Seconde – Sciences Physiques et Chimiques Activité 3 1ère Partie : La santé – Chapitre 1 Electricité et diagnostic médical 1 – Principe de l’électrocardiographie L’électrocardiographie (ECG) est une technique médicale basée sur la mesure du potentiel électrique qui commande l’activité du cœur. Cette mesure est faite à l’aide d’électrodes épidermiques placées en des points précis permettant de relever une activité cardiaque tridimensionnelle. Le cycle de (dé)polarisation cardiaque L'onde P représente le passage du courant dans le noeud auriculo-ventriculaire. L'onde QRS représente le trajet du courant à travers les ventricules. L'onde T représente la repolarisation des ventricules Un exemple d’enregistrement ECG Position des électrodes et signaux obtenus 1 Seconde – Sciences Physiques et Chimiques Activité 3 1ère Partie : La santé – Chapitre 1 Position des électrodes ECG 6 dérivations frontales : I, II, III ; aVR, aVL, aVF. 6 dérivations précordiales : V1 à V6 Troubles du rythme cardiaque Pour les enregistrements ci-dessous, la vitesse de déroulement du papier est v = 25 mm/s. ECG n°1 ECG n°2 ECG n°3 2 Seconde – Sciences Physiques et Chimiques Activité 3 1ère Partie : La santé – Chapitre 1 Questions a. Déterminer la fréquence de battement de chacun des cœurs correspondants aux ECG ci-dessus. Les résultats seront exprimés en battements par minutes. b. À partir des réponses précédentes, proposer une définition des termes « bradycardie » et « tachycardie ». .c. Rechercher dans un dictionnaire ou sur Internet la définition des termes « bradycardie » et « tachycardie » et les comparer aux réponses à la question précédente. 2 – Principe de l’électroencéphalogramme L’électroencéphalogramme (EEG) est l’enregistrement de l’activité électrique du cerveau, recueillie au niveau du cuir chevelu et amplifiée environ un million de fois. A la manière de l’électrocardiogramme pour le cœur, il restitue une image de l’activité électrique cérébrale. 2.1 – L’EEG normal chez l’adulte éveillé L’EEG standard est enregistré chez le patient éveillée, au repos, détendu et les yeux fermés. On étudie l’influence de l’ouverture des yeux, de périodes d’hyperpnée, de la stimulation lumineuse intermittente. Dans ces conditions, on observe Le rythme alpha, constitué d’ondes régulières de fréquence comprise entre 8 et 12 Hz, et dont l’amplitude varie de 25 à 100 mV. Les rythmes rapides ou beta, de 13 à 30 Hz, de plus faible amplitude (de 5 à 15 mV). L’ouverture des yeux fait disparaître le rythme alpha tout en conservant les rythmes rapides. 2.2 – EEG et sommeil Au cours de la somnolence et du sommeil, on distingue plusieurs stades Stade 1 (somnolence) : le rythme alpha est remplacé par des rythmes delta mais réapparaît après les stimulations mêmes faibles Stade 2 (sommeil léger) : on recueille des figures caractéristiques, favorisées par les stimulations faibles Stade 3 (sommeil lent) : il existe des rythmes delta généralisés surchargés d’activités plus rapides Stade 4 : l’activité lente persiste, les rythmes plus rapides disparaissent. Les stimulations plus ou moins fortes modifient les rythmes lents. 2.3 – EEG et pathologie L’EEG permet de détecter des perturbations d’origine fonctionnelle ou lésionnelle, d’apprécier leur importance, de préciser éventuellement leur localisation et de suivre leur évolution. C’est aussi un examen performant pour étudier d’une part les troubles de la vigilance, d’autre part les expressions paroxystiques plus ou moins rattachées aux manifestations épileptiques. Les anomalies du tracé consistent en une modification des fréquences et de l’amplitude, permanente ou transitoire, du tracé, et en la présence de figures anormales. La présence d’ondes lentes traduit le plus souvent une souffrance cérébrale qui peut être généralisée ou localisée. Les rythmes delta ont une fréquence inférieure à 3 Hz, jusqu’à un demi voire un tiers de 3 Seconde – Sciences Physiques et Chimiques Activité 3 1ère Partie : La santé – Chapitre 1 hertz. Ils sont pathologiques chez l’adulte éveillé et permettent de suivre l’évolution d’une souffrance cérébrale. L’EEG est utile pour rechercher si un trouble neurologique est transitoire ou si un malaise est de nature épileptique. Sa fiabilité est particulièrement bonne si un malaise survient au cours de l’enregistrement (voir ci-contre). Il permet alors d’étiqueter les crises d’épilepsie et leur type (grand mal, petit mal, crises focales), les épisodes lipothymiques ou syncopaux (surtout si l’ECG est également enregistré). Les malaises « fonctionnels » ne s’accompagnent d’aucune modification électrique. 3 – Autres applications de l’électricité : l’électricité curative Des phénomènes naturels électriques étaient connus et utilisés à des fins médicales dès la haute Antiquité égyptienne. Les décharges électriques produites par l'organe électrique des poissons-chats sont illustrées dans un bas-relief du Mastaba de Ti à Saqqarah, datant de -2400 environ. On sait aussi que les médecins de l'empire romain utilisaient les décharges générées par le poisson torpille pour traiter certains cas. Au XVIIIe siècle, le physicien genevois Jean Jallabert, utilisant une machine électrostatique produisant des étincelles constate que l'électrisation en des points précis des différents muscles est capable de produire des contractions isolées de ces muscles. En 1748, il parvient à obtenir une amélioration notable en dirigeant l'arc électrique sur les muscles extenseurs de l'avant-bras, chez un patient ayant un bras paralysé, bien que le caractère durable de cette amélioration soit ensuite contesté par l'abbé Nollet ; l’élève de Nollet, Sigaud de Lafond, posera les bases de l’électricité médicale (www.sigauddelafond.fr). En août 1783, Jean-Paul Marat se voit décerner le prix de l'Académie de Rouen pour son Mémoire sur l'électricité médicale. Pour atténuer les douleurs produites chez ses patients par les décharges électriques administrées durant les séances (celles-ci pouvant durer jusqu'à trois heures), il a l'idée de distraire l'attention de ses malades en faisant intervenir un conteur. Aujourd’hui, la neurostimulation électrique transcutanée (NSTC), mieux connue sous son sigle anglosaxon TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) consiste à stimuler électriquement les nerfs au moyen délectrodes posées à la surface de la peau. La principale indication de la TENS est le traitement de la douleur. Son action analgésique serait due au fait que les courants transcutanés interféreraient avec la conduction nerveuse. Les courants utilisés sont généralement des courants oscillants à moyenne (60 - 200 Hz) ou basse fréquence (<10 Hz). 4