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412 13. Pénalisation
où Xest une partie d’un espace vectoriel Eet f:E→Rest une fonction, par un ou
des problème(s)
(Pr) inf
x∈EΘr(x),
où Θr(x)est obtenu en ajoutant à f(x)le terme rp(x):
Θr(x) = f(x) + rp(x).(13.1)
Ici, rest un scalaire strictement positif, appelé le facteur de pénalisation, et p:
E→Rest une fonction. Le but de ce terme additionnel est de pénaliser la violation
des contraintes (on parle alors de pénalisation extérieure, ce que nous verrons à la
section 13.2) ou l’abord de la frontière de l’ensemble admissible (on parle dans ce cas
de pénalisation intérieure, ce que nous étudierons à la section 13.3). L’intérêt de (Pr)
est de pouvoir être résolu par une méthode d’optimisation sans contrainte.
La question qui se pose immédiatement est de savoir si en résolvant (Pr)on résout
(PX). Autrement dit, on cherche à savoir quand les ensembles de solutions de (PX)
et (Pr)coïncident. Cela va dépendre du choix de la fonction pet de r.
Par exemple, on pourrait choisir pcomme suit :
p(x) = 0si x∈X
+∞si x /∈X.
Il est clair que dans ce cas, les problèmes (PX)et (Pr)sont identiques : ils ont les
mêmes ensembles de solutions. Cette fonction de pénalisation est parfois utilisée dans
la théorie, car elle permet de traiter en même temps les problèmes avec ou sans con-
trainte (voir chapitre 14). Cependant, ce choix de pn’est pas très utile en pratique
car les méthodes classiques d’optimisation ne peuvent pas être utilisées sur des fonc-
tions qui prennent la valeur +∞dans des régions visitées par les itérés (dans quelle
direction se déplacer pour faire décroître Θrsi l’itéré courant n’est pas dans X?).
Nous allons donc, dans ce chapitre, introduire divers termes de pénalisation rp(·)et
en étudier les propriétés théoriques et algorithmiques.
La question précédente conduit à la notion de pénalisation exacte, à laquelle on
fera souvent allusion dans ce chapitre.
Définition 13.1 On dit qu’une fonction de pénalisation Θrassociée au problème
(PX)est exacte si toute « solution » de (PX)minimise Θret qu’elle est inexacte dans
le cas contraire (il y a des « solutions » de (PX)qui ne minimisent pas Θr). 2
Le terme « solution » est pris ici dans son sens générique et il faudra chaque fois
préciser si l’on veut parler de point stationnaire, de minimum local ou de minimum
global.
La structure du problème (Pr), dont le critère est la somme pondérée de deux
fonctions, permet d’énoncer d’emblée une propriété très générale sur le comporte-
ment de chaque terme en une solution ¯xrlorsque le poids rvarie. Intuitivement, si r
augmente, on attache plus d’importance à pet il semble normal que p(¯xr)décroisse.
La proposition suivante énonce cela de façon rigoureuse. Le résultat est très général
puisqu’il ne requiert aucune hypothèse de convexité ou de différentiabilité ; seule la
structure du critère de (Pr)intervient.