PDF, 276 kB, 19.03.2014

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Département fédéral de l’économie,
de la formation et de la recherche DEFR
Commission suisse de maturité CSM
EXAMEN SUISSE DE MATURITE / HIVER 2014
PHILOSOPHIE ET PEDAGOGIE / PSYCHOLOGIE
OPTION SPECIFIQUE
Note :
Durée : 3 heures
NOM : ........................................
PRENOM : ........................................... No : ...............
L’épreuve comporte trois (3) parties :
- la première est destinée à tous les candidats. (20 points)
- la deuxième (partie 2a, philosophie) doit être faite par les candidats qui ont choisi la
pédagogie/psychologie pour l’épreuve orale. (40 points)
- la troisième (partie 2b, pédagogie/psychologie) doit être faite par les candidats qui ont
choisi la philosophie pour l’épreuve orale. (40 points)
Répondre aux questions sur papier libre. Respecter strictement l'ordre des questions
et noter clairement leurs numéros.
PARTIE 1 : interdisciplinarité
20 Points
1 heure environ
Lisez le texte de Montaigne ci-dessous et répondez aux questions qui s’y rapportent.
Chaque réponse vaut 2 points.
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À Madame Diane de Foix, Comtesse de Gurson. Madame, je vous dirai la seule idée
qui m’est propre, opposée à l’usage habituel, [sur] la mission du précepteur que vous
donnerez à votre enfant – et dont le choix conditionne la réussite de son éducation.
À un enfant de bonne famille, qui s’adonne à l’étude des lettres, non pas pour gagner
de l’argent (car un but aussi abject est indigne de la grâce et de la faveur des Muses, et de
toutes façons cela ne concerne que les autres et ne dépend que d’eux), et qui ne recherche
pas non plus d’éventuels avantages extérieurs, mais plutôt les siens propres, pour s’en
enrichir et s’en parer au-dedans, comme j’ai plutôt envie de faire de lui un homme habile
qu’un savant, je voudrais que l’on prenne soin de lui choisir un guide qui eût plutôt la tête
bien faite que la tête bien pleine. Et qu’on exige de lui ces deux qualités, mais plus encore la
valeur morale et l’intelligence que le savoir, et qu’il se comporte dans l’exercice de sa charge
d’une nouvelle manière.
Enfant, on ne cesse de crier à nos oreilles, comme si l’on versait dans un entonnoir,
et l’on nous demande seulement de redire ce que l’on nous a dit. Je voudrais que le
précepteur change cela, et que dès le début, selon la capacité de l’esprit dont il a la charge,
il commence à mettre celui-ci sur la piste, lui faisant apprécier, choisir et discerner les
choses de lui-même. Parfois lui ouvrant le chemin, parfois le lui laissant ouvrir. Je ne veux
pas qu’il invente et parle seul, je veux qu’il écoute son élève parler à son tour. Socrate, et
plus tard Arcésilas, faisaient d’abord parler leurs élèves, puis leur parlaient à leur tour.
L’autorité de ceux qui enseignent nuit généralement à ceux qui veulent apprendre. [Cicéron]
Il est bon qu’il le fasse trotter devant lui pour juger de son allure, et jusqu’à quel point
il doit descendre pour s’adapter à ses possibilités. Faute d’établir ce rapport, nous gâchons
tout. Et savoir le discerner, puis y conformer sa conduite avec mesure, voilà une des tâches
les plus ardues que je connaisse ; car c’est le propre d’une âme élevée et forte que de savoir
SEFRI / 262 / OS PPP / 2014a
Veuillez rendre ce feuillet avec votre travail, merci !
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descendre au niveau de l’enfant, et de le guider en restant à son pas. Car je marche plus
sûrement et plus fermement en montant qu’en descendant.
Si, comme nous le faisons habituellement, on entreprend de diriger plusieurs esprits
de formes et de capacités si différentes en une même leçon et par la même méthode, il n’est
pas étonnant que sur tout un groupe d’enfants, il s’en trouve à peine deux ou trois qui tirent
quelque profit mérité de l’enseignement qu’ils ont reçu.
Que le maître ne demande pas seulement à son élève de lui répéter les mots de sa
leçon, mais de lui en donner le sens et la substance. Et qu’il juge du profit qu’il en aura tiré,
non par le témoignage de sa mémoire, mais par celui de son comportement. Qu’il lui fasse
reprendre de cent façons différentes ce qu’il vient d’apprendre, en l’adaptant à autant de
sujets différents, pour voir s’il l’a vraiment bien acquis et bien assimilé. [...] Régurgiter la
nourriture telle qu’on l’a avalée prouve qu’elle est restée crue sans avoir été transformée :
l’estomac n’a pas fait son travail, s’il n’a pas changé l’état et la forme de ce qu’on lui a donné
à digérer.
Montaigne, Essais, livre I, chapitre "De l'institution des enfants", texte remanié.
[http://eturama.com/ebooks/essais-livre-i-traduction-par-guy-de-pernon-d-apr-s-l-dition-de1595-4114. Consulté le 3 novembre 2013].
1. 1 - Dites en quelques lignes quelle est "la seule idée" (ligne 1) défendue par Montaigne
dans ce texte, autrement dit la thèse qu'il y défend.
1. 2 - Quel est le sens du passage : "... ne recherche pas non plus d’éventuels avantages
extérieurs, mais plutôt les siens propres, pour s’en enrichir et s’en parer au-dedans"
(lignes 6 à 8)?
1. 3 - Que veut dire exactement la fameuse formule "avoir plutôt la tête bien faite que la tête
bien pleine" (lignes 9-10)? Répondez en vous appuyant sur l'ensemble du texte.
1. 4 - Quel rapport y a-t-il entre l'image de l'entonnoir (ligne 13) et les métaphores
alimentaires du dernier paragraphe?
1. 5 - Quelles sont les métaphores équestres du texte et quelle est leur signification
d'ensemble?
1. 6 - Expliquez la citation de Cicéron (ligne 20). Y souscrivez-vous? Justifiez votre réponse.
1. 7 - Montaigne s'oppose à l'éducation collective. Pourquoi?
1. 8 - Que veut dire la phrase : "Et qu’il juge du profit qu’il en aura tiré, non par le témoignage
de sa mémoire, mais par celui de son comportement." (lignes 32-33)?
1. 9 - "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" : Montaigne aurait-il pu faire sienne
cette phrase de Rabelais? Appuyez-vous sur le texte pour répondre à cette question.
1.10 - A votre avis, les idées exposées par Montaigne dans ce texte sont-elles adaptées à
l'éducation et à l'enseignement actuels? Justifiez votre réponse.
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PARTIE 2a : philosophie
40 points
2 heures environ
Partie réservée aux candidats présentant la psychologie/pédagogie à l’oral
Lisez attentivement le texte suivant :
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La philosophie grecque semble commencer avec une idée extravagante : la thèse selon
laquelle l'eau serait l'origine et la matrice de toutes choses. Est-il vraiment nécessaire de s'y
arrêter et de la prendre au sérieux? Certes, et ce pour trois raisons : d'abord parce que cet
axiome traite de l'origine des choses ; ensuite, deuxième raison, parce qu'il le fait sans
image et sans fable ; et enfin, troisièmement, parce qu'il contient, fût-ce à l'état de
chrysalide, la pensée que « tout est un ». Suivant la première raison, Thalès fait encore
partie de la communauté des esprits religieux et superstitieux ; mais il échappe par la
deuxième raison à cette communauté et se montre à nous sous son visage de penseur de
la nature, et la troisième raison en fait le premier philosophe grec. S'il avait dit que « l’eau se
transforme en terre », nous n'aurions affaire qu'à une hypothèse scientifique, une hypothèse
fausse, mais difficilement réfutable. Mais il dépasse le cadre proprement scientifique. En
exposant cette représentation de l’unité de l’univers fondée sur l'hypothèse de l'eau, Thalès
n'a pas seulement dépassé le niveau élémentaire des analyses physiques de son époque ;
il l'a bien au contraire franchi d'un bond. Les observations incohérentes, laborieuses et de
type empirique que Thalès avait faites sur la provenance et les métamorphoses de l'eau, ou
plus précisément de l'élément humide, n'auraient absolument pas permis ni même suggéré
une généralisation si démesurée. Ce qui l'y a poussé ce fut un axiome philosophique, dont
l'origine est une intuition d'ordre mystique et que nous rencontrons dans toutes les
philosophies, comme allant de pair avec les tentatives toujours renouvelées de l'exprimer
mieux : c'est ce postulat que «tout est un». Il est remarquable de voir quelle violence une
telle croyance fait subir à l'ensemble de la réalité empirique. C'est précisément auprès de
Thalès qu'on peut s'instruire sur la manière dont la philosophie a toujours procédé
lorsqu'elle a voulu parvenir au but qui l'attirait de son charme magique, et ce en dépit du
dédale de l'expérience. Les bases dont elle part pour faire ses bonds en avant sont bien
minces. L'espoir et le pressentiment lui donnent des ailes. La raison calculatrice halète
péniblement derrière elle et cherche de meilleurs appuis pour atteindre également ce but
séduisant auquel sa compagne, plus divine, est déjà parvenue. On croit voir deux
voyageurs au bord d'un torrent fougueux qui roule des pierres : l'un le franchit légèrement
d'un saut, il utilise les pierres pour prendre de l'élan, même si elles s'effondrent
brusquement derrière lui ; l'autre est désemparé, il lui faut d'abord construire des piles qui
soutiendront son pas lourd et prudent ; parfois c'est impossible, et ni Dieu ni le torrent ne lui
viennent en aide. Qu'est-ce donc qui porte si rapidement au but la pensée philosophique ?
Ne se distingue-t-elle de la pensée qui calcule et qui mesure que par son coup d'aile plus
rapide à travers des espaces plus grands ? Non, car ce qui lui met des ailes aux pieds, c'est
une force étrangère et illogique, l'imagination. Portée par cette force, elle bondit de possible
en possible, leur attribuant provisoirement un caractère de certitude ; çà et là elle attrape
même des certitudes au vol. Un pressentiment génial les lui montre, elle devine de loin
qu'en un certain point se trouvent des certitudes démontrables.
Nietzsche, La naissance de la philosophie à l’époque de la tragédie grecque, Paris,
Gallimard (Idées), 1974.
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Répondez dans l’ordre aux questions ci-dessous.
A. Connaissances préalables et carte d’identité du texte
(6 points)
Phi 1 - Dites en quelques phrases quelle est la thèse défendue par Nietzsche dans ce texte.
Phi 2 - Descartes d'abord, Kant ensuite n'auraient pas pu écrire un tel texte. Expliquez
pourquoi, à propos de chacun d'eux.
B. Explication de détail/compréhension
(12 points)
Phi 3 - En quoi pourrait-on être tenté de considérer l'idée énoncée aux lignes 1 et 2 comme
"extravagante" (l. 1) et à ne pas "prendre au sérieux" (l. 3)?
Phi 4 - Pourquoi la "deuxième raison" (ligne 8) nous montre-t-elle Thalès "sous son visage
de penseur de la nature" (lignes 8-9)?
Phi 5 - Pourquoi la "troisième raison" (ligne 9) fait-elle de Thalès "le premier philosophe grec"
(ligne 9)? Pour répondre, vous pouvez aussi penser aux autres philosophes grecs
que vous connaissez.
Phi 6 - Expliquez la phrase "Les observations incohérentes... si démesurée" (lignes 14 à 17).
Phi 7 - Pourquoi la "croyance" dont il est question à la ligne 21 fait-elle "violence" (ligne 20) à
"l'ensemble de la réalité empirique" (ligne 21)?
Phi 8 - Quel est le sens de la métaphore des "deux voyageurs au bord d'un torrent
fougueux" (lignes 27-28)?
C. Maîtrise des notions philosophiques
(10 points)
Dites à quel terme du vocabulaire philosophique, présent dans le texte sous la forme
d’un nom ou d'un adjectif, correspond chacune des 10 définitions suivantes. Voici un
exemple :
Définition : "fait d’être unique, seul de son espèce"
Réponse : "singularité"
Phi 9 -
Procédé de raisonnement consistant à supposer quelque chose dont on ne connaît
pas l'existence ou la nature et qui sera vérifié par ses conséquences ou par
l'expérience.
Phi 10 - Faculté de concevoir et de combiner des idées ou images mentales.
Phi 11 - Vérité première dont la possession est indispensable à celui qui veut démontrer,
mais qui n'est pas elle-même susceptible de démonstration.
Phi 12 - Activité de pensée articulée autour de deux valeurs, l'une théorique, la vérité, et
l'autre pratique, le bien. Cette activité suppose une rupture par rapport aux
apparences sensibles et aux préjugés communs.
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Phi 13 - (adjectif) Ce qui qualifie l'expérience sensible commune. Ce qui concerne
l'expérience sensible ou est dérivé d'elle : idée, connaissance, etc.
Phi 14 - Opération de l'esprit consistant à réunir sous un concept unique plusieurs objets
singuliers ayant des caractères en commun.
Phi 15 - Ordre universel dans lequel les êtres et les choses sont disposés. La physique en
recherche les lois.
Phi 16 - Source, provenance, point de départ d'une réalité quelconque.
Phi 17 - Faculté grâce à laquelle l'être humain est capable de distinguer le vrai du faux, le
réel de l'imaginaire, le bien du mal.
Phi 18 - (adjectif) Relatif à l'ensemble des connaissances reconnues pour vraies parce que
fondées sur des démonstrations ou des preuves.
D. Questions générales
(12 points)
Phi 19 - "Il est impossible de séparer les choses et leur manière d'apparaître" dit Maurice
Merleau-Ponty.
- Si cette thèse était vraie, la science serait-elle possible? Justifiez votre réponse.
- Quel est votre propre point de vue sur cette thèse?
Phi 20 - A votre avis, l'imagination (ligne 35) joue-t-elle et doit-elle jouer un grand rôle dans
la pensée humaine? Donnez une réponse développée à cette question.
Phi 21 - Selon vous, le réel est-il prioritairement un ou multiple ? Justifiez votre réponse par
des arguments philosophiques.
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PARTIE 2b : pédagogie/psychologie
40 points
2 heures environ
Partie réservée aux candidats présentant la philosophie à l’oral
Lisez attentivement le texte suivant :
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Quels sont les caractères et les particularités communs à tous les symptômes névrotiques ?
Il convient de noter ici deux points importants :
a) Les traumatismes ont deux sortes d'effets, des effets positifs et des effets négatifs. Les
premiers constituent des tentatives pour remettre le traumatisme en valeur, c'est-à-dire pour
ranimer le souvenir de l'incident oublié ou plus exactement pour le rendre réel, le faire
revivre. S'il s'agissait d'un lien affectif précoce, ce tendre sentiment renaît de façon analogue
en s'adressant cette fois à une autre personne. On donne à l'ensemble de ces efforts le nom
de « fixations au traumatisme » ou encore d' « automatismes de répétition ». [...] C'est ainsi
qu'un homme qui a eu, dans son enfance, un attachement excessif et aujourd'hui oublié à sa
mère, recherchera peut-être, toute sa vie durant, la femme dont il pourra dépendre et qu'il
laissera le nourrir et l'entretenir. [...]
Les réactions négatives tendent vers un but diamétralement opposé. Les traumatismes
oubliés n'accèdent plus au souvenir et rien ne se trouve répété ; nous les groupons sous le
nom de « réactions de défense » qui se traduisent par des « évitements », lesquels peuvent
se muer en « inhibitions » et en « phobies ». Ces réactions négatives contribuent
considérablement, elles aussi, à la formation du caractère. De même que les réactions
positives, elles sont, somme toute, des fixations au traumatisme tout en obéissant à une
tendance inverse.
Les symptômes de la névrose proprement dite constituent des compromis auxquels
contribuent toutes les tendances négatives ou positives issues des traumatismes. Ainsi c'est
tantôt l'un, tantôt l'autre des deux composants qui prédomine. Ces réactions antagonistes
engendrent des conflits que le sujet ne parvient généralement pas à résoudre.
b) Tous ces phénomènes, les symptômes comme les rétrécissements du moi et les
modifications permanentes du caractère ont un caractère compulsionnel, c'est-à-dire que si
leur intensité psychique est grande, ils prennent, vis-à-vis des autres processus psychiques
adaptés au monde extérieur et qui obéissent aux lois de la pensée logique, une
indépendance marquée. Nullement ou insuffisamment influencés par la réalité extérieure, ils
ne tiennent guère compte des choses réelles ou des équivalences psychiques de celle-ci, de
sorte qu'ils se trouvent aisément en opposition active avec elles. Ils constituent, pour ainsi
dire, un état dans l'État, un parti inaccessible, impropre au travail en commun, mais qui
cependant réussit parfois à vaincre les autres, ceux qu'on appelle normaux, et à les
domestiquer.
Quand cela arrive, c'est que la réalité psychique interne en arrive à prédominer sur la réalité
extérieure et la voie vers la psychose est ainsi ouverte. Même quand les choses ne vont pas
aussi loin, il est impossible de méconnaître l'importance pratique de ces phénomènes. Les
inhibitions, l'incapacité de s'adapter à l'existence qui sont le fait des gens en proie à une
névrose, constituent, dans la société humaine, un facteur très important. La névrose peut
être considérée comme la manifestation directe d'une « fixation » de ces malades à une
époque précoce de leur passé.
Sigmund Freud, Moïse et le monothéisme. [http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre27956chapitre140044.html. Consulté le 7 novembre 2013]
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Répondez dans l’ordre aux questions ci-dessous.
A. Connaissances préalables et carte d’identité du texte
(6 points)
PP 1 - Résumez en quelques lignes le propos général du texte.
PP 2 - Quels sont les principes de base du traitement psychanalytique selon Freud?
PP 3 - Pour quelles raisons ce texte ne pourrait-il pas avoir pour auteur un psychologue
béhavioriste?
B. Explication de détail/compréhension
(14 points)
PP 4 - Décrivez en quelques lignes les "effets positifs" et les "effets négatifs" dont il est
question à la ligne 3.
PP 5 - "... pour le rendre réel, le faire revivre" (lignes 5-6) : expliquez ces quelques mots du
texte.
PP 6 - Dites ce que Freud entend par "réactions de défense" (ligne 14).
PP 7 - Pourquoi Freud dit-il que les "réactions négatives contribuent considérablement, elles
aussi, à la formation du caractère" (lignes 15-16)?
PP 8 - En quoi les symptômes d'une névrose constituent-ils pour Freud des "compromis"
(ligne 19)?
PP 9 - A la ligne 26, Freud parle de processus psychiques qui "obéissent aux lois de la
pensée logique". A ses yeux, dans la vie psychique, qu'est-ce qui est "pensée
logique" et qu'est-ce qui est "pensée illogique"?
PP 10 - "... un état dans l'État, un parti inaccessible" (ligne 30) : quel est le sens de ces
curieuses métaphores?
C. Maîtrise des notions de psychologie
(8 points)
Dites à quel terme du vocabulaire psychologique, présent dans le texte sous la forme
d’un nom ou d'un adjectif, correspond chacune des 8 définitions suivantes. Voici un
exemple :
Définition : "ensemble des ajustements effectués par un individu pour lui
permettre de se réaliser dans un ensemble social donné".
Réponse : "adaptation".
PP 11 - Siège de la conscience (et aussi lieu de manifestations inconscientes), médiateur
entre les autres instances psychiques, tenant compte des exigences de la réalité.
PP 12 - Maladie mentale grave fondée sur une perturbation primaire de la relation du sujet
à la réalité.
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PP 13 - Evénement subi par un sujet qui en ressent une très vive atteinte affective, mettant
en jeu son équilibre psychique.
PP 14 - Fait que, dans les idées ou les conduites d'un sujet, quelque chose revienne sans
cesse, le plus souvent à son insu et, en tout cas, sans projet délibéré de sa part.
PP 15 - Maladie dont les symptômes sont l'expression symbolique d'un conflit psychique
trouvant sa racine dans l'histoire infantile du sujet.
PP 16 - Phénomène observable lié à un état pathologique qu'il permet de déceler.
PP 17 - Peur non raisonnée et continue d'un objet, d'un être vivant ou d'une situation
déterminée qui, en eux-mêmes, ne présentent aucun danger.
PP 18 - (adjectif) Tendance intérieure impérative poussant un sujet à accomplir une
certaine action ou à penser à une certaine idée alors qu'il la réprouve et se l'interdit
sur un plan conscient.
D. Questions générales et ouvertes
(12 points)
PP 19 - "Tout se joue avant l'âge de cinq ans". Acceptez-vous cette affirmation? Selon
vous, l'homme est-il avant tout un être voué à la répétition ou est-il au contraire un
être capable de se renouveler constamment? Justifiez votre réponse.
PP 20 - L'homme est un inconnu pour lui-même. "Qui cherche à se connaître est confronté
à son propre mystère. [...] Mais nul n'a su comme Freud donner à ce problème la
dimension d'une énigme. Une énigme, ce n'est pas seulement une question, aussi
difficile et obsédante soit-elle, c'est une question codée, une question à laquelle il
ne faut pas seulement répondre mais qu'il faut résoudre. C'est une question dont on
ne voit pas la réponse, parce qu'avant d'y répondre il faut, au sens propre, la
déchiffrer : en trouver le chiffre, le code. Il faut l'interpréter, ou la traduire." dit
Jacqueline Moine. Expliquez pourquoi la théorie freudienne fait de l'homme non
seulement un mystère, mais une énigme.
PP 21 - "On peut se demander si la psychanalyse n'a pas démesurément grossi
l'importance des phénomènes névrotiques par rapport à d'autres formes de
troubles, moins aptes à suggérer l'idée que le patient est dominé par des forces
inconscientes et que les symptômes ont un sens codé. Combien y a-t-il réellement
aujourd'hui de phobiques et d'hystériques par rapport à la masse des toxicomanes,
des alcooliques, et surtout des déprimés?". Que pensez-vous de cette critique
formulée par Renée Bouveresse-Quilliot et Roland Quilliot?
PP 22 - La capacité de s'adapter à la réalité extérieure vous semble-t-elle être un bon
critère de santé mentale? Pourquoi?
*** FIN ***
8/8
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