Distribution Efficacité énergétique ... L’influence positive du cosinus phi sur le changement climatique Dans les numéros précédents du magazine sont parus plusieurs articles relatifs aux batteries de condensateurs tels « Les nouvelles batteries de condensateurs Varset contribuent à la réduction du réchauffement climatique » et « Varpact contribue à la lutte contre le réchauffement climatique ». Dans cet article, nous rafraîchissons la mémoire sur le lien entre le cosinus phi, la puissance active, la puissance réactive et la puissance apparente. Gamme de condensateurs de compensation 400 V P (kW) φ Q (kVAr) S (kVA) S: puissance apparente P: puissance active Q: puissance réactive φ: déphasage entre la puissance apparente et la puissance active (égale au déphasage entre le courant et la tension) 06 SCHN54855_SM41-FR2.indd 6 Les moteurs électriques et les appareils à courant alternatif, qui contiennent des circuits magnétiques, utilisent deux formes d’énergie : la puissance active (kW) qui est entièrement transformée en énergie mécanique et pertes thermiques et la puissance réactive (kVAr) qui n’est utilisée que pour la magnétisation du fer des circuits magnétiques. Le courant watté est en phase avec la tension du réseau et le courant réactif est en retard de 90° sur celle du réseau. Le courant watté et le courant réactif s’additionnent de manière vectorielle et constituent le courant apparent ou le courant global qui présente un déphasage phi par rapport au courant watté et à la tension de réseau. En d’autres mots, pour obtenir une même puissance active, un courant plus important doit parcourir les câbles lorsque le cos phi est plus faible. Un premier exemple : pour une puissance active de 100 kW, un four électrique à résistances ohmiques absorbe un courant de 144 A sous 3 x 400 V au départ du réseau, alors que ce courant, pour un moteur d’une puissance mécanique de 100 kW et un cos phi de 0,75, atteindra une valeur de 192 A, soit une surintensité de 33%. Deuxième exemple : un transformateur de 1.000 kVA avec un cos phi de 0,5 ne fournira que 500 kW de puissance active. La centrale électrique voit bien une charge de 1000 kVA. Et cette puissance, elle doit aussi la générer. Tout 12/9/08 3:02:00 PM Schneidermagazine - n° 41 - Décembre 2008 En bref Batterie automatique 24 000 V CP254 avec selfs de choc ceci engendre un surdimensionnement des centrales électriques, des câbles, des lignes, des transformateurs, des groupes électrogènes au diesel et surtout des pertes Joule (chaleur) supplémentaires. Ces pertes Joule spécifiques à la circulation de l’énergie réactive peuvent se calculer sur base du schéma ci-joint, équivalent au réseau de distribution entre le transformateur et les récepteurs. Après calcul, on constate ainsi que le coefficient multiplicateur des pertes d’énergie dans un câble a une allure exponentielle croissante quand le cos phi se dégrade (diminue). Les pertes annuelles se calculent en fonction du type de conducteur. Par exemple, pour un câble spécifique : Ici intervient la thématique du changement climatique. Des pertes Joule supplémentaires signifient une consommation supérieure de charbon ou de gaz. Lors de la combustion de combustibles fossiles, on émet du dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre le plus important, en plus du méthane (NH4) et du protoxyde d’azote (N20). L’excès de gaz à effet de serre fait monter la température à certains endroits en piégeant les rayons du soleil, ce qui provoque indirectement le changement climatique. L’avantage économique de la compensation du cos phi en devient donc évident. En limitant les pertes Joule par l’installation de batteries de condensateurs, les utilisateurs peuvent fournir une contribution importante visant à réduire la part de la production énergétique dans les émissions de CO2 (37%). L : longueur (m) D’autres pertes Joule auxquelles on n’est pas très attentif en général sont celles dans les câbles et les lignes au sein même de son propre réseau de distribution électrique. Tout comme pour les pertes entre la centrale électrique de production et l’utilisateur, le courant apparent de notre diagramme vectoriel, bien réel, parcourt les câbles du circuit électrique depuis le transformateur MT/BT de l’utilisateur jusqu’aux charges. Il provoque également un développement de chaleur dans les conducteurs, appelé pertes cuivre. Elles sont directement proportionnelles à la résistance des lignes et au carré du courant. Ces pertes diminuent le rendement total des réseaux et augmentent la chute de tension, un effet indésirable parce que la tension doit rester constante chez les consommateurs. Les pertes thermiques sont synonymes d’émissions plus élevées en CO2, vu que cette énergie thermique totalement perdue, doit être générée dans la centrale. Pertes Joule SCHN54855_SM41-FR2.indd 7 wj = 103RL x P2 U2 cos2phi x t P: puissance de la charge alimentée par le câble (kW) Ainsi, pour un câble en aluminium d’une section de 95 mm2 et d’une longueur de 100 mètres qui alimente pendant 50 heures par semaine et pendant 50 semaines par an une charge de 100 kW avec un cos phi de 0,8, cela revient à une perte Joule de 9800 kWh. Avec un cos phi égal à 1 les pertes joules seraient de 6300 kWh/an. Ce qui représente une économie de 3500 kWh/an. Vu les augmentations futures du prix de ces kWh, ces économies potentielles pour les utilisateurs auront donc tendance à prendre de l’ampleur. Pour ce qui concerne l’environnement, ces kWh qui ne doivent plus être produits dans la centrale électrique représentent donc une autre diminution des émissions en C02 et autres polluants. Un mauvais cosinus phi engendre de nombreux inconvénients : les majorations pour consommations réactives en terme de kVArh reprises sur la facture mensuelle d’électricité, une chute de tension dans les câbles et lignes, une augmentation des pertes par un développement de chaleur excessif pendant le transport de l’électricité et une augmentation de la facture énergétique suite à une consommation plus élevée de kWh. Ce n’est pas tout car un mauvais cosinus phi engendre également un surdimensionnement des nouvelles installations (câbles, lignes, transformateurs, etc.), et enfin, une augmentation du rejet de C02 suite à une surproduction dans les centrales, d’où un effet néfaste sur le climat de notre planète. Récepteur R X 1 I U1 U1 R U2 X P.Q.S. 2 I U1 U2 R X 3 I U2 S = √ P2 + Q2 S I= √3 U2 tan φ = Q P 07 12/9/08 3:02:01 PM