I. Les fondements du commerce international* et de l'internationalisation* de la production ? Une réalité…
A. A travers les faits ……
1.Un degré d’ouverture* en hausse…
a.Le commerce intra firme, une dimension microéconomique incontournable de l’internationalisation…
On estime actuellement que plus du tiers du commerce mondial est de nature intra-firme, c’est-à-dire
qu’il s’opère entre les différentes unités d’une même firme multinationale (FMN). Dans le cas français,
selon une enquête menée par le Sessi [2002], les échanges transfrontaliers au sein des FMNs représentent,
en 1999 environ 41 % (resp. 36 %) du volume total des exportations (resp. importations) françaises. Ce
commerce intra-firme concerne à la fois des biens finals et des biens intermédiaires. Ainsi, au moins 70 %
des groupes internationaux implantés en France échangent simultanément des biens finals et
intermédiaires avec leurs autres unités localisées à l’étranger. [...]De plus, les flux d’échanges sont plutôt
unilatéraux du pays d’origine des FMNs vers l’étranger. Ainsi, 75 % du commerce intra-firme des FMNs
françaises sont des exportations. Autrement dit, l’organisation des FMNs ne repose pas exclusivement sur
une spécialisation complète de ses différents sites de production. Cet article vise à mettre en évidence les
facteurs expliquant la présence simultanée au sein des FMNs d’échange de biens finals (dit horizontal) et
de biens intermédiaires (dit vertical). […]
L’intégration horizontale et l’intégration verticale des FMNs sont très systématiquement envisagées
comme des alternatives. Dans le modèle dit vertical, les FMNs exploitent les différences d’avantages
comparatifs* entre pays en fragmentant géographiquement les différentes étapes du processus de
production. Dans cette configuration organisationnelle, la FMN réalise des échanges de nature verticale, la
maison mère exportant vers ses filiales des biens intermédiaires spécifiques, tandis qu’elle importe tout ou
partie de leurs productions de bien final […] Observant la prépondérance du commerce de biens finals
similaires dans les échanges internationaux entre les pays industrialisés, des travaux se sont centrés sur
l’existence de FMNs produisant le même bien dans différentes unités de production. Dans ce cadre,
l’intégration des activités est de nature horizontale et répond à une logique de contournement de barrières
au commerce et d’exploitation d’économies d’échelle* au niveau de l’ensemble de la firme. Il en découle
une substitution entre le commerce international et la production à l’étranger, rendant impossible la
présence d’échanges intra-firme horizontaux. La coexistence des deux dimensions est seulement
envisagée au niveau des pays ou lorsque les FMNs utilisent des stratégies d’intégration complexes au sens
où elles font le choix de s’intégrer horizontalement avec leurs filiales implantées au Nord et verticalement
avec celles produisant au Sud.
Revue économique - 2010 – « Structure du commerce intra-firme, intégration des marchés et harmonisation fiscale »
Par Pierre Blanchard , Carl Gaigné et Claude Mathieu.
I.A.1.a.1 Qu’est-ce qu’ FMN (ou
FTN) ? Les entreprises
résidentes sur le territoire
français sont-elles
nécessairement françaises ?
Vont-elles participer aux
exportations et/ou aux
importations de la France ?
I.A.1.a.2 Qu’est-ce qui fait
qu’une FMN résidente en France
sera française contrairement à
une autre FMN résidente ?
I.A.1.a.3 Donnez des exemples
de biens finals et de biens
intermédiaires. Quel rôle joue la
filiale* lorsque l’intégration est
verticale et pourquoi celle-ci
sera plutôt dans un pays du Sud
(selon quel avantage
comparatif) ? Quel flux (import
/export ?) en sera la
conséquence ? En quoi cela peut
sous entendre une (des)
délocalisation(s)* passée(s) ou à
venir ?
I.A.1.a.4 Expliquez l’intégration
horizontale (logique, flux…)