus digestif).
Sa valeur va diminuer dès la naissance et on considère qu’à un an environ, l’enfant aura une valeur identique
à celle de l’adulte (<7ng/ml).
Chez le nouveau-né prématuré, sa concentration peut être très élevée et surprendre les cliniciens : la
production fœtale n’est pas arrêtée puisque le fœtus n’a pas atteint sa maturité.
Dans certaines tumeurs embryonnaires de l’enfant, il a une valeur diagnostique puisqu’on n’observe pas
une baisse de sa valeur.
On considère la valeur normale comme inférieure à 10ng/mL.
Intérêts :
Hépatocarcinome (intérêt dans le suivi des patients cirrhotiques : une élévation de l’alpha
foeto-protéine au-dessus du seuil de discrimination est en faveur de l’évolution de la cirrhose vers un
hépatocarcinome)
Tumeurs germinales (testicules)
Cancers du pancréas et estomac
Cependant:
- Présente dans des pathologies bénignes : hépatite virale, cirrhose (non bénigne cependant), spina
bifida (pathologie de mauvaise fermeture du tube neural, doit baisser avec le temps,…).
NB : L'AFP est également utilisée dans le dépistage de la trisomie 21, qui est réalisé sur les marqueurs
sériques maternels au 1er ou 2ème trimestre de la grossesse.
Et en combinant ces résultats avec les résultats de dosage de l' HCG et/ou du dosage du Striol (on n'est pas
obligé de l'utiliser), on va réaliser un calcul qui utilise les 2 ou 3 valeurs des dosages et qui prend en compte
également l'âge de la mère ; Ce calcul déterminera un pourcentage de risque de développement de la
Trisomie 21 chez les fœtus.
Certains marqueurs sériques sont donc dosés au deuxième trimestre (l'AFP et l'HCG). On va comparer les
résultats de ces dosages à ceux obtenus dans une population de femmes enceintes porteuses d'un foetus
ayant la trisomie 21 où l’on s'est aperçu que l’AFP était plutôt diminuée. Ainsi on va établir un risque de
trisomie 21 chez le fœtus.
18
En revanche concernant la spina bifida et l'anomalie de fermeture du tube neural : les valeurs
d'alpha foeto protéine sont augmentées par rapport à celles d'une population normale.
C)
CA 15.3 (carbohydrate)
Ag circulant associé au cancer du sein.
Il réagit contre deux Ac monoclonaux (115D8 dans le lait et DF3 dans certaines cellules tumorales
mammaires)
Grosse molécule qui a été mise en évidence par 2 Ac obtenus par immunisation contre une protéine du lait
et immunisation de cellule tumorale mammaire.
On a construit un dosage qui mettait en œuvre ces 2 Ac monoclonaux très présents à la surface du CA15.3.
On estime que dans beaucoup de cancers du sein, on risque de mettre en évidence ce CA 15.3 du fait du
déterminisme de ces 2 protéines.
Valeur normale inférieure à 30ng/mL
Intérêts : cancer du sein
Valeur élevée dans le cancer du sein, du poumon, de l’ovaire (64 % des cancers ovariens),
dans les cancers digestifs mais aussi dans des pathologies bénignes (auto-immunes, infections
pulmonaires, pathologies mammaires ou ovariennes (endométriose, kystes, nécroses) : Non
spécifique du cancer du sein.
D)
CA 19.9
Ag circulant associé aux tumeurs gastro-intestinales. Ce déterminant antigénique se retrouve sur un
ganglioside des membranes cellulaires et sur une protéine sérique.
C’est un marqueur histologique, mis en évidence dans les laboratoires d'anatomopathologie sur coupes de
tissus provenant de biopsies, et dosé au niveau circulant dans le sérum.
Là encore, on va produire 2 Ac dirigés contre ces déterminants antigéniques.
Ce CA 19.9 est mis en évidence sur le plan histologique dans :
Cancer du pancréas
Cancer du côlon
Cancer de l’estomac
Cancer ovarien mucineux
Spécificité
Il existe un certain nombre de FP (Faux Positifs) bénins (ce qui veut dire qu'il y a un manque de
spécificité de ce CA 19.9) :
Maladies inflammatoires (notamment digestives)
Hépatites chroniques (notamment virales)
Cirrhoses
Pancréatites chroniques
Il y a aussi des FP malins où son taux sera augmenté dans le cancer de l’estomac, côlon, endomètre
Il est également augmenté dans 85% des adénocarcinomes pancréatiques
E)
CA 125
Marqueur de tumeur épithéliale ovarienne (pas de tous les types histologiques de cancers ovariens).
19
C’est une glycoprotéine de surface retrouvée dans la vie embryonnaire au niveau de l’épithélium
cœlomique, du péritoine, de la plèvre, du péricarde. En revanche, il est absent du tissu ovarien adulte.
Spécificité FP
Le taux de CA 125 sera élevé dans :

Physiologie : grossesse

Pathologies bénignes : tumeurs ovariennes bénignes, endométriose, inflammation des
séreuses, cirrhose, hépatite

Tumeurs malignes (ascension du taux) : ovariennes (mucineuses), endocol, endomètre,
trompe, digestives (pancréas, côlon, voies biliaires), métastases péritonéales (notamment en cas
d'évolution ultime du cancer de l'ovaire qui se termine parfois en carcinose péritonéale (=
métastases au niveau du péritoine) où il est alors très élevé à plusieurs milliers d'unités) : lorsqu’on
fait des ponctions d’ascite on retrouve ce CA125 ce qui est assez péjoratif.
FP bénins: au moment de la grossesse, lors d’endométrioses, inflammation des séreuses en général,
cirrhoses, hépatites…
Encore une fois, vu le nombre important et varié de FP, c’est un marqueur qui n’a pas une bonne
spécificité.
Retenir que dans ces pathologies inflammatoires, cirrhoses, hépatites on a une évolution souvent associée
du CA 15.3, CA19.9 et CA125.
F)
PSA (Prostate Specific Antigen)
C’est une glycoprotéine spécifique des cellules épithéliales prostatiques.
Dans le cas d’une prostate normale, chez l'adulte sain, les concentrations sériques du PSA sont très basses.
Lorsqu’il y a effraction de la capsule prostatique, il y a libération du PSA donc augmentation du taux de
PSA.
C’est une sérine protéase de la famille des Kallicréines (famille qui contient d'autres kallicréines mais qui
ont moins d'intérêt que le PSA dans le dépistage du cancer de la prostate)
Spécificité : marqueur spécifique du tissu prostatique (produit uniquement par la prostate) mais pas
spécifique du cancer prostatique : lorsqu'il est élevé il peut s'agir d'un cancer de la prostate mais il peut
également s'agir de pathologies / hyperplasies bénignes de la prostate.
Sensibilité très importante dans le PSA car après prostatectomie (pour traitement du cancer de la prostate),
il doit être indétectable. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire qu’on a un foyer, reliquat prostatique et reprise
de la maladie possible.
On utilise le PSA lors du dépistage individuel (et non massif. C'est un des rares marqueurs dont le dosage
permet de remonter vers un risque de cancer de la prostate), c’est à dire après 50 ans chez l’homme,
également pour le pronostic (plus la concentration est élevée, plus il y a de masse tumorale ; pour les
patients qui sont métastatiques, la concentration peut atteindre plusieurs milliers de nanogrammes de PSA)
et le suivi post prostatectomie de la maladie.
G)
HCG (hormone chorionique gonadotrophine) (hormone de la grossesse)
C’est une glycoprotéine composée de 2 sous unités :
20

α qui est commune à la FSH, LH, TSH (T pour Thyroïde) (Produits hypophysaires) n'est pas
spécifique

β spécifique de la maladie cancéreuse (c'est vis à vis de cette sous-unité qu'on va chercher à
obtenir des Ac pour avoir des dosages spécifiques. Ac dirigés contre les épitopes de cette sous-unité)
Demi-vie de 12h.
Lorsqu’une grossesse est interrompue, en raison de cette demi-vie brève, on aura très rapidement une
diminution de cette valeur de l’HCG. Elle va donc être un marqueur d’avortement et d’interruption de
grossesse. Pour être sûr qu’il y ait avortement, il faut que l’HCG n’augmente plus.
Elle est synthétisée par le tissu trophoblastique
Élévation du taux lors de :
- La grossesse (croissance exponentielle)
- Pathologies bénignes : cirrhose, ulcère gastro-duodénal (concentrations moins élevées qu’en cas de
grossesse, mais parfois au niveau du seuil de positivité d’un test de grossesse, gênant le pronostic)
- Pathologies malignes :
tumeurs trophoblastiques (Mauvaise évolution de la grossesse avec transformation en
mole puis parfois en tumeur maligne : choriocarcinome).
Mole et choriocarcinome sont au départ une grossesse qui va involuer au niveau de l’endomètre, qui va
continuer à produire de l’HCG mais qui ne va pas permettre au fœtus de se développer. Le
choriocarcinome (stade ultime) est une tumeur de plus mauvais pronostique et va nécessiter une
ablation de la tumeur et une chimio-thérapie associée pendant plus d'un an avec un suivi de la
décroissance de l'HCG pour évaluer l'efficacité du traitement (marqueur de suivi d'efficacité
thérapeutique).
cancers digestifs, mammaires
tumeurs germinales (testicule, ovaire)
H)
Thyroglobuline
C’est une glycoprotéine (poids moléculaire élevé) sécrétée par la thyroïde uniquement (spécificité
d’organe)
Concentration augmentée par la TSH.
La TSH est une hormone hypophysaire qui agit au niveau des récepteurs de la thyroïde et va stimuler la
sécrétion de thyroglobuline (hormone thyroïdienne). Plus la TSH est élevée, plus la sécrétion de
thyroglobuline va être stimulée. A l’inverse, plus la TSH est freinée, moins la thyroglobuline va être
stimulée.
La thyroglobuline est l’hormone à partir de laquelle seront synthétisées les hormones périphériques c’est à
dire : la Thyroxine, la T3 et la T4 libres.
La thyroglobuline n'a aucune valeur diagnostique pour le cancer différencié de la thyroïde. Il ne sert à
rien de doser la thyroglobuline devant une suspicion de cancer de la thyroïde car dans ce cas, sa valeur peut
tout à fait être normale.
En revanche, intérêt dans la surveillance du cancer différencié de la thyroïde car :
Cette thyroglobuline est nulle après thyroïdectomie totale. Si persistance de thyroglobuline :
reliquats thyroïdiens (restes après chirurgie ou dissémination).
Augmentation si récidive.
Dosage sous substitution Levothyrox (après diagnostic de cancer différencié et
thyroïdectomie, il faut apporter au patient des hormones thyroïdiennes thérapeutiques via ce
médicament)
NB: Beaucoup de Marqueurs ont des origines ubiquitaires.
21
L’origine ubiquitaire de l’ACE (le cas le plus flagrant) fait qu’on ne peut pas l’utiliser comme marqueur
idéal à la recherche d’une pathologie cancéreuse. Il est trop peu spécifique.
V. Applications à la clinique
Intérêt clinique des MT
L’intérêt clinique des MT est envisageable à chaque stade de la maladie. Nous allons voir ce qui est admis
comme étant « utile » et ce qui est admis comme étant « inutile ».
Très variable selon :
- le marqueur
- la localisation, le type histologique
- le stade la maladie : dépistage - diagnostic - bilan- évaluation du traitement - surveillance de l’efficacité
thérapeutique
Ce qu’il faut retenir néanmoins :
Les standards options recommandations (SOR) élaborés par les centres de lutte contre le cancer.
Appliqués aux marqueurs tumoraux sériques, pour le suivi d’un marqueur aux différents stades de la
maladie pour un même patient, deux points sont « remarquables » :
- un seul laboratoire, une seule technique (en raison du manque de reproductibilité entre les techniques).
Il faut absolument pouvoir comparer les techniques entre elles, et donc les résultats entre eux. Donc il n’est
pas question, pour un suivi, de faire les dosages dans différents laboratoires, pour des raisons d’absences
de standardisation évoquées précédemment.
- pas d’association de marqueurs, qui est inutile, en tout cas au début de la maladie, car peu de valeur
ajoutée à prescrire, dans un but probabiliste, plusieurs marqueurs car on n’aura pas de renseignement
satisfaisant. Si on considère qu'un des marqueurs a un intérêt, on se conformera à son utilisation seule.
A)
MT et Dépistage
- Dépistage de masse : aucun MT intéressant
Dépistage de masse : il s’agit d’un programme de santé publique national.
Exemple de dépistage de masse : Utilisation de la mammographie à partir de 50 ans pour le cancer du sein.
A partir de cet âge, compte tenu des bénéfices que ça peut apporter à la population en général, il est
22
préconisé et il est pris en charge par l’Assurance Maladie de faire un dépistage à la mammographie du
cancer du sein.
Néanmoins il y a certains MT que l’on peut utiliser pour un :
- Dépistage sur population à risque :
- Calcitonine : enquête familiale (comprend l’enquête génétique) lorsqu’il y a un individu porteur du
cancer médullaire de la thyroïde (CMT)
Une valeur élevée de calcitonine lors d'un dosage est en faveur d'un CMT (même en l’absence de signe
clinique).
- AFP (alphafœtoprotéine) : à doser chez les patients porteurs de cirrhose. Son élévation est en faveur
d'une évolution vers un hépatocarcinome.
Chez les patients porteurs de cirrhose, tous les 3, 4 ou 6 mois, on va leur faire des dosages d’AFP :
lorsqu’on observe une ascension de l’AFP au-dessus du seuil de discrimination, on peut alors suspecter
l’évolution de la maladie vers le carcinome hépatocellulaire.
- HCG totale et sous unité béta libre : surveillance maladie trophoblastique lors d’une involution de
la grossesse
Surveillance de la maladie trophoblastique: lors d'une interruption de grossesse (qui était objectivée par un
dosage HCG (test de grossesse positif)), il y a normalement décroissance rapide de l' HCG (demi-vie courte
12h) ; s'il n'y a pas de décroissance, c'est que le trophoblaste reste actif : il y a un probablement un
choriocarcinome, on se sert alors du dosage d' HCG pour le diagnostic et le suivi de la maladie
trophoblastique.
- Dépistage individuel : sur demande du patient après concertation avec son médecin traitant, chaque
homme après 50 ans est en droit de demander un dosage du PSA en prévention du cancer de la prostate,
associé à un examen clinique et un toucher rectal.
Il a été prouvé qu’il n’y a pas de bénéfices, en terme de santé publique, à utiliser le PSA comme dans le
dépistage de masse. Mais il est utile dans le cadre d’une démarche individuelle d’un patient, qui à partir de
50 ans, peut faire cette demande à son médecin traitant (faire un dosage de PSA) pour évaluer et associer à
un examen clinique son risque de présenter un cancer de la prostate.
L’utilisation de ces marqueurs est donc malheureusement assez limitée pour le dépistage des cancers.
B)
MT et Diagnostic positif
Utilisation d’un MT pour affirmer un diagnostic :
Utilité si sensibilité et spécificité suffisantes ; ce qui n'est pas le cas pour la majorité des marqueurs, sauf
ceux cités pour le dépistage:
- Calcitonine : Cancer médullaire thyroïde
- HCG totale et libre : Cancer du testicule
- AFP : Hépatocarcinome et cancer du testicule
- PSA : Cancer prostate
Des valeurs très élevées de ces marqueurs (bien au-delà du seuil de discrimination en général) sont
en faveur d'un diagnostic positif de la maladie.
Aide au diagnostic
En présence de certains symptômes ⇨ indications de dosage
- ACE et CA 19-9 si altération de l'état général avec amaigrissement, perte d'appétit, anorexie pour orienter
vers un diagnostic de tumeur du pancréas ou du colon par exemple.
- CA 15-3 ou PSA si suspicion de métastases osseuses du cancer du sein ou de la prostate (notamment si le
patient se plaint de douleurs osseuses: réalisation d'une scintigraphie osseuse, on constate la présence de
23
métastases disséminées, notamment les métastases osseuses qui interviennent fréquemment dans ces cancers
du sein et prostate et donc découverte de la maladie à un stade avancé de la maladie. On procède alors à un
dosage, qui oriente vers la tumeur primitive qui peut être un sein ou une prostate).
- ACE, CA 125, CA 19-9, AFP si masses abdominopelviennes pour rechercher une pathologie cancéreuse
au niveau abdominopelvien.
- AFP (alpha foeto protéine), ACE si gynécomastie chez l’homme +/- masses médiastinales pour rechercher
une tumeur du sein ou du médiastin chez l’homme.
Mais : INUTILE de faire une batterie de tests devant une métastase d’un cancer primitif inconnu. (à
part pour les métastases osseuses)
C)
MT et Evaluation du traitement
Peut-on utiliser les MT dans l’évaluation du traitement?
On va mettre en œuvre un traitement : on a au départ une valeur qui a été dosée avant le bilan global et
avant la mise en œuvre du traitement, puis on va se servir de cette valeur pour voir si le traitement est
efficace.
Ce qu’il faut retenir :
Règles données par certaines sociétés savantes: taux sous traitement
- Augmentation 25 % : inefficacité thérapeutique (se pose la question du changement de ligne
thérapeutique)
- Diminution 50 % du marqueur entre 2 dosages : rémission partielle (notamment dans les protocoles de
chimiothérapie : on considère que la molécule fonctionne et on continue la cure suivante)
Objectif : « normalisation » du Nadir = normalisation de la valeur la plus basse = concentration minimale
post-thérapeutique (valeur la plus basse qu'on observe pour un marqueur, qui reste au même niveau ou audessus du seuil de discrimination)
Nadir : Indicateur de maladie résiduelle et taux de référence pour la surveillance = valable pour toutes
les pathologies, qu’il s’agisse de tumeurs solides ou de maladies du sang.
- Certains marqueurs sont des indicateurs de maladies résiduelles : si on garde une concentration du
marqueur qui est au-delà du seuil de discrimination, cela signifie qu’on a toujours des cellules cancéreuses.
Cependant, on va considérer que l’on n’a pas d’évolution de la maladie : on considère que le patient n'est
pas guéri mais qu'il supporte sa maladie, qu’il se porte bien puisqu'on n'est pas descendu en-dessous.
- Si le marqueur est totalement indétectable, il n’y a plus de maladie résiduelle et le nadir va être le taux de
référence pour la surveillance.
Le Nadir deviendra indétectable après chirurgie : PSA, TG indétectables après une prostatectomie ou une
thyroïdectomie (l'organe qui produit le marqueur a été enlevé)
- Marqueurs ubiquitaires : valeurs usuelles (seuil de discrimination et on devra toujours être à cette valeur
pour considérer que l’on est à la concentration minimale post-thérapeutique)
D)
MT et surveillance
- Surveillance = utilisation de choix de ces marqueurs
- Récidive biologique : Augmentation régulière d'un marqueur sur 3 dosages successifs (même si rien ne se
passe sur le plan clinique).
24
- Évaluation par rapport à une valeur seuil :

Seuil de détectabilité (qui se confond avec le nadir pour le PSA et la TG)

Nadir mais peut ne pas être une valeur détectable

Seuil de discrimination ou multiple pouvant être détectable mais en tout cas pas significatif
pour la pathologie considérée
- Évaluation par étude cinétique (pour la surveillance de l’évolution et notamment de la récidive de la
maladie) sur plusieurs points
successifs de dosage dans le
temps , plutôt que sur un seul
dosage.
Un marqueur n’a de valeur que
s’il est utilisé en cinétique.
On observe une représentation théorique en tracé semi-log d’une évolution favorable de la maladie.
On a un marqueur qui avant la prise en charge est élevé, puis il y a mise en œuvre d’un traitement
(chirurgie).
Après le traitement (chirurgie, chimiothérapie), il y a lyse cellulaire antigénique, on observe donc de
manière transitoire une augmentation de la concentration du marqueur (= effet pointe, artéfactuel).
Si chirurgie efficace: décroissance initiale de la concentration du marqueur (avec laquelle on calcule la
demi-vie du marqueur : courte = favorable) suivie ici d'une seconde composante avec une décroissance
plus faible, une pente moins importante (exemple : quand la chirurgie n’est pas radicale, on met alors en
œuvre un traitement par chimiothérapie) jusqu’à une valeur de base (= le nadir). Si on reste avec cette ligne
de base identique, cela veut dire qu’on est en rémission.
(Effet pointe = augmentation artefactuelle qui correspond à un relargage du marqueur dans la circulation
générale.
T1/2 : durée au bout de laquelle la concentration a diminué de moitié. (+ c'est court, + le traitement a été
efficace.)
25
Cinétique des MT permet :
- Diagnostic de la récidive parfois précoce avant les signes cliniques
- Calcul du temps de doublement (délai nécessaire au doublement de la concentration du MT = inverse de
la demi-vie) sur 3 points (cinétique).
Plus la concentration va augmenter dans des délais courts (temps de doublement court), plus la tumeur
est active (récidive rapide).
- Définition et respect d’un calendrier de surveillance
=> Possibilité de modifier le traitement sur la valeur d’un MT
Si le cas précédent correspondait à un état favorable, les courbes ci-dessus présentent un cas défavorable.
On observe tout doucement une réascension (par les concentrations des marqueurs à différents temps).
Les points sont des dosages du marqueur et plus la courbe est pentue, plus le temps de doublement est élevé.
Ici le temps de doublement est d'abord de 80 puis de 84 jours.
La tumeur s’accélère, elle est de plus en plus invasive.
La courbe change par rapport à la ligne de base, on est donc face à une récidive de la maladie. (Sur le
schéma de droite le temps de doublement passe à 86 jours).On est donc capable d’identifier le moment où la
maladie a récidivé.
Courbes cinétiques = extrêmement informatives car signent l’apparition de la maladie avant la survenu des
signes cliniques
Le problème : cela ne suffit pas pour mettre en œuvre une thérapeutique nouvelle car tant qu'il n'y a pas de
mise en évidence précise de la récidive, on ne traite pas les patients sur un seul signe biologique, on les
traite plutôt à l'(ré)apparition de signes cliniques, de masses.
Néanmoins il est important d'orienter le clinicien pour une surveillance plus ciblée, plus rapprochée.
Retenir: temps de doublement, temps de demi-vie et importance de la cinétique plutôt qu'une seule valeur
isolée.
Dans la surveillance, la valeur unique d’un marqueur n’a pas d’intérêt. Il faut faire des dosages répétés,
et c’est la cinétique qui prime.
26
VI.
A)
Quelques exemples
PSA et cancer de prostate
- Un cancer dont l’incidence augmente (INSEE Janvier 2010)
- Premier cancer de l’homme après 50 ans et 2ème cancer tout confondu après le cancer des poumons
- Découverte à un stade localisé ou localement avancé dans 70 à 80 % des cas.
L'augmentation de l'incidence de ce cancer est due surtout aux progrès des méthodes de dépistage :
avènement du PSA (à partir des années 80) dont le dosage permet de détecter de petits cancers qui ne
causeront pas forcément la mort du patient, d'où l'intérêt actuel de développer le dépistage des cancers
agressifs ou non (bénin/malin).
On a donc des dosages biologiques et des méthodes d’investigation qui permettent de détecter des cancers
de plus en plus tôt.
- Évaluation pronostique et décision thérapeutique basée sur :
- le dosage du PSA
- les données du toucher rectal
- les données histologiques obtenues à partir des biopsies prostate
Diagnostic précoce et indications de biopsie
3 signes du diagnostic du cancer de la prostate :
- Élévation du PSA
- Anomalie clinique observée au moment du toucher rectal (examen réalisé soit par le médecin
généraliste, soit par l’urologue) : il va détecter une prostate indurée, soit augmentée de volume, ainsi
qu’une élévation de la PSA.
=> qui va conduire à la réalisation d’une biopsie de prostate (à l’aiguille fine introduite dans
rectum, examen invasif), examen histologique (labo d'anatomopathologie) qui va déterminer
s'il s'agit d'un cancer de prostate (présence de cellules tumorales ou pas).
27
Un toucher rectal et un dosage anormaux ne révèlent pas forcément un cancer, l'histologie est nécessaire au
diagnostic, au pronostic et à la décision thérapeutique.
Prostate Specific Antigen (PSA)
- PSA produit par les cellules de la prostate : pas de distinction entre cellules bénignes et cellules malignes
- Spécificité du tissu mais pas du cancer de la prostate
- PSA augmente avec le volume prostatique (donc avec l'âge, physiologiquement, à partir de 50ans)
- PSA augmente dans les pathologies bénignes de la prostate (Hyperplasie bégnine de la prostate et prostatite
= fréquentes)
Dans le cas de la prostatite le patient présentent des symptômes : il peut avoir des douleurs, des besoins
d’uriner très fréquents. Il y a donc un contexte clinique avec éventuellement de la fièvre, et si on fait un
dosage de la PSA celui-ci va être élevé, mais lorsque l’on met le patient sous antibiotiques ça va régresser
assez vite, la fièvre va tomber, les symptômes vont disparaître et le taux de PSA va diminuer.
- Tendance à la diminution de la valeur seuil du PSA ≥ 2.5 (≥ 4.0 ng/mL)
Où se trouve le PSA au niveau du sérum (c’est à dire dans le milieu où on veut le doser) ?
Il existe sous différentes formes moléculaires : la forme minimale est la forme libre (10-40% du PSA) et
entre 60-90%, le PSA est complexé (lié à une autre protéine).
Sous sa forme liée à la protéine alpha1 antichymotrypsine, il est accessible aux Ac (épitopes libres), mais il
existe aussi une autre petite partie du PSA liée à l’alpha-2macroglobuline, non accessible au dosage (où
dans ce cas il est inséré dans la molécule même d’alpha-2 macroglobuline).
Les ronds/losanges/carrés correspondent aux épitopes (sites antigéniques = sites de liaison potentiels des
Ac) du PSA. Selon la forme liée ou libre, les sites épitopiques sont différemment accessibles.
NB : Quand on dit qu’il n’y a pas de standards des techniques de dosage du PSA ça veut dire que certaines
techniques vont utiliser par exemple des AC contre certains épitopes, quand d’autres AC vont être utilisés
pour cibler des épitopes différents: on ne va pas doser forcément les mêmes choses avec des techniques qui
sont différentes.
Il n’y a que les 2 premières formes qui peuvent être dosées mais la forme liée à l’α-2 macroglobuline ne
l’est pas.
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Dosages du PSA
- Dosages immunométriques (de type sandwich à 2 sites)
- Variabilité individuelle des valeurs de PSA à 2 dosages successifs pouvant atteindre 30% (on peut donc
passer d’un jour à l’autre en étant inférieur au seuil de discrimination à un taux supérieur au seuil de
discrimination)
- La demi-vie (T 1/2) du PSA est d’environ 3 jours
- Modifications transitoires du PSA
2 jours après éjaculation ou cyclisme,
3 jours (T 1/2) après un toucher rectal, un massage prostatique ou une cystoscopie,
7 jours (2 T 1/2) après une rétention urinaire,
un mois (10 T 1/2) après infection urinaire
six semaines (15 T 1/2) après un antécédent de prostatite ou de biopsie.
Dans ces situations, il faut attendre, tenir compte des demi vies avant de faire les dosages pour observer les
diminutions attendues (sinon on peut avoir un PSA qui reste élevé alors qu’il est en décroissance).
Il existe de nombreuses trousses de dosage de PSA, donc à nouveau des variations peuvent être observées
entre 2 laboratoires, 2 techniques: 20 trousses de dosage disponibles sur le marché français, enquête
AFSSAPS en 2006.
Il existe deux standards pour le PSA: standards “OMS” et “Hybritech” (formats de technique différents).
L'utilisation de trousses utilisant tel ou tel standard peut donner des résultats très différents, jusqu'à 20% de
variation, alors que le seuil de discrimination (4ng/ml) reste le même quelle que soit la technique.
L'interprétation des résultats est donc problématique pour les cliniciens puisque le seuil de discrimination ne
tient pas compte des différences entre les trousses.
Il est donc nécessaire de toujours suivre un patient avec la même trousse.
Exemple de la prof : « Si M.DURAND va dans le laboratoire A en juin 2015 et qu’il va dans le laboratoire
B en janvier 2016, on peut avoir des valeurs qui paraissent augmentées pour le PSA alors qu’il s’agit
simplement du fait que les techniques sont différentes.
Problème de standardisation car deux types de calibration: Yang et Hybritech, dont les résultats allaient du
simple au double. Il n’y a pas un seul standard qui permet d’avoir les mêmes résultats de dosage avec toutes
les trousses.
Adoption généralisée en 1999 du standard de « Standford 90/10 » ou « OMS NIBSC 1st IS 96/670 »
composé de 90% de formes liées et 10% de formes libres.
Objectif : minimiser l’hétérogénéité des résultats tout en respectant plus fidèlement la proportion des formes
moléculaires à doser.
Il est capital de suivre les patients par la même trousse dans le même laboratoire si possible.
29
Pour comprendre à nouveau avec les petits schémas, si on avait un marqueur idéal du cancer de la prostate,
le cut-off (seuil de discrimination) serait dans ce cas 4ng/ml et on aurait : au-delà (>4) les patients
présentant un cancer de la prostate , avec 100% de sensibilité ; en deçà (< 4) les patients atteints de
pathologies bénignes (hyperplasies, adénomes) avec 100% de spécificité.
En réalité, au-delà de 4 on a des cancers de la prostate mais on a aussi des gens qui n’ont pas de cancer de
prostate : 70% de FP. Mais on a aussi 20% de FN qui auront véritablement un cancer qui ont une valeur
inférieure à 4.
Donc pour la communauté médicale, on remet en question ce seuil de 4, et dès lors qu’on est au-dessus de
2ng, les cliniciens commencent à être un petit peu vigilants, notamment selon l’âge du patient pour ces
valeurs de PSA qui commencent à s’élever.
30
Cela signifie que les performances du PSA pour le cancer de la prostate au seuil de 3ng correspondent à
une sensibilité de 59% (pas terrible) et une spécificité de 87%.
Avec des seuils différents on peut faire varier les performances de ce paramètre pour l'aide au diagnostic
des cancers.
Par contre, à 5ng, on a une sensibilité de 33% (ce qui signifie qu’on va en laisser passer) mais on a une
spécificité de 95%. Donc ceux qu’on va trouver, on est quasiment sur que qu’il s’agit de cancers (mais on
va en laisser passer plein). En revanche ici on va en screener beaucoup, mais on en aura qu’à 87% qui
auront véritablement un cancer.
On a un seuil de 4 pour le PSA, si on augmente le seuil à 6, on va diminuer le nombre de faux positifs (FP),
il y aura plus de patients qui seront malades et on augmente la spécificité. En revanche, on augmente aussi
les faux négatifs (FN) car des patients seront malades mais auront des valeurs qui ne seront pas détectées.
Cela va donc diminuer la sensibilité. Il y aura toujours un équilibre entre spécificité et sensibilité qui permet
de retenir un seuil pour un marqueur dans une localisation donnée.
- PSA : (VPP) = 30 % (pas très élevé), ce qui signifie que parmi les personnes qui ont un PSA total > 4
ng/ml, 3 sur 10 ont un cancer de la prostate et 7 sur 10 n’ont pas de cancer de la prostate
- Le PSA a une excellente VPN pour un PSA<1ng/ml . Pour les patients au PSA<1, il y a seulement 1,2 %
cancer de la prostate, donc très bonne VPN pour des concentrations très basses.
- A réaliser tous les ans à partir de 50 ans (si PSA entre 2 et 4) ou tous les 2 ans (si PSA <2)
- Confirmation par biopsie : faux négatifs <20% comorbidités importantes, à l'heure actuelle il n'y a pas
d'autres solutions proposées pour le dépistage.
On devrait utiliser des seuils de détermination qui sont différents selon l’âge du patient : il faut être
vraiment exigeant avant 50 ans et viser une valeur de PSA autour de 0,7 et puis on sera plus tolérant au fur
et à mesure qu’on avance dans l’âge (70-80 ans) où dans ce cas on pourra considérer qu’une valeur de PSA
à 2 n’est pas pathologique. Finalement on ne tient pas compte de ces détails dans le seuil de discrimination,
qui lui est un seuil global pour l’ensemble de la population.
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Comment se sert-on du dosage du PSA dans le dépistage du cancer de la prostate
(KP) ?
- Hypertrophie Bénigne Prostate (HBP) : le volume de la prostate augmente à partir de 40 ans
L’HBP sécrète 10 fois moins de PSA total que le cancer.
- Le diagnostic de KP est :

rare si PSAT < 4 ng/mL

fréquent si PSAT > 10 ng/mL
- Zone critique (zone grise) : 2.5 < PSA < 10 ng/mL
Intérêt du rapport PSALibre /PSATotal.
Plus le rapport est élevé, plus c'est en faveur d'une hyperplasie bénigne.
Dans les cancers, las valeurs sont globalement plus basses par rapport aux HBP. On va considérer que si ce
rapport est supérieur à 28%, c’est plutôt en faveur d’une HBP. Et si inférieur à 16%, c’est plutôt en faveur
du KP. (Retenir le chiffre 20%).
Cela a aidé à diminuer le nombre de biopsies inutiles car fournit les mêmes renseignements que la biopsie
qui est une technique beaucoup plus invasive.
Mais aussi...
PSA dans la surveillance :
réponse au traitement (prostatectomie, irradiation) le PSA doit rester inférieur à 1
suivi de la maladie : reprise évolutive ? Utilisation du nadir qui doit être nul, sinon rechute.
=> Marqueur très important au laboratoire et pour le clinicien en urologie.
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B) CA15-3 et Cancer du sein
Maladie plurifactorielle très hétérogène dans son évolution (« les » cancers du sein) : survie, pronostics et
traitements plus ou moins différents (chirurgie/radiothérapie…). On n’a pas une prise en charge identique
pour les cancers du sein.
En moyenne, 85% des cancers ont un très bon pronostic.
- CA 15-3 : glycoprotéine circulante mucine, marqueur de choix du cancer du sein
Peut être associée au dosage de l’ACE dans certaines situations.
- Mais taux élevés dans diverses pathologies (auto-immunes, mammaires ou ovariennes, infection
pulmonaire)
Plus de 20 trousses de dosage :
– Variabilité inter-technique importante
– Suivi individuel par un même réactif
Les dosages doivent être réalisés dans le même
laboratoire ou avec la même technique.
Nomadisme biologique : dangereux !
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Au départ cette patiente traitée pour carcinome métastatique a une valeur élevée et on a fait des dosages à
ce même moment avec deux techniques (rouge et bleu).
On voit la même chose en terme de cinétique c’est à dire une décroissance (ce qui est plutôt favorable), mais
si on compare les valeurs, celles-ci n’ont rien à voir entre elles, notamment vis à vis du seuil (autour de
33kU/L pour le CA-15.3).
Finalement si on s’amuse à utiliser une technique et puis une autre, on va finir par avoir des cinétiques
hybrides qui vont entraîner des questionnements/confusions.
Il faut donc garder la même technique pour ne pas fausser les résultats.
On ne peut pas utiliser le CA 15-3 pour un dépistage ou un diagnostic précoce, car il faudrait un rapport
intéressant de la sensibilité et de la spécificité. Ici, 22% c’est beaucoup trop faible. On ne va pas préconiser
le dosage de CA15.3 car sa performance est insuffisante. Il y a des femmes qui ont d’authentiques cancers
du sein avec un CA 15-3 qui ne bouge pas donc on ne peut pas l’utiliser au diagnostic et au dépistage du
cancer du sein.
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Ici, on voit les différents stades de la maladie : plus le stade augmente, plus le risque d’avoir un CA 15-3
élevé est présent (en faveur d'une dissémination métastatique de la maladie).
76% d’élévation du CA 15-3 au stade IV = stade métastatique
Si valeur élevée, possibilité de mettre en œuvre une thérapeutique.
CA 15-3 et efficacité thérapeutique
Il faut connaître certaines conditions d’utilisation :
- Une valeur initiale normale rend le MT inutilisable (pour une valeur inférieure au seuil de discrimination),
dans les cancers du sein sans élévation du MT, il est donc inutile de l'utiliser.
- Une augmentation initiale transitoire est observée souvent en début de chimiothérapie (= effet pointe)
- Une augmentation sous traitement correspond toujours à une évolution péjorative de la maladie
- Normalisation d’une valeur élevée (cinétique décroissante) = facteur de bon pronostic
C) Thyroglobuline et Cancer Différencié de la Thyroïde…
Prise en Charge des Cancers Thyroïdiens Différenciés
Il existe un consensus des sociétés savantes à peu près unanime pour le traitement des CDT. Ces traitements
comprennent la plupart du temps :
1- Chirurgie : Thyroïdectomie Totale
2- I 131 Totalisation Isotopique = Traitement par Iode Radioactif 3.7 Gbq) On irradie le patient au niveau
de la loge thyroïdienne 5 semaines après la chirurgie pour détruire les reliquats. Il n'y a plus de production
d'hormones thyroïdiennes : traitement à vie de thyroxine.
3- Traitement freinateur par thyroxine (substitution du patient par levothyrox (thyroxine)) :
TSH (hormone hypophysaire) freinée par le levothyrox (thyroxine). La TSH stimule la thyroglobuline donc
plus la TSH est freinée, moins la Tg est stimulée
4- Surveillance
Les outils de la surveillance
- Echographie cervicale (il ne doit plus y avoir de trace au niveau de la loge thyroïdienne qui persiste après
thyroïdectomie)
- Dosage de thyroglobuline (Tg) : sous freinage (= sous levothyrox) ou sous stimulation rhTSH (= TSH
recombinant qui va jouer le même rôle endogène en stimulant la TG)
- Scintigraphie I131 (car les reliquats sont très avides d’iode) ou 18FDG (= TEP-SCAN) si suspicion de
dissémination de la maladie
Thyroglobuline = « MT »
- Spécifique de la thyroïde mais pas du Cancer Différencié de la Thyroïde !
- Pas de Standard International de dosage de la Tg
 Forte variabilité intertechnique
 Confirmation par résultats des CQ interlabo.
 Nécessité de doser avec la même trousse pour un même patient
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- Sensibilité actuelle entre 0,2 (trousse nouvelle génération) et 1 ng/ml (ancienne) (=concentrations
détectables): lorsqu’on n'a plus de thyroïde, qu’on est à 0,2ng et qu’on voit une réascension cela signifie
que l’on est très précoce dans la détection de la récidive de la maladie.
- Forte VPN : si elle est indétectable, ça confère une forte probabilité de ne plus être malade
Le problème principal de ces dosages de thyroglobuline est l’interférence éventuelle des Ac antiTG
(sur le format du schéma du dosage sandwich présenté au départ).
Anticorps antiTg (à retenir)
Ac endogènes produits par l'organisme en réponse à un relargage de thyroglobuline.
- Problème le plus sérieux affectant le dosage de Tg
Aucune méthode ne peut prétendre être indifférente à la présence d’Ac et même des taux très faibles peuvent
interférer.
- Rôle des anticorps ?
Leur persistance ou leur réapparition lors du suivi après thyroïdectomie doit être considérée comme suspect
de maladie résiduelle ou de récidive ; à l’inverse, leur disparition est plutôt de bon pronostic.
- Si présence d’AC : Risque de sous-estimation de la Tg avec les méthodes immunométriques («
sandwich ») la Tg « piégée » par les auto-anticorps présents dans le sérum ne se lie plus aux Ac
traceurs de la trousse.
- Conséquence : chaque dosage de Tg doit être accompagné d’un dosage d’anticorps anti Tg.
En présence d'Ac antiTg associés au dosage de Tg, on considère que la Tg n'est pas interprétable.
Conclusion
Pour utiliser un MT à bon escient, il faut :
- en connaître les meilleures indications
- savoir en interpréter les résultats (sensibilité, spécificité, valeurs normales, seuils de discrimination…)
- connaître les augmentations non significatives (bénignes, physiologiques situations à FP…)
- intégrer les résultats dans un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques
La majorité d’entre eux ne sont pas utilisés pour le dépistage mais utiles plutôt pour la surveillance de la
maladie et la détection d’une récidive.
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Annales
2010 – 2011 :
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2011 – 2012 :
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