
 
 
Comme Wacquant dans son ouvrage « Punir les pauvres », l’auteur fait référence à la 
fin de son ouvrage aux camps de concentration en tant que produit de l’industrialisation, et 
affirme que le système carcéral des Etats-Unis se dirige dans la même direction, tout comme 
d’autres pays industrialisés. 
C’est une comparaison plutôt choc qui termine cet ouvrage ! 
 
 
Commentaires : 
 
Cet  ouvrage  s’adresse  à  tous,  c’est  d’ailleurs  ce  qu’énonce  l’auteur  « De  façon 
imaginaire, j’écris pour  mes tantes préférées, c’est-à-dire pour le commun des mortels », il 
est dès lors impossible de reprocher à l’auteur le fait que son ouvrage ne soit pas abordable. 
Au contraire, sa pensée,  ses  constats sont accompagnés de  diagrammes, d’exemples, ce qui 
rend l'ouvrage intéressant et attrayant. 
   
 Quant à son contenu, même s’il a été rédigé en 1993 et réactualisé pour la dernière fois 
en 2000, il n’a  pas  perdu de sa  pertinence.  Les thèmes abordés sont toujours d’actualité en 
France :  *  Pénalisation  croissante :  loi  du  9/03/2004  sur  la  criminalité  organisée,  loi  du 
18/03/2003 qui a renforcé la répression de la prostitution… 
     * Surpopulation carcérale : 47000 en 2001, 60925 en 2005. 
    * Déshumanisation des prisons :  la France suit  la voie des  Etats-Unis  puisque les 
établissements  récemment  construits,  s’appuient  sur  l’autosurveillance,  la  limitation  des 
déplacements avec une utilisation massive de l’électronique et de la vidéosurveillance.         
          *  La  prison  comme  vecteur  économique :  l’industrie  de  la  punition  est  en  effet  un 
vecteur de redressement économique, elle est qualifiée par certains de « poumons  d’acier » 
pour  l’économie  française.  L’ancien  ministre  de  la  Justice  Dominique  Perben  avait  par 
exemple  décidé  d’implanter  deux  nouveaux  centres  pénitentiaires  dans  deux  régions  où  ils 
pouvaient être économiquement les plus utiles. Pour gérer ce développement, il est même 
apparu nécessaire pour le gouvernement de mettre en place en 2002, un secrétaire d’Etat aux 
Programmes immobiliers de la justice. 
Il  faut  craindre  ce  développement  qui  peut  déboucher  sur  l’entrée  d’entreprises  privées 
comme aux Etats-Unis. En effet les entreprises privées ne sont pas là pour défendre l’intérêt 
général mais seulement leurs intérêts économiques.